Altays disposait environ d'une dizaine de minutes avant que les humains ne puissent la trouver. Evidemment, ils allaient bientot découvrir le bureau, et le corps de Cassandre, il devait y avoir des détecteurs dans la salle. Mais le temps d'arriver, et d'ouvrir la porte, bloquée au préalable, il était déjà trop tard. Au début, ils ne pourraient pas deviner ses intentions.

Quand ils apprendraient sa présence au complexe, ils comprendraient. Ce qui signifiait qu'elle devait agir vite. Désormais en route vers le complexe d'Eon, la guerrière se permit de repenser à ce qu'il s'était passé à Antigus. Elle avait clairement sous-estimé l'influence de sa puissance sur les humains. Ils étaient trop malléables, la moindre action influait dramatiquement sur leur organisme.

Il était un peu tard pour s'en rendre compte. Maintenant les humains allaient ressentir un peu plus qu'un simple changement. Une telle action n'allait pas rester sans faire réagir.

La mort de la nouvelle Techno-Maréchale moins d'un mois après sa nomination allait sévèrement démoraliser les soldats humains. Et leur montrer que rien ne les protègeraient de la fureur des Galaids.

Soudainement, une alarme se déclenchea, transperçant les rues de son hurlement aigu. Le corps avait été trouvé, la traque commençait.

Bien sûr cela ne représentait qu'un amusement pour Altays! Que pouvaient faire les Solariens? Absolument rien. Même leurs nouvelles machines ne représentaient pas un défi à sa hauteur.

Le dernier combat exaltant pour la guerrière remontait à plusieurs siècles auparavant. Depuis, les batailles s'étaient suivient, sans que rien d'intéressant n'advienne. L'Enoclass s'était enfoncée dans une terrible routine dans laquelle la peur du danger, l'excitation du combat et la joie de la victoire avaient disparus, remplacés par un sentiment d'ennui. La situation de cette nuit permettait en quelques sortes de briser cette routine. Et puis Altays tenait bien à savoir si Eon avait survécu.

Neclays semblait oublier bien vite que sans lui, il végéterait encore dans sa cage, enfermé par ce vieux sénil de Magros.

Tandis que la guerrière débarquait sur Sadanar, Eon avait usé de sa puissance pour pouvoir rendre ses comparses résistants au Néodium. Cela lui avait demandé toutes les années qui avaient suivies la première révolution, d'autant que pour inclure Altays à l'affection, il fallait qu'elle se trouve sur la planète. Il avait fallu une coordination parfaite.

Le pouvoir d'Eon était immense, suffisamment pour pouvoir toucher tous les Galaids de la planète rien que par la pensée. Cependant, son seul champ d'action était les Galaids. Il pouvait les rendrent tous résistants au Néodium, redonner à certains le contrôle de leurs corps, mais pas reconstruire le Primex.

D'où la présence d'Altays. Elle possédait la maîtrise nécessaire a la reconstruction de la structure.

Soudain, plusieurs projectiles de plasma éclatèrent au sol. Certains touchèrent les jambes de la guerrière, surchauffant les plaques d'armure. Un soldat humain l'avait repérée depuis l'avant-poste de la zone d'excavation. Désormais, les militaires Solariens allaient affluer vers la zone.

La guerrière se maudit intérieurement. Son manque d'attention risquait de lui être fatal. Repartir discrètement comme elle l'avait initialement prévu n'allait pas être possible.

Au moins cela lui fournirait des ennemis à éliminer. Depuis son arrivée sur la planète robotique, elle n'avait fait que de se cacher, d'attendre. Maintenant elle allait faire connaitre sa présence et sa force.

L'avant-poste était plus proche désormais, et bloquait l'accès au goulot d'étranglement. Il y avait une dizaine d'humains qui s'activaient pour réagir à son arrivée, et deux Riptides. Passé la surprise initiale, la Galaid attrapa ses faux, qui sifflèrent d'impatience. Plusieurs tirs dans sa direction passèrent à proximité de son armure, sans pour autant la toucher. Les autres furent bloqués à l'aide des deux armes d'ombres.

La vitesse de déplacement de l'Enoclass augmenta, afin de se rapprocher suffisamment de ses adversaires. D'un large mouvement de bras, les lames furent envoyées transpercer les misérables organismes qui tentaient de barrer la route d'une guerrière antique.

Tous les soldats furent touchés, plus ou moins sévèrement. L'un d'entre eux ayant perdu son bras, mais galvanisé par l'adrénaline, extirpa une grenade de son ceinturon et s'appreêta à la dégoupiller.

Voyant le danger, Altays brisa le bras de l'homme, récupéra l'arme, et la lança sur les rescapés humains après l'avoir activée.

Maintenant que les soldats étaient morts, restaient les deux Riptides. Ces derniers, Malgré leur arsenal, n'avaient pu stopper l'attaque qui avaient frappé leurs camarades.

En conséquence, ils utilisèrent leurs propulseurs pour s'éloigner le plus possible de leur assaillante, afin de l'éliminer le plus facilement possible. L'un d'entre eux utilisa son lance-grenade lourd, tandis que l'autre déchargeait son fusil à énergie. La terre brûla sous les impacts, mais Altays n'en souffrit point. Mettant encore une fois à profit sa vitesse, elle parvint à sauter sur le bras d'une des machines, et à la décapiter d'un coup de faux.

Phénomène surprenant, car la lame de l'arme ne mesurait pas plus d'un demi-mètre.

Tandis que le premier titan d'acier s'effondrait, les jambes du deuxième se faisaient taillader par la Galaid.

La pilote du Riptide tenta en désespoir de cause de s'enfuir en se propulsant en arrière.

Il était trop tard pour elle. La cabine vola en éclats sous les coups d'acier. Le Riptide vacilla quelques instants, avant de chuter comme son défunt camarade.

La première défense venait d'être enfoncée, et il en restait sûrement d'autres.

- Quelle fantastique nuit cela promet d'être!"