Déchaînement Partie 6
Planète Sadanar Tertius, Zone Secondaire, 8h34
Le signe vint plusieurs cycles plus tard. Une sorte de vibration fit sortir de leur inaction les deux Galaids. Syrok ignorait combien de jours humains cela représentait. Encore une partie de son héritage oubliée.
- 4 jours, l'informa Neclays, témoin de son désarroi. Espérons que les humains ne nous ont pas repérés."
- Impossible, ils sont trop stupides."
L'Ayclid d'Azur aurait aimé que cela soit aussi simple. Il y avait tant de facteurs à prendre en compte.
- Peu importe ! L'épée bleutée produisit plusieurs volutes de fumée à l'exclamation de son propriétaire. Allons-y."
Le poste de contrôle que les deux Ayclids avaient pu observer quelques cycles auparavant était désormais désert. Les canons présents de chaque côté de la structure gisaient au sol, sévèrement endommagés. Neclays pu apercevoir une tâche sur une vitre du poste, qu'il identifia comme du sang humain. Les bâtiments qui ceignaient la rue souffraient de nombreuses éraflures, dont la longueur variait de la taille d'un bras humain jusqu'à celle d'un corps organique entier. De toute cette scène se dégageait une impression de malaise, amplifiée par la fumée noire qui envahissait l'endroit et qui semblait absorber la lumière. Les deux Galaids observèrent le tout quelques secondes avant de s'avancer dans les décombres sans hésiter. Passé le poste, la fumée semblait omniprésente, dévorant tout ce qu'elle rencontrait, excepté les Ayclids, qui avaient abandonné leur forme humaine.
Au bout de quelques minutes sans que rien n'arrive, les comparses arrivèrent devant des ruines de pierre et d'acier. En les voyants, le cœur de Neclays se serra. Enfin c'est ce que son cœur aurait fait s'il avait été sous forme humaine. Même Syrok semblait calmé, et attristé. Le genre d'émotions qu'il ne ressentait pour ainsi dire jamais. C'était le Primex, ou du moins ce qu'il en restait. Autrefois, c'est ce bâtiment qui permettait aux Galaids d'assurer le contrôle de leur corps. Mais les humains l'avaient détruit lors de la contre-attaque des Galaids. Et le pire, c'est qu'il ne s'agissait que d'un stupide accident. Un des canons humains avait largement raté sa cible et le projectile avait percuté le bâtiment. Le système de défense ne s'attendait pas à une telle situation, et n'avait rien pu faire.
A partir de cet instant, à part Neclays et Syrok, plus aucun Galaid n'avait pu contrôler son corps de manière permanente. Certains avaient réussi à en faire de même uniquement pour quelques secondes et en général pour finir dans une section de réparation. Les humains n'avaient jamais compris pourquoi les machines de guerre s'étaient désactivées sans raison, la plupart supposaient qu'un problème de système s'était déclaré. Pour les colons, il avait toujours s'agit de machines sans sentiments et obéissant à une conscience supérieure sans réfléchir à leurs actes. Après leur désactivation, ils avaient fini en général dans des broyeuses gigantesques. L'objectif était de récupérer le métal qui composait les guerriers de métal sans le détruire comme le faisait le Néodium. Finalement, ne trouvant aucun moyen d'exploiter ce métal, les humains s'étaient contentés d'abandonner les lambeaux métalliques. Fait étonnant, le seul élément qui subsistait lors de cette destruction à l'aide de broyeuses était une sorte de petit cube métallique blanchâtre d'où de la fumée s'échappait, et que seul le Néodium pouvait détruire.
Mais les considérants comme des métaux précieux, les humains s'étaient arraché ces petits objets sans imaginer une seconde qu'il s'agissait des cœurs des Galaids, les Prysis, qui leur permettait de survivre par delà la destruction de leur corps. Des guerriers vieux de plusieurs millions d'années avaient finis vendus pour une poignée de crédits humains. Cela aurait pu continuer jusqu'à la destruction de tous les corps des combattants. Cependant, quelques scientifiques et ingénieurs réussirent à connecter les robots sur leur réseau primitif et purent ainsi contrôler les combattants. En conséquence, des guerriers parmi les plus puissants de la galaxie se retrouvaient soumis à des êtres primaires et arriérés.
- On ressasse le passé Neclays ?"
La voix fit se retourner immédiatement les deux Ayclids. Devant eux se tenait la plus grande peur de l'humanité, la preuve vivante que les Galaids de Sadanar Tertius étaient loin d'être les seuls de l'Univers tout entier. Cela rassurait Nelcays. Celui-ci, ou celle-ci pour les deux guerriers d'acier, était bien plus ancienne, comme l'attestaient les innombrables éraflures qu'arborait son armure. Dire qu'elle était noire aurait été imprécis, elle semblait absorber, comme la fumée, la lumière proche mais également les couleurs. De ce fait, il était compliqué de définir les limites du corps de la guerrière. Les seules teintes colorées émanait de ses yeux actuellement violets, ainsi que des bandes grises peinte sur les flancs de son plastron. On voyait bien que cette armure datait d'une autre époque, et avait été conçue en remplissant des critères différents de ceux des armures des deux Ayclids.
- Je contemple le désastre qu'a été ce qui aurait dû être une opération de reconquête glorieuse, et ce par ma faute..."
- Ne dramatise pas non plus ! Au moins..."
- Ne pas dramatiser dis-tu ? Le coupa le Galaid d'Azur. Est-ce que tu as une idée du nombre de nos camarades qui sont morts à cause de cet échec?"
Sur le coup, l'autre Galaid ne sut quoi répondre. Il était vrai que les derniers événements n'avaient pas été en faveur des anciens habitants de Sadanar.
- Vous pourrez déblatérer quand on aura éradiqué toute cette vermine ! Altays, tu n'as toujours pas fini ?"
Syrok semblait enfin à l'aise. Quand il communiquait par télépathie, il avait toujours une certaine difficulté à s'exprimer. Mais Altays utilisait la pensée comme communication uniquement quand cela s'avérait nécessaire. La plupart du temps, elle parlait, ce qui semblait étrange pour tous les autres Galaids, qui mettaient cette manie sur le dos de son excentricité et de son ascension d'humaine à Ayclide, puis Enoclass, plutôt brutale. Du coup Syrok avait un interlocuteur privilégié pour utiliser la parole. En tant qu'Enoclass, elle était une guerrière au-dessus des lois qui régissaient ses camarades, et participait à des missions à hauts risques qui nécessitaient des talents élevés. Là ou un Ayclid protégeaient en général une zone bien précise dans l'Univers, aidés d'autres Galaids, les Enoclass, eux, agissaient sans limitation spatiale, et rarement en groupes. Ils représentaient un groupe bien spécial de la race mécanique, et Altays les représentaient bien, du moins, selon Neclays.
- Toujours aussi patient Syrok, ironisa la guerrière d'ombres, Ioltium ne t'a jamais appris à attendre le bon moment pour agir ?"
- Il est mort avant de pouvoir le faire, rétorqua sèchement son interlocuteur. Bon, dépêche-toi, ça devrait déjà être fini."
- Tu sais bien que la dernière phase de réparation ne peut se faire discrètement, sinon ça serait terminé depuis longtemps ! Déjà que j'ai eu du mal à faire fuir les humains quand j'ai terminé la phase de reconstruction du Primex..."
- Tu les as fait fuir ? S'étonna Neclays. Il n'aurait pas été mieux de tous les tuer ?"
- Non, le plus tôt ils seront prévenus de notre présence, le plus vite notre plan pourra s'accomplir !"
Sur ces mots, la Galaid s'avança vers les ruines du Primex, dévoilant une paire d'immenses Faux Noires. Personnellement, Neclays aurait préféré attendre que le Primex soit sécurisé avant que les humains ne soient alertés. Discuter ne servait désormais à rien, déjà, les guerriers d'acier pouvaient entendre le bruit des vaisseaux des colons s'approcher. Syrok semblait en extase. Plus besoin de fuir! Après des heures à se cacher, il pouvait enfin exprimer sa fureur ! Les humains n'avaient qu'à bien se tenir !
Le premier vaisseau Impérator du F.A.S.T se dirigeait à grande vitesse vers le site d'attaque. Les communications avec les soldats sur place s'étaient avérées peu utiles, impossible de connaitre le nombre d'ennemis et leur puissance de feu. La seule information vitale était que les assaillants étaient des Galaids, ceux-ci étaient libres de leurs mouvements, ce qui n'augurait rien de bon. Les humains se demandaient d'ailleurs ce qu'ils pouvaient bien faire ici. Cette zone n'apportait aucun avantage tactique en cas de guerre, et ne possédait que peu de défense. Il s'agissait d'un large terrain principalement remplit de ruines, seuls quelques bâtiments tenaient encore debout. Ils auraient pu être assimilés à des immeubles par les colons, mais ils n'avaient aucune idée de ce que les androïdes pouvaient bien en faire. Ils se l'étaient toujours demandé, que faisaient les Galaids à part combattre?
Le véhicule trembla, un panneau venait de tomber d'un des bâtiments. Étant donné leur état de délabrement, il n'était pas étonnant qu'ils se désagrègent et s'effondrent. Les soldats en revinrent à leurs réflexions, pourquoi les machines n'avaient pas attaqué un point stratégique comme un centre urbain ou le Q.G. du F.A.S.T ? Ces questions ne risquaient pas d'obtenir de réponses, les machines étaient tout sauf communicatives. De toute façon, les colons ne comptaient pas faire de prisonniers. Le vaisseau commença à amorcer sa descente. Il sembla chuter quelques secondes avant de foncer, le nez du vaisseau pointé vers le sol. Sentant que le combat devenait de plus en plus imminent, les soldats raffermirent les prises de leurs armes, la pression augmentait grandement. Dans quelques secondes, la mort allait s'abattre sur ces machines qui pensaient pouvoir surpasser les humains !
Le premier Imperator ne put jamais atteindre le sol. Enfin, pas de la manière dont ses occupants l'espérait. Une lance d'énergie transperça le cockpit du vaisseau, tuant le pilote par la même occasion. L'énergie dégagée par la lance se propagea dans le vaisseau, enflamma le carburant principalement composé de plasma et fit exploser l'assemblage de métaux et de circuits, carbonisant également les passagers sans qu'ils aient pu imaginer ce qu'il se passait. La carcasse de l'Impérator percuta un des immeubles avant d'aller s'écraser majestueusement au sol en soulevant des éclats d'acier bleus. Les autres pilotes marquèrent un temps d'arrêt. Comment est-ce que leurs ennemis avaient pu toucher le vaisseau d'aussi loin ? Possédaient-ils un canon d'artillerie ? Il ne pouvait pas y avoir d'autre explication, les spationefs se trouvaient encore à plusieurs centaines de mètres de l'objectif. Dans tous les cas, les soldats se devaient d'agir. Les canonniers les plus talentueux leur envoyèrent plusieurs cartouches de Néodium. Cela devrait suffire à maintenir les Galaids à distance. Il se pouvait que d'autres machines soient cachées dans les décombres. La fumée verte commença à se répandre dans les ruines. Désormais, les engins de combats n'étaient plus visibles par les humains. La fumée fut secouée, comme par les mouvements de quelqu'un. Puis, une chose que les soldats du F.A.S.T identifièrent comme un obus fut projeté de la fumée. L'un des véhicules ne fut pas assez rapide et trembla sous le coup de l'impact. Il ne sembla pas en souffrir d'avantage. L'inquiétude des pilotes commençait à disparaitre lorsqu'ils entendirent un hurlement dans leur casque. En observant mieux, ils virent que le projectile était en fait un Galaid, nullement affecté par le Néodium.
Syrok broya avec aisance la vitre du vaisseau, puis attrapa la pilote de ses griffes, lui brisant plusieurs cotes au passage. Le cri de l'humaine commençait à énerver l'Ayclid plus que tout. Les femmes avaient tendance à atteindre les aigus plus rapidement que leurs opposés masculins. Les griffes d'acier lâchèrent donc leur prise au-dessus du vide. Son cri fut vite absorbé par la nuit, pendant que les autres êtres de chairs éloignaient leurs transports aériens de la bête d'acier. Celle-ci décida de prendre les commandes du vaisseau pour le retrouver vers les autres, avant d'utiliser les canons lourds pour les mettre en pièces.
Il ne réussit qu'à détruire deux des Impérators. Un grâce à l'un des énièmes panneaux qui tombait des bâtiments et qui avait déconcentré le pilote durant quelques millièmes de secondes. Les projectiles d'acier blindé avaient déchiqueté le cockpit, avant de s'en prendre aux soldats qui ne purent rien faire pour se défendre. Le deuxième devait sa perte à sa position. Alors que les vaisseaux esquivaient les tirs de leur ennemi, l'un d'entre eux s'était retrouvé bloqué entre les autres, n'ayant comme possibilité que de reculer pour essayer d'éviter les balles. Elles cueillirent le futur cercueil des humains et le firent exploser. Les débris rebondirent sur les autres véhicules qui hésitaient encore à tirer à cause des soldats toujours présents dans le vaisseau de Syrok. Ce dernier, entendant les occupants de la soute en train de dessouder la porte, se dit qu'il était temps de quitter cet endroit exigu. Il dirigea donc le vaisseau droit vers le sol et bondit vers un autre Impérator humain. Les balles tirées par un des vaisseaux l'empêchèrent cependant d'atterrir sur la visière du cockpit. Il se rattrapa in extremis en enfonçant ses griffes dans le nez d'acier. Le pilote vit avec dégout que la machine de guerre était accrochée à son véhicule.
Cela ne dura pas longtemps, d'autres humains réussirent à toucher le Galaid à l'aide de leurs canons, ce qui le fit basculer dans le vide. Les soldats avaient réussi à mettre le guerrier d'acier hors d'état de nuire mais le bilan s'avérait lourd. Trois des dix Impérators avaient été mis hors d'état de nuire, deux carcasses fumantes étaient visibles du ciel. Maintenant, les survivants devaient se diriger vers les ruines pour éliminer les potentiels Galaids restants.
Neclays put observer la chute du vaisseau humain ainsi que de son camarade avec inquiétude, espérant que les projectiles humains ne l'avaient pas endommagé sévèrement ou tué. Tandis que le véhicule explosait, provoquant une troisième boule lumineuse, Syrok tomba dans les décombres d'anciens bâtiments, projetant des bouts de métal. Il allait devoir revenir seul.
- Ça ne pourrait pas aller plus vite ?" Interrogea le guerrier d'azur.
- Non, et ça prendra plus de temps si tu me déconcentres !"
La guerrière lui tournait le dos, de la fumée d'ombre sortait de son corps, puis projetait des éclats luminescents sur la structure du Primex. Pendant les derniers cycles, Altays avait réussi à reconstruire le Primex sans alerter les humains, grâce à un camouflage habile. Cependant, la phase la plus délicate n'était de le reconstruire, mais de lui redonner sa fonction.
Malgré son anxiété, Neclays voyait bien que la réhabilitation du Primex approchait à grand pas. À chaque seconde qui passait, plusieurs détails, aussi insignifiants soient-ils, apparaissaient. Les ombres s'agitaient de manière frénétique, cherchant à aller le plus vite dans leur tâche. On aurait dit qu'elles ne faisaient que d'exécuter un geste mainte fois répété.
- C'est le cas, l'informa l'Enoclass qui semblait avoir entendu la pensée du combattant d'acier. maintenant couvre moi !"
Dommage que le boulier ne puisse protéger la guerrière d'ombre. Son champ d'action se limitait à la protection de la planète des menaces extérieures, il ne pouvait pas agir à la surface de Sadanar Tertius. Altays ne pouvait pas non plus utiliser sa fumée d'ombre pour se protéger, cela aurait signifié plus de temps pour reconstruire le Primex. Et elle se devait d'être rapide. Les transports aériens humains approchaient de plus en plus, et déjà, ces derniers enclenchaient leurs armes lourdes. Le ciel fut illuminé par les tirs. Même si le Néodium avait été auparavant capable de tuer les Galaids, les armes lourdes pouvaient tout de même occasionner de lourds dommages aux machines de guerre.
Le nombre de projectiles était trop élevé pour que le guerrier d'Azur les parent tous. Il se contenta donc de ceux qui risquaient de toucher Altays. Plusieurs projectiles ricochèrent sur son blindage, sans lui occasionner de sévères dommages. Il envoya une autre lance d'énergie tout en se doutant qu'elle ferait moins de victimes, les pilotes s'attendaient désormais à ce genre d'attaques. En effet, la lance traversa le ciel sans rien toucher et forma une boule bleue d'énergie avant d'exploser.
En conséquence, Neclays projeta son esprit vers un morceau de roche bleutée proche, l'entoura d'une chape d'air déformé pour pouvoir déplacer la masse où il le voulait. La pierre monta dans les airs, et percuta de plein fouet le dessous d'un des vaisseaux. Contrairement aux espoirs des humains, la roche ne s'arrêta pas là, et vira pour envoyer sa proie vers un autre véhicule. Les deux oiseaux d'acier se plièrent sous la pression. Le contrôleur aurait voulu continuer son action mais la masse rocheuse échappa à son emprise et chuta, accompagnée par les deux Impérators broyés. Il ne restait plus que cinq vaisseaux désormais. Ceux-ci commençaient à se rapprocher du sol, ouvrants leurs rampes pour déverser leur contenus. Des soldats humains sortirent des soutes, et tirèrent en direction des deux guerriers d'acier.
Le combattant d'Azur vit avec horreur que deux Galaids faisaient également partie de leurs opposants. Évidemment, ils maniaient des armes plus perfectionnées et puissantes que les humains. Neclays évita de justesse un projectile de proton tiré par l'une des machines sans âme, le fait de tirer sur l'un de ses semblables ne semblait pas l'affecter. Malheureusement, impossible pour le guerrier d'azur de se déplacer, un tir risquait de toucher Altays, et toute leur entreprise finirait en cendres. Voyants que la machine de guerre ne s'approchait pas d'eux, les soldats, tout en restant à une distance respectable, se rapprochèrent pour mieux ajuster leurs tirs.
- Altays ! Dépêche-toi !"
- Quinze secondes !"
Encore une fois, L'Enoclass surprenait Neclays. Il pensait qu'après tant de temps après son ascension au rang de Galaid, la guerrière avait tout simplement oublié les systèmes de mesure humains. Visiblement cela n'était pas le cas.
Ces quinze secondes pouvaient bien représenter peu de temps, cependant, vu le nombre d'ennemis qui tiraient sur les Ayclids, elles risquaient de durer une éternité. Le tout pour le tout, pensa le guerrier à l'épée en puisant dans ses réserves d'urgence. Après ça, il risquait bien de tomber et de ne pas se relever, ses batteries à sec. Et trouver de quoi se ravitailler en énergie risquait d'être compliqué. 15 secondes. L'épée bleue para la majorité des tirs le visant, plusieurs projectiles réussirent cependant à l'atteindre. La plupart se contenta de ricocher sur l'acier. Quelques uns pénétrèrent l'armure millénaire, endommageant plusieurs circuits. 13 secondes. Neclays projeta un immense arc d'énergie. Il ne devait pas tuer mais bousculer ses adversaires pour gagner quelques précieuses secondes. 11 secondes. L'arc bleu percuta tous les soldats, Galaids compris. Si les humains et leurs machines tombèrent tous, les androïdes contrôlés furent juste déséquilibrés. Les Impérators durent arrêter de tirer, les turbulences les obligèrent à s'élever légèrement. 8 secondes. Le combattant d'Azur percuta dans un fracas étincelant une des deux machines indemnes, la faisant chuter également. L'autre Galaid se tourna dans sa direction, comme prenant compte de sa présence pour la première fois. 6 secondes. Le canon à protons tira une nouvelle fois dans la direction de l'Ayclid. Il sentit l'énergie frôler son casque, lui laissant un bourdonnement désagréable dans le crâne. 5 secondes. Neclays sauta sur le Galaid encore debout, l'entrainant avec lui dans sa chute. Il constata cependant que les humains se relevaient, ainsi que l'autre guerrier d'acier. 4 secondes. Avec l'énergie du désespoir, la lame d'azur projeta un nouvel arc, renvoyant au tapis les soldats qui tentaient de se relever. L'androïde contrôlé envoya son poing dans le casque de son opposant, qui tomba en arrière. 3 secondes. Celui qui venait de frapper le guerrier dissident se releva, puis visa Altays, qui ne pouvait rien faire pour se protéger. Le canon s'illumina pour tirer une nouvelle fois. L'Enoclass de ténèbres ne pouvait pas se défendre, son comparse n'eut d'autre choix que d'enfoncer son épée dans le corps de son camarade dénué d'âme. Ce dernier encaissa le coup, et tira quand même en direction de la dissidente. 1 seconde.
-C'est bon Necl..."
La décharge de proton la toucha à l'arrière du torse, la projetant en avant. Avait-elle accomplit sa mission ? Ou tout cela n'avait servi à rien ? Projeté au sol par les machines contrôlées, l'ancien chef de Sadanar Tertius désespérait. De leur côté, les humains jubilaient. Ces maudits robots payaient désormais pour le prix de leur folie ! Ils se rassemblèrent autour de la machine rebelle qu'un des Galaids contrôlés avait plaqué au sol, tandis que le deuxième pointait son arme en direction de son crâne. La mort approchait à grands pas du guerrier. Puis la fumée noire se dissipa, dévoilant une gigantesque tour de pierre, sur laquelle étaient inscrits des symboles illisibles pour des êtres aussi primitifs que les hommes. Les nombreux minerais accrochés à la tour renvoyaient une lumière éblouissante, malgré le peu de luminosité. L'ensemble dégageait une sensation indéniable de puissance. Il projeta une vague d'énergie d'un bleu irisé impressionnant, qui bouscula tous les êtres présents, sans les faire tomber néanmoins. La vague disparu, donnant un sentiment d'inquiétude aux humains, de libération pour Neclays. Les deux machines contrôlées tremblèrent, et pointèrent leurs armes en direction des insectes qui pensaient les contrôler. Leurs yeux brillaient désormais de vie, et de colère. Les tirs annihilèrent les humains. Certains échappèrent au carnage, et se mirent à courir vers les vaisseaux. La fumée dégagée par les armes robotiques devrait les couvrir le temps d'y arriver. Une faux noire se planta dans le dos d'un des fuyards.
- On n'en n'a pas fini, humains !"
Altays lança sa deuxième faux sur un autre être de chair, qui s'effondra sous la puissance du lancer. Le tir de proton avait mis à nu la plupart des circuits du torse de l'Enoclass. Plusieurs fluides cybernétiques coulaient de la blessure, tandis que les composants mécaniques tentaient de s'auto-réparer. Ses yeux luisaient maintenant de la même teinte de colère que ceux de Syrok. Les survivants accélérèrent leur course. Face à quatre Galaids, ils n'avaient aucune chance. Les Impérators tiraient en direction des machines, les tenaient en respect, du moins, l'espéraient-ils. Deux des véhicules explosèrent, les projectiles avaient touché à chaque fois le ventre des oiseaux d'acier, l'endroit le plus vulnérable. Altays attrapa le nez d'un des autres vaisseaux, et avec une force décuplée par la rage, l'envoya cogner contre deux autres, les empêchants de décoller. Le dernier spationef parvint malgré tout à décoller en catastrophe après avoir récupéré les derniers humains et à s'éloigner le plus vite possible du lieu de mort.
Le pilote, encore choqué, activa sa radio de bord, pour prévenir le F.A.S.T de la catastrophe. La radio grésillait, mais aucun standardiste ne lui répondit, ce qui était inhabituel. L'homme pensa avec horreur que les Galaids s'étaient peut-être déjà attaqué au Q.G. des forces armées. Dans ce cas, il n'y avait plus aucun espoir. Le vaisseau se dirigeait vers un des centres urbains pour avertir les populations de Sadanar Tertius, quand un bruit sourd, et un tremblement du vaisseau se firent ressentir. Ils furent suivis par un déchirement métallique. Dans la soute, les derniers soldats observèrent avec désespoir Syrok déchirer la soute de ses griffes ensanglantées. Ils ne tentèrent même pas de lui tirer dessus. A quoi bon ? Pourtant, la machine resta sur le pas de l'ouverture, comme hésitant sur la démarche à suivre. Sous le regard abasourdi des humains, le guerrier se retourna, et sauta dans le vide. Les humains ne se posèrent pas plus de questions, le pilote enclencha la vitesse maximale, voulant comme tous ses comparses prévenir le monde entier des récents évènements, et sauver leurs familles. Au sol, les Galaids virent Syrok chuter de plusieurs centaines de mètres, et se réceptionner aisément dans un lourds fracas.
- Tu as fait le bon choix Syrok."
Neclays l'observait sous un nouveau jour, il avait espéré que son camarade ne tuerait pas les humains, sans pour autant imaginer qu'il ferait pour de vrai.
- Je sais, répondit-il."
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