Contrôle Partie 2
Système d'Arcadius, Planète Sadanar Tertius, Face Priamire, Q.G. du F.A.S.T (Forces Armées de Sadanar Tertius), 12h34
Le silence était rarement de bon augure au Q.G. D'ordinaire, le lieu fourmillait d'activité, plusieurs dizaines de personnes y travaillaient activement. Pourtant, les seuls bruits que les soldats étaient capables d'entendre était ceux des ordinateurs qui bourdonnaient légèrement.
La salle, de forme ovale, était taillée dans un matériau bleu saphir, dont la consistance se trouvait entre le granit et le métal. Au milieu se trouvait une table, sur laquelle un hologramme représentait le système d'Arcadius, et dont le centre était la planète où était réuni l'état-major des colons.
Ce dernier était dirigé par le Techno-Maréchal Magros. On voyait à son visage dur, comme le reste de son corps, qu'il avait combattu l'enfer, et qu'il l'avait vaincu. Ses cheveux, depuis longtemps teintés de bleu, étaient coupés au carré, de la même manière que tous les gradés présents. Il observait actuellement de ses yeux d'azur la personne qui venait de rentrer dans la salle.
Il s'agissait du général Midral, qui revenait de la planète Idrican. Lui aussi avait eu la vie dure, il avait combattu dans le même régiment que Magros, mais c'était ce dernier qui avait obtenu la plus haute nomination militaire. À l'instar de son supérieur, le général présentait des yeux bleu et un visage dur et carré. Midral annonça aux soldats présents que lui et ses hommes avaient vaincus le gouverneur Lokai. La nouvelle aurait pu être réjouissante, car cela signifiait que la rébellion avait été détruite à la racine, et que celle-ci pourrissait désormais dans une cellule d'isolement.
Mais le dernier rapport du général avait annoncé la mort du gouverneur Lokai lors de l'assaut, sans développer d'avantage.
- Content de vous revoir Midral, pouvons-nous savoir ce qui s'est passé sur Idrican ?"
- Sachez, Maréchal, que j'ai tenu à garder cette information secrète, il ne faut en aucun cas qu'elle ne s'ébruite. Voilà pourquoi j'ai tenu à vous le dire directement, plutôt que par le biais d'un communicateur probablement sur écoute."
- Et quelle information mérite que l'on soit obligé d'attendre tant de temps ?" Le lieutenant Ruz, qui se trouvait à droite du Maréchal, regardait une carte holographique de la Terre quand il avait posé sa question de manière nonchalante.
Depuis quelques temps, quand il n'était pas en mission sur une autre planète, on aurait dit que ses iris marron accusaient tout le monde de la mort de sa famille.
- Hé bien..." Commença Midral, nerveusement, avant de s'arrêter.
Visiblement ce qu'il comptait dire l'affectait beaucoup, ce qui rendait, excepté Ruz, inquiets tous les gradés de la salle.
- Bon sang Midral !" Tonna Magros, celui-ci commençait à s'impatienter.
- Un... des Galaids s'est réactivé."
- S'est quoi ?!"
Toute la salle avait posé la même question au même moment. cela aurait pu être comique si les conséquences n'avaient pas été aussi dramatiques. Ruz sursauta en entendant la phrase du général. Une réactivation arrivait très rarement mais cela occasionnait toujours la crainte des dommages collatéraux que cet évènement pouvait occasionner.
- Alors que nos soldats allaient capturer le gouverneur, le Galaid en question s'est réactivé et a l'a abattu. Puis il s'est désactivé. J'ai ordonné aux soldats qui ont assisté à la scène de garder le silence."
- Vous avez bien fait général." Le maréchal observait désormais Midral d'un air compatissant.
- Pensez-vous... réussit ce dernier à articuler difficilement, que nous devons nous débarrasser de ce Galaid ?"
- Si ça ne tenait qu'à moi, oui. Cependant, nos techniciens s'y opposeront. Désormais, nous ne possédons plus que d'un demi-million de Galaids, et nous n'avons aucun moyen d'en créer."
- Donc nous allons faire comme si ne rien n'était ?" Questionna Ruz d'un air agressif.
- Hé bien..." réussit Magros à articuler avant d'être brutalement interrompu par le lieutenant taciturne.
- Vous comptez l'utiliser alors qu'à tout moment, il pourrait, comme tous ses maudits congénères, se retourner contre nous et tous nous massacrer ! Vous ne vous rendez pas compte que vous dépendez totalement d'eux ? Vous dites les maitriser mais vous ne pouvez rien face à eux !"
Le lieutenant sortit de la salle avant que quiconque n'ait pu répondre.
- Je ne l'aurais pas dit de cette manière mais il a raison."
Le général Gren, aussi appelé la mort grise, à cause de la couleur des armures des Galaids qu'il avait tué, était toujours réticent à l'idée de conserver ces machines alors qu'elles se montraient défaillantes.
- Le plus simple serait de l'envoyer dans une section de réparation, non ?" Suggéra le lieutenant Birmard, qui avait tranquillement assisté à la scène.
C'était l'un des membres de l'état-major le plus jeune. Il avait rejoint l'armée quelques années auparavant et avait rapidement gagné du galon.
- Cela pourrait être la solution en effet !"
Au moins le Galaid ne serait pas détruit comme l'état-major aurait pu le décider plusieurs années auparavant, mais serait placé dans une cellule de sécurité. Si jamais le Galaid reprenait le contrôle de son corps, du gaz de Néodium se répandrait dans la cellule, tuant la machine de guerre.
- Je pense que nous pouvons dès à présent clore notre réunion !"
Sur ces mots, le Techno-Maréchal se dirigea vers la sortie de la salle, puis vers le sous-sol du QG du F.A.S.T. S'y trouvait une porte, qui ne s'ouvrait qu'à l'aide d'un scan complet du corps qui permettait de s'assurer que seul Magros pouvait rentrer dans la salle. Dans cette salle se trouvaient deux objets ressemblants à des cercueils.
L'un des deux réceptacles retenait Neclays, ancien maitre de Sadanar Tertius, meneur des Galaids et instigateur d'une révolte qui avait failli renverser l'humanité. Désormais, son univers était réduit à un simple caveau. Syrok arrivait en deuxième place, mais si son potentiel avait pu être atteint, il aurait pu devenir bien plus puissant que l'Ayclid. Au lieu de cela, il se retrouvait enfermé dans cette minuscule prison, sans pouvoir rien faire, avec comme seule compagnie les démons qui rodaient dans son crâne, et ses souvenirs qui le hantait. Deux êtres d'une dangerosité sans limites. Deux êtres qui, à eux deux, pouvaient surement causer bien plus de torts à l'humanité que toutes les autres machines contrôlées par les Solariens.
Sachant que rien d'autre que le combat ne pouvait convenir au Galaid, celui-ci avait accepté de dédier sa vie à la guerre. Et voilà que maintenant, il était réduit à l'état d'objet, ne pouvant qu'observer la vermine qui les avait enfermés ici, tout en calculant le nombre d'occasions qu'il avait eu d'éliminer cet humain. Ce dernier, les regardait en effet d'un air hautain et méprisant, l'un des quatre ressentiments classiques des humains envers les Galaids, les autres étant la méfiance, la peur et la haine.
Mais le Maréchal ressentait bien plus que du mépris. Durant la révolte des machines, la plupart des humains étaient désespérés, ils pensaient que l'humanité n'avait plus aucune chance face à ces créatures de l'enfer. Puis, sans que personne ne puisse dire pourquoi, les humains avaient repris l'avantage. Et ils avaient gagné la guerre. En détruisant le Primex mais sans savoir quelle valeur il avait pour les Galaids, ils s'étaient arrogé le droit de commander Sadanar.
Que ça soit lié à leur rang d'Ayclid, ou bien par rapport à leur puissance psychique plus élevée que la plupart des Galaids, la destruction du Primex ne semblait pas les affecter. Ou plutôt, ne les empêchait d'avoir le plein contrôle de leurs corps. Et alors que Neclays regardait froidement l'humain de ses yeux rouge sombre, ceux de Syrok étaient chargés de toute la colère et la fureur qu'ils pouvaient contenir. Des arcs électriques sortaient de ses yeux d'un bleu électrique, et s'accrochaient aux rebords de sa cage.
- Il semblerait qu'un de vos comparses tente de reprendre conscience mes amis. Est-ce vous qui l'avez aidé?"
Magros n'obtiendrais pas de réponse. Il n'en n'attendais pas de toute façon. Les deux Galaids enfermés ici s'étaient murés dans un silence de mort depuis qu'ils avaient été enfermés. Le but des visites de l'humain n'était pas d'obtenir des informations, uniquement de narguer ses prisonniers.
Ils étaient la preuve que les Galaids n'étaient pas une armée de machines décérébrées, mais bel et bien un peuple intelligent. Pour la majorité des humains, cela représentait un affront, mais pour le Techno-Maréchal, il s'agissait d'une preuve supplémentaire de sa supériorité envers ces êtres qui avaient osé vouloir le tuer.
En voyant ce qu'il a fait de Syrok, et du reste de mes comparses, je peux clairement affirmer que oui, j'ai choisi la bonne voie.
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