"La ville a un visage et la campagne une âme..."
Oh, le joli dicton d'un auteur inconnu
Où mon cœur étonné, soudain s'est reconnu,
Lui qui, journellement, Dame Nature acclame !

Lui qui hait les cités, leurs profils inhumains
Et demeure insensible aux splendeurs citadines,
Leur préférant de loin les grâces anodines
De l'arbrisseau en fleurs riche de lendemains.

Lui qui, tel l'amoureux, pare de joliesse
Son petit bourg de plaine aux mornes horizons,
Lui dont le pas s'accorde à celui des saisons
Et qu'exalte en secret l'Avril plein de liesse.

Campagnarde je suis, et toujours resterai,
Gardant au cœur de moi ces pensers gris ou roses
Qui me font mettre en vers la plus humble des proses
Et dont jamais, je crois, ne me délesterai...

A chacun ses amours, et que nul ne me blâme
Si les miennes vont droit à la rusticité,
Belle sans artifice en sa simplicité :
La ville a un visage et la campagne une âme !...