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1.


Trois ans plus tard.

France


    

    Une valise mauve dans sa main droite, Anissa passa le portail et rentra dans l'allée principale. Elle frappa ensuite la porte en marbre noir qu'elle connaissait depuis longtemps maintenant. Son visage rayonnait, elle arborait un sourire qui aurait fait craquer n'importe qui. Elle était heureuse et avait hâte de revoir tous ses proches.

     Après quelques secondes, la porte s'ouvrit sur un garçon bouclé. Il était là comme elle l'avait imaginé. Il faisait toujours une tête de plus qu'elle et ses yeux verts étaient toujours autant fascinants. Le sourire d'Anissa s'agrandit automatiquement tandis que le visage de son interlocuteur devint sombre. Ses pupilles habituellement vertes claires jetaient des éclairs. Le garçon dévisagea Anissa de haut en bas avec dégoût et haine. Il l'avait immédiatement reconnu alors il arqua les sourcils afin d'accentuer son regard sur la jeune fille.


     _C'est qui ? Hurla une voix masculine qui se trouvait au loin

     _Personne. Souffla le bouclé avant de se retourner et de partir dans la maison sans prendre la peine de fermer la porte


     Ce simple mot, "personne" résonnait dans la tête d'Anissa tel un écho. Son sourire avait disparu.

     Un autre homme, un peu plus âgé cette fois, arriva. Il avait une barbe de plusieurs jours qui mettait ses yeux bleus turquoises en valeur. Il observait la brune, qui se situait sur le seuil de la porte, avec incompréhension et surprise avant de la prendre chaleureusement dans ses bras.


     _Anissa ! Mon dieu !

     _Yannick ..soupira-t-elle d'aise


     Elle plaça alors ses bras autour du garçon afin d'approfondir leur étreinte et de sentir son odeur qui lui avait tant manqué, cette odeur de coco et de vanille qui formaient un parfum exquis. Le prénommé Yannick se recula de quelques centimètres avant de poser ses mains sur les épaules d'Anissa. Il l'observait, cherchait chaque parcelle de sa peau qui aurait pu changer ces trois dernières années. Et c'était le cas, c'était devenue une femme aux yeux noisettes et aux cheveux bruns magnifiques. Elle était magnifique. Et elle lui avait énormément manqué.


     _Tu es enfin revenue. Avoua-t-il finalement avant de la resserrer dans ses bras


     Anissa rigola. Elle était enfin de retour. Sa sœur était finalement rentrée après trois années passées à l'étranger.

     Après leur étreinte Yannick prit la valise de sa sœur et l'accompagna à l'intérieur de l'habitation. Les yeux de la jeune fille s'agrandirent face aux couleurs des murs et à l'aménagement qui avait été effectué.


     _Wow .. commença-t-elle.. la dernière fois que je suis venue on pouvait à peine rentrer à cause des cartons qui gênaient le passage.


     C'était vrai. La dernière fois qu'ils s'étaient vus c'était dans cet appartement que Yannick avait acheté après plusieurs années à faire des économies. Il devait faire pas mal de travaux pour le remettre aux goûts du jour cependant il avait vu un avenir pour cette espace tandis qu'Anissa s'était moquée de lui. Il était en plein déménagement quand la brune avait apprit sa sélection pour faire ses études à l'étranger. Elle avait alors débarqué sans le prévenir pour lui annoncer la nouvelle.


     _Yannick ! S'écria la brune voyant que son frère était parti dans ses pensées

     _Tu disais ?

    _Je trouve ça plutôt pas mal pour un homme. Les couleurs, les meubles, tu t'en sors plutôt bien du moins pour le séjour. Ricana Anissa

     _Tu veux que je te fasse faire un tour ?


     Pour simple réponse elle hocha la tête avant de le suivre dans la pièce suivante ; la cuisine.

    Lorsqu'ils entrèrent dans la cuisine, ils virent ce garçon aux yeux verts émeraude et aux cheveux bouclés. Anissa regarda son visage, son cou, ses mains ; tout ce qui passait sous son regard. Il était installé à la table en verre qui se trouvait au milieu de la cuisine aux couleurs rouges et blanches. Yannick s'était inspiré du style américain au moment de la refaire, ce qui rendait vraiment bien.

     Le fameux garçon buvait une boisson chaude "C'est forcément un thé, il déteste le café" avait alors pensait Anissa pendant que son frère s'installait également à la table. Anissa elle ne bougeait pas. Elle n'arrivait pas à réagir face à ses sentiments et aux battements saccadés de son cœur. Mais elle n'arrivait surtout pas à digérer le "personne" qu'il avait murmuré de sa voix grave et rauque.

     Anissa finit par prendre son courage à deux mains et s'installa aux côtés de son frère. Le garçon l'ignorait alors elle en ferait autant. Après tout, il paraissait trop occupé par son téléphone pour lui jeter un simple regard.


     _Au fait .. commença Yannick .. comment s'était l'Angleterre, Chester, tout ça ?


     Anissa sourit. Enfin une personne qui se souciait d'elle dans cette maison.


   _C'était géniale ! Expliqua-t-elle avec extase. Ça change vraiment de la France. Les habitants sont incroyables ; ils sont polis, gentils, chaleureux ..


     Elle fit une pause lorsqu'elle remarqua la moue boudeuse de son frère.


    _Tu l'es également Yannick, reprit-elle, mais à Chester c'est vraiment différent, c'est presque magique.

    _Et par "les habitants sont incroyables" tu veux dire les garçons ? Questionna-t-il avec un sourire en coin sachant d'avance la réponse de sa sœur

    _Yannick Estheban Miller ! Hurla Anissa les joues rouges, abasourdie par les propos de son frère qui riait désormais à gorge déployée.

    _C'est bon, ne fais pas la prude !


     Cette voix était différente de celle de Yannick et ce n'était pas non plus celle d'Anissa qui tourna la tête vers la gauche. Il avait enfin parlé. Il avait réagit mais avec un goût amer dans la bouche, le fait de mettre sa fierté de côté le mettait hors de lui surtout si c'était pour Anissa.


   _Harry ! Avoua sévèrement Yannick


     Pour simple réponse le bouclé haussa les épaules et sortit de la pièce. Anissa était fatiguée, elle ne comprenait pas son comportement envers elle. Habituellement il lui aurait expliqué ce qui le dérangeait mais pas cette fois. Pas depuis qu'elle était partie à l'étranger. Car elle ne savait pas une chose. Elle ignorait que les gens changent les gens. La règle principale de la vie. Les optimistes deviennent des pessimistes, les gentils deviennent méchants. Les personnes heureuses deviennent tristes. Mais ces changements ne s'opèrent pas en un claquement de doigts. Mais avec l'abandon. Quand une personne part, elle part avec une partie de l'autre, elle part avec ses espoirs et ses rêves. Elle l'abandonne seule contre le reste du monde. Et il ne reste alors que la peine et le désespoir. Il ne reste qu'une coquille vide remplie de haine. Anissa avait abandonné Harry, elle l'avait laissé seul contre le reste du monde. Elle était partie.

     Alors que Yannick allait se lever pour le rejoindre, Anissa lui expliqua que c'était à elle d'y aller. Elle se leva alors de sa chaise et suivit les pas du garçon au du rez-de-chaussée avant de l'apercevoir dehors, dans le jardin une cigarette à la bouche. "Depuis combien de temps fume-t-il ?" lui demanda sa conscience. Mais elle ne pouvait pas répondre puisqu'elle n'en savait rien. Elle ouvrit la baie vitrée et se positionna devant lui pour lui arrachait le bout de tabac qui se trouvait au bord de ses lèvres afin de l'écraser sur le sol de la terrasse.


    _Tu te moques de moi ! Ça coûte une blinde ! Avait-il crié

    _Je suppose que tu en as d'autres chez toi.


     Elle devinait tout. Lorsqu'elle était à Chester,elle avait appris à observer les autres, à lire sur leurs visages. Elle pouvait désormais lire dans n'importe qui comme dans un livre ouvert.


    _Et alors ? Ça ne change absolument rien ! Ajouta Harry qui s'avança énervé vers la brune.

    _C'est bon tu as fini ton caprice ? Avoua Anissa excédée par le comportement du garçon. Tu vas me dire ce que tu as au lieu de m'ignorer comme un gamin de douze ans !

   _Et toi, tu ne veux pas retourner draguer des ados précoces dans ton trou pommé d'Angleterre ?


     BAM. La bombe venait d'exploser. Il lui en voulait d'être partie.


    _Pourquoi tu réagis comme ça ? On est pas ensemble et je ne ressens absolument RIEN pour toi.


     Elle avait insisté sur le mot "rien" non pas pour le prouver à lui mais pour se le prouver à elle-même. Après trois ans, c'est la chose qui l'effrayait le plus, toujours ressentir des choses envers lui. Au moment où elle voulu reprendre la parole elle sentit son dos frapper le mur qui se situait à côté de la baie vitrée et son visage se fendit en une grimace dû à la douleur. Les mains de Harry tenaient ses poignets de chaque côté de son corps, ses jointures étaient blanches et une veine ressortait sur son front. Anissa était effrayée, elle connaissait son caractère mais elle ne l'avait jamais vu être violent.


    _Et là, tu ne ressens rien ? Quémanda-t-il en serrant les dents


     Anissa hocha la tête de droite à gauche tout en fermant les yeux. Elle cherchait à rester le plus neutre possible mais c'était peine perdue.


    _T'as la peau qui tremble, les dents qui claquent, le cœur qui palpite, la gorge sèche ..


     Anissa rouvrit les yeux.


    _Les yeux embués et tu oses me dire que tu ne ressens rien, ria sarcastiquement Harry. Tu veux que je te dise ? Chaque jour je me suis dit que demain ça irait mieux, que ça passerait. Mais le lendemain, je me réveillais aussi mal que la veille, en pensant toujours à la même chose, à toi, à la même journée, au même moment, à tes mots blessants, à ton sourire charmant, à tes yeux pétillants, à ta passion magnifique. Et puis j'ai compris que demain ça n'irait pas mieux.J'ai compris que tu ne reviendrais plus. Alors je suis tombé en amour avec ma peine et je me suis convaincu que sans elle je n'étais rien. Puis j'ai commencé à te haïr et je me suis promis de te haïr toute ma vie.


     Il relâcha finalement la brune et reparti à l'intérieur afin d'arracher le premier vêtement qu'il trouva sur le porte manteaux. Au moment de sortir, il entendit Anissa crier.


    _Je ne suis pas personne !

   _Tu as raison ! Cria-t-il également pour se faire entendre. Tu es quelqu'un que j'avais l'habitude de connaître, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui.


     Puis il parti.

    Anissa n'était désormais plus coincée entre le bouclé et le mur. Elle était bloquée entre le passé et le présent. Un passé qu'elle avait adoré, aimé, chérit avant de le haïr au point de le fuir. Un présent qu'elle vivait sans se poser de questions, sans se demander où tout ça la mènerait. Elle vivait. Elle vivait jusqu'à ce qu'elle le retrouve, lui et ses yeux, lui et ses putains de mots, lui et ses actes. Lui et l'ombre de cette journée. Lui. Harry semblait complètement différent, tellement vide, remplit de haine et de colère. Anissa était à l'origine de tout ça. Anissa et Harry. Dans la même pièce. Elle n'avait jamais imaginé ça possible, enfin, bien sûr qu'elle l'avait imaginé mais pas de cette manière. Elle avait imaginé Harry discret mais présent, cassant mais drôle. Elle l'avait imaginé le sourire aux lèvres et les yeux brillants de bonheur et non de rancœur. Elle l'avait imaginé. Mais Anissa avait oublié la longue distance qui existait entre la réalité et l'imagination. Elle avait oublié ce gouffre dans lequel elle était sur le point de s'enfoncer lentement en ressentant chacune de ses blessures s'ouvrir à nouveau . Ce gouffre qu'elle avait presque réussi à contourner. Harry qu'elle avait presque oublié.

     Anissa ferma les yeux, sa respiration se faisait toujours haletante. Son corps tremblait, sa peau scintillait de peur. Elle avait peur. Peur de se retrouver seule dans le noir, seule face à lui, face à une personne qu'elle avait détruite. Seule face à eux. Les proches qu'elle avait laissé en les quittant. Les proches qu'elle avait impliqué dans cette histoire. Anissa était effrayée, terrorisée, tétanisée. Elle était bloquée dans un passé toujours présent et une histoire en suspend.


    _Anissa ?


     La jeune fille ouvrit doucement les yeux pour ne pas se heurter à la réalité difficile de cette première journée. Yannick lui faisait face, les bras croisés contre son buste et le regard inquiet. Il n'avait pas vu le bouclé et sa sœur se confronter mais il avait immédiatement ressenti la peur d'Anissa en croisant ses pupilles tout comme Harry un peu plus tôt quand elle lui avait expliquer ne rien ressentir. Quand elle se croyait impassible de tout sentiment.


    _Tu vas bien ? S'assura-t-il

    _Très bien, tu me montres les autres pièces ? Sourit timidement la brune voulant changer de sujet


     Yannick l'emmena au salon qui était la pièce la plus proche. Un bel espace composé d'un canapé en cuir, d'une télé et d'une simple table basse en bois, une décoration basique mais qui fonctionnait avec le peu de la maison que la jeune fille avait pu entrevoir depuis son arrivée. Yannick l'incita ensuite à monter à l'étage où se trouvait deux chambres vides aux murs blancs, une suite parentale -occupée par Yannick- qui comprenait une douche, un dressing et une chambre ainsi que deux autres pièces qui étaient une salle de bain et les toilettes.

     Les deux enfants Miller redescendirent finalement jusque dans la cuisine où le téléphone du bouclé avait disparu. Ils s'assirent autour de la table. Anissa avait ses yeux rivés sur ses poignets qu'elle n'avait cessé de caresser tendrement durant toute la visite. Une petite trace rougeâtre faisait son apparition et elle essayait de la faire disparaître du mieux qu'elle le pouvait. Elle essayait de faire disparaître les images liées à l'acte de violence qui en rappelaient d'autres encrées dans la section obscure des archives de son histoire.


    _Tu veux un thé ? Demanda Yannick


     Anissa ne l'écoutait pas, plongée dans ses souvenirs liés à la petite tâche de son poignet.


    _Il t'a blessé ? Se renseigna son frère


     Elle releva automatiquement la tête. Harry ne l'avait pas seulement blessé, il avait prit son visage et l'avait enfoncé dans l'eau glacé de la Charente. Il lui avait coupé sa respiration pendant de longues secondes. Il avait tenté de la noyer. Il avait essayé de lui rafraîchir la mémoire avec cette eau glacée meurtrière.


    _De la glace, de la crème et ça partira. Sourit Anissa.


     Mais ça ne permettrait jamais de panser leurs âmes.



     Au moment où Harry avait décidé de sortir précipitamment de la demeure des Miller, il avait souhaité frapper dans un mur ou même sur la première personne qu'il aurait pu croiser. Il lui avait fait par de ses sentiments encore une fois, ça avait toujours été à lui de faire le premier pas. C'est lui qui prenait les devants depuis qu'ils se connaissaient. Cependant il aurait voulu que tout ça change, il pensait même que c'était le cas après la conversation qu'Anissa et lui avait échangé trois ans plus tôt. Il pensait que le temps pouvait changer les choses. Mais c'était faux. Le temps ne changeait rien ni personne d'ailleurs. Le temps se contentait de passer.

     Il avait décidé de se rendre chez lui. Il n'habitait pas chez Yannick mais il y était souvent. C'était son repère, sa maison familiale. Les Miller étaient devenus sa famille et sans qu'il ne s'en rende compte il leur avait donné une place importante dans sa vie.

     Une fois arrivé chez lui, il traversa le long couloir jusqu'à son salon avant de s'étaler de tout son long sur le canapé. Il fixait le mur blanc sans but, sans penser. Il essayait peut-être de retirer l'adrénaline qui montait dans ses veines ou de la garder un maximum de temps. Il ne savait pas. Il était tout à coup peu sûr de lui et de ce qui se passerait. Comme si son futur devenait flou et que son passé était beaucoup trop clair. Comme si l'eau rentrait de nouveau dans ses poumons et qu'il était sur le point de se noyer dans les souvenirs qui le hantaient.

     Alors qu'il fixait toujours le mur, sa mère fit son apparition dans la pièce. Elle sourit à son fils qui sortit de ses pensées au contact des lèvres de sa génitrice sur sa joue gauche. Harry lui rendit immédiatement son sourire pendant que cette dernière s'installait sur l'accoudoir du canapé et qu'elle scrutait les yeux verts de son fils.


    _Tu savais qu'Anissa devait revenir aujourd'hui ? Se renseigna celle-ci


     Le bouclé perdit immédiatement son sourire. Non, il n'en avait eu aucune foutu idée et il était bien là le problème parce que s'il l'avait su un peu plus tôt il aurait pu se préparer, prévoir ses mots et ses actions. Se préparer à revivre cette journée une fois de plus et ainsi mieux se contrôler.


    _Je viens tout juste de la voir. Déclara Harry lassé


     Sa mère eut une moue surprise. Son fils ne lui avait que très rarement évoqué le nom de la jeune fille depuis l'incident.


    _Non je n'étais pas au courant, continua-t-il en scrutant le visage de sa mère qui se posait des questions, j'ai été aussi surpris que toi. Comment tu l'as su d'ailleurs ?

    _Kate vient de me téléphoner pour nous inviter à diner, elle ne sait pas encore quand, puisqu'elle attend la réponse d'Anissa mais je sens que ça ne sera pas pour tout de suite. Soupira la mère du bouclé. Du coup, évites de prévoir des sorties dans les prochains jours s'il-te-plaît.

   _D'accord. Sourit Harry en retour même si l'envie n'y était pas


     Harry envoya rapidement un message à un ami qu'il avait en commun avec la brune en lui demandant de venir afin de discuter. C'était bien la seule personne qui pouvait ressentir des émotions similaires aux siennes parce que cet ami était supposé être le meilleur ami d'Anissa, tout comme celui du bouclé.

     Sa mère était toujours présente dans la pièce et elle s'inquiétait, elle avait rapidement lu le message que son fils avait tapé. Elle savait que quelque chose les avait séparés mais elle n'avait jamais su quoi. Elle ne savait même pas pourquoi la brune était partie en laissant le reste de sa famille et certains de ses proches sans nouvelles. Mais elle ne voulait pas recommencer à lui poser toutes ces questions car elle avait conscience de la douleur que son fils pouvait ressentir même si une véritable question lui brûlait la gorge.


    _Tu vas bien ?


     Le garçon releva immédiatement la tête vers sa mère. Et ce qu'il vit lui brisa le cœur. Les yeux de sa mère étaient brillants et profonds, elle semblait blessée par la douleur de son fils alors qu'elle était dans l'ignorance des événements.

     Harry sourit timidement.


    _Je ne veux pas vraiment en parler. Déclara-t-il d'une petite voix


     Sa mère se contenta d'un hochement de tête avant d'être appelé par son mari.


    _Anne ! Cria ce dernier depuis une autre pièce. On doit y aller !

    _Déjà ? Demanda Harry un peu déçu

    _C'est pour toi qu'on y va si tu te souviens bien, rigola sa génitrice, tu fais attention à toi pendant ces deux jours. Sourit-elle à Harry en sortant de la pièce. Oh et tu pourrais commencer à emballer certaines de tes affaires ?


     Harry acquiesça et s'enfonça un peu plus dans le canapé. Il avait complètement oublié le déménagement.


"Presque comme avant."

* * *

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