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Sos ma soeur!


Je me réveille dans un lit chaud et je mets un moment à émerger. Ne plus boire. Jamais... Un mal de tête cogne à mes tempes. J'ouvre un œil, puis deux, pour voir où je me trouve. La soirée d'hier revient doucement à ma mémoire. Nous nous sommes couchés tard. J'ai une sensation étrange au creux de l'estomac, quelque chose que je n'avais jamais ressenti. A moins que ce soit les effets de l'alcool ?

Mon chaton saute gracieusement sur mon lit, il a grandi déjà, ce n'est plus cette petite boule de poils que j'avais recueilli. Je le caresse et il miaule dans mes oreilles.

― Arrrgggg, oui Stumble, je vais te donner à manger, mais tais-toi, par pitié...

J'émerge tant bien que mal de sous ma couette et me mets debout. Le mal de tête devient lancinant. Pour ce que je me souviens, j'ai dû rentrer vers deux ou trois heures du matin en taxi. Heureusement, aujourd'hui commence le week end, je n'ai pas à me rendre au travail. J'en serai incapable. Et je ne me sentirais pas d'affronter mon père me lance une petite voix dans le coin de ma tête. Je m'efforce de penser à autre chose.

J'ouvre les placards à la recherche de croquettes pour Stumble. Je le sers pour qu'il stoppe ses miaulements qui me vrillent le cerveau et part en quête d'un cachet de paracétamol que j'avale avec un grand verre d'eau.

Des bribes de la soirée me reviennent, me causant un cas de conscience. J'étais tellement bien, il régnait une atmosphère étrange que je n'avais envie de rompre sous aucun prétexte. Kylian a fini par me pousser gentiment dehors au milieu de la nuit. J'ai honte soudain. Il a dû me prendre pour une folle à débarquer comme ça à son hôtel. Il a été d'une patience et une compréhension infinie, il m'a épaulée et bercée avec sa voix et ses chansons. J'aurai du partir. Je sais que je joue un jeu dangereux, ne serait-ce que par rapport à Joey. Il ne s'est rien passé, mais c'est tout comme. Pour moi en tout cas. Au secours, ma vie n'était-elle pas déjà assez compliquée ?

Une pensée traverse mon esprit embrumé. Je suis censée rencontrer les parents de Joey demain... Au moins, je n'aurais pas à confronter mon père, c'est déjà ça. Mais quel genre de personne je suis si je vais à ce déjeuner? Je finis par avaler un yaourt agrémenté de muesli et une grande tasse de thé fumant. Je me sens beaucoup mieux. Physiquement j'entends, parce que mentalement, c'est un désastre. Professionnellement : zéro. Familialement : zéro. Amoureusement : zéro. Bravo Amy, tu cumules sur tous les tableaux !

Je ne l'avais pas dit à Joey, mais j'avais déjà réservé quelques nuits d'hôtel sur les côtes irlandaises pour après les fêtes. Je n'assumais pas totalement le fait d'esquiver le repas familial, alors j'avais coupé la poire en deux en réservant un train en fin d'après-midi le vingt-six décembre. Avant de savoir que Joey ne devait travailler. Je n'ai pas annulé, et là tout de suite, je me dis que cela me ferait le plus grand bien : partir seule, me couper de tout et tous et faire le point. Je ne sais pas si j'oserai, je n'ai pas l'esprit aventurier.

Non pas que partir à deux heures de chez moi soit l'aventure du siècle, mais je ne suis jamais partie seule. Même le voyage en Australie, je l'avais entrepris avec des amis. Sans ma famille derrière moi, je ne sais pas ce que je vaux. Probablement rien. Mais ça ne coute rien d'en avoir le cœur net.

― C'est décidé Stumble, je pars à Galway, je vais voir les falaises du Moher ! j'annonce déterminée comme jamais.

Rasséréné par cette idée, je me traine jusque sous la douche. Le jet d'eau bouillante m'apaise. Je vide le ballon d'eau chaude entièrement, ce n'est pas très écologique, mais au point où j'en suis avec ma conscience aujourd'hui, je ne crains plus rien à en rajouter une couche. Sur mon téléphone s'affiche un message de Kylian, mon cœur fait un bond à la vue de son prénom.

« Gueule de bois ? » demande le message. « Pire que ça. Et toi ? » je demande. « Frais comme un gardon » me répond-il. Puis je vois les trois petits points de suspension indiquant qu'il est en train d'écrire. « Il faudra remettre ça... ». Je souris, mon cœur gonflé à l'hélium, et repose mon portable. Un sujet n'a pas été abordé entre nous hier soir toutefois. Le fait qu'il ait vu mon dessin dans mon entrée l'autre jour. Je lui suis reconnaissante de ne pas m'avoir questionné sur ce point, qu'aurais-je répondu ? Je suis bien en peine de savoir moi-même pourquoi ses mains se sont invitées sur mes dessins au fusain. Et ses yeux. Et sa guitare. M'enfin, il n'en aura vu qu'un, c'est déjà bien suffisant à me faire passer pour une folle.

Il faut que je parle à quelqu'un, que je lave ma conscience, que je vide mon sac en d'autres termes. Je décide d'appeler Leagh. Une heure plus tard, je la retrouve devant sa résidence universitaire.

― Je suis dans la merde, je lui balance tout de go.

― Salut, répond-elle, moi aussi je suis contente de te voir.

― Désolée, désolée... Merci de m'avoir invitée.

― J'avoue que ton message indiquant « SOS » m'a quelque peu intriguée, dit-elle le sourire en coin.

Je soupire. Je monte dans sa minuscule chambre étudiante. Bien que la demeure familiale ne soit pas si éloignée de son école d'art, ma sœur a choisi de loger sur place, pour avoir une certaine indépendance j'imagine. Je réalise que je ne suis jamais venue la voir ici. Elle a décoré les murs de dessins de sa réalisation. Elle met la bouilloire en route et sors deux mugs rose fuchsia de sous son bureau.

― Rooibos ou thé vert à la menthe ? demande-t-elle.

― Mets-moi le thé vert, s'il te plait. Ca a chauffé avec papa hier, au travail, j'annonce.

― Ah mince, que s'est-il passé ?

Je lui relate notre altercation et surtout les derniers mots de notre père au moment où je claquais la porte derrière moi.

― De toute façon, il fallait bien que tu te rebelles un jour. C'est vrai, tu te plies à ses quatre volontés depuis toujours, tu travailles comme une dingue et ce n'est jamais assez.

― « Quand j'étais jeune, je bossais cent heures par semaine, et je ne me plaignais pas ! » récitons-nous en chœur.

Je ris. Ça me soulage un peu que Leagh soit de mon côté. Je ne sais pas si j'aurai osé avoir cette conversation avec Neal finalement. Je lui avoue à nouveau mon mal être au travail, la sensation d'étouffer, de ne plus trouver ma place, de tout prendre trop à cœur. Je prends conscience petit à petit que je devrais mieux quitter le cabinet, trouver un autre emploi, mais en aurais-je courage ? En ai-je seulement le droit ?

― Ecoute, je ne peux pas décider pour toi. Mais je me rends bien compte que tu sembles éteinte ces derniers temps. Tu ne dois pas rester comme ça si la situation ne te convient plus.

Je soupire...

― Si c'était si facile à faire... Mais... Il y a autre chose...

Cette fois, je baisse les yeux tellement j'ai honte de moi. Je lui raconte ma soirée de la veille avec Kylian.

― Attends ? dit-elle. Kylian, le gars français que tu avais rencontré en Australie ? Le gars dont tu nous as rabattues les oreilles avec pendant des mois en rentrant ?! Ce Kylian ?

― Je ne vous ai pas parlé de lui, si?

― Arrête Amy ! Tu ne faisais que ça, son courage, comme il t'avait surprise, à quel point c'était un mec bien, ses chansons. Tu ne parlais que de lui !

― Ah bon ? je rougis car je ne m'en étais pas rendu compte.

― Joey n'a aucune chance, déclare-t-elle.

― Ne dis pas n'importe quoi ! Avec Joey, c'est juste...

― ... Juste une histoire arrangée par maman c'est tout !

― Alors là non, je la stoppe, je ne suis pas d'accord ! Ok, au début, je suis sortie avec lui au restaurant parce que maman me l'a plus ou moins imposé, mais c'est vraiment un mec bien.

― T'es dans la mouise ma cocotte.

Je m'allonge à ses côtés sur son petit lit d'étudiante. Je suis dans la mouise, oui c'est un bon résumé.

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