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Retour à la réalité


J'entre dans mon appartement et balance ma valise dans l'entrée avant de claquer la porte du pied. Ça sent le renfermé après plusieurs jours d'absence, j'ouvre donc les fenêtres en grand malgré les températures glaciales externes. Pas de Stumble pour m'accueillir, j'irai le récupérer dans l'après-midi. Je suis épuisée par le trajet mais je me sens bien. Cette semaine loin de tout m'a vraiment reconnectée à moi-même. J'ai noirci tellement de papier à dessins que mes doigts me font mal. J'ai pris une décision, du moins, je le crois.

Je ne sais pas si je vais assumer jusqu'au bout. J'ai envie de quitter le cabinet. Cela m'est apparu comme une évidence le premier de l'an. Je me perds sous la masse de travail, ma sensibilité exacerbée me porte préjudice, je n'arrive pas à prendre de recul. J'ai essayé pourtant, cela fait trois ans que j'essaye. Le métier d'avocate, bien que passionnant et grisant, ne semble pas fait pour moi. Et je ne supporte plus la pression familiale. J'ai envie de séparer le professionnel du familial.

Le seul souci est que je n'ai absolument aucune idée de quoi faire après. Quitter le cabinet mais pour quoi ? J'aurai préféré partir pour un poste plus prestigieux, ou pour un projet tellement génial que mon père n'aurait rien pu trouver à y redire. Mais je n'ai aucune idée de la direction que je veux prendre. Je sais juste ce que je ne veux plus. Et ce n'est déjà pas si mal. Reste à savoir si je vais arriver à l'annoncer.

Oh bien sûr, je ne compte pas partir comme une voleuse, je prendrais le temps de former un remplaçant, de communiquer toutes les informations nécessaires sur mon poste. Mais à présent que j'ai pris ma décision, j'aimerai être partie au plus vite. J'angoisse déjà de la future conversation avec mon père. Il ne va pas comprendre, c'est certain.

La sonnerie retentit dans l'entrée. Je referme mes fenêtres puis, intriguée, je me dirige vers la porte pour voir quelle est la personne qui a décidé de me rendre visite à peine rentrée. Un coup d'œil dans l'œilleton m'apprend qu'un charmant chirurgien blond attend que je lui ouvre. Mon cœur bat à tout rompre, je me sens mal car je ne sais absolument pas ce que je ressens. Depuis l'appel de Kylian au nouvel an, je flotte sur un nuage à dix lieux dans le ciel. Je ne sais pas si mes sentiments se lisent sur mon visage, je ne sais pas camoufler. Je n'ai aucune idée de ce qu'il convient de faire, je n'ai pas eu le temps d'y réfléchir réellement.

C'est donc dans cet état d'esprit et complètement perdue que j'ouvre la porte à Joey, qui m'éblouit de son sourire. Il me serre dans ses bras.

― J'espère que tu ne m'en veux pas de débarquer à l'improviste, je savais que tu rentrais aujourd'hui mais je ne savais pas quand. Je me suis dit que j'allais passer. Tu m'as manqué.

― Ah, oui, oui, tu as bien fait. Heu... entre. C'est le bazar, je viens juste d'arriver, je n'ai même pas défait ma valise. Tu veux quelque chose à boire ? je débite tout en m'éloignant vite fait vers la cuisine. Thé ? Boisson fraiche ?

Mais il arrive dans la cuisine et se poste derrière moi. Il m'encercle de ses bras et dégage mes cheveux pour m'embrasser dans le cou, juste derrière l'oreille, ce qui n'est pas du jeu. Cela ne m'aide pas du tout à éclaircir mes idées. Je suis juste une personne horrible, j'irai pourrir en enfer !

― Je n'ai pas soif Amy. Peut-être faim ? dit-il en me mordillant l'oreille avec un sourire coquin plein de sous-entendu.

Je me mets à rougir comme une adolescente à ses mots. Il me retourne doucement vers lui pour m'embrasser et je le laisse faire, fondant comme une guimauve. Qu'est ce qui ne tourne pas rond chez moi ? Ce garçon a trop d'arguments, je ne suis qu'une pauvre victime de son charme dévastateur.

Allongés sur le canapé qui a accueilli nos ébats, la fougue ne nous ayant pas permis d'arriver jusqu'à ma chambre, Joey me caresse les cheveux.

― Tu as l'air ailleurs, tout va bien ?

Terrain glissant. Je décide de dériver sur ma décision professionnelle. Après tout, Joey pourra me donner son avis sur la question.

― Tu es sûre de toi ? C'est quand même une grosse décision. Tu veux partir définitivement ? Si tu te sens surmenée, pourquoi ne pas prendre plutôt une année sabbatique ?

Il met le doigt sur toutes mes incertitudes. Ces questions, je me les suis posées mille fois également. Mais non, je suis sûre de moi. J'en suis à un point où même ma santé en pâtit, à ne plus en dormir, à avoir la nausée en permanence, je sais maintenant que c'était lié.

― Mais tu vas faire quoi ? Tu ne vas pas rester sans travailler ?

― Je ne sais pas. Je sens que je dois d'abord arrêter le cabinet pour ensuite y voir plus clair et trouver ma voie. Je suis très attirée par le dessin mais je sais bien que ce n'est pas un travail qui paiera mes factures.

― C'est toi qui vois Amy. Je ne te cache pas que je ne comprends pas vraiment ta décision, mais tu as mon soutien quoiqu'il arrive.

― Merci, dis-je en blottissant ma tête dans son épaule.

― Et puis, si on décide plus tard d'avoir quand même une famille, tu n'auras pas spécialement besoin de travailler, je gagne assez bien ma vie pour deux, ajoute-t-il en riant.

Je manque de m'étrangler, à croire qu'il ne m'a pas écoutée l'autre jour chez ses parents, quand j'ai mentionné le fait que je n'étais pas sûre de vouloir des enfants. Je ne réponds rien et me lève, ramassant mes vêtements ça et là.

― Je dois aller récupérer Stumble chez ma voisine, et je suis fatiguée Joey.

Il fait une grimace, comprenant que je le congédie, mais là j'ai juste envie d'être tranquille.

― J'ai encore dit quelque chose qu'il ne fallait pas Amy ? Ne souffle pas le chaud et le froid comme ça, parle-moi.

― Non, il n'y a rien, je te l'ai dit, je suis juste fatiguée du voyage, je dois déballer mes affaires, puis je vais passer un peu de temps chez ma voisine pour la remercier d'avoir gardé mon chat, c'est tout.

― Ok, je comprends, dit-il mais il a l'air vexé.

Il se lève également, entièrement nu et commence à se rhabiller. L'ambiance a tourné version Pôle Nord en l'espace de deux minutes. Mais là, j'ai juste envie qu'il parte. Je n'ai pas menti, je suis fatiguée. Fatiguée de tous les sentiments contradictoires qui m'assaillent, fatiguée de toutes ces questions que je me pose.


*****

Et voilà, petit chapitre du dimanche!

Prochain chapitre certainement mercredi... Notre Amy est perdue, mais semble déterminée... Arrivera-t-elle à soutenir sa décision?

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