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Rencart arrangé


 La semaine est déjà bien entamée. Je n'ai pas d'audience aujourd'hui alors j'en profite pour rattraper mon retard administratif. Je n'ai pas levé le nez de mon ordinateur de la matinée, occupée à rédiger divers actes et conclusions. Je sens mon portable qui vibre sur le côté de mon bureau de chêne massif. Je l'attrape d'une main distraite et jette un coup d'œil au message que m'envoie ma mère. Je manque de m'étrangler à sa lecture :

« Amy, j'ai contacté Joey Redmond et il est libre ce vendredi soir ; j'ai dit que tu serais ravie de dîner en sa compagnie. Vous pourriez aller au Wollen Mills, ce restaurant est très sympa. Ils font des crevettes à tomber ! »

Mais ce n'est pas possible, elle n'est pas croyable ! Il faut croire que mon grommèlement de dimanche ait été perçu comme un accord franc de ma part et elle s'est permis de me prendre ce rendez-vous. Hors de question que j'y aille ! De rage, j'ouvre le tiroir et balance le téléphone dedans avant de le refermer d'un coup sec.

- Enervée Amy ?

Neal vient d'entrer dans le bureau et me regarde avec ce sourire mi moqueur, mi concerné qui le caractérise. Je lui explique rapidement la situation, ce qui a pour effet de le faire rire aux éclats, on voit bien que ce n'est pas lui qui est concerné.

- S'il te plait, invente moi un dossier urgent pour vendredi, sors moi de ce pétrin, je le supplie.

- Tu sais bien que quand maman a décidé quelque chose....

Je soupire car je sais qu'il a entièrement raison. Un jour peut-être, il faudra que je songe à m'affranchir du joug maternel. Mon téléphone fixe se met à sonner et je prends l'appel pendant que mon frère quitte le bureau.

- Cabinet O'Donnel & Associés, dis-je en décrochant le combiné.

- Amy, ma chérie, c'est bon pour vendredi alors ? Dis-moi vite je dois confirmer la réservation auprès du restaurant.

Non contente de me harceler sur mon portable, voilà qu'elle m'appelle carrément au bureau maintenant ! Malgré mon irritation, je tente encore d'esquiver.

- Hum... justement, j'ai ce dossier assez urgent, je pensais travailler tard vendredi, ça tombe mal.

- Ne dis pas de bêtises, j'ai choisi le vendredi car je sais que justement c'est la fin de semaine. Ton dossier attendra lundi, j'en parlerai à ton père. Puis tu goûteras leurs crevettes. As-tu quelque chose à te mettre ? J'ai cette superbe robe, tu sais celle au dos nu en taffetas vert, je passe dans l'après-midi pour te la déposer. A tout à l'heure ma chérie !

Lorsque je rentre chez moi, ce soir-là, je suis passablement sur les nerfs. Non seulement, je suis submergée de travail, je dois encore préparer ma plaidoirie du lendemain, mais en plus, la visite de ma mère dans l'après-midi m'a mis les nerfs en pelote. De quel droit s'immisce-t-elle dans ma vie privée ? D'accord, je n'ai pas eu de relations depuis quoi ? Huit mois ? Mais ça ne lui donne pas le droit d'interférer.

Je sens que je ne suis pas au bout de mes peines. Je me sens fatiguée par le travail, j'aurai bien profité de mon vendredi soir pour me reposer au lieu d'aller courir à l'autre bout de Dublin pour un gars qui m'indiffère. Je balance le sac qui contient la fameuse robe verte dans un coin du salon.

Stumble saute sur mes genoux sur le canapé, et le sentir ronronner sur mes genoux est la seule chose qui m'apaise ce soir. Bien sûr, mon frigo est toujours vide... Il va vraiment falloir que je pense à faire des courses. Je renfile ma veste et ressors pour aller récupérer des sushis au coin de la rue. Monsieur Fujiwara, le propriétaire de ce petit point de vente à emporter me connait bien. Il ne se passe pas une semaine sans que je ne lui réclame des sushis, des makis, des springrolls.

Il prépare un bento composé de tous mes préférés. Le bonheur tient à peu de choses finalement. Je me laisse de nouveau tomber sur mon canapé pour manger mes sushis tandis que Stumble court après une paire de chaussettes qui trainent par là. Je n'ai pas tellement la motivation de me remettre au travail et pourtant il le faut bien.

Mes journées sont à rallonge. Bien que je sois « la fille de » Maitre O'Donnel, je ne m'accorde aucun privilège. Je suis la première au cabinet, je suis souvent une des dernières à partir. Je ne me souviens même plus de mes dernières vacances, mis à part les deux semaines de fermeture officielles du cabinet du mois d'août et celle de décembre. Et encore, j'ai profité du fait que le cabinet soit vide pour rattraper le retard de classement. Je ne m'octroie jamais une journée supplémentaire de repos.

En mon fort intérieur, je sais que je fais tout pour prouver aux autres que j'ai ma place dans ce cabinet. Que je ne suis pas arrivée là juste parce que je suis « la fille de ». Bien sûr, mon poste m'a été offert sur un plateau, et c'est ce point précisément qui me met mal à l'aise. A la fin de mes études, j'aurai pu postuler dans un autre cabinet. Avec de la persévérance, j'aurai été embauchée. Cela aurait peut-être été préférable ?

Il me semblait inconcevable d'aller exercer ailleurs. Je ne pense même pas l'avoir envisagé. Pour moi, la fin de mes études coïnciderait forcément avec mes débuts dans le cabinet familial, un point c'est tout. Comme Neal avant moi, et sans trop réfléchir, j'avais rejoint l'équipe.

J'ai commencé avec les dossiers les plus pourris qu'on voulait bien me confier, je n'ai rechigné à aucune tâche. Alors que j'ai étudié aussi dur que n'importe quel autre avocat du cabinet et malgré mes diplômes, j'ai encore aujourd'hui ce sentiment d'être un imposteur, de ne pas mériter ma place. D'autant plus lorsque ma mère débarque dans mon bureau en pleine après-midi avec une robe de soirée, ce qui me décrédibilise totalement. Elle ne se permettrait jamais de faire ça avec Neal, j'en reste persuadée.

Le vendredi arrive bien trop vite à mon goût. J'aurai pu décommander le rendez-vous avec ce charmant Joey Redmond, mais ma mère m'en aurait rebattu les oreilles pendant des semaines. J'ai préféré ne pas prendre le risque. Me voilà donc, vêtue de ma robe verte, dos nu s'il vous plait, devant le chic restaurant de Wollen Mills. J'ai fait un effort vestimentaire en mettant une paire de chaussures à talons et des boucles d'oreilles pendantes en argent. Je suis prête à manger des crevettes.

Un jeune homme de trente ans environ, cheveux blonds foncés coupés courts, yeux bruns, m'accueille d'un sourire. Il porte un costume gris, taillé près du corps. Je m'étonne de le trouver plutôt séduisant. Finalement, cette soirée ne sera peut-être pas une perte de temps ?

- Bonsoir, dit-il d'une voix grave, vous devez être Amy O'Donnel ?

- Joey Redmond ?

- C'est bien moi, confirme-t-il en souriant.

Il m'invite à entrer dans le restaurant et nous nous installons à une table nappée de blanc. L'endroit est réellement très chic. Nous nous observons, un peu mal à l'aise.

- Alors, toi aussi tu t'es fait coincée par ta mère pour ce rendez-vous ? amorce-t-il pour briser la glace.

- Ahah... je glousse.

Sa remarque me détend instantanément et mes épaules se relâchent. La conversation s'avère plutôt facile, nous parlons de tout et de rien lors du repas. De par son travail à l'hôpital, Joey enchaîne les gardes et n'a pas forcément le temps de faire des sorties ou rencontrer du monde. Il semblerait qu'on se ressemble plus qu'on ne le voudrait finalement.

- Ma spécialité est la chirurgie orthopédique, m'apprend-il en même temps qu'il avale une grande fourchette de crevettes qu'il a fini par commander selon les conseils de ma mère.

Mon côté curieux reprend le dessus et je lui pose mille questions. Je n'aurai jamais cru me passionner pour les prothèses de genou, comme quoi, il y a un début à tout. Joey m'interroge également sur mon travail et je retrouve à lui parler avec enthousiasme du dernier cas que j'ai défendu. Mon entrain se mesure à mon débit de mots, et autant dire qu'il est assez élevé ce soir. Je trouve ça rafraichissant d'être enfin écoutée et ne pas sentir le jugement dans ses questions.

Contre toute attente, je passe une excellente soirée, le sourire de mon invité n'y étant pas totalement étranger. Lorsque le taxi s'arrête devant chez moi, Joey se penche vers moi et m'embrasse sur la joue pour me souhaiter bonne nuit, j'avoue que j'y prends plaisir. Mais plutôt mourir que d'avouer ca à ma mère !


****

Amy se sent illégitime au sein de son travail, pensez vous qu'elle ait raison?

Pour ceux qui ont lu "Changer la pluie", retrouvez vous le caractère du personnage de Amy?

Voilà, qu'elle se retrouve embraquée malgré elle dans ce rendez vous arrangé! Qu'avez vous pensez vous de Joey?

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