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Le Cabinet "O'Donnel & Associés"


Je fais passer le lourd tissu noir de ma robe d'avocat par-dessus ma tête, défaisant au passage le reste de ma coiffure. Je la balance sur la chaise recouverte de velours pourpre de mon bureau et m'y assois en soupirant. Ce dossier m'aura lessivée, dans tous les sens du terme.

Mais ça y est, le verdict est enfin tombé, me permettant de clôturer cette affaire. J'ai obtenu gain de cause pour ma cliente et me sens soulagée... Des mois que je planche dessus, enchainant les nuits blanches pour trouver l'argument qui fera mouche auprès du juge. J'ai donné tout ce que je pouvais pour assister cette femme dans un divorce houleux, une sombre histoire de violence conjugale, avec pour enjeu le bien-être des enfants. Comme à chaque fois, après une audience décisive, je me sens vide, comme si j'avais laissé toutes mes forces dans la bataille. Je peine à réaliser que c'est bel et bien terminé.

La lourde porte de bois du cabinet s'ouvre sur l'imposante silhouette de mon père, Dermott, avocat sénior de « O'Donnel & Associés ». Physiquement, nous ne pourrions être plus opposés, sa carrure imposante et massive contraste avec ma silhouette menue et mes traits fins. Si je tiens de ma mère ma chevelure blonde et ma frêle apparence, mes grands yeux sont aussi bleu glacier que ceux de mon père. Son regard est profond et sa bouche surmontée d'une épaisse moustache rousse.

- Amy, tu n'oublieras pas de donner tes conclusions sur l'affaire de succession dont on a parlé il y a quelques jours, demain sur mon bureau sans faute.

- Je sors juste de l'audience, nous avons gagné, je l'informe.

Il n'est pas sans ignorer l'énorme importante du dossier que je viens de plaider, il sait l'énergie que j'y ai mise. Il m'a vu plancher dessus depuis des mois. Il doit savoir aussi que j'ai besoin d'un break, comme n'importe quel humain aurait légitimement mérité et pourtant il me répond :

- Oui j'ai su, je n'en attendais pas moins de toi. Demain sans faute pour tes conclusions Amy.

- D'accord, bien sûr.

Il hoche la tête en me regardant pendant que je refais mon chignon à la hâte, puis sort de la pièce. En affaire, mon père n'est plus mon père. Juste un patron particulièrement tyrannique. Je ne sais même pas s'il en a conscience. Toutefois, c'est ce que j'essaye de me dire lorsque je trouve qu'il abuse. C'est sûrement pour mon bien. Dans la sphère familiale, il est pourtant l'homme le plus doux et gentil que je connaisse.

Mais voilà, le Bâtonnier Dermott O'Donnel a exigé, et je vais devoir encore me passer de sommeil. Je me regarde brièvement dans le miroir doré accroché au mur de mon bureau. Cheveux en bataille et regard cerné. Mon maquillage a coulé. Moi, dans toute ma splendeur. Mes vingt-huit ans me semblent peser déjà bien lourd.

Voilà déjà trois ans que je travaille dans le cabinet d'avocat familial. Après de longues études dans le prestigieux Collège Trinity de Dublin, la plus vieille école d'Irlande, j'ai perpétué la tradition familiale et suis devenue avocate. Mon grand-père avait monté ce cabinet juste après la Guerre, mon père a repris la suite il y a trente ans déjà. Mon frère ainé Neal travaille également ici et s'est spécialisé dans le droit pénal quand je suis plutôt dans la défense à la personne.

J'aime énormément mon travail, je me donne corps et âme. En y réfléchissant, je pense que je mange, dort et respire « droit », je ne crois pas avoir fait autre chose depuis trois ans. Mon père est très exigeant, il ne tolère aucun relâchement, nous demande de donner le meilleur de nous-même chaque jour.

Je ressens la pression de la réussite familiale peser sur mes épaules et m'investis à mille pour cent. Pour moi, pour mon avenir, celui du cabinet, pour ne pas décevoir aussi. Un jour, le cabinet appartiendra à mon frère et moi, nous ne pouvons pas prendre la responsabilité de couler une entreprise qui prospère depuis plus de cinquante ans à présent.

D'aussi longtemps que je me souvienne, j'ai été attirée par cet environnement. Petite déjà, j'aimais pousser la lourde de porte de bois et m'imprégner de l'atmosphère chargée du cabinet, ses chaises en velours, son épaisse moquette qui rendait tout pas ou son feutré. Les chuchotements dans les couloirs. Je ressentais une fierté immense à lire la plaque dorée à l'entrée où s'affichait mon nom de famille. Et plus que tout, j'adorais accompagner mon père lors de ses audiences. Je le regardais plaider, admirative de son savoir, de son habileté à placer le bon argument au bon moment et faire basculer le verdict du juge en sa faveur et celle de son client. Dermott O'Donnel est un grand orateur et j'étais subjuguée par son charisme.

J'ai toujours peur de ne pas arriver à son niveau, si tant bien que ce soit possible, mais je donne tout pour y parvenir. Il est déjà tard, mais lorsque je referme la porte de mon bureau, j'ai sous le bras le fameux dossier de succession que mon père a mentionné plus tôt. Le froid me saisit à la sortie du cabinet, heureusement, je n'habite qu'à quelques pas, en plein centre de Dublin. La capitale Irlandaise est une ville à échelle humaine, vivante, ce qui me plait.

Mon petit appartement ne comporte qu'une chambre unique, une minuscule cuisine ouverte sur un salon non moins minuscule et pourtant je l'adore. Je m'y sens bien. A peine ai-je pénétré chez moi, que je manque de trébucher sur mon chat Stumble, qui porte décidemment bien son nom, et de lâcher l'épais dossier que j'avais dans les bras.

- Stumble ! je maugrée, ce qui le fait partir comme un dératé vers ma chambre.

Ma petite table accueille violemment mon tas de dossiers et documents, j'enlève mes chaussures en les balançant à droite à gauche et j'entreprends de partir à la recherche de mon petit chaton. Comme à son habitude, ce coquin a surement du se planquer sous le lit ! Il sait pourtant que je n'aime pas quand il aille dans ma chambre. Je le repère, allongé sous le sommier, au milieu d'autres affaires qui trainent. Afin de l'attraper, je me mets moi-même à plat ventre, ce qui n'est pas une mince affaire vu que je porte toujours mon tailleur de travail et que le tissu n'est pas franchement élastique.

- Viens là petit fripon !

Je parviens finalement à l'agripper et plonge mon nez dans sa douce fourrure grise. J'ai beau râler sur lui, j'adore ce petit chaton. Alors que mon appartement est situé au deuxième étage de l'immeuble, il avait réussi à venir miauler devant la fenêtre de ma cuisine un soir, certainement arrivé par les toits. Je l'avais recueilli pour la nuit et lui avait offert un peu de lait dans une coupelle.

Le lendemain, j'avais posé des affiches dans le hall de l'immeuble et même dans la rue, mais personne n'était venu réclamer cette petite boule de poils. J'avais été soulagée car j'avais eu un coup de foudre immédiat pour ce petit chaton espiègle. Pour être tout à fait honnête, j'avais en fait arraché les affiches après seulement vingt-quatre heures. Car, en une soirée et une nuit, par je ne sais quel tour de passe-passe, il m'était devenu indispensable. Son petit nom « Stumble » m'était venu naturellement, étant donné que je ne fais que trébucher depuis qu'il se frotte dans mes jambes.

Je lui grattouille le dos et lui murmure toute ma journée dans son oreille. Je lui raconte l'audience, comme j'ai réussi à balancer l'argument décisif au bon moment ; je lui raconte mon adrénaline en attendant le verdict, puis ma joie devant le dénouement positif. Je lui raconte le soulagement dans les yeux de ma cliente et la chaleur avec laquelle elle a serré mes mains ensuite. Il ronronne de contentement, je suis sûre que s'il pouvait parler il me dirait : « Bien joué Amy ! ».

D'une main, j'ouvre le placard de ma cuisine et grimace en constatant qu'il est quasiment vide. Il faudra que je prenne le temps de faire quelques courses, ça devient urgent là. J'attrape un pot de soupe minute que je balance dans le micro-ondes. En attendant, je pose Stumble sur mon canapé et me débarrasse de mon tailleur inconfortable. Celui-ci atterrit sur la pile de vêtements à côté de mon lit. Je défais mon chignon serré avec un plaisir non feint, laissant mes cheveux blonds cascader sur mes épaules librement. Je prends une micro douche et enfile le premier truc qui me passe sous la main, à savoir un short et débardeur qui trainent sur mon lit.

Je récupère l'infâme soupe Noodles-poulet dans le micro-ondes et commence à manger tout en lisant mon dossier de travail. Je baille à m'en décrocher la mâchoire et pourtant, je sais que tant que je n'aurais pas rédigé des conclusions satisfaisantes, je n'irai pas me coucher.

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Note de l'auteur:

* Stumble = trébucher

Bienvenue sur cette nouvelle histoire!! Une fois n'est pas coutume, je me lance à publier alors que mon histoire est tout juste commencée! Soyez indulgents car c'est du coup un premier jet! Vous pouvez me signaler erreurs ou incohérences.

Le personnage d'Amy est issue de mon histoire "Changer la pluie", on la retrouve ici 3 ans plus tard... Voilà, j'espère que vous serez au rendez vous, n'hésitez pas à commenter, corriger, donner des pistes d'améliorations (en toute bienveillance bien-sur!)

PS: mes histoires sont toujours "trop courtes", je ne sais pas faire des chapitres de plus de 1000 mots, si vous trouvez que je vais trop vite par moments ou si avez des idées pour développer, n'hésitez pas.

Des bisous,

MademoiselleOr

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