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Cadeau de Noël

Dans la pénombre de sa chambre d'hôtel, seuls ses yeux verts semblent exister. J'y suis retournée. Je sens mon ventre se liquéfier sous l'intensité de son regard. Comme clouée au sol, je suis incapable d'avancer. Ma bouche est sèche, je passe la langue sur mes lèvres. Mon envie d'aller vers lui égale ma peur.

Je ne connais pas la nature de ses sentiments. Je me méprends peut-être ? A ses yeux, je pense être restée la gamine qui l'assaillait de questions lors de notre rencontre en Australie. Pourtant, ses mots prononcés « vraie femme » sont imprimés dans ma tête. J'ai envie de faire un pas et de poser la main sur sa poitrine, de m'imprégner de son odeur.

Cela devient compliqué de résister à l'instinct qui me pousse irrémédiablement vers lui. Pourquoi ai-je ignoré tous les signaux qui m'indiquent de me tenir à distance ? J'ignore si je suis capable d'accepter ce que cela pourrait représenter pour moi, ni d'en assumer les conséquences. Je reprends mon souffle.

― S'il te plait, chante pour moi, je lui demande.

Ses yeux me quittent un instant et je me sens immédiatement vide. Pourtant, lorsqu'il commence à chanter, accompagné de sa guitare, je laisse le son de sa voix m'envahir.

« I've been watching you, for some time. Can stop staring at those ocean eyes..."

Ça fait un moment que je te regarde. Je ne peux m'arrêter de fixer ces yeux océan...

Je crois que je vais défaillir. Je connais cette chanson de Billie Eilish. Des yeux océan... L'a-t-il choisie par hasard?

« I'm scared, I've never fallen from quite this high, falling in to those ocean eyes..."

J'ai peur. Je ne suis jamais tombé de si haut, tombé dans ces yeux océan.

Kylian lâche sa guitare des yeux, joue un accord et me fixe en chantant ces trois mots de sa voix grave :

« Your ocean eyes... » - Tes yeux océan.

Il continue sa chanson, sans me lâcher du regard. Cela doit faire trois minutes que je n'ai pas repris mon souffle. Il place le dernier accord et nous laissons le son de l'instrument s'évanouir. Mon corps se déplace alors vers lui. Je prends la guitare de ses mains et la pose doucement à côté de lui, sur le lit.

J'attrape sa main tatouée et le fais se lever. Il se tient face à moi, à peine plus grand que moi. Je me hisse sur la pointe de pieds pour BIP BIP BIP

BIP BIP BIP

Je me réveille en sursaut, complètement déphasée. Je coupe machinalement le réveil à côté de moi, mon cœur bat à tout rompre.

Il me faut un moment pour réaliser que je suis dans mon lit, que nous sommes lundi matin et que mon réveil a sonné en ce premier jour de vacances, juste parce que j'ai oublié de l'éteindre. Je prends mon oreiller et me l'enfonce sur la tête. Je dois me calmer. Ce rêve était trop réaliste. Beaucoup trop.

Je suis complètement réveillée à vrai dire et bien incapable de me rendormir. Je saute de mon lit, réveillant ainsi Stumble qui était allongé à mes pieds.

― Miaou, proteste-t-il.

― Oh, arrête un peu, tu veux ? Je suis dans la merde, et c'est toi qui râles ??

Je m'engouffre dans la douche pour tenter de noyer mes idées sous le flot d'eau chaude, je ne sais pas si cette méthode est très efficace mais elle a le mérite de terminer de me réveiller. Mes cheveux dégoulinent lorsque je retourne dans ma chambre et attrape de quoi m'habiller. Je passe les mains sur mon visage. Je refuse de penser à la signification de mon rêve. C'est juste un rêve, c'est tout.

Il faut que je me bouge aujourd'hui, sinon je vais trop cogiter. Je ne peux même pas me plonger dans le travail puisque le cabinet est fermé pour les fêtes de fin d'année. Noël ! Voilà ce que je vais faire aujourd'hui ! Je vais partir à la recherche de cadeaux, ça m'enlèvera la corvée et je n'aurai pas à courir à la dernière minute, enfin si on considère qu'acheter ses présents le dix-huit décembre ne soit pas déjà tard.

Je me concentre cinq minutes et établit une petite liste mentale. C'est un réel casse-tête chaque année, je ne sais pas quoi acheter, peur d'offrir quelque chose de mieux ou moins bien que la personne en face de moi. Nous ne faisons pas d'énormes cadeaux au sein de ma famille mais je n'ai pas envie de tomber à côté. Je finis toujours dans la banalité : livre, parfum, écharpe, rien de très personnel. Cette année, j'imagine que je suis aussi censée offrir quelque chose à Joey.

Après une dernière caresse sur la tête de mon chat, je m'élance dans l'escalier de mon immeuble. Je tombe nez à nez avec ma voisine, une toute petite dame âgée au dos courbé, qui me salue.

― Bonjour Madame Heaney, je réponds, vous allez bien ? Je pars à la chasse aux cadeaux de Noël.

― Ah c'est bien ma petite Amy... En vacances ?

― Oui depuis aujourd'hui, le cabinet est fermé.

― C'est bien, j'ai toujours trouvé que vous travaillez trop ma petite. Moi je pars demain dans ma famille. Je ne reviendrais qu'en début d'année.

Soudain, une idée me traverse l'esprit. Ma voisine possède plein de biens immobiliers dans Dublin, elle vit des loyers qu'elle perçoit.

― Dites-moi, vous n'auriez pas un studio à louer Madame Heaney ? J'ai un ami qui cherche à se loger, je me porte garante pour lui.

― Ah oui, peut être bien, celui sur High Street. Je vais en parler avec mes enfants, je vous dirais ?

― Volontiers ! C'est très gentil ! Bonne journée à vous.

Je continue ma descente d'escaliers, ragaillardie. Cela serait trop beau que j'ai trouvé un logement pour Drissa. Il ne manque plus qu'un emploi, mais une idée a commencé à germer dans ma tête, il reste juste à la mettre à exécution.

Je passe ma matinée dans les magasins. J'étouffe rapidement et erre sans arriver à me décider. Je flâne dans la rue marchande au son de la musique. A chaque coin de rue, un musicien vous plonge dans son univers musical, ici du rock, là du violon. J'adore cette ambiance festive. Je finis par atterrir dans une boutique qui était mon ancien quartier général, et où je n'ai pas mis les pieds depuis très longtemps. La clochette d'entrée tinte lorsque je pénètre à l'intérieur. Le sourire monte directement à mes lèvres, au milieu des feuilles à dessins et des peintures, je suis dans mon élément. Je balade entre les rayons, ayant envie de tout acheter.

Je remarque soudain un petit coffret à dessins très mignon. Je le prends dans l'idée de l'offrir à Leagh. Mais je choisis également des feuilles de toutes tailles, des crayons gras, des crayons secs, de l'aquarelle, de nouveaux pinceaux, une nouvelle boite de fusain, des cadres. J'ai l'impression d'être dans un magasin de jouets tellement mes yeux brillent.

― Cent dix-sept livres cinquante, m'annonce la caissière.

― Oups, je dis en rigolant, j'ai vraiment dévalisé le magasin !

Je sors avec les merveilles sous le bras, complètement exaltée. Je rentre vite chez moi afin de mettre tout ce matériel à profit. Je passe le reste de ma journée à dessiner. Je ressens une adrénaline qui me fait me sentir tellement vivante, mes doigts volent sur les feuilles, s'envolent mes idées. Je ne pense plus à rien, juste à la sensation de mon crayon qui glisse sur le papier. Je ne pense plus à rien, pas même à mon rêve de ce matin...


*****

Ahah, qu'avez vous pensé de ce chapitre? J'avoue que je me suis fait un petit délire...

Votre cœur balance en faveur de Joey ou de Kylian?

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