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Première fois

Auguste venait à manquer de souffle. Il était en retard, il allait rater le dernier départ, sa première fois en télé-transporteur.

La rue était bondée ; il devait bousculer les gens pour se faire un passage. Le brouhaha urbain qui l'entourait ne faisait qu'ajouter à son stress.

Le vrombissement des moteurs des glisseurs planant au-dessus de sa tête vrillaient ses tympans, les flashs fluorescents des panneaux publicitaires lumineux couvrant la totalité de la surface du sol agressaient ses yeux.

Auguste ne voulait pas acheter la dernière crème beauté qui faisait gagner vingt années à son visage, non merci.

Ignorant les protestations d'un énième badaud outré qui lui avait barré le chemin, il s'engagea dans l'allée qui menait à sa destination : les télé-transporteurs.

Un imposant panneau lumineux clignotant envoyait dans un rouge écarlate l'information que le départ était pour dans cinq minutes.

Auguste soupira de soulagement : il ne serait pas en retard. Il put baisser son regard vers les machines proprement dites, et il les détailla : c'était la première fois qu'il les voyait de ses yeux.

Bien sûr, il en avait déjà entendu parler, de ces fantastiques bijoux de technologie qui étaient capables d'envoyer instantanément quelqu'un de Jarmund à l'autre bout de la galaxie Zêta ! Mais jamais il ne les avait utilisés, et ce jour-ci son employeur lui avait ordonné de les emprunter. Une histoire de transaction qui ne pouvait se régler qu'en personne... Ces Tregs avaient décidément de bien curieuses manières.

Il hocha les épaules, décidant de remettre cette pensée à plus tard. Il s'approcha des cabines. Longs tubes cylindriques cerclées de verre gris opaque, ils s'alignaient et offraient leurs places via un interrupteur carré placé à côté de chacun d'eux.

Détaillant les tubes, Auguste put voir que seul un interrupteur luisait de vert, les autres indiquaient par leurs petites lumières rouges qu'ils étaient complets. Il se dirigea donc vers son seul choix possible et enfonça le bouton à pleine paume.

Le tube s'ouvrit immédiatement en faisant coulisser la paroi de verre de bas en haut, révélant un habitacle circulaire, comportant des couches de cuir brun à mi-hauteur d'homme faisant tout le tour de la cabine.

Une passagère attendait déjà, et elle leva sur lui un regard hautain, souligné de ses curieuses lunettes carrées. Ses traits étaient tirés, ses lèvres pincées, et elle avait tout d'une professeur qui venait de prendre sur le fait un élève en faute.

Sans trop savoir pourquoi, Auguste se sentit gêné, et s'assit à l'opposé de l'inconnue en tentant de soutenir son curieux regard inquisiteur. Dans un bruit de succion, la paroi de verre se referma, les coupant tous les deux de l'agitation de la ville. Le calme retombé, il sentit que le silence se faisait de plus en plus oppressant. Il eut besoin d'évacuer sa gêne en parlant, même pour sortir des banalités :

"C'est bien pour aller sur Treganor, ici ?", fit-il d'un ton faussement curieux après avoir éclairci sa gorge.

"Hum-hum." confirma la femme face à lui, visiblement agacée.

L'évidence de sa question devait l'avoir irritée. Il ressentit le besoin de se justifier :

"Vous savez, c'est la première fois que je me déplace en télé-transporteur."

Pas de réaction. Il devait l'ennuyer, avec ses remarques bateau. Autant lui parler de la météo !

"C'est bien qu'ils aient décidé de rendre ça gratuit. Disponible à tous, je veux dire, c'est vrai que Jarmund..."

"Ils ont quand même haussé les impôts pour rembourser l'initiative." fit-elle remarquer, le coupant sec dans sa tirade en devenir.

Auguste se gratta l'arrière de la tête, ne pouvant plus cacher sa nervosité.

"C'est vrai, c'est vrai." admit-il.

Une voix robotique féminine, dénuée d'âme, retentit alors dans la cabine :

"Téléportation pour Treganor dans deux minutes. Pour votre sécurité, veuillez rester assis."

Auguste tressaillit à la mention du mot "sécurité". Il avait entendu parler des risques qui entouraient cette méthode de déplacement. Et puis, de folles rumeurs couraient...

"Je suis un peu nerveux, vous comprenez." expliqua t-il. "C'est ma première fois, et j'ai entendu dire des choses peu rassurantes sur la téléportation..."

La femme leva un sourcil derrière ses verres, dubitative.

"Vraiment, qu'avez-vous entendu ?"

"Oh, vous savez, il y a cette histoire, de ces gens qui se sont retrouvés à trois systèmes de leur destination sans explication..."

"Pure rumeur de journalistes en mal de sensations fortes." le coupa t-elle derechef. "Ça n'a jamais pu être confirmé, et si vous voulez mon avis, ça m'a tout l'air d'être un canular."

Le rejet catégorique de cette histoire surprit Auguste. Qu'est-ce qui pouvait la pousser à être aussi droite dans ses bottes à ce sujet ?

"En tout cas, pour une première fois, c'est plutôt stressant." confia t-il en haussant les épaules. "Je ne connais pas grand-chose sur la téléportation, alors..."

"Vous êtes bien tombé, jeune homme." jugea la passagère.

L'ironie de sa réplique finit de frapper Auguste tandis qu'elle précisait son propos :

"Je suis l'une des chercheuses qui ont contribué à fabriquer ces machines."

"Vraiment ?" s'étonna Auguste, la bouche grande ouverte.

"Vraiment. Posez-moi des questions, si ça peut vous aider à réduire votre angoisse."

La proposition fut suivie d'une autre intervention de la voix synthétique :

"Une minute avant téléportation. Veuillez ne pas quitter l'habitacle, pour votre sécurité."

Auguste prit le temps de réfléchir à la meilleure manière de satisfaire sa curiosité. Il aurait apparemment peu de temps.

"On m'a dit que la téléportation consistait à supprimer notre corps pour le reproduire ailleurs."

"C'est exact." confirma la scientifique. "La téléportation n'est rien d'autre qu'une désintégration, suivie d'une recomposition dans un autre point de l'espace et du temps. Chacune des particules de votre corps subit cette opération au niveau quantique."

Auguste déglutit. Sa plus grande peur venait d'être confirmée.

"Alors ça veut dire qu'on va...mourir ?" souffla t-il, effrayé.

La femme rajusta ses lunettes et pinça ses lèvres, cherchant le meilleur moyen de répondre.

"Techniquement, oui. Mais vous allez être recopié dans le même instant, alors, je ne pense pas que vous devriez vous en faire."

"Mais je vais bien être...supprimé, n'est-ce pas ? Tout ce qui fait de moi...Moi ?"

"Chaque atome de votre corps sera sauvegardé et déplacé. Chaque cellule sera conservée. Chaque liaison neuronale que votre cerveau aura effectué sera reproduite. Vos souvenirs resteront les mêmes, vos préférences, vos amours, vos opinions, vos passions, tout cela...Est chimique, est physique. Tout cela vous suivra dans ce voyage. Alors, non, je ne pense pas qu'on puisse dire que vous serez supprimé. Vous serez simplement déplacé."

La brutalité de cette révélation frappa Auguste avec la force d'un ouragan.

"Vous voulez dire que...Nous ne sommes vraiment rien de plus ? Je n'ai pas...d'âme ? Quelque chose qui resterait ici, dans cette cabine ?"

"Croyez-moi, jeune homme." fit-elle d'un ton assuré. "Les scientifiques ont étudié la question depuis plusieurs millénaires. Ils n'ont rien trouvé chez l'humain qui ne soit explicable par la matière. Par la physique, par la chimie. Telle que vous me voyez, j'ai déjà été téléportée plusieurs fois. Et je suis bien la même personne qu'avant mes nombreux voyages ! Alors, rassurez-vous. Tout va bien se passer."

Auguste tenta de se calmer, de rationaliser. Il avait devant lui un esprit bien plus brillant que le sien, qui avait étudié la question avec détail, avec soin, avec expertise.

Se pourrait-il qu'ils aient raté quelque chose...Quelque chose de fondamental ? Pourtant, la téléportation fonctionnait, il en avait une preuve vivante devant lui !...

Il se prépara à voyager. A disparaître. Il eut du mal à calmer le rythme de son cœur, parce qu'il savait qu'il vivait ses derniers battements.

Ne pouvait-il pas quitter cette cabine ? C'était trop angoissant.

Non, c'était trop tard. La voix robotique était de retour, cette fois pour un simple mot.

"Téléportation."

Un flash blanc, et puis plus rien.

Auguste venait à manquer de souffle. Il était en retard, il allait rater le dernier départ, sa première fois en télé-transporteur...



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