Je te vois
Tout aurait pu être parfait : la soirée qu'elle avait passée avec Josh, le quarterback de l'équipe de football, était superbe. Depuis une semaine, elle s'en réjouissait et trépignait, comptant les jours qui la séparait de ce moment. La veille, elle était allée faire les boutiques avec sa meilleure amie, et après des heures d'errance à essayer des tenues de toutes sortes, elle avait enfin trouvé la robe parfaite : celle qui la rendrait unique aux yeux de ce garçon qu'elle convoitait tant. L'après-midi précédant la soirée, elle avait passé des heures dans la salle de bain à se préparer, et à arranger sa coiffure : elle avait finalement opté pour un chignon haut. Au moment où elle avait dû retirer les bandes de cire de ses aisselles, et de ses jambes et entrejambe, elle avait hurlé mais serré les dents en pensant à ce que la soirée lui réserverait. Enfin, à 19 heures précises, elle avait attendu dans l'entrée, pétrie de doutes : réussirait-elle à lui plaire ?
Lorsqu'elle avait ouvert la porte, encore pleine d'appréhensions, le jeune homme dépassait toutes ses espérances, et le regard qu'il posa sur elle dissipa toutes ses angoisses. Après avoir roulé quelques kilomètres jusqu'au lieu de la fête, c'est vêtue d'une robe bleu marine qu'elle avait marché, pendue au bras du plus beau garçon du lycée. L'habit, moulant et légèrement décolleté, avait attiré regards et remarques, cristallisant admiration, convoitise et jalousie. Tout s'était déroulé à la perfection, et lorsque la fatigue et le mal de pieds l'avaient prise, son charmant cavalier lui avait proposé de la raccompagner.
Une fois arrivés devant chez elle, la jeune femme s'était jetée à son cou. Ils s'étaient embrassés pendant de longues minutes qui, malgré tout, avaient paru trop courtes aux deux amoureux. Bien qu'elle en eût très envie, Cathy n'avait pas écouté la douce chaleur qu'elle avait depuis longtemps déjà sentie naître dans son ventre, et c'est avec un sourire radieux qu'elle était rentrée chez elle, en faisant un petit signe de la main à la voiture qui s'éloignait doucement.
La jeune lycéenne profita de l'intimité que lui permettait son retour chez elle, pour s'affaler dans le canapé et envoyer valser ses escarpins, magnifiques mais inconfortables, et laisser respirer ses pieds. Fermant les yeux pour revivre encore un peu ce qui avait été la plus belle soirée de sa vie, elle pouvait encore sentir le parfum léger de son petit ami au creux de ses narines, et le contact rassurant de ses mains dans son dos.
Elle fut tirée de sa rêverie par la vibration de son téléphone : persuadée d'avoir un message du beau jeune homme, elle s'empressa de déverrouiller l'écran. Encore perchée sur son petit nuage, elle cliqua sur l'icône en forme d'enveloppe : Bonsoir Cathy, tu étais très belle ce soir, la plus belle de toutes, je me languis de te revoir. Le cœur battant, elle lui répondit : Moi aussi, tu sais, j'étais très heureuse de cette soirée. Et... je crois que je t'aime. La réponse ne se fit pas attendre. Je suis heureux que mes sentiments soient réciproques, et sache que ton amour me touche. Aurais-tu quelques instants pour en parler de vive voix ? Troublée, elle mit quelques minutes à réaliser ce qui n'allait pas. Elle avait bien vu la voiture s'éloigner. Un autre message arriva. Même allongée sur ce canapé, tu es plus belle que jamais. Et comme tu l'as dit, tu es mienne maintenant.
A ce moment-là, son téléphone fixe sonna. Elle décrocha, et une voix inconnue lui souffla : « Attention, la fenêtre de ta chambre est ouverte, tu vas attraper froid ». Prise de panique, elle fit un détour par la cuisine pour s'armer d'un couteau, avant de monter une à une les marches de l'escalier qui menait à l'étage. Arrivée au bout du couloir, elle put voir que la porte de sa chambre était entrouverte : un léger courant d'air la fit frissonner. Ouvrant la porte d'un coup de pied, elle fut soulagée de ne voir personne à proximité de la fenêtre, qu'elle alla fermer. Mais son cœur rata un battement : à sa droite, une inscription en lettre de sang occupait tout un pan du mur : Tu es la prochaine. Soudain, elle sentit une piqûre dans son bras, le monde devint flou, puis plus rien.
***
Il était assis dans le bus, lorsqu'un message fit vibrer son portable. Par réflexe, il le déverrouilla. C'était un numéro inconnu qui lui avait envoyé un drôle de SMS : Je te vois. Croyant à une mauvaise blague, il rangea l'appareil dans son sac, et ne pensa plus à cet incident de la matinée.
L'après-midi amenait avec lui la chaleur d'un été naissant. Fred avançait parmi d'autres étudiants dans les couloirs monotones de sa fac de science. Il devait encore résister à quatre heures de cours, avant que son emploi du temps ne lui permette de rentrer chez lui. Il n'aimait pas les gens, et encore moins devoir évoluer parmi eux. Une fois qu'il aurait obtenu son diplôme d'ingénieur, il n'aura plus à se forcer à sourire pour faire « comme les autres ».
Étant en avance, il s'assit sur un banc à côté de l'amphithéâtre, se vidant la tête à coup de réseau sociaux. Un nouveau message attira son attention, envoyé par le même numéro que le précédent : Ce banc n'a pas l'air très confortable. Interloqué, il leva les yeux de son téléphone et scruta les alentours. Au bout d'un moment, il fut forcé de constater que personne ne semblait le regarder. Une étrange sensation de mise à nu s'empara de lui, et il se leva du banc. Une nouvelle vibration le fit sursauter : Tu ne peux pas fuir. Pris d'un élan de panique et voyant que des étudiants étaient déjà à l'intérieur de la salle de cours, il décida de s'y réfugier. Pour la première fois de sa vie, il se surprit à trouver la foule apaisante.
Il faisait sombre, la lune dessinait des ombres énigmatiques sur les murs, des aboiements brisaient le silence nocturne, et Fred s'était endormi sur son devoir de maths. Son père était parti se coucher depuis longtemps ; lui avait préféré prendre de l'avance sur ses cours. La fatigue l'avait emporté avant qu'il n'ait le temps d'en prendre conscience. Plongé dans un monde onirique, il n'entendit pas la porte d'entrée s'ouvrir, comme il ne vit pas ce qui était en train de franchir le seuil de sa chambre.
***
Elle se réveilla dans un endroit sombre et inconnu. Sa tête lui faisait mal, elle avait des difficultés à aligner ses idées, mais une chose était sûre : elle n'était pas sur le canapé. Elle se tâta, comme par réflexe, pour vérifier son intégrité physique, et constata que son bras droit lui faisait mal, mais elle portait les mêmes vêtements, et ses escarpins étaient toujours à ses pieds. Cette information lui fit l'effet d'un électrochoc : elle se souvenait parfaitement de les avoir retirés, alors il devait bien y avoir une personne pour les lui avoir remis. Toute la soirée lui revint en bloc : le bal de promo, le retour, les mots doux et les baisers échangés, puis les messages étranges. La gorge nouée, elle tenta de refouler ses émotions, pendant quelques instants, mais la digue céda : une larme naquit au coin de son oeil, puis une autre, puis encore une autre, avant de couler sur ses joues. Elle ne prit même pas la peine de les essuyer ; elle renifla bruyamment. Sa poitrine fut rapidement secouée de sanglots incontrôlables qui déchirèrent le silence. Elle le savait, elle allait mourir ici toute seule, comme dans les films. Soudain, elle entendit une voix, une voix grave et lointaine. Tendant l'oreille, elle se crut déjà folle, mais l'appel se répéta. « Il y a quelqu'un ? »
***
Lorsque Fred ouvrit à nouveau les yeux, il se sentait étrange, comme drogué. Le sol était dur et froid, l'air humide et nauséabond. Il essaya de faire revenir à sa conscience les derniers évènements dont il se souvenait. Il se rappelait être rentré chez lui, avoir dîner avec son père, rédigé son devoir de maths dans sa chambre... Puis le noir. Il devait s'être endormi, comme à son habitude. Cependant, il ne parvenait pas à trouver une logique à sa position actuelle. Pourquoi se trouvait-il dans ce qui semblait être une pièce plongée dans le noir ? Qui ou quoi l'avait amené jusqu'ici ? Il se mit à réfléchir profondément : trouver une explication à son problème lui permettrait peut-être d'aboutir à une solution. Il devait se sortir de là. Soudain, les messages étranges qu'il avait reçus dans la journée lui revinrent en mémoire, comment avait-il pu les oublier ? Il osa un mouvement, se redressant légèrement contre le mur qui lui servait d'appui. Il n'était pas attaché, c'était déjà ça. Il fouilla ses poches dans le faible espoir d'y trouver son téléphone, ou quoi que ce fût d'utile. L'écran familier lui valut une décharge d'adrénaline qui retomba aussitôt lorsque le message Pas de réseau s'afficha, funeste sentence. Une peur, qu'il n'avait jamais connue, s'insinua au plus profond de ses entrailles. Un frisson, telle une lame acérée, parcouru son échine, le faisant trembler. Il n'arrivait plus à respirer, son souffle coupé par un stress insidieux. Un sanglot suivi d'un reniflement attira son attention. Il n'était pas seul. Pesant le pour et le contre, il finit par se dire que, de toute façon, celui qui l'avait enfermé ici savait où le trouver. Alors, il tenta, sans être certain de recevoir une réponse : « Il y a quelqu'un ?
— Oui... ? lui répondit une petite voix, vous m'entendez ?
— Il semblerait que nous soyons dans la même pièce, répondit-il. Qui êtes-vous ?
— Je... commença-t-elle entre deux reniflements. Je m'appelle Catherine, j'ai 17 ans, et vous ?
— Fred. J'ai 16 ans... Tu sais pourquoi on est enfermé ici ?
— Non, désolée. Hier, j'étais chez moi, j'ai reçu des messages bizarres. J'ai trouvé une inscription écrite avec du sang dans ma chambre, et après, j'ai senti une piqûre dans mon bras. Et me voilà ici, débita-t-elle sans reprendre son souffle.
— Okay... respire, ça va aller, souffla Fred dans une vaine tentative pour la réconforter. J'ai vécu à peu près la même chose que toi, pour les messages étranges. Tu penses pouvoir venir vers moi ? Je viens de me rendre compte qu'il y a une fenêtre sur ma droite.
— Je vais essayer », murmura-t-elle.
Mettant les mains devant elle, la jeune femme avança tout doucement en direction de la voix ; chacun de ses pas était ponctué par le son de ses talons sur le sol. Soudain, une vibration dans sa poche la fit sursauter. D'une main tremblante, elle ouvrit le message : Cathy, Fred, bienvenue dans votre nouvelle demeure. J'espère que vous avez eu le temps de faire connaissance... mais ne vous attachez pas trop.
Fred, de son côté, avait reçu le même message. Il avait relu par trois fois la dernière phrase, ayant peur de comprendre son sens véritable. Une impression de mort imminente finit par le submerger lorsqu'il interpella Catherine. « Dépêche-toi. On doit sortir d'ici !
— J'arrive, j'arrive ! » s'empressa-t-elle d'ajouter avant de le rejoindre.
Après quelques tâtonnements, elle le trouva, et attrapa la main que celui-ci lui tendait. Il se leva en prenant appui sur sa jambe, puis se tourna vers la fenêtre. « Fais chier ! jura Fred en donnant un coup de pied au mur. C'est fermé, on peut pas sortir par là.
— Qu'est-ce qu'on va devenir ? » pleura-t-elle, comme espérant une réponse.
Soudain une idée lui vint : « Et si on envoyait un message à notre ravisseur ?
— Je ne sais pas si c'est vraiment une bonne idée, hésita Fred.
— De toute façon, qu'est-ce qu'on a à perdre ? Tu as une autre solution ? répliqua la jeune fille.
— Non... Pas vraiment.
— Je le fais ou tu t'en charges ? osa-t-elle.
Sans répondre, il prit son téléphone, pianotant rapidement un message avant de l'envoyer : Que nous voulez-vous ? La réponse ne se fit pas attendre : Vous le saurez bien assez tôt.
— Bon, on fait quoi du coup ? demanda Fred agacé.
Il n'eut pas le temps de ruminer plus longtemps, interrompu par l'arrivée d'un nouveau message :
Laissez-moi expliquer ce qu'il faut surmonter,
Les règles de ce jeu. Le temps vous est compté :
Vous aurez –prenez garde aux pensées superflues–
Deux graduations et pas une de plus
Pour déjouer le piège, afin de vous extraire
Du complexe construit au centre de la Terre.
Il vous faudra trouver les clefs de votre fuite,
Fragments d'éternité qui, au nombre de huit,
Et qui, correctement mêlés avec adresse,
Vous laisseront franchir les portes de la pièce.
Passez par le tunnel, en ultime concours
Et vous pourrez revoir la lumière du jour.
Cependant, prenez garde, allez vers la forêt,
Et vers la liberté. Vous en êtes si près !
Ne perdez pas de temps. Allez, la messe est dite !
Surtout, soyez malins et courez assez vite...
« Ça doit être une sorte d'énigme, supposa Fred.
— Oui, qu'est-ce qu'elle signifie, à ton avis ? demanda la jeune fille.
— Deux graduations, ça doit vouloir dire deux heures... On doit trouver le moyen de sortir de cette pièce. Il faut l'explorer pour voir si l'on trouve quelque chose.
— Hmm, d'accord, dit-elle, mal à l'aise, je prends ce côté, tu prends celui-là, et on met en commun ensuite ?
Ainsi, les deux compagnons d'infortune s'affairèrent à chercher tout ce qui, dans leur cellule, pourrait leur servir à s'évader. Après avoir fait plusieurs fois le tour de la pièce à la recherche d'indices, Fred passa la main sur le mur, et sentit un creux. En suivant du doigt le contour de la dépression, il comprit qu'il s'agissait d'une lettre : c'était un J. Il interpella la jeune femme qui le rejoignit aussi vite qu'elle le put sans tomber : « Eh, j'ai trouvé quelque chose ! dit-il en guidant ses doigts. Sur ce mur, il semble y avoir des lettres. On devrait essayer de voir si on en trouve d'autres ».
Ainsi, les deux adolescents se mirent en quête des sept indices restants, méthodiquement, et trouvèrent rapidement 8 lettres : J U S R T U O O. Au moment où Cathy demanda ce qu'il fallait faire, une fenêtre de lumière se découpa dans l'obscurité et un clavier dissimulé dans le mur apparut. Du bout de leurs doigts meurtris par de longues minutes de recherche aveugle, ils tapèrent les huit lettres : T-O-U-J-O-U-R-S. Alors, ils entendirent un crissement métallique, et en parlant, Fred se rendit compte que sa voix lui revenait en écho. A tâtons, il délimita les contours d'une trappe, à peine assez large pour les laisser passer en rampant. Il tendit la main à l'adolescente, en l'invitant à le suivre, mais celle-ci refusa de bouger. Le jeune garçon se planta en face d'elle, posant la main sur son épaule, avant d'insister d'une voix plus ferme : « Allez, viens, il faut qu'on sorte d'ici ». Rien n'y fit : « Je peux pas, j'y arriverai pas ». Il tenta alors de la tirer par la manche, en vain. Poussant un énorme soupir, Fred finit par lâcher : « Bon, tu fais comme tu veux. Moi j'y vais ». Après un dernier regard dans sa direction, bien que ne pouvant la voir, il se glissa dans l'ouverture et s'engagea dans ce qui semblait être un tunnel.
Après son départ, la jeune femme se laissa tomber le long du mur, et laissa couler ses larmes, trop longtemps retenues, dans le calice de ses bras placés autour de ses genoux. Elle allait mourir seule, dans cette pièce sombre, sans avoir pu dire au revoir aux personnes qu'elle aimait. Un courant d'air glacial s'invita dans ses pensées, et la fit frissonner. Celui-ci, de plus en plus froid, laissait son corps engourdi, et son esprit, petit à petit, suivait le même chemin. Le visage de ses proches s'imposa à elle, et c'est avec une dernière pensée pour ses parents et pour son petit ami, qu'elle murmura un dernier adieu à ce monde qu'elle ne verrait plus.
***
Il lui semblait avoir parcouru plusieurs kilomètres, lorsqu'il aperçut enfin la sortie. Pour le coup, il voyait réellement la lumière au bout du tunnel. Le ciel était gris, si bien qu'il avait cru un instant qu'il faisait nuit. Du vent, de la pluie, de la terre. Fred se redressa sur ses jambes, le visage couvert de boue. Une forêt d'un côté, de l'autre une rivière, et encore plus loin, les ruines dont il venait de s'évader. Paniqué, il fit un tour complet sur lui-même à la recherche de son agresseur. Ce dernier ne semblait pas être dans les parages, et pourtant, il reçut à nouveau un message : Ce n'est pas très gentil d'avoir abandonné Catherine. Les personnes comme toi ne méritent pas de vivre. Tu ne pourras pas t'échapper. Le vent glacé vint siffler plus fort contre ses oreilles alors qu'il s'apprêtait à entrer dans la forêt. Peut-être allait-il mourir ici, peut-être pas ; mais cela valait le coup d'essayer. Un vieil adage lui revint en mémoire, selon lequel « c'est parfois la peur de la mort qui pousse les Hommes à la mort ». Son courage serait son guide pour les prochaines heures.
Marchant à travers bois, il se sentait épié. Une insidieuse paranoïa le faisait se retourner toutes les cinq enjambées, alors que le temps s'égrainait avec fatalité. Il avait l'impression d'être dans un de ces mauvais films d'horreur, où les protagonistes faisaient toujours les choix les plus aberrants. Trébuchant à chaque pas, il ressemblait à une proie fuyant le terrible prédateur. Les messages s'enchaînaient, tous plus déroutants les uns que les autres : Non, si j'étais toi, je n'irais pas par là ; Attention, tu n'as plus beaucoup de temps. « Mais merde à la fin ! cria Fred. Qu'est-ce que vous me voulez ?! »
Une vibration, une réponse : Pour une fois, tu es l'acteur de ta vie, n'est-ce pas enivrant de sentir la mort approcher ? C'est vrai qu'il n'avait jamais pris plaisir à vivre. Mais était-ce une raison pour le juger coupable ? Combien de personnes en ce monde se privaient du bonheur d'être en vie ? « Qui êtes-vous ?! » hurla-t-il. Pas de réponse. « Où êtes-vous ? », implora-t-il d'une voix brisée.
Un message : Derrière toi.
***
...Quelques mois plus tard...
« Eh ! Par ici, y'en a un autre ! cria un homme.
— Bon sang, sur quoi on est tombé ? gémit une femme.
— Il faudrait appeler la police, non ? souffla un autre.
— Je m'en charge, répondit l'homme ».
Il déposa son sac au sol avant d'en sortir un téléphone et de composer le numéro. La sonnerie retentit deux fois. « Bonjour, dit une voix.
— Oui, bonjour, ici George Hamel. Je crois qu'on est tombé sur... Il y a des cadavres ici.
— Des cadavres ?
— Oui, on a trouvé un jeune égorgé dans la forêt, une jeune fille congelée et un homme carbonisé dans les ruines... répondit George.
— Pouvez-vous me signaler votre position ? interrogea la voix.
— On était parti pour une randonnée dans les montagnes Appalaches mais on a pas suivi l'itinéraire habituel...
— Non, le coupa-t-elle. Je veux dire : dans quelles pièces êtes-vous actuellement ?
— Pardon ?
— Très bien. Je vois. »
C'est décontenancé que George comprit que la personne au bout du fil avait raccroché. « Alors, ils arrivent ? questionna son amie. Tu as de la chance d'avoir du réseau, nous on en a pas ». Il jeta un discret coup d'œil à la barre réseau de son téléphone et constata avec étonnement que lui non plus en réalité. Une vibration le sortit de ses pensées, et alors qu'il ouvrit le message sur son téléphone, un mauvais pressentiment s'insinua dans ses veines : Je te vois.
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J'adore ce genre d'ambiance à la Saw ! J'aime beaucoup m'amuser en écrivant mes textes et c'est typiquement le genre d'histoire où je ne m'ennuis pas :)
Texte coécrit avec @JuliaAnyaStrauss
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