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🐺9🐺

Je cours.

Lorsque je bondis hors du chalet de l'Alpha, je vois Nora et Jaïna qui s'approchent, mais un grondement particulièrement puissant les fige sur place. Mes yeux doivent luire, et je sens mes crocs pousser derrière mes lèvres. Les deux filles se pincent les lèvres, tendent les bras, mais font un pas en arrière quand je grogne et me détourne enfin pour me précipiter vers la forêt. Traverser le village n'a jamais été aussi rapide ; malgré la faiblesse de ma gorge, qui brûle après mes grondements négligents, j'attends l'orée des bois en quelques instants.

Le parfum familier m'enveloppe, mais je ne m'arrête pas pour autant. Je pousse, force sur mes jambes encore faiblardes, puis me met à sprinter en ligne droite. Je ne dévie que pour éviter les troncs et les amas de ronces, sourde à tout ce qui n'est pas ma respiration haletante et les battements effrénés de mon coeur dans ma poitrine. Ils résonnent jusqu'à boucher mes oreilles de pulsations sourdes, et de la sueur dévale mon dos. J'ai trop chaud, mais je veux noyer mes pensées, effacer le visage de ma- d'Orana, brouiller les mots qui ont dévoilé une vérité qui me rend malade. Je ne sais pas encore pourquoi, mais je me sens si mal que courir, m'éloigner, semble la seule bonne décision à prendre à cet instant.

Le soleil tombe à l'horizon lorsque je m'arrête. J'ai ralenti il y a un moment, mais j'ai continué de trottiner au milieu des bois, franchissant quelques méandres d'un ruisseau. Ma main a aspergé mon visage en passant, calmant la chaleur qui semble m'embraser la peau après l'effort.

Ça ne m'empêche pas d'être complètement hors d'haleine lorsque je m'affale contre un arbre.

J'y reste quelques minutes. Ma tête est vide, magnifiquement vide; mes muscles tressaillent, épuisés, mais pas encore douloureux. Ils me feront payer ma course folle une fois refroidis, si je leur en laisse l'occasion.

Mais bientôt, tout me revient, comme une fumée qui essaie de m'envahir le cerveau une nouvelle fois, lorsque je baisse ma garde, pour s'infiltrer dans les craquelures d'une muraille.

Je me lève, les jambes molles, mais une nouvelle vague d'énergie me pousse à faire face à l'arbre qui m'a soutenue quelques minutes. Et sa vue m'insupporte soudain.

Je frappe. Je ne pense pas que je sens la douleur lorsque mes mains s'écrasent sur l'écorce, l'explosant contre mes phalanges. Je pense qu'à un moment, j'ai hurlé, si j'en crois l'affreuse douleur dans ma gorge à peine guérie. Un goût de sang s'étale sur ma langue, me filant une nausée que je n'arrive pas à ignorer. Elle me donne des haut-le-coeurs, me force à me plier en deux, une main contre un arbre pour me soutenir lorsque mes jambes faiblissent à leur tour. J'ai du sang qui coule depuis mes doigts, ma peau s'est déchirée par endroits, mais je décide de l'ignorer. Lorsque je touche mon visage, je sens avec surprise quelques larmes sur mes joues. Leur sel pique aussitôt les éraflures de mes mains.

La colère s'évanouit, et avec elle mon énergie. Alors je m'assieds à nouveau, mais quelque chose ne va toujours pas. Je n'arrive pas à me détendre, mon esprit tourbillonne encore, alors même que mon corps semble sur le point de s'écrouler.

Je me transforme sans vraiment y songer. C'est juste ce qui est naturel, pour une raison qui m'échappe, et je laisse Morrigan nous allonger au sol, tout contre la terre et l'herbe, dans un silence trop... silencieux. Il n'y a rien, rien qui ait choisi de rester en dépit de mes cris et ma violence. La forêt semble vide.

Puis j'entends de légers bruits de pas, alors que je commence seulement à dériver vers le sommeil.

Des pattes, qui piétinent le tapis de feuilles avec légèreté. Une odeur familière atteint mes narines, qui frémissent, alors que mon coeur se remet à battre plus vide, comme pour combattre ma fatigue.

Un grand loup noir émerge des buissons. Ses yeux croisent les miens, puis il approche doucement, et vient pousser ma joue du museau. Interrogateur. Curieux. Soucieux.

Je souffle. Kelian laisse un léger son résonner dans sa gorge. Il est probablement celui le plus à même de comprendre l'immense confusion que je tente de repousser tout au fond de mes pensées. En fait, il est probablement le seul à pouvoir comprendre. Retrouver sa mère, qu'on croyait morte, et la révélation qui s'ajoute à tout ce fardeau qui accompagne la nature de Loup Supérieur...

Je suis contente qu'il soit venu.

Moi aussi, Morrigan.

Lorsque je me tortille un peu pour me tourner vers lui, il se couche contre moi et presse sa fourrure contre mon flanc, chaud et familier. Rassurant.

Je m'endors enfin.

***

Je ne sais pas ce qui me réveille. L'aube, le soleil qui perce au travers des feuillages, les rayons dorés du soleil qui se posent sur mon visage, ou bien la chaleur suffocante qui accompagne un énorme loup couché sur moi.

Lorsque j'ouvre les yeux, je suis toujours une louve, et j'ai vraiment trop chaud.

Je repousse Kelian de quelques coups de patte encore patauds, et il finit par se réveiller lui aussi, roulant sur le côté pour me libérer. J'ai brusquement froid lorsque sa fourrure quitte la mienne, mais je ne proteste pas et me lève, m'ébrouant à quatre pattes. Je lève la truffe, humant l'air de l'aube, d'un nouveau jour. Je me souviens de... tout ce qui s'est passé hier. Mais je ne veux pas encore y penser. J'arrive à renvoyer tout ça dans un coin de ma tête, et viens pousser Kelian du museau jusqu'à ce qu'il accepte de m'accompagner jusqu'à la rivière qui clapote non loin.

L'eau fraiche termine de me réveiller lorsqu'elle coule dans ma gorge. Kelian renifle un peu, puis bondit sur une large pierre au milieu du cours d'eau. Le soleil l'inonde de lumière, et à en voir l'air béat de l'énorme canidé qui s'y allonge, il doit y faire doux. Je n'hésite pas et le suit, forçant ma place à ses côtés. Il me laisse faire sans rien dire, ce qui me rend bêtement satisfaite.

Je ne sais pas combien de temps on passe dans la forêt, à juste être des loups. On ne parle pas, pas besoin de ça. Pas quand on se comprend par le regard, quand tout ce qu'on fait est profiter du temps. D'un temps qu'on a gagné à la sueur de nos fronts, à la force de nos griffes et de nos crocs. D'un temps qu'on a pour la première fois.

Mais quand on rentre dans le petit chalet à l'écart du village, où j'ai passé ma dernière convalescence, je me sens bien. Je me transforme et enfile une robe qui ne m'appartient pas, mais je me sens légère. Mes cheveux sont un bordel sans nom, mais franchement, qui s'en soucie encore?

Je ressors, Kelian m'accueille d'un sourire d'un naturel surprenant, et l'étreinte qu'il m'offre dans la clairière n'en paraît que plus normale. C'est étrange de penser que lors de notre rencontre, je ne voulais que lui arracher la tête et ne plus jamais avoir à le voir.

Mais là, en cet instant, lorsque je relève le visage et qu'il m'observe avec toute son âme dans ses yeux gris, le fait de presser mes lèvres sur les siennes est la chose la plus naturelle au monde.

L'avenir n'a jamais paru plus lumineux.




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Fin... O.O

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