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— Comment vont-elles ? 

Zag m'offre un sourire rassurant et pose une main sur mon épaule. 

— Ne t'inquiète pas. Elles vont bientôt aller mieux. 

— Mais Jaïna... Tu as vu l'état... 

— Lyka. Fais confiance à ta meute. Nous faisons notre possible. Je suis optimiste, je t'assure. Retourne te reposer, maintenant, toi aussi tu dois reprendre des forces. 

Je soupire longuement. Après un énième coup d'oeil à la porte du chalet de Carl, où ont été logées les filles, je rebrousse chemin et me mets à marcher entre les bâtiments de bois. Les trilles de oiseaux dans la forêt, le vent à l'odeur familière qui m'effleure le visage, tout cela ne me calme pas. Je suis inquiète et préoccupée depuis notre retour, il y a deux jours. 

Les filles, surtout Jaïna, sont toujours extrêmement faibles. Sans parler de l'attitude fébrile et nerveuse de Kelian, ce qui est loin d'être habituel, depuis que l'on a ramené cette femme désignée comme sa mère. Elle aussi a été logée chez Carl, ce qui évidemment n'a pas vraiment calmé Kelian. Il s'est mis à tourner en rond dans la forêt pour éviter de dormir dans sa chambre, jusqu'à ce que je lui propose de dormir dans la chambre de Nora, puisqu'elle n'y était plus.

Mes pas m'emmènent vers l'orée de la forêt, là où un espace dégagé sert pour les entraînements physiques. Le sol sablonneux est marqué de nombreuses empreintes, sans doute laissées par le loup qui frappe rageusement dans un tronc, placé là pour servir de sac de frappe. Ses poings s'écrasent violemment contre le bois, envoyant voler des copeaux dans tous les sens. Son regard noir m'apprend que Kelian n'arrive pas à se calmer, tout comme les jours précédents. 

Je sais que c'est un mélange de plein de choses qui le met dans cet état. L'inquiétude pour Jaïna est sans doute la dominante, associée à une colère immense envers Rorgan, le responsable de l'état de sa soeur et de sa possible mère — rien n'a encore été confirmé, ils attendent qu'elle se décide à parler à nouveau. 

Enfin, il cesse de frapper le tronc et s'assied au sol, le dos contre le bois, et prend sa tête entre ses mains. Il souffle profondément, essaie de reprendre le contrôle de lui-même. En vain, car ses jointures blanchissent. Je sens confusément que Shadow n'est pas loin sous la surface... 

Lentement, j'approche. Il ne relève pas la tête, mais je sais qu'il a connaissance de ma présence. Lorsque je suis à ses côtés, je m'accroupis, puis l'imite en m'asseyant juste en face de lui. Mes yeux bleus le détaillent sommairement, notant le sang qui perle sur ses poings, la sueur qui coule le long de son front. Son souffle est bien trop rapide, il passe ses lèvres pour s'écraser sur mes mains alors que je pose mes doigts sur sa jambe. Doucement, sans brusquerie. 

Etonnamment, le fait qu'il soit si tendu me calme. J'ai envie de l'aider à s'apaiser. Il fait partie de ma meute, des personnes que je considère proches de moi. Le Sanctuaire a tissé entre nous un lien de confiance qui s'est logé bien au chaud en moi, rassurant. Une personne me comprend, une personne est comme moi et je sais que je peux compter sur Kelian. La réciproque est vraie, le prouvent mes mains qui viennent prendre les siennes pour les détacher de sa tête. 

Avec douceur, je les pose sur ses cuisses et mes doigts viennent relever son menton. Son regard gris me fixe, mais il ne fait rien pour se détacher. Il semble attendre, observer. Je ramène ma main et il garde le visage face au mien. 

— Eh... 

Un petit sourire s'étire sur mes lèvres alors que Kelian expire en détendant ses épaules. 

— Kelian, ça va aller, murmuré-je. Elles vont se rétablir. 

Il hoche la tête, mais je vois qu'il ne me croit pas réellement. Et je ne lui en veux pas, il s'inquiète pour sa soeur et aimerait déchiqueter Rorgan pour ce qu'elle a subi... J'avoue que je partage ces tourments. 

Un soupir passe la barrière de mes lèvres et je pique un doigt sur son front, le faisant sursauter. Un rictus malicieux apparaît sur mon visage et mes yeux se plissent doucement. 

— On fait la course ? 

Un rire léger lui échappe et mon sourire s'agrandit. Je me relève, lui jette un regard de défi, et me précipite au milieu des troncs, sous les feuilles de cette forêt que je connais à présent si bien. Le temps s'est réchauffé doucement et la neige a fondu. Dire qu'ici, il peut neiger en juillet, mais en janvier la poudreuse disparaît lentement... C'est à se demander si tout cela n'avait pas une origine surnaturelle... De la neige en été, vraiment, cela ne m'étonnerait pas qu'une quelconque magie ait été à l'oeuvre à mon arrivée. 

C'est sous forme lupine que je m'encours dans la forêt et accélère pour semer mon poursuivant. L'énorme loup noir frappe le sol de ses pattes et court à toute vitesse. J'entends sa respiration profonde, son souffle brûlant juste derrière moi. Un sourire canin étire mes babines et mes yeux se mettent à briller. 

Je saute au-dessus d'un tronc couché avec facilité et me faufile dans un buisson de ronces. Je suis légèrement plus petite que Kelian, alors il aura plus de mal à passer les branches épineuses. Je ris intérieurement en entendant son grognement mécontent lorsqu'il voit où je suis passée. Une fois de l'autre côté, je reprends ma course et m'arrête au centre d'une petite clairière dégagée, véritable tapis d'herbe ondoyante sous le soleil. Je fais volte-face et l'observe avec satisfaction émerger, la fourrure constellée de petites épines. 

— Et ça te fait rire, hein, me jappe-t-il, boudeur. Tu vas me le payer ! 

Il s'approche et gronde doucement. Je l'imite en baissant la tête, amusée. Mes crocs se dévoilent et je gratte la terre, prête à me défouler. Mon corps ne demande que ça, de l'action, une bataille amicale, toute la frustration forme un noeud dans mon ventre et ne demande qu'à sortir. Je sais que Kelian ressent la même chose. Nous avons besoin de nous battre pour évacuer le stress, l'inquiétude, la colère, l'impuissance. 

Je grogne et me jette sur lui. Mes mâchoires claquent à quelques centimètres de ses oreilles, alors qu'il roule pour m'éviter. Aussitôt relevé, Kelian me balance un coup de patte qui me fait trébucher, mais je me rattrape et saute sur son dos. Il gronde et se secoue, mais je plante mes crocs dans son échine et serre les pattes. Le loup noir se roule alors au sol, espérant m'écraser pour me déloger, mais je tiens bon et, lorsqu'il se relève, me penche violemment sur le côté, l'entraînant dans ma chute. Il tombe sur le dos et je me plante au-dessus de lui, une patte sur le torse, les crocs à quelques centimètres de sa gorge dévoilée. Un rire m'échappe alors que je lui souffle à l'oreille. 

— Eh bien, tu t'es relâché récemment, Keli—

Mais un coup brutal dans mon abdomen m'empêche de continuer et je suis repoussée à quelques mètres, roulant dans l'herbe. Kelian se relève en s'ébrouant et se redresse, fier de lui. Je me remets sur mes pattes et lui jette un regard noir. 

— Bien fait, me lance-t-il, l'oeil brillant. 

Je manque de lui tirer la langue et me couche dans l'herbe avec une soudaine lassitude. Le soleil me chauffe la fourrure et je roule sur le dos avec bonheur, offrant mon ventre à ses rayons. Kelian se moque de moi, mais je m'en moque ; je suis bien, là. 

Il finit par se coucher non loin, mais sur le ventre, le museau dans ma direction, et ferme les yeux. Une inspiration profonde m'apprend qu'il s'endort et j'en suis soulagée. Il s'est calmé. 

Je décide de faire de même et bâille largement, avant de rouler à nouveau pour trouver une position plus confortable. Je me décide pour la position du chat roulé en boule et m'assoupis légèrement. Toutefois, mes oreilles restent sur leurs gardes. Je ne peux pas dormir profondément hors de ma chambre. Le danger reste présent. 

Mes yeux se ferment lentement et je sombre dans l'obscurité. 

***

Le regard rivé au plafond, les mains tendues devant moi paumes vers le haut, je prends une puissante inspiration. Allez. Je vais y arriver. 

Je baisse le visage et me concentre, les sourcils légèrement froncés. Le verre d'eau posé sur le parquet de ma chambre semble me narguer, immobile, alors que j'appelle les vents à moi. Un léger courant d'air s'enroule autour de mes doigts, les frôle, puis me quitte pour enserrer le récipient de verre. Je le visualise, ce petit vent, qui tourne autour de l'objet, le déstabilise, puis s'infiltre entre le parquet et son fond, le faisant trembler violemment. Je me mords la lèvre et puise un peu plus loin dans mon pouvoir. Le verre décolle lentement, tremblant et l'eau s'agite, puis déborde pour venir s'écraser au sol, formant une petite flaque troublée. J'ai échoué. Dépitée, je laisse le verre tomber et rouler sur le parquet mouillé. 

Un soupir las m'échappe. Je manque de concentration, encore une fois. 

Je m'échoue sur le canapé du salon en pinçant mon nez. Une migraine semble vouloir m'enserrer la tête dans un étau. Cela fait bien une heure que je tente de maintenir ce fichu verre en l'air sans renverser l'eau qu'il contient... en vain. Je suis trop agitée. 

Mon regard accusateur se pose sur l'objet inerte, puis je soupire encore. Mes yeux se ferment un instant. 

— Lyka... 

Je rouvre les paupières et pose les yeux sur Nora. Ses mèches blondes sont attachées en une queue de cheval qui dégage ses beaux iris verts, alors qu'un petit sourire incertain étire ses lèvres. Je me lève aussitôt et me place face à elle, les yeux brillants. 

— Tu es remise ! 

Elle laisse échapper un petit rire. 

— Oui, enfin, je dois me reposer un maximum, mais je peux revenir dans le chalet. 

C'est le moment que choisit Kelian pour ouvrir la porte de la chambre de Nora — où il loge en ce moment — et en sortir. Dès qu'il aperçoit la louve blonde, un air soulagé prend place sur son visage. 

— Il me semblait bien avoir entendu ta voix... Heureux de te voir sur pieds. 

— Merci. Mais peux-tu m'expliquer ce que tu faisais dans ma chambre ? 

Les iris gris de Kelian dérivent inconsciemment vers moi et Nora fait de même, intriguée. 

— Eh bien, en fait, il a dormi dans ta chambre quelques nuits... 

— Oh. Je vois. 

Un sourire carnassier s'étend sur ses lèvres et ses yeux verts commencent à briller de malice. Oh, non. Non Nora, ce n'est pas ce que tu...

— Les séjours d'entraînement intensif, ça doit rapprocher... Après tout, vous étiez seuls dans les Montagnes pendant quelques semaines... 

Kelian soupire et je lève les yeux au ciel. 

— Arrête ton char, Nora, ricane le loup noir. On a juste appris à se tolérer. 

— Je ne fais que supporter cet abruti, affirmé-je. 

Elle nous regarde tour à tour, puis rit et joint les mains dans son dos, l'air innocent. 

— Ah bon... Eh bien, pourtant, vous avez réussi à passer la nuit au même endroit sans vous étriper, vous avez fait de sacrés progrès. Si jamais tu veux rester, Kelian, vu que je compte reprendre ma chambre, je suis certaine que Lyka serait d'accord de partager la sienne... 

— Il n'en est pas question ! 

Kelian et moi nous fixons, étonnés. Nous avons parlé en même temps. Je pouffe et me tourne vers Nora, amusée. 

— Nous sommes d'accord sur ce point : on ne dort pas ensemble. Il reste le canapé, ajouté-je pour Kelian. 

— Je vais aller voir comment ça avance chez mon père, décline-t-il. 

Je hoche la tête et il nous quitte avec un signe de la main. Dès qu'il a passé la porte, les yeux verts de Nora me jettent un regard équivoque. 

— Non, Nora, il ne s'est rien passé ! soupiré-je en me détournant pour ramasser le verre d'eau échoué au sol. 

— C'est ça oui... 

Mon regard blasé finit par la faire renoncer et elle décide d'aller se reposer dans son lit. Avant de disparaître, elle me fait un clin d'oeil, en réponse de quoi je lève les yeux au ciel. 

Franchement, je ne vois pas ce qui pourrait la faire penser de telles choses. 

***

— Hum, et donc, tu maîtrises le vent ? 

J'acquiesce et enfourne une autre fourchette de pâtes sauce bolognaise. 

— Et Kelian, le feu, reprend Nora d'un air pensif. 

— C'est ça, confirmé-je. 

Elle garde le silence quelques secondes, comme plongée dans ses pensées. Puis, un sourire malicieux s'étire sur son visage et je sens venir la taquinerie à mille kilomètres. 

— Vous êtes complémentaires, en fait. 

Je hausse un sourcil. Comment ça ? 

— Bah si ! Réfléchis, Lyka. Le feu et l'air interagissent énormément ! 

Elle me jette un regard brillant et se penche sur la table. 

— L'air attise le feu... Il le fait brûler... 

— Qu'est-ce que tu sous-entends exactement ? la coupé-je. 

— Moi ? Rien. J'énonce des faits physiques... 

— Ok, stop, je sors, soufflé-je. 

Je me lève de table et me dirige vers la porte, prête à échapper aux sous-entendus sournois de Nora, mais celle-ci s'ouvre d'elle-même, manquant de m'écraser le nez. Kelian entre en titubant, le regard hagard, et nous fixe, la bouche ouverte. Il semble hésiter entre pleurer et exploser de colère, c'est un étrange cocktail qui ne me rassure pas du tout. 

— Qu'est-ce qu'il y a ? l'interrogé-je en posant la main sur son épaule, histoire de le stabiliser.

Il plonge ses yeux d'argent dans les miens. 

— Cette femme, que nous avons ramenée... Elle... 

— Elle a parlé ? le poussé-je. 

Kelian inspire profondément avant de répondre dans un souffle. 

— Oui, elle... c'est... C'est bien ma mère. 





























J'adore ce chapitre *regard sournois* et je suis sûre que vous aussi avez apprécié la douceur du début, puis les charmantes insinuations de Nora... Kelyka is coming haha

Sinon, qu'avez-vous pensé de la révélation/confirmation de la fin ? Vous pensiez que Rorgan avait menti ? ;)

Je suis vraiment impatiente de lire vos réactions... ;) autant sur la mère de Kelian que sur le reste de ce chapitre que j'ai bien aimé écrire... ^^

Prêts à suivre toute l'aventure de ce tome 3 ? Je pense que ça va secouer... ;) mais qui sait, un peu de douceur pourrait s'y inviter ? 

A bientôt, mes lecteurs préférés... <3

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