J'avais tout préparé. Un petit sac à dos avec tout ce qui pourraient m'être nécessaire. Il était 15h30. Je devais être rentrée pour 18h.  Après avoir vérifié que la voix été libre, je mis en place la première étape du plan. Mettre la musique ainsi qu'un bruit de douche sur mon ordinateur. S'ils m'appelaient je n'entendrais pas. Je me dirige vers la fenêtre et passe un pied à l'extérieur. Je me risque un regard vers le bas. C'est quand même haut ! Je passe la deuxième jambe de façon à être assise sur le rebord de la fenêtre. Je me retourne place mes pieds dans les lierres et agripe la pierre. Je commence mon acsention très lentement.  Mon pied dérape plusieurs fois et je perd mon équilibre. La pression exercée sur mes bras devient insoutenable,  il doit me rester un mètre à descendre, je juge que je peux sauter et m'élance mais c'était sans compter sur le fait que mon pied droit allait rester accrocher dans le feuillage. J'étais assise par terre, une jambe en l'air. Avec probablement cinq lésions aux fesses. Je tentais de me défendre contre ces horribles plantes montantes et pour mon plus grand bonheur, le noeud qui retenait mon pied céda.

D'après mon téléphone portable le lieu était à 1 kilomètre direction nord. Portable en main je vagabondais dans les rues, ces rues se transformèrent en chemin de terre puis bientôt le signal fut coupé, je vais devoir me débrouiller sans. Je le range dans ma poche et continue dans la même direction, par chance j'apperçu la pierre tombale à l'angle d'un chemin.

Nous voyons que personne ne s'est occupé de cet endroit depuis longtemps. Je m'agenouille devant la pierre et dégage la poussière incrustée dessus. Le prénom des quatres jeunes filles étaient inscrit.
Et c'est tout, je prend du recule, quelque chose a dû m'échapper.
Mais aucun détail supplémentaire n'apparaît. Je me laisse tomber dans les hautes herbes, l'exaspération me gagne. J'ai pris tout ces risques pour strictement rien. Tout ces fichus efforts pour rien, de plus je risque de me faire tuer en rentrant à la maison.

Je renversai ma tête en arrière. Le ciel était très sombre, pas un seul carré de bleu n'était révélé. La pluie allait me tomber sur la tête !  Je me redressai, prête à partir pour éviter de me faire tremper quand un mouvement brusque secoua les branches du buisson sur ma droite. Je me crispe, les mains serrées autour de mon sac à dos. Si je continuai les jointures de mes articulations lâcheraient. Mon regard était fixé sur cet être vert. Quand un murmure venant de l'autre côté me força à tourner la tête j'apperçu une ombre derrière un très grand chêne. Il fallait que je fuisse, sans aucun doute. Je me lève très précipitamment, l'ombre bougeait elle aussi. Je vis un oeil dépasser, puis la tête d'un jeune homme. Mon coeur se serra.

- N'ai pas peur, annonça-t-il calmement.

Il sortit de l'hombre, il avait un visage très enfantin mais une carrure d'homme.

- Excuse-moi, je t'ai vu ici et comme personne ne vient plus cela m'a intrigué, dit-il d'une voix rauque.

Je ne sais pas si je dois me fier à lui, mais je pourrais lui poser quelque question sur le drame qui s'était produit.

- Tu connaissais ces quatres filles ? demandais-je en pointant la pierre du doigt.

- Oui, toute. Téa était ma soeur. Téa Carlton.

Je sentis mon coeur se serrer. C'est horrible, je n'avais pas penser à la douleur des proches. D'un seul coup je me sens inutile et ridicule, j'ai pris comme un jeu cette énigme - même si elle est un peu trop réaliste à mon goût - alors que beaucoup de gens ont souffert à la mort de ces quatres filles.

- Je te présente mes excuses, répondis-je sincèrement.

Il me sourit.

- Moi s'est Freddy, Carlton comme tu l'auras deviné.

Un éclair passa dans ma tête. Toute les lettres étaient signées d'un F, correspondait-il avec l'une des filles ?

- Enchantée, moi je suis Ashley.

Il s'avança et me serra la main. Geste étrange.

Il s'approcha de la pierre, écarta quelques feuilles et poussa un soupir.

- Elle me manque tellement.

Je me tais, je ne sais pas quoi répondre et je ne veux pas le braquer, peut-être a t'il besoin de parler ?

- Pourquoi viens-tu ici ?

Je ne m'attendais pas à cette question. Je décide de ne pas mentir :

- Je viens d'aménager pas loin d'ici et j'ai retrouvé un paquet de lettre dans une petite boîte au fond du jardin. Elle parlait d'un lieu de rendez-vous. En l'occurence ici.

Je vis sa gorge se nouer, il déglutit.

- Bon, je vais te laisser, au revoir Ashley.

Il se leva et sans me donner de temps il repartit s'enfoncer dans la forêt.

Je l'ai braqué avec cette histoire de rendez-vous !

Je prend le chemin du retour, je ne me sens pas bien, j'ai l'impression d'être surveillée. Mais je marche sans me retourner.

J'aperçois enfin ma maison, je presse le pas. Je suis en retard ! Je décide de passer par la porte d'entrée car je ne pourrais pas remonter par les lierres. J'ouvre le portail puis referme derrière moi. J'avance sur le petit chemin mais quand je lève la tête j'aperçois ma mère qui me regarde par la fenêtre. Je suis foutue.