Chapitre 2
Mes paupières sont lourdes, il me semble qu'un simple battement de cils serait trop demandé à mon corps. Je suis toujours allongée sur l'herbe, je le sens, sous ma paume. Tandis que j'essaie de bouger mes mains je sens comme un poid qui sert ma poitrine. Une douleur se répand autour de ma cage thoracique, ma respiration est entrecoupée par de petit hoquet. Je sens un filet de bave qui sort de ma bouche, un goût amère se répand sur ma langue, c'est du sang. Une toux érintente me prend à la gorge, et, comme un déclic mon corps se redresse de façon brutale, mes yeux s'ouvrent, réveillant du même coup un mal de tête lancinant.
Je me penche en avant pour que le sang ne tâche pas mes vêtements, mes yeux me picotent et je ne peux m'empêcher de les gratter.
Ma respiration reprend un rythme normal et continu et le goût disparaît peu à peu dans ma bouche, laissant place à un relant de vomis que je parviens à retenir. Un effort surhumain me permet d'entrouvrir les yeux mais automatiquement ils me brûlent. L'impression d'avoir regardé une masse lumineuse trop longtemps parvient jusqu'à mon regard. Je réessaie car il faut que je rentre chez moi, et à force de persévérer mes yeux acceptent de rester ouvert. Malgré une impression de brûlure intense au niveau des pupilles.
Le jour est revenue, je suis restée seule ici toute la nuit. Je prend ma tête entre mes mains. Mon crâne tambourine. Le sol est recouvert de sang, il est imprégné dans l'herbe. Une boule se forme dans ma gorge et j'aggripe ma tignasse blonde pour retenir mes larmes. Je sais qu'il faut que je m'éloigne d'ici, ce n'est pas normal je ne devrais pas m'évanouir comme ça. Jamais je n'ai rencontré de cas similaire sur moi, et puis ces voix, je ne peux m'expliquer le fait que je les ai entendus, plus vrai que nature !
Je vais me lever. Il le faut ! Je prend appuis sur mes avant bras puis pousse sur mes jambes. Avant de partir je stabilise mes deux jambes pour être bien sûr de tout contrôler. Tout fonctionne et mis à part ce tintement strident qui résonne dans ma cervelle je parviens à rassembler mes esprits et à prendre la direction de ma rue.
J'utilise le bout de ma manche pour nettoyer le sang séché autour de ma bouche. Mon esprit est encore tout embrouillé. Je ne me rappelles plus vraiment si ces voix venaient des arbres, des champs ou peut-être même de mon imagination.
Je pousse la porte de ma maison timidement. Que vais-je dire à mes parents ?
J'entend le bruit des assiettes qui s'entrechoquent dans la cuisine. Je passe sur la pointe des pieds.
- Ash ? C'est toi ? s'exclame ma mère, tu aurais pu prévenir, je ne savais pas que tu étais reparti ce matin !
Ce matin ? Quoi ? Je ne suis pas rentrée de la soirée !
- Euh, excuse-moi maman !
Quel excuse avais-je pu lui sortir à mon retour ? Je ne sais même pas à quelle heure je suis rentrée !
Je grimpe dans ma chambre en me faisant le plus discrète possible. Puis je file à la douche pour enlever toute cette crasse.
Un tas de question se bouscule dans ma tête ! À la fin de ma douche je n'y tiens plus et redescend voir ma mère pour en savoir plus.
- Maman ? je marque une légère pause, je suis rentrée vers quelle heure ?
- Pourquoi cette question ?
- Euh, comme ça, sans importance !
- Il devait être environ quatre heure du matin.
Mais quel excuse ai-je bien pu dire ? Ce n'estpas banal de rentrer à quatre heure du matin ! Ma mère ne s'en inquiète même pas ! Il y a un très gros soucis ! Pourquoi tout ce bouscule ? Je me dirige vers les escaliers, tête baissée.
- Ash ?
- Oui ?
- Tu as pris tes médicaments ?
J'affirme d'un signe de tête. Bien-sûr c'est faux. Quatre mois. Quatre mois que je n'en prend plus un seul.
Je gravis les escaliers puis me couvre de mes draps et dès que ma tête touche mon oreiller je sombre dans le sommeil.
Le soleil est couché quand je me redresse en sursaut. Le souffle-court encore une fois. Les yeux vont me sortir du crâne ! La brûlure reprend autour de mon organe battant. La tête entre les mains, je dessine de petit mouvement d'avant en arrière, comme une folle sur son lit d'hôpital.
Mon bras me trahis et je ne pu reprimer un cri. Aussitôt je mis ma main sur ma bouche, mes parents vont venir sinon ! Je soulève la manche de mon gilet et découvre avec horreur une inscription sur mon avant-bras. Celle-ci est écrite en lettre de sang :
Souviens-toi ||||
Souviens-toi ainsi que quatre barres, qu'est-ce que ça veut dire ?
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