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Chapitre 6

  SILAS

Je suivis Mr Moore à l'étage, il m'ouvrit la porte de la salle de bain et à peine une seconde plus tard je me retrouvais plaqué contre le mur, sa main serrant ma gorge.

— Si jamais tu la touches cette nuit, je te tue tu m'entends ? Je suis médecin, ta mort passera pour une banale crise cardiaque, siffla-t-il. C'est ma petite fille, elle va mal alors ne profite pas de sa faiblesse !

Il me relâcha et sortit de la salle de bain, alors que je reprenais mon souffle. J'étais sous le choc, jamais je n'aurais imaginé que Mr Moore puisse avoir ce genre de réaction violente. J'avais vu dans son regard quelque chose de terrifiant, quelque chose qui me rappelait les cauchemars qui hantaient mes nuits durant ma préadolescence, si bien que jusque l'âge de douze ans, je mouillais mon lit.

Maman devenait folle, elle ne comprenait pas ce qui n'allait pas chez moi, elle me disait tout le temps que Jonas n'était pas comme ça lui, que Dieu me punissait parce que je n'étais pas sincère dans mes prières. Alors elle me faisait réciter, pendant des heures, à voix haute, différentes prières et je finissais toujours par notre Père, toujours. Jusqu'au jour où j'avais décidé d'arrêter, Jonas m'y avait poussé, il m'avait dit : " Silas, arrête, maman ne peut pas te forcer à faire ça, elle est mal placée pour t'imposer de prier et tu le sauras bien assez tôt !"

Je n'avais jamais compris pourquoi il avait dit ça, mais lorsqu'il avait disparu quelque temps après, cette phrase m'avait hanté et une question persistait dans mon esprit, est-ce que maman était responsable de son départ ? Elle avait été tellement effondrée, que je ne lui en avais pas parlé, pourtant ça n'avait jamais quitté mon esprit.

J'observai la salle de bain après avoir repris mon souffle, il y avait une douche hydromassante et une baignoire balnéo, ma mère aurait adoré. J'étais pressé de retrouver Eden, alors j'optai pour la douche. La réaction de son père était normale en fin de compte, si j'avais une fille comme la sienne, j'avais été très protecteur, je l'étais déjà avec elle et pourtant nous n'étions rien l'un pour l'autre, du moins je ne savais pas. Je pris une douche rapide, espérant chasser les sensations que j'éprouvais en pensant à la relation que je voulais avec Eden, du désir qui me paraissait malsain, car ce n'était pas le moment. Elle avait besoin avant tout d'un ami, et j'avais besoin d'elle, je ne voulais pas risquer de briser le lien qui nous unissait.

Je me séchai rapidement et descendis habillé d'un sweat et d'un pantalon que Mr Moore m'avait prêté. Eden était dans les bras de son père, et je vis tant d'apaisement sur le visage de ce dernier que je comprenais encore plus la violence de sa réaction. Comme si elle avait senti  ma présence, elle braqua son regard au mien et je reçus un coup au coeur. Une pensée traversa mon esprit à cet instant, "Cette fille va te faire souffrir Silas", mais son sourire eut raison de moi, c'était donc ça qu'on appelait le coup de foudre ?

— Silas, dit-elle dans un soupir.

Elle se détacha de son père et me sourit de nouveau tendrement.

— Tes parents savent que tu es là ? intervint son père.

— J'ai envoyé un message à ma mère, mentis-je.

— Très bien, bonne nuit ma chérie.

Il m'ignora et monta à l'étage. Eden s'approcha et me prit la main avant de m'emmener dans sa chambre.

— Fais comme chez toi, j'en ai pour quelques minutes, dit-elle en s'enfermant dans sa salle de bain.

J'observai sa chambre, enregistrant chaque détail. Les murs gris clair étaient habillés de plusieurs tableaux représentant différentes fleurs.Je remarquai tout de suite une rose blanche similaire à celle que j'avais glissée dans ses cheveux, sauf que celle sur son tableau était morte. Il était immense, au moins d'un mètre sur un mètre et il était placé au-dessus de son lit, le fond était noir avec une fin de bougie allumée, contrastant avec le mur clair.

Sa literie était immaculée aussi, le sol était en parquet massif gris, une peau de bête, blanche également, était posée au pied de son lit, en face de la cheminée, avec quelques coussins éparpillés dessus. Une immense baie vitrée qui faisait presque tout le long du mur donnait sur le jardin de la maison et le cerisier sous lequel nous étions assis tout à l'heure.

Un fauteuil en osier était suspendu au plafond, en face de la baie vitrée. Je l'imaginais assise là, un bouquin à la main, pris dans la bibliothèque pleine à craquer qui entourait la cheminée. Sa chambre n'était que douceur et pureté, elle était décorée avec goût et j'étais certain qu'elle avait choisi chaque pièce elle même.

Je regardai de nouveau la pièce et compris pourquoi elle avait choisi cette fleur morte comme principal tableau. C'était clair et évident, c'était ce qui la définissait et qui me définissait peut-être aussi étant donné que je le comprenais si bien. C'était moi, parfait en surface, mais mort à l'intérieur, et le fond de bougie c'était elle, ma lueur d'espoir, la seule chose à laquelle je pouvais me raccrocher, pour ne pas mourir...

— Tu aimes ? l'entendis-je dire doucement.

— Beaucoup, soupirai-je.

Elle s'approcha et je l'observai furtivement, elle portait un pyjama en satin noir, composé d'un débardeur à fine bretelle et d'un short, court, trop court. Son parfum embauma la pièce, je ne connaissais pas l'odeur, mais elle était enivrante, envoûtante, si bien que je me dirigeai vers la fenêtre pour ne plus être à proximité d'Eden.

— Il faut qu'on dorme un peu, j'ai hâte de passer la journée avec toi demain.

— Je peux dormir par terre, ta...

— Non ! Enfin non... le lit est immense regarde, on sera chacun de notre côté.

— D'accord Eddy.

Je savais que j'allais passer la nuit la plus courte de ma vie et la plus difficile. Elle se dirigea vers le lit et se glissa sous la couverture avant de me regarder dans les yeux. J'avais l'impression de connaître ce regard depuis si longtemps, beaucoup plus que ce qu'il en était réellement. Son regard suffit à m'attirer jusqu'à elle, je m'allongeai à mon tour et replongeai dans ces yeux verts, émeraudes, ne sachant plus si c'était son regard ou son parfum qui accélérait les battements de mon coeur.

— Qui es-tu Silas Smith ? murmura-t-elle.

Je me posais la même question la concernant, quelque chose nous échappait et c'était peut-être ce qui avait entraîné son geste de tout à l'heure, sa tentative de suicide.

— Je sais juste que je suis bien avec toi Eden, alors reste...

Je ne pus m'empêcher de lui caresser la joue et elle posa sa main sur la mienne, avant de s'approcher pour se blottir dans mes bras. Je l'entendis soupirer d'aise et elle posa sa main sur mon coeur, comme pour être certaine que c'était bien le mien qui battait aussi vite. Elle se redressa, déposa un baiser sur ma joue, posa de nouveau sa tête contre mon torse et son bras autour de ma taille.

— Bonne nuit Silas...

Je n'eus pas le temps de répondre qu'elle s'endormit aussitôt. Jamais je n'aurais cru qu'un jour je me retrouverai dans le même lit qu'Eden Moore l'inaccessible, la triste Eden, mais la mienne.

— Jacob, tu sais que c'est la bonne chose à faire, qu'il faut qu'il y aille, tu le sais n'est-ce pas ?

— C'est hors de question ! répliqua mon père.

— Jacob, tu as conscience de la chance que tu as ? Tu as conscience de tout ce qui va suivre ? De l'importance de ton geste pour un nombre incalculable de personnes ? C'est une bénédiction, une bénédiction...

— Une bénédiction ? Tu te fous de moi ?

— Je sais que tu penses à Samuel, mais...

— Dégage d'ici Joseph ! Ne prononce plus jamais son nom dans ma maison tu entends ?!

Oncle Joseph secoua la tête, déçu.

— C'est ton choix, je le respecte mon frère.

Il sortit de la maison, laissant papa dépité.

Jonas était dans le salon, devant la télé, vêtu d'une tunique blanche qui lui arrivait aux chevilles. Il devait avoir dix ans tout au plus.

Je le revis, cette fois dans sa chambre, vêtu de la même tunique. J'étais caché dans le coffre à  jouet, il était un peu plus âgé, allongé sur son lit il répétait un mot en boucle. Je dus me concentrer pour comprendre ce qu'il disait, « Samuel, Samuel, Samuel... ». Pendant plusieurs minutes, il répétait ce prénom, jusqu'à ce qu'il m'aperçoive. Je croisai son regard, éteint, mort, son visage était...

— Silas ! Silas !

J'ouvris les yeux brusquement. Eden était penchée au-dessus de moi, elle me secouait, les mains posées sur mes épaules.

— Tout va bien, tu as fait un cauchemar...

Je regardai autour de moi et me redressai en clignant plusieurs fois des yeux, avant de me souvenir que j'étais dans la chambre d'Eden Moore.

— Hey... Je suis là, ça va aller, viens là, dit-elle en ouvrant ses bras.

Je ne réfléchis pas, je me sentais tellement mal que je la laissai faire. C'était la première fois que je faisais ce rêve, est-ce que c'était vraiment un cauchemar ou alors était-ce un souvenir ? Je me posai la question en sachant au fond de moi que c'était vrai, que c'était arrivé.

Samuel.

Est-ce que c'était le même prénom qu'Eden avait prononcé tout à l'heure ? Celui qui avait fait figer Mr Moore et sa femme ? C'était possible.

— Je crois qu'il est arrivé quelque chose à mon frère Jonas, je crois qu'on lui a fait du mal Eddy...

Elle resserra son étreinte et m'embrassa les cheveux en me berçant doucement.

— D'accord Silas, on va découvrir ce qui lui est arrivé, on le fera ensemble, dit-elle.

Cette promesse était le début d'une histoire, une histoire qui, ni elle, ni moi, n'étions prêts à connaître et à assumer. Une histoire qui allait tout détruire, surtout nous, surtout moi...

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