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Chapitre 32

EDEN

Au clair de la lune,

Mon ami Pierrot

Prête moi ta plume

Pour écrire un mot

Ma chandelle est morte

Je n'ai plus de feu

Ouvre moi ta porte

Pour l'amour de Dieu!

Nous étions dimanche et je laissais mes pas me porter jusqu'à l'église, la comptine de mon enfance à l'esprit. Je me souvenais d'avoir chanté en français lors d'un spectacle de fin d'année à l'école primaire. Maman était au premier rang, elle m'avait fait répéter une centaine de fois, la robe qu'elle avait confectionnée était blanche, tout comme les roses qui ornaient ma chevelure brune tressée. Elle avait accepté pour une fois que je peigne mes lèvres de rouge et j'avais entonné le premier couplet du Paradis Blanc, de Michel Berger.

Je ne savais pas pourquoi j'y pensais maintenant, en poursuivant ma route jusqu'à l'église où, peut-être, je trouverai le Paradis Blanc, là où Silas passait tous ses dimanches matin.

Je voulais entrer un peu plus dans son univers, alors pour la première fois j'allais assister à l'office et la souiller par ma présence. J'ouvris la porte, et la voix du pasteur Smith s'arrêta immédiatement alors que son regard était rivé sur moi.

Soudain, je voulus m'arrêter, je voulais, mais je n'y arrivais pas et les regards étaient tous portés sur moi, lourds, étouffants. Qu'est-ce que je faisais ici ? Je ne comprenais pas et ma vue commença à se brouiller.

— Eden ?

Une lueur me saisit, vive, aveuglante et je réalisai que j'étais dans l'allée centrale, et surtout qu'ils étaient tous là, tous.

J'entendis la voix d'Anne Smith m'appeler, mais je fixai le pasteur et fis les derniers pas qui me séparaient de lui, m'arrêtant devant l'estrade sur laquelle il se tenait. Le silence était religieux, presque autant que l'endroit où je me trouvais, oui presque.

— Je ne veux plus, dis-je alors en le regardant. Je ne veux plus...

Qu'est-ce que je racontais ? Les mots que je venais de prononcer sortaient de nulle part, je ne contrôlais rien, rien du tout, mais j'avais conscience de ce qu'il se passait. C'était comme si je luttais contre une partie de moi, je savais, mais je ne savais plus, j'avais oublié une partie de ma vie, papa m'avait fait oublier... Des bribes de conversations vinrent s'immiscer dans mon esprit.

« Un jour, tu comprendras Eden, tu comprendras et tu me pardonneras. »

« Si elle n'oublie pas, nous allons la perdre, comme Samuel et comme tous ceux qui ont été choisis. »

Papa... Je le croyais maintenant, je savais qu'il avait fait ça pour me protéger de moi-même.

— Eden ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Anne Smith était face à moi, le teint livide et les yeux rivés sur ma robe rouge. Je ne lui répondis pas, elle était une des pires personnes de cette ville, Jonas la détestait. Silas ne savait pas encore que sa mère était l'incarnation du diable, non il ne le savait pas, mais moi si.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ! hurla-t-elle en me secouant brutalement.

Je me dégageai et la giflai violemment.

— Ne me touche pas ! Tu étais le poison de Jonas, c'est à cause de toi qu'il est parti, c'est à cause d'elle ! Regardez la ! Figure emblématique de la ville, Sainte-Anne, non, c'est le diable, le diable en personne !

Je me mis à rire lorsque je vis son regard éberlué et je ne pus m'arrêter.

— Eden ? C'est moi oncle Tim, assieds-toi s'il te plait, il faut que tu m'expliques ce qu'il s'est passé.

Tim venait d'apparaître à mes côtés, il se disait surement que je ne me souvenais pas de sa nuit, c'était surement pour cette raison qu'il osait ce regard bienveillant sur moi. Mais je me souvenais, je me souvenais de tout.

— Eden, que s'est-il passé ? À qui appartient tout ce sang sur toi ?

Du sang ?

Je baissai les yeux sur ma robe... Rouge ? Elle était rouge...

Non, c'était la robe que j'avais mise pour Silas, c'était une robe de nuit en soie blanche, qu'est-ce que...

— À qui est ce sang Eden ? répéta Tim.

— Où est-il ? Où est mon fils Eden ? Qu'est-ce que tu as fait ? hurla de nouveau Anne en me sautant dessus.

Je me retrouvai au sol, malmenée par Anne Smith. Je fus alors prise d'une violente migraine et de flashs, horribles, sanglants. Alors je me mis à hurler, hurler jusqu'à ce que je sombre dans mes souvenirs... 

SILAS

— Ne pleure plus Eden, s'il te plait ne pleure plus...

Elle pleurait, elle pleurait et la tristesse sur son visage était tout ce que je ne désirais pas voir.

— Tu ne comprends pas Silas, tu ne sais pas.

— Si je sais Eden, je sais et je vais t'aider. Casey Duncan m'a tout raconté. C'est fini maintenant, tout est terminé.

Elle sembla reprendre ses esprits quelques secondes et me regarda en essuyant ses larmes.

— J'ai mal Silas, j'ai trop mal et je n'arrive pas à leur rendre, je n'y arrive pas, je n'ai pas le droit...

— Je sais Eden, je sais, donne-moi ta peine, donne-la-moi. Ça va aller, je te le promets, je ne te laisserai pas.

— Embrasse-moi, murmura-t-elle. Je veux oublier...

Alors je l'embrassai passionnément, je voulais lui montrer à quel point je l'aimais, à quel point j'étais là pour elle.

— Silas..., dit-elle dans un souffle.

— Je suis là, je serai toujours là, répondis-je.

— Je t'aime.

— Je t'aime aussi Eden Moore.

— Montre-moi à quel point tu m'aimes, efface leurs empreintes encore une fois...

Ses yeux verts sondaient les miens, remplis d'amour, et j'ancrai leurs souvenirs dans mon esprit. Je ne savais pas que c'était possible d'aimer autant une personne, un regard si profond, des lèvres si attirantes, une peau si douce. Je m'appliquais alors, à embrasser chaque parcelle de sa peau. Si ça pouvait effacer, même pour quelques heures, les marques invisibles, mais bien présentes qu'avaient laissées ces chiens, je le ferais toute ma vie.

Elle reprit le dessus et repassa sur moi, un sourire aux lèvres. Je la laissai faire, je savais que c'était la première fois depuis longtemps qu'elle agissait de plein gré, alors je la laissai faire. Notre moment était parfait, et lorsqu'elle se glissa dans mes bras, elle posa sa tête contre mon coeur et ferma les yeux en soupirant d'aise.

— Jonas..., dit-elle soudainement en se redressant.

Je la regardai et son regard était vide, puis mort et enfin une lueur de colère l'emplit.

— C'est toi qui m'as trahi, c'est toi !

— Eden, c'est moi Silas..., essayai-je.

— Pourquoi ? Pourquoi tu as fait ça ?

Je me redressai et tentai de lui prendre la main. Son sourire devint alors pervers et je compris ce revirement lorsque je sentis une lame transpercer ma chair.

— Pardonne-moi, pardonne-moi, pleura-t-elle.

Le couteau qu'elle tenait dans ses mains entra de nouveau dans ma chair, une fois, deux fois, trois fois... Je regardai Eden Moore, une dernière fois, malgré son acte je voulais la voir, ancrer son image, l'emporter avec moi, je voulais que ce soit son visage qui m'accompagne jusqu'au bout. Je lui avais promis de rester avec elle jusqu'à la mort, et c'était le cas, je l'aimais et je ne la blâmais pas, c'était elle la victime.

— Je te pardonne Eden... Je t'aime, ce n'est pas de ta faute, je t'aime... Je...

Quatre fois, cinq fois, six fois, et je ne comptais plus, mes yeux se fermèrent et la dernière image que je vis fut le visage d'Eden, heureuse, s'acharnant sur moi, comme si j'étais les autres, comme si j'étais un de ses monstres. Jusqu'à la mort, c'était la promesse que je lui avais faite, alors je souris, je savais qu'elle réussirait à tout dévoiler, qu'elle aurait la force de tout surmonter.

Je le savais et malgré tout, malgré le fait que je n'ai pas eu le temps de l'aider, j'avais tenu ma promesse, jusqu'à la mort...

EDEN

— Eden calme toi !

J'ouvris les yeux et baissai la tête sur ma robe, maculée de sang, le sang de Silas ? Il y avait de l'agitation dans l'église, mais mes yeux n'arrivaient pas à quitter ma robe et mes mains pleines de sang séché.

— Non... non... Silas ?

Je regardais la salle, à la recherche de son visage et de ses boucles brunes, mais je ne voyais que des regards accusateurs.

— Silas ? Où es-tu ? Silas !

Tim était toujours à mes côtés, Joseph Smith également, il me regardait comme si le monde venait de lui tomber sur la tête.

— Silas...

Je me mis à courir, à courir aussi vite que je le pouvais, très vite, Tim se mit à essayer de me rattraper, mais mes pieds nus foulaient à toute vitesse le sol bétonné. Douloureusement, je courais et au bout de quelques minutes j'arrivai devant ma maison. J'ouvris la porte et me ruais à l'étage, ignorant les cris de mes parents.

— Mais qu'est-ce qu'il se passe ? s'écria maman lorsque Tim entra à son tour.

J'ouvris la porte de ma chambre et m'arrêtai brusquement. Rien, il n'y avait rien du tout, ma chambre était propre, mon lit était fait, pas une seule tâche de sang, rien.

— Eden ? Oh mon Dieu ! Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? Tim qu'est-ce qu'il se passe ?

Mes parents me regardèrent et maman s'approcha doucement.

— Eden ma chérie, dis-moi ce qu'il s'est passé ? À qui est tout ce sang ? Tu es blessée ?

Je secouai la tête, non, c'était impossible, je me souvenais du couteau, je me souvenais du sang. "Tu n'es pas coupable," c'était les mots de Silas, ces derniers mots, avais-je rêvé ?

Non, ce sang était le sien, je le savais, j'en étais certaine.

J'avais tué Silas Smith et son corps n'était plus là, tout avait disparu, tout.

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