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Chapitre 25

EDEN

Je ne savais pas pourquoi je passais autant de temps à me préparer pour mon rendez-vous avec Silas. Je ne voulais pas lui plaire, même si les mots qu'il m'avait lancés hier soir avaient bercé mon esprit toute la nuit, effaçant Charly, mes parents, Nathanaël, et tout le reste. Il était tombé amoureux de moi, et même si je refusais de l'admettre, la partie de moi que j'avais oublié semblait me hurler que je l'aimais aussi. L'ombre de Jonas planait pourtant, à chaque fois que je croisais mon regard la culpabilité m'assaillait. J'avais été odieuse, égoïste, cruelle et surtout méprisante avec lui, malgré tout, il n'avait pas hésité à sauter dans l'eau glacée pour me sauver.

J'entendis la porte claquer, papa venait de partir pour l'hôpital. Je l'avais entendu pleurer cette nuit, mais j'étais certaine d'une chose, il ne pleurait pas pour maman. J'avais remarqué depuis longtemps qu'il ne l'aimait plus, et je savais maintenant qu'il avait dû tomber amoureux de Charly, aussi écoeurant soit-il.

Charly... Étais-je une si mauvaise amie ? Je n'en avais qu'une seule et pourtant je n'avais pas vu qu'elle allait mal à ce point. Je n'avais pas vu qu'elle vivait l'enfer lorsque je pensais que ma vie était une catastrophe, la sienne était invivable, depuis que sa mère était morte. Ce qu'elle m'avait révélé les yeux fermés, avait ouvert les miens, me faisant réaliser, comme elle l'avait justement craché, que tout ne tournait pas autour de moi.

Je savais exactement comment faire payer son père, mais je verrai ça après ma conversation avec Silas. J'entendis la sonnette de la porte et je vérifiai une dernière fois que ma tresse en épi était parfaite avant descendre ouvrir.

— Bonjour Eden...

Ses cheveux étaient encore mouillés, et ses boucles brunes parfaitement définies. La seule différence qu'il avait avec son frère c'était qu'il avait les cheveux plus longs. J'avais presque envie de passer ma main dans ses boucles, mais je me contentai de sourire brièvement.

— Bonjour Silas, tu veux entrer boire quelque chose ?

— D'accord.

Je laissai la porte ouverte et me dirigeai vers la cuisine, lorsque je sentis sa main attraper mon poignet.

— Attends !

Je me retournai et nos regards se croisèrent, du moins le sien me percuta violemment.

— Laisse-moi te regarder s'il te plait...

Je ne répondis rien, et me sentis rougir, alors qu'il semblait imprimer chaque parcelle de ma peau. Je finis par baisser les yeux, gênée par son intrusion pourtant si agréable.

— Tu es magnifique Eden, murmura-t-il en caressant ma joue.

Le temps fut comme suspendu, comme si nous étions dans une autre dimension. Je le vis entrer dans ma chambre et m'embrasser avec passion, jusqu'à ce qu'il soit roué de coups par mon père. Mon père ? Je me dégageai brusquement et l'observai, son visage ne portait aucune marque, il était beau et lisse, il était parfait.

— Mon père t'a frappé ? demandai-je.

— Tu t'en souviens ?

— Pourquoi ? Pourquoi il a fait ça ?

Il soupira et un air de tristesse envahit son visage.

— On en parlera tout à l'heure, tu veux bien ?

J'acquiesçai, ne voulant pas prendre le risque de le faire changer d'avis. « Plus de secrets » nous étions-nous promis. Je préparai un chocolat chaud et lui tendis une tasse, qu'il but en silence, tandis que mon rythme cardiaque s'accélérait. Le silence entre nous était comme un aveu, de quoi ? Je ne savais pas, mais quelque chose avait bel et bien existé et j'avais l'impression que c'était plus fort qu'avec Jonas. Je ne pouvais m'empêcher de les comparer, c'était inévitable.

— On y va ?

Je me levai et le suivis jusqu'à sa voiture, il m'ouvrit la portière et je montai, me demandant comment une journée qui commençait aussi intensément se terminerait. Il conduisait, et je laissai la douce chaleur de l'habitacle m'apaiser tandis que son odeur à lui m'envahissait. Je le vis passer devant le lac sans s'arrêter et je me rendis compte qu'il roulait vers la sortie de la ville. 

— Où est-ce qu'on va ?

— On avait dit plus de secrets, alors je t'emmène dans un endroit que j'ai découvert et que tu connais sûrement.

Je me tournai vers lui perplexe, mais je ne dis rien. Je connaissais cette route, pour l'avoir prise plusieurs fois avec Jonas, mais je me demandais comment lui la connaissait ? C'était impossible. Une demi-heure plus tard, il s'arrêta à proximité de la cabane, et mon coeur s'arrêta au même moment.

Je ne pouvais pas y entrer, c'était impossible, tout en moi hurlait de ne pas y aller, mais l'envie de savoir ce qu'il avait appris était aussi forte. Je sortis de la voiture et observai ce qui avait été notre lieu à Jonas et moi pendant de longs mois. Nous avions tant partagé ici, amour, secrets, promesses, amour... Oui, beaucoup d'amour, c'était mon premier, je m'étais offerte à lui et il m'avait honoré avec passion et... Je ne savais plus, un souvenir m'échappa, quelque chose n'avait pas été là, quelque chose que j'avais oublié.

La main de Silas se glissa dans la mienne, me sortant de mes pensées.

— Si tu ne veux pas entrer, on peut aller ailleurs, dit-il.

Pourquoi m'avait-il emmené ici ? Est-ce qu'il s'était dit que je me souviendrais peut-être de quelque chose ? Est-ce que c'était pour me déstabiliser ? Je ne comprenais pas, mais son contact me procura une dose de courage.

— C'est mon grand-père Ezequiel qui nous a montré ce lieu la première fois, à Jonas et moi. Il disait que les hommes de leurs familles avaient chacun un endroit où se retrouver. C'était un lieu qui n'était connu que du grand-père et des petits fils, un lieu qui se transmettait et qui permettait à chacun de se recueillir. Il disait que normalement nous devions attendre d'avoir seize ans, mais que nous étions spéciaux alors il avait décidé de déroger à la règle. Il est mort quelques semaines plus tard, Jonas passait beaucoup de temps ici, le lieu et les terres qui l'entourent appartiennent à mon grand-père et maintenant à Jonas et moi, enfin juste à moi, ajouta-t-il.

Il resserra sa main dans la mienne et avança vers la porte.

« N'entre pas Eden. »

Je m'arrêtai. La dernière fois que j'avais entendu cette voix, c'était lors de la... Une fois encore, un souvenir venait de m'échapper, il ne fallait pas que je rentre, je ne pouvais pas.

— Tu viens Eden ?

— Non... Je ne peux pas.

Silas lâcha ma main pour prendre mon visage en coupe.

— Pourquoi ? On avait dit plus de mensonges, on se l'est promis Eden.

— Je...

J'étais incapable de terminer ma phrase. Son regard me rendait confuse et j'avais l'impression qu'il jouait à un jeu dont lui seul connaissait les règles, je le sentais parce que ça avait déjà été le cas.

— Ne m'oblige pas s'il te plait...

J'avais murmuré cette phrase en fermant les yeux. Il ne fallait pas, ce n'était pas bien, il ne fallait pas...

— Eden ? Tu m'entends ? Eden ?

Je sentis Silas me secouer et j'ouvris les yeux.

— Qu'est-ce que tu as ? Tu veux qu'on rentre ?

Si je voulais qu'on rentre ? Son attitude avait changé du tout au tout, et j'étais encore plus confuse.

— Tu as raison, on avait dit plus de mensonges, allons-y, entrons...

— J'ai raison ? De quoi tu parles ?

— Ce que tu viens de dire Silas, je sais que... laisse tomber, on y va ?

— Je n'ai rien dit Eden, tu t'es arrêtée brusquement et lorsque je me suis retourné tu avais les yeux fermés. C'était une mauvaise idée de venir ici...

" Tu as rêvé Eden, jamais Silas ne jouera à un jeu aussi tordu avec toi..."

Il me prit la main et m'entraîna jusqu'à la voiture. Ma vision se flouta brusquement et je me retrouvais dans la cabane lorsque j'ouvris de nouveau les yeux. Son regard était le même, mais j'aperçus quelques rides au coin de ses yeux. Je ne les avais jamais remarqués, mais son anxiété devait en être l'origine. Il s'approcha de moi et posa sa main sur ma tête, je me sentais toute petite en face de lui, et la gêne que je ressentis me surpris.

— Il est temps, si tu savais à quel point j'ai attendu ce moment...

Son regard changea du tout au tout, et j'y lus tout ce qui me terrifiait depuis des années, tout ce que je craignais aujourd'hui encore, alors je fermai les yeux, priant pour que ce soit pour toujours...

Lorsque j'ouvris les yeux je me sentais secouer dans tous les sens et compris que j'étais dans une voiture qui roulait à vive allure dans la forêt. Silas était au volant et j'avais l'impression qu'il avait le diable au trousse, je ne comprenais pas, le temps s'était-il suspendu ?

— Silas ? Ralentis s'il te plaît, dis-je essoufflée et épuisée surtout.

Il freina brusquement et se retourna vers moi. Son visage était marqué par l'inquiétude et ses yeux étaient rougis, il avait pleuré ? Il me prit dans ses bras et débita des propos incompréhensibles. Je compris que j'avais encore eu une absence.

— Tu vas bien... Tu vas bien Eden... Je t'emmène à l'hôpital, il faut qu'on t'examine...

— Non ! Je n'ai rien, je suis juste fatiguée, et j'ai plein d'images qui me reviennent, je ne sais pas si ce sont des souvenirs ou des rêves, ou alors j'hallucine et je suis folle Silas... Je vois des choses... 

Il me prit dans ses bras et je laissai couler mes larmes de confusion.

— Tu as convulsé Eden, il faut qu'on t'emmène chez le médecin.

— Non, il faut qu'on se dise ce qu'on sait, peut être qu'à nous deux on comprendra ce qu'il se passe, je vais commencer et il ne faut pas que tu m'interrompes s'il te plait.

— D'accord, je t'écouterai jusqu'au bout.

Il augmenta le chauffage de la voiture et joua avec une mèche de mes cheveux alors que je posai ma tête sur son épaule. C'était à moi de commencer, à moi de jouer le jeu, parce que je savais que lui, le ferait.

— La première fois que j'ai vu Jonas, j'avais treize ans. J'étais au lac une nuit, et sur le chemin du retour, je sentais que quelqu'un me suivait alors je me suis retournée brusquement et je l'ai vu. Au début, j'ai cru que c'était toi, mais j'ai vite compris que c'était lui. J'étais surprise, il était censé être à l'armée et je le croisai à Sherwood en pleine nuit. On a commencé à discuter et il m'a dit que je ne devais dire à personne que je l'avais vu, que c'était dangereux. Il semblait tellement désespéré et surtout épuisé que je lui ai proposé de venir se reposer à la maison. Je savais que mes parents dormaient et qu'ils n'avaient même pas remarqué mon absence, alors je l'ai fait entrer en douce dans ma chambre, il a mangé, prit une douche et on a discuté toute la nuit.

Je m'arrêtai, me remémorant la première soirée que j'avais passée avec Jonas. Il était tellement perdu et apeuré, je n'avais jamais revu cette expression chez qui que ce soit depuis.

— J'ai fini par m'endormir et le lendemain il avait disparu, en me laissant juste un mot disant merci. Je ne l'ai plus revu pendant plusieurs semaines, jusqu'à cette nuit, il était tard, mais je ne dormais pas je venais de fêter mes quatorze ans et mes parents étaient partis un weekend. J'ai entendu frapper à ma vitre et il était là, en sang, blessé et sur le point de tomber. Je n'ai jamais su ce qui lui était arrivé ce jour-là, il m'a dit qu'il avait dû faire un choix et qu'il en assumait les conséquences. Depuis ce jour-là, on se voyait de temps en temps puis de plus en plus souvent et il a fini par me raconter ce qu'il était revenu faire à Sherwood. Tout a commencé avec Samuel, le jour de sa mort, il a découvert qu'il avait été tué, et depuis il cherchait qui était le coupable et pourquoi un enfant avait été assassiné.

Je le sentis tressaillir, mais il ne m'interrompit pas.

— Je ne sais même plus comment notre relation a commencé, mais je savais juste que quelque chose nous reliait lui et moi. Il le savait aussi, mais il n'a jamais rien dit à ce propos, enfin je ne m'en souviens pas du moins. On a fini par se retrouver ici, dans cette cabane, dans cette forêt, et tout a commencé comme ça, enfin je crois. Je ne me souviens pas vraiment... Je sais qu'on a eu une relation, qu'à un moment donné Nathanaël a été impliqué, il a aidé Jonas à trouver un certain nombre de preuves, concertant Samuel. Je sais que plusieurs familles sont impliquées dans cette histoire, son corps a été incinéré...

Je m'arrêtai et Silas arrêta ses gestes également. Je venais de dire que Samuel avait été incinéré ? Comment je le savais ?

— Eden ? Eden !

Je sentis les tremblements violents secouer mon corps entier avant que mes yeux ne se ferment. 

— Regarde Eden ! Regarde bien de quoi tu es responsable, regarde ce qu'on a dû faire à cause de toi ! Regarde ce qui arrive lorsque tu ne fais pas ce qu'on te demande, lorsque tu ne fais pas ce pour quoi tu es ici ! hurla-t-il.

Les larmes brouillaient ma vue, mais je vis le corps ravagé par les flammes, le corps de Samuel.

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