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Chapitre 17

SILAS

Je ne savais pas que mon coeur pouvait se briser plus qu'il ne l'était. J'avais toujours cru que les hommes étaient beaucoup moins sensibles que les femmes, beaucoup moins fleur bleue comme elles aimaient dire. Mais depuis Eden, je réalisais que je ressentais les choses tellement fort qu'elles m'empêchaient parfois de respirer normalement.

C'était un truc de fille de m'étaler sur ce qui me traversait, ce qui me foudroyait même, mais depuis qu'Eden était à l'hôpital j'étais resté enfermé dans ma chambre et j'avais même versé quelques larmes. J'ignorais si c'était la mort de Jonas ou le manque d'elle, peut-être était-ce pour les deux, mais la savoir dans cet état à cause de moi ou du moins sans que je ne puisse rien y faire, m'achevait complètement.

Lorsque j'avais été à l'hôpital après que la police ait pris ma déposition, plusieurs heures étaient passées  et Mr Moore m'avait annoncé que sa fille était dans le coma. La chute lui avait causé un traumatisme crânien et malgré l'opération elle était dans cet état et personne ne savait quand elle se réveillerait, si elle se réveillait un jour. Je n'avais pas été la voir depuis, enfin je n'étais pas rentré dans sa chambre, j'allais au lycée sans vraiment y être, j'étais une épave. C'était à ce moment-là que je m'étais rapproché de Charly, elle venait me parler chaque jour, me donnait des nouvelles d'Eden, mangeait avec moi à midi même si je n'avalais presque rien au début.

— Si Eden te voyait comme ça, elle serait déçue Silas, elle a besoin de quelqu'un de fort pas de quelqu'un qui se morfond ! m'avait-elle balancé un jour.

Elle avait raison, mais ce n'était pas aussi simple. Ma vie avait changé, littéralement, sans Eden rien n'était pareil, elle m'avait tout pris, mon coeur, mon âme, mon esprit et mon amour...

— Silas, je pars quelque temps chez ta tante Karen, je ne supporte plus de rester dans cette maison.

Maman venait d'ouvrir la porte de ma chambre, me sortant de mes pensées. Elle me regarda à peine lorsqu'elle prononça ces mots et referma la porte, les joues baignées de larmes.

Comment les choses avaient pu changer à ce point ? La mort avait-elle un effet aussi dévastateur ? Toutes les familles qui vivaient un drame voyaient-elles leur équilibre s'effondrer à ce point ? Juste comme ça ? Au point de ne plus vouloir exister ?

Je me levai et allai dans la chambre de Jonas. Je n'y avais plus mis les pieds depuis qu'il était parti et rien n'avait changé. Je m'allongeai sur son lit et observai le plafond tentant de ressentir sa présence, est-ce qu'il avait connu Eden ? Elle avait dit son prénom plusieurs fois et j'étais certain que ce n'était pas une erreur, son ton était trop sincère. Je n'avais même pas été dans la cabane, découvrir ce que cachait mon oncle, la mère de Matt, d'Eden et Nathanael.

J'ouvris le tiroir de son bureau, je savais qu'il y avait un double fond, parce que je l'avais vu y glisser de l'argent plusieurs fois, mais je n'avais jamais pensé à regarder jusqu'à aujourd'hui. La première chose que je vis fut sa vieille collection de cartes de baseball, celle pour laquelle il avait économisé pendant plus de trois mois.

J'ouvris le double fond et y découvris un carnet. Je tournai les pages et il n'y avait que des croquis d'Eden, sous tous les angles. Jonas avait un don pour le dessin, et je sus en regardant ces croquis qu'Eden avait eu le même effet sur lui que sur moi. 

À la fin du carnet il y avait un mot écrit de la main de mon frère :

« Eden,

J'ai fait tous ces dessins pour te montrer que je ne t'oublierai jamais, comment oublier quelque chose qu'on connait par coeur ? Je sais que tu auras tout oublié, encore, lorsque je reviendrai, mais cette fois ce sera pour tout arrêter, j'ai besoin de partir pour trouver les preuves irréfutables de l'horreur qui se passe dans cette ville.

Je sais que tu prendras soin de Silas, tu ne le connais pas encore, mais c'est un ange tombé du ciel. Peut-être que tu l'aimeras, je suis certain que vous vous entendrez à merveille.

Je ne sais pas combien de temps ça prendra, mais tu resteras à jamais ma meilleure amie, mon Eddy.

Je t'aime, même si notre histoire est impossible et je t'aimais toujours, n'en doute pas.

Jonas. »

Je rangeai le carnet et sortis de la chambre. C'était donc vrai, mon frère avait eu une histoire avec la fille que j'aimais, et elle l'avait aimé, profondément. Il avait trois ans de plus qu'elle et elle avait dix-sept ans, qu'est-ce qu'il avait fait ? Est-ce qu'il l'avait embrassée ? Est-ce qu'ils avaient fait l'amour ? C'était lui son premier baiser ? J'avais cru que c'était moi, mais non... Pourquoi parlait-il d'histoire impossible ?

Je pris mes clés de voiture et roulai jusqu'à l'hôpital. Ça faisait presque deux mois qu'elle était dans cet état et je n'avais pas eu la force d'entrer dans sa chambre malgré les nombreuses fois ou j'étais venu jusque devant sa porte.

Cette fois-ci j'entrai sans réfléchir. Elle avait l'air en paix, heureuse et libre. C'était pour ça ? Pour ce visage paisible qu'elle avait tenté de mettre fin à ces jours ? Je m'installai au bord du lit et l'observai.

— Tu en as des secrets Eden..., dis-je en lui prenant la main.

J'attendis un instant comme si elle allait me répondre...

— Je sais que Jonas et toi avez eu une histoire, même si une partie de moi ne le supporte pas, je préfèrerai que vous vous soyez aimé plutôt qu'il t'ait fait du mal... Tu as l'air si bien comme ça, mais tu sais depuis que tu es ici je...

Je ne pus terminer ma phrase, de toute façon elle ne m'entendait pas. Je m'installai sur le fauteuil, la tête entre les mains. Elle ne se réveillerait peut-être jamais... Est-ce qu'elle me fréquentait parce que je lui rappelais Jonas ? Mon frère et moi nous ressemblions et c'était peut-être pour ça qu'elle m'avait laissé entrer. Ses mots étaient sincères pourtant, j'en étais certain, et lorsqu'elle avait découvert le corps de Jonas elle ne...

Un bruit de fracas me fit sortir de mes pensées en sursautant et je regardais dans sa direction. Ses yeux étaient ouverts, et je me levai brusquement.

— Eddy ? Tu es réveillée...

Je la regardais une seconde fois pour être certain de ce que je voyais.

— Merci, mon Dieu, j'ai cru que tu n'allais jamais te réveiller...

Je m'approchai pour lui prendre la main, mais elle me regarda avec tellement de surprise que je me ravisai. Elle venait de se réveiller, c'était un miracle et je pus sentir une partie brisée de mon coeur se réparer. 

— Je vais appeler ton père, dis-je en déposant un baiser sur son front.

Je courus jusqu'au bureau de son père, mais il n'y était pas, je me mis alors à le chercher partout, jusqu'à ce que je l'aperçoive discutant avec un médecin.

— Mr Moore ! hurlai-je. Elle s'est réveillée, Eden s'est réveillée !

Il me regarda d'abord sceptique puis se mit à courir aussi jusqu'à la chambre de sa fille.

— Eden !

Il entra en trombe dans la chambre et l'étreignit alors qu'elle grimaçait, incompréhensive.

— Je vais t'examiner, Silas appelle sa mère !

Je sortis pour les laisser se retrouver alors que je ne pouvais m'empêcher de sourire, Dieu merci. J'appelai sa mère et retournai rapidement dans la chambre.

— Quel est ton dernier souvenir ? demandait son père.

— Mes seize ans, répondit-elle.

Je me figeai.

— Tes seize ans ? répéta Mr Moore.

— Oui, papa je...

Sous le choc, je venais de lâcher mon téléphone portable alors qu'elle tournait la tête dans ma direction.

— Ton dernier souvenir c'est ton seizième anniversaire ? Alors tu... Tu nous as oubliés ? soufflai-je.

Elle me regardait perplexe, comme si elle ne me connaissait pas... C'était impossible, elle ne pouvait pas avoir oublié tout ce qu'on avait vécu.

— Silas, il vaut mieux que tu sortes, elle vient de se réveiller et il ne faut pas la brusquer, lança son père, mais je ne l'écoutai pas.

Je ne pouvais pas renoncer comme ça.

— Eden ? C'est moi, Silas on a passé beaucoup de temps ensemble, au lac, on courrait ensemble un jour sur deux, tu...

— Silas ! Va-t'en, s'il te plaît, coupa Mr Moore.

Je la regardai, suppliant, et vu son expression, je ne lui inspirai rien d'autre que de la pitié, elle ne se souvenait pas... Je m'en allai, elle venait de me réparer et de me détruire à nouveau en l'espace de quelques minutes.

— Silas ? C'est vrai ? Elle s'est réveillée ? s'exclama Charly qui s'arrêta devant moi, essoufflée.

Ce n'était pas Eden qui s'était réveillée, c'était une fille que je ne connaissais pas et qui était surement amoureuse de mon frère.

— Silas ?

La voix de Charly était si inquiète, c'était la seule qui m'avait montré de l'affection alors je m'effondrai, pour la première fois devant quelqu'un.

— Silas..., murmura-t-elle en me prenant dans ses bras.

Elle ne dit rien, se contentant de me serrer dans ses bras.

— Laisse lui du temps, beaucoup de choses se sont passées et vous avez un tas de trucs à rattraper, il va falloir que tu sois fort Silas Smith.

Elle se détacha et me regarda avec un sourire rassurant. Je compris à cet instant pourquoi Eden disait l'admirer, Charly était belle, et elle avait quelque chose de plus, quelque chose de naturel, de vrai, alors qu'Eddy elle, était surréaliste, irréelle, précieuse. Mon regard vira sur ses lèvres et je me surpris à penser que...

— J'y vais, ressaisis-toi, ça va bien se passer, à plus Silas, lança-t-elle avant de s'en aller.

Qu'est-ce qu'il m'arrivait ? J'étais beaucoup trop perturbé, elle avait raison, je devais me ressaisir. Et la première chose à faire malgré toutes ces semaines passées était de me rendre dans la cabane que nous avions trouvée Jonas et moi lorsque j'avais six ans.

Je roulais donc jusqu'à la sortie de la ville et me garai à l'entrée d'un sous-bois. Mes pas me guidèrent comme si j'étais toujours venu alors que ça faisait des années. La cabane était toujours là, comme dans mon souvenir, comme si elle avait été entretenue, comment était-ce possible ?

Jonas était donc vraiment venu ici ? Les gens qui disaient l'avoir vu n'avaient peut-être pas rêvé. La porte était verrouillée avec plusieurs serrures, alors je ne réfléchis pas et brisai la vitre sale avant de m'engouffrer dans la pièce. La première chose qui me frappa fut l'odeur de renfermé qui me fit tousser. Je me sentis tout de suite mal à l'aise, comme si quelque chose d'horrible s'était passé ici. Je ne perdis pas de temps et inspectai la pièce, on voyait clairement que quelqu'un venait souvent et des images de mon frère et Eden surgirent dans mon esprit.

Je les chassai rapidement et fouillai un peu partout sans rien trouver d'important. Je soulevais le tapis usé sachant qu'il y avait une planche usée là dessous et la soulevait, ainsi que plusieurs autres à côté. Un sac-poubelle était caché dessous et je le pris avant d'en sortir son contenu.

Il y avait plusieurs carnets comme j'avais trouvé dans la chambre de mon frère, il y avait aussi des articles de journaux datant de plusieurs années, des photos de personnes que je ne connaissais pas. Qu'est-ce que ça signifiait ? J'ouvris un carnet au hasard et tombai sur une phrase :

« Je sais, j'ai compris, ce qui se passe à Sherwood... Eden est en danger, et je lui ai fait du mal, mais peu importe, maintenant je vais tout réparer, je... »

J'arrêtai ma lecture lorsque j'entendis un bruit. Je regardai par la fenêtre, mais je ne vis personne, je glissai le carnet que je venais de lire dans mon jean et mis le reste dans le sac-poubelle avant de l'embarquer et de sortir. Je mis à peine un pied dehors que je reçus un coup sur la tête avant de m'effondrer. Je pus juste distinguer une paire de talons récupérer le sac-poubelle et s'en aller, avant de sombrer...

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