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Chapitre 14

EDEN

Au clair de la lune,

Mon ami Pierrot

Prête-moi ta plume

Pour écrire un mot

Ma chandelle est morte

Je n'ai plus de feu

Ouvre-moi ta porte

Pour l'amour de Dieu !

Ma mère et son obsession du français allaient jusqu'aux comptines qu'elle me chantait enfant. Je me souvenais lorsqu'elle avait décidé de prendre un professeur particulier pour m'apprendre "la plus belle langue du monde" comme elle disait. Je me rappelais également de mon choc, la première fois que nous avions été à Paris et que j'avais entendu les Français parler et jurer comme des charretiers au volant de leurs véhicules. Ça ne ressemblait en rien à tout ce que j'avais pu lire de la littérature française et c'était tant mieux.

J'ouvris les yeux, allongée et attachée aux poignets. J'étais également perfusée, mais je ne savais pas ce que contenait la poche. Je tentais de me remettre les idées en place, et la première chose qui me revint à l'esprit fut Jonas. Il était revenu et à cette pensée, mon cœur se remplit de joie sans que je ne puisse me l'expliquer. Plusieurs images de lui me submergèrent dont une qui semblait dater de ma première année au lycée, je le savais parce que je portais cette robe bohème tout en broderie blanche avec une tresse en épi que maman avait mis plus d'une heure à me faire. Elle disait que tout le monde ne regarderait que moi et que le peu de personnes qui ne savaient pas qui était Eden Moore, le sauraient.

Je me souvenais d'avoir été dans une cabane et d'y avoir retrouvé Jonas, il était si beau et je pouvais presque sentir ses doigts caresser ma joue et effleurer mes lèvres, frissonnante de plaisir et d'envie.

"La belle Eden" avait-il murmuré en souriant.

— Eden ? Tu es réveillée ?

La porte était ouverte, je n'étais pas dans ma chambre, mais dans celle que maman réservait à ma grand-mère Annie lorsqu'elle venait passer quelques jours chez nous. Elle était malade, elle souffrait de troubles de la personnalité apparemment, mais je ne savais pas trop ce qu'il en était, elle ne venait pas très souvent de son vivant.

— Comment tu te sens ? me demanda mon père, le regard soucieux.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi je suis attachée papa ? demandai-je en réalisant la situation dans laquelle j'étais.

— Calme-toi ma chérie, c'est pour ta sécurité que je t'ai attaché, pour ne pas que tu te fasses du mal, tu comprends ?

Je le regardai, perplexe, je me sentais nauséeuse et vaseuse, mais surtout j'étais incapable de m'éclaircir l'esprit.

— Détache-moi papa, qu'est-ce qu'il y a dans la perfusion ? Pourquoi je me sens bizarre ? 

— C'est juste pour t'hydrater, tu as fait une crise lorsque nous t'avons parlé d'aller passer quelques jours à Miami... 

— Pourquoi devions-nous passer quelques jours à Miami ? 

Il me regarda comme si j'étais folle, et j'avais l'impression de l'être. Quelque chose s'était passé, quelque chose de grave et je tentais de braver la brume qui enveloppait mon cerveau, mais plus je forçais, plus je sentais que j'allais exploser. 

— Il faut que tu te reposes, nous allons aux funérailles, nous reviendrons un peu plus tard, d'accord ?

Aux funérailles ? De quoi parlait-il ? Pourquoi mon esprit refusait de me laisser entrer ?

— Ne t'inquiète pas, nous dirons à Silas que tu penses fort à lui et que tu passeras le voir dès que possible.

Silas ? Qu'est-ce qu'il... Oh mon Dieu ! Jonas, Jonas était mort et c'était moi qui avais découvert le corps, c'était moi... Tout revint me frapper de plein fouet, les mots de Silas, moi nageant dans le lac, le corps de Jonas et la détresse dans les yeux de son frère lorsqu'il comprit que tout était vrai, sa douleur et mon amour pour lui. Mon amour ?

— Non... Papa il faut que j'y aille aussi, laisse-moi me préparer, Silas a besoin de moi, il a besoin de moi...

— Tu n'es pas en état Eden, je te promets que tu le verras bientôt, mais il faut que tu te reposes...

Je commençai à m'agiter puis à me débattre, s'il ne voulait pas me détacher, j'allais essayer de le faire moi-même, qu'il le veuille ou non.

"Tu aimes les roses Eden ?"

Je m'arrêtai brusquement en entendant cette voix familière et regardai autour de moi. Pourquoi j'entendais la voix de... Je ne savais plus à qui appartenait cette voix, Silas ou Jonas ? Ça n'avait pas de sens qu'elle appartienne à Jonas, comment ça pouvait être le cas ? Il était parti depuis longtemps et il était mort... Jonas Smith était mort.

— Eh, Eden calme toi ma puce, ça va aller, je vais te donner quelque chose...

— Non ! Je ne veux rien, pourquoi tu me fais ça ? Pourquoi tu me fais du mal papa ?

— Plus tard, tu comprendras Eden, plus tard tu comprendras...

Lorsqu'il répéta sa phrase, il m'injecta quelque chose et m'embrassa sur le front en répétant :

— Tu comprendras et tu me pardonneras...

Je me sentis planer et me détendre presque instantanément et mon corps se souvint de cette sensation, il se souvenait et il aimait.

                                        ***********

— Eden ?

J'entendais cette voix lointaine et familière m'appeler, mais je ne pouvais pas répondre, aucun mot ne pouvait sortir de ma bouche. 

— Eddy ? 

Jonas... Je souris, je savais qu'il serait là, qu'il reviendrait me voir, qu'il était parti parce qu'il n'avait pas le choix, je le savais. Je sentis la perfusion arrachée et ses bras m'entourer, doucement, avec chaleur, avec amour, je l'aimais. 

— Je savais que tu viendrais, murmurai-je. Tu viens toujours. 

Lorsque j'ouvris de nouveau les yeux, il y avait plusieurs personnes qui m'entouraient, qui s'agitaient jusqu'à ce que je l'aperçoive, lui et son regard si particulier. Je me mis à hurler, je savais que s'il était ici, ça voulait dire qu'on allait me faire du mal, encore, et je ne voulais pas. La porte s'ouvrit avec fracas et Jonas ou Silas, je ne savais plus, entra brusquement. 

— Jonas ? C'est toi ? Tu es revenu... S'il te plaît, ne pars plus, ils vont me faire du mal, je le sais, j'en suis certaine, je sais que... 

Mon corps prit le dessus, et je perdis tout contrôle, il réclamait quelque chose, si violemment que je me sentis me soulever du lit tant je tremblais. J'essayai de tendre la main vers lui, en vain, je vis mon père, m'injecter encore une fois un produit, et tout s'arrêta. 

**************

"J'observe, je sens la détresse de ta famille

Tous ces gens, c'est fou ça pue l'hypocrisie

Je voudrais aérer la pièce, mais je n'en ai pas la force

Je me sens peu à peu étouffer quel sentiment atroce

Je réalise que tout ça n'est pas qu'un mauvais rêve

Mais le triste résultat d'une vie bêtement foutue en l'air

Je commence à ressentir cette terrible solitude

De ta présence, je dois commencer à perdre l'habitude

Même si c'est dur je dois apprendre à m'y faire

Avant que ma misérable vie ne devienne un véritable enfer.

Peu à peu, les gens s'en vont seuls, les hypocrites persistent

De tout là-haut, tu dois tout voir, t'as vu comme ils insistent ?

Je sais que ça t'aurait dégouté alors je le suis pour deux

Je sais que t'aurais pas pleuré alors je résiste pour deux

Maintenant, je sais que je vais devoir tout faire pour deux

Me laisser aller dans la déprime dans la tristesse pour deux

Vivre pour deux et voir que je n'y arrive pas

Alors, me laisser mourir pour deux et voir que tu ne reviens pas.

J'ai essayé de résister, d'être forte pour deux

J'y arrive plus, je craque aujourd'hui, je pleure pour deux

J'aurais besoin de réconfort, de soutien pour deux

Celui que je trouvais seulement au fond de tes yeux

Alors peu à peu je sombre pour deux

Mon cœur n'arrive plus à porter cette peine pour deux

Pardonne-moi, je sais que t'aurais pas voulu que je souffre pour deux

Mais toi et moi on ne faisait qu'un, je dois donc me briser pour deux." 

Sherwood, 3 avril 2016, 

Tu disais aimer mes textes, alors j'en ai écrit un qui décrit tes funérailles et j'ai envie de vomir Jonas.

J'écris ces quelques lignes en te promettant de ne jamais abandonner Silas, je le jure sur ce que j'ai de plus cher, sur notre amour. Peut-être que je l'aimerais aussi, pas autant que toi, mais son cœur paraît si pur et sain. J'écris parce que j'ai conscience de tout ce qui se passe et je sais surtout que je ne me souviendrais plus de rien bientôt. Je vais laisser mon journal dans notre endroit, et le jour où je le retrouverai, le jour où je saurais tout ce qui s'est passé, je dénoncerai tout et ils paieront tous. Ta mort ne sera pas vaine Jonas, c'est dur, j'ai du mal à supporter ton absence, mais je me battrai, pour les autres, pour toi, pour nous... 

Avec tout mon amour, Eden.

*************

— Il faut qu'elle retourne au lycée John, nous n'avons pas le choix !

— Comment veux-tu qu'elle y aille ? Elle n'est pas en état Ashley !

— Laisse-moi m'en occuper, tu n'es qu'un bon à rien ! Je t'avais dit que c'était une mauvaise chose, elle est imprévisible et nous aurions dû partir quelque temps !

— Elle n'aurait jamais voulu laisser Silas, elle ne peut pas, elle est liée à ce garçon que ça te plaise ou non !

— Laisse-nous !

La porte claqua et j'ouvris vraiment les yeux, aveuglée par la lumière.

— Maman ?

Elle s'approcha de moi et s'installa sur le bord du lit.

— Ma puce, soupira-t-elle.

— Qu'est-ce que j'ai ?

— Tu as eu des jours difficiles, mais je te connais tu es forte et tu es loyale, n'est-ce pas ? Il faut que tu te reprennes, je sais que c'est difficile, mais Silas a besoin de toi...

Lorsque j'entendis son nom, je tentais de me redresser, en vain, une envie vitale de protection se réveilla en moi.

— Qu'est-ce qu'il a ?

— Il a besoin de toi, de ta présence, mais tu ne peux pas être avec lui... Tu le sais n'est-ce pas ?

Je n'assimilais pas tout ce qu'elle me disait, mais je compris que Silas n'allait pas bien et qu'il fallait que je l'aide. 

— Tu penses que tu vas pouvoir aller au lycée demain ?

— Demain ? Quel jour on est ?

— On est dimanche, il y avait les funérailles de Jonas hier, et tu as eu un petit souci, tu te souviens ?

— Non, mentis-je.

— C'est normal, tu as eu des jours difficiles... Si tu te sens capable, tu peux aller au lycée demain, juste pour que Silas voie que tu vas bien, ça pourra l'aider à aller mieux, à ne pas s'inquiéter pour toi. Il a beaucoup de choses à gérer en ce moment, tu comprends ?

— Oui, je comprends maman, j'ai juste besoin de dormir un peu et j'irai demain...

— Très bien, tu es forte et je suis fière de toi Eden, je sais que tu vas réussir à surmonter cette mauvaise passe. Tu veux que je te prépare un chocolat chaud et quelque chose à manger ? 

Je refusai avant de me précipiter dans les toilettes pour vomir. Je savais une chose, j'en avais conscience, mon père m'injectait de l'héroïne, je le savais parce que ça avait déjà été le cas. Je pris alors mon téléphone et notai rapidement une adresse dont je me souvenais et où je devais me rendre dès que je le pourrai, sans que personne ne le sache, personne.

*********

Le lendemain, malgré les effets du manque que je ressentais peu à peu, je me levai tout de même et pris une douche froide avant de m'habiller.

Je ne savais pas d'où me venait cette force, mais je devais le faire, pour Silas. Mes parents se disputaient encore, mais je me concentrai sur moi-même, je devais garder la face et les idées claires, pour pouvoir aller librement et rapidement à l'adresse que j'avais notée. C'était une question de vie ou de mort, j'en avais la certitude.

— Eden, tu te sens prête ? me demanda ma mère.

— Quel jour on est déjà ? répondis-je.

— Lundi, nous sommes lundi et tu es Eden Moore. Relève la tête et redresse tes épaules, fais le pour Silas.

Pour Silas, et pour eux surtout. Je ne savais pas ce qu'ils cachaient, mais j'allais le découvrir.

— Je te dépose, dit-elle en me sortant de mes pensées.

— Tu ne m'as jamais déposé de l'année maman, tout le monde va se demander pourquoi tu le fais aujourd'hui.

Je pris mes clés de voiture et sortis en claquant la porte. J'arriverai en retard et maman le saurait, mais je saurais au moins pourquoi je connaissais une adresse où je ne m'étais jamais rendu...

*************

— Eden ? Paella Silas.

J'étais assise face à lui, dans la bibliothèque du lycée, comment étais-je arrivée jusqu'ici ?

— Arrête de... Il ne faut pas que tu m'app... Ne dis pas mon prénom Silas, il ne faut pas... Tu..., bégayai-je.

— Eh... Calme-toi Eddy, rien ne...

— Arrête ! criai-je en me tenant la tête. S'il te plait, arrête... Il faut que je te dise certaines choses et tu vas me détester après ça, je le sais et je ne veux pas parce que je t'aime. Je t'aime Silas, je suis amoureuse de toi, mais on ne peut pas être ensemble, on ne peut pas...

— Pourquoi ? Je t'aime aussi, j'ai besoin de toi Eden, on s'est fait une promesse, tu as promis, tu te...

Je vis alors la scène se dérouler sous mes yeux. Je me vis sur au milieu de la pièce, je le vis le regard vitreux, devant la porte fermée, il s'apprêtait à rentrer. Alors je me mis à courir, courir jusqu'à la porte, l'ouvrir pour essayer de me sauver, mais je ne trouvai que le vide, le vide, une chute, et un impact violent sur le sol bétonné.

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