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Chapitre 12

                                                                                           SILAS

Je regardai mon reflet, le smoking que maman m'avait choisi était beau, parfaitement cintré et noir. Elle m'avait demandé de plaquer mes cheveux, comme je le faisais pour la messe chaque dimanche, même si je détestais ça.

Après une semaine, nous pouvions enfin enterrer Jonas. Le bilan était terrifiant, mon frère avait été étranglé et jeté dans le lac comme un vulgaire déchet. Son corps était resté deux jours dans l'eau, sans que personne ne s'en rende compte, ni qu'il ne remonte à la surface, il avait fallu que ce soit Eden qui le retrouve.

Ma mère était effondrée, mon père quant à lui demeurait aux abonnés absents, maman disait qu'il réglait les détails des funérailles, mais je savais que c'était faux. Mon téléphone sonna encore une fois et je regardai qui m'appelait, espérant au fond de moi que ce soit le nom d'Eden qui s'affiche. Je n'avais plus eu de ses nouvelles depuis ce jour au commissariat, et malgré les mots que j'avais eus envers elle, je pensais qu'elle insisterait malgré tout, parce que j'avais désespérément besoin d'elle, je ne pouvais pas supporter les obsèques de mon frère seul.

Je vis le nom de Charly s'afficher et je décrochai surpris.

— Allo ?

— Silas... Salut, c'est Charly, dit-elle d'une voix hésitante.

Une voix que je connaissais parfaitement, l'ayant utilisé tant de fois lorsqu'il y avait eu des décès, réconforter les familles, avoir des mots gentils, mais toujours avec cette voix gênée parce qu'au fond, on savait qu'il y avait un peu d'hypocrisie dans tout ça.

— Charly, bonjour.

— Je sais qu'on n'est pas vraiment amis toi et moi, mais je sais qu'Eden aurait voulu que tu aies du soutien si elle était ici, alors si tu as besoin de quoi que ce soit tu peux compter sur moi.

Si elle était ici ? Eden n'était pas là ? Je ne comprenais pas, sa mère était passé presque tous les jours et avait dit qu'elle se reposait chez elle.

— Tu sais où elle est ? demandai-je.

— Elle ne t'a rien dit ? Elle est partie quelques jours chez son oncle, la police lui a conseillé d'être loin de...

Elle s'arrêta, se rendant surement compte de ce qu'elle s'apprêtait à dire. Quelque chose n'allait pas, pourquoi elle aurait dit à Charly qu'elle était chez son oncle alors que sa mère avait dit hier encore qu'elle m'embrassait et qu'elle passerait me voir dès que possible ? Pourquoi Ashley Moore avait menti ?

— Non, elle ne m'a rien dit. Merci Charly pour ton appel, je vais bien. Je dois te laisser, je...

— Oui, oui bien sur, je te verrai aux funérailles, bon courage Silas.

Je raccrochai inquiet et plein de remords. J'étais en colère lorsque je lui avais dit ces horreurs, je ne le pensais pas, imaginer qu'elle embrassait un autre, apprendre qu'elle avait découvert le corps de mon frère, c'était trop pour moi. Mais aujourd'hui, elle me manquait plus que tout, je manquais d'une partie de moi, et j'étais certain qu'elle avait un problème, que quelque chose lui était arrivé.

— Silas mon coeur ? Tu es prêt ? On doit y aller...

Ma mère se tenait à l'entrée de ma chambre, une robe noire et un chapeau de funérailles avec un voile en filet recouvrant son visage. Elle portait un chignon bas et des escarpins noirs classiques. Je la pris dans mes bras quelques secondes et nous nous en allâmes pour la cérémonie.

Je gardais la face, il y avait presque toute la ville qui assistait aux obsèques de mon frère, et je crus un moment le voir, au loin, avec son sourire en coin qui annonçait toujours une blague que j'aurais aimé sortir. Je l'entendais dire à quel point il était heureux d'avoir un petit frère comme moi, que lorsque j'aurais quelques années et beaucoup de muscles en plus, peut être que je pourrais gagner un combat de lutte contre lui.

Je le voyais changer, devenir si triste, sans vie, sans rien. La dernière fois que je le vis sourire, c'était au lac, c'était un jour de fête nationale, tout le monde était rassemblé et il avait ce sourire qui le caractérisait tant. Un sourire unique, un sourire ravageur, il regardait Eden...

Il regardait Eden ?

Je revis la scène, comme si elle se passait devant moi. Eden portait une robe blanche et une couronne de fleurs sur la tête, elle riait, magnifique, douce, fraîche. Je me souvenais avoir pensé que mon frère avait le béguin pour elle, comme tous les garçons d'ailleurs, même plus âgés.

Son regard ne mentait pas, je le savais parce que j'avais le même lorsque je regardais Eddy.

— Silas ?

Je repris mes esprits lorsque j'entendis oncle Joseph m'appeler.

— Tu voulais dire quelques mots en la mémoire de ton frère...

Toute la salle me regardait, non je ne voulais pas dire quelques mots, je n'en avais pas envie, je refusais de mentir à tout le monde. Ma mère me poussa doucement pour que je me lève alors je m'exécutai, fis face à l'assemblée, jetai un regard circulaire et croisai le pauvre sourire de Mr Moore qui m'avait refait le portrait quelques jours plus tôt.

— Je ne savais pas que mon frère était apprécié par tant de personnes, surtout plusieurs années après avoir quitté la ville..., commençai-je. Je n'avais pas prévu ces quelques mots, j'aurais voulu parler à mon frère directement, lui dire à quel point je l'admirais et l'aimais, qu'il était mon modèle et qu'il avait tenu son rôle de grand frère à la perfection. Quelqu'un a tué à Jonas et a jeté son corps dans le lac, cette personne est surement ici d'ailleurs, alors à part de la colère je ne ressens pas grand-chose actuellement.

Je sentis le regard de mon père sur moi et la gêne que je venais de créer dans l'assemblée, mais je l'ignorai.

— Jonas aurait trouvé cette cérémonie hypocrite, j'en suis certain, il aimait beaucoup de monde, mais pas autant. J'espère que son assassin sera vite retrouvé, pour que ma famille et moi puissions faire notre deuil, car ça n'arrivera pas tant que la vérité ne sera pas rétablie. Mon frère n'était pas engagé, vous pouvez constater qu'il n'y a personne de l'armée ici, il avait quitté cette ville qu'il détestait sûrement autant que moi en ce moment. Je ne l'ai pas revu depuis son départ et il me manque profondément...

Je descendis et quittai l'église en trombe, retirant la cravate qui m'étouffait et la veste qui me brûlait presque la peau. Les larmes baignaient mes joues, je courus jusque chez les Moore, m'arrêtant sous la fenêtre d'Eden. Ses volets étaient fermés, pour la première fois depuis longtemps, sa voiture était là pourtant, je ne comprenais pas.

Je me souvenais qu'elle m'avait dit que la porte du garage était toujours ouverte parce que sa mère perdait souvent les clés de la maison et elle avait raison. Je pénétrai dans la cuisine silencieuse et montai directement dans sa chambre. Il y avait une clé sur la serrure à l'extérieur, ce qui était étrange, j'ouvris la porte, mais la pièce était vide. Pourtant je pouvais sentir son odeur, comme si elle avait été présente il y a quelques heures à peine...

Je sortis de sa chambre et ouvris toutes les portes de l'étage, j'étais certain qu'elle était ici et que quelque chose n'allait pas. La dernière porte était verrouillée, contrairement à toutes les autres, je cherchais d'abord une clé, en vain, alors je la défonçai et m'arrêtai net à l'entrée.

— Eden ?

Elle était là, allongée, perfusée, mais les yeux ouverts. Je m'approchai et l'observai, son teint était livide, ses lèvres si roses d'habitude étaient bleutées, qu'est-ce qu'il se passait ?

— Eddy ?

Je savais qu'elle était en vie, car sa poitrine se soulevait doucement, mais elle semblait complètement stone, c'était ça, elle était droguée.

— Eden c'est moi Silas, ça va aller, je vais te sortir de là.

Je lui arrachai la perfusion et la soulevai pour la porter dans mes bras. Elle s'accrocha à mon cou comme si sa vie en dépendait.

— Je savais que tu viendrais... Tu viens toujours..., murmura-t-elle.

Je l'emmenai au rez-de-chaussée et pris ses clés de voiture qui étaient suspendues à l'entrée. Je ne savais pas ce qu'elle avait dans le sang, mais je devais l'emmener à l'hôpital, et pas celui de son père. Je roulai donc jusqu'à l'hôpital de Jacksonville et Eden fut prise en charge rapidement.

— On aurait besoin de son nom et de son âge, me dit une personne à l'accueil après un certain temps.

— Eden Moore, elle a dix-sept ans, dis-je.

— Est-ce que vous savez ce qu'elle a pris ?

— Non, je ne sais pas ! m'énervai-je.

— Pourtant c'est vous qui l'avez emmené ici jeune homme, répliqua-t-elle en mâchant son chewing-gum. Est-ce que ces parents ont une mutuelle ? Il faudrait les appeler, on aurait besoin d'une carte de crédit sinon.

Je la regardai incrédule. Je savais que c'était un réel problème dans le pays, que sans argent ou sans assurance santé, on pouvait crever avant d'être soigné, mais le manque de tact dont elle faisait preuve m'écoeurait.

Je ne répondis pas, apercevant le médecin qui l'avait prise en charge.

— Docteur ! S'il vous plait, vous savez ce qu'elle a ? l'interpellai-je.

— Elle est clairement sous héroïne. Pauvre Eden... J'ai appelé son père, il arrive. 

Je ne répondis pas, sous héroïne ? Comment ça pouvait être possible ? Pourquoi ses parents faisaient ça ? Elle trouvait le corps de Jonas, se faisait interroger et maintenant ses propres parents la droguaient ? Qu'est-ce qu'elle avait appris ? Je savais que la consommation régulière d'héroïne permettait d'effacer la mémoire à court terme, est-ce que c'était aussi grave ? Terrible au point que des parents droguent leur fille ? Est-ce qu'ils savaient qui avait tué Jonas ?

— Je peux la voir ?

Je n'attendis pas sa réponse lorsque je l'entendis hurler, je me dirigeai vers la chambre en courant.

— Eden !

— Jonas ? C'est toi ? Tu es revenu... S'il te plait, ne pars plus, ils vont me faire du mal, je le sais, j'en suis certaine, je sais que...

Elle s'arrêta brusquement et se mit à trembler violemment, elle convulsait presque.

— Eden ! Donnez-moi une dose de diazépam ! hurla son père en entrant dans la chambre.

Il se tourna vers moi et me lança un regard assassin.

— Qu'est-ce que tu as fait Silas ? Qu'est-ce que tu as fait à mon bébé ! Si jamais elle...

On me fit sortir et la porte se referma alors que j'entendais de l'agitation dans la chambre. Elle était complètement déboussolée, c'était pour cette raison qu'elle m'avait appelé Jonas, et qu'elle tenait de tels propos, que...

— Silas ?

Ashley Moore se tenait derrière moi et posa une main sur mon épaule.

— Tu as dû penser que nous lui faisions du mal lorsque tu l'as trouvé en entrant par effraction chez nous, et en cassant une porte, mais nous la soignons. Eden est malade, personne ne le sait, j'ai passé ma vie entière à faire en sorte que sa vie soit normale, mais découvrir le corps de ton frère a été un élément déclencheur et tu lui ressembles tant...

Elle mentait. Eden n'était pas malade, elle savait des choses qu'elle ne devait pas savoir, c'était le seul problème qu'elle avait.

— C'est pour ça que je t'ai demandé de la laisser, elle n'est pas prête à avoir une relation avec quelqu'un. Rentre chez toi, laisse sa voiture devant notre maison et reste avec ta famille, tes parents ont besoin de toi, tu es leur dernier enfant...

" N'éveille pas les soupçons Silas."

— Je suis désolé pour la porte, dis-je.

— Ce n'est rien, mais tu comprends que nous avons nous aussi besoin de passer du temps en famille Silas.

— Oui, je comprends...

— Très bien, lorsque tu verras Eden au lycée lundi, si tu y vas bien sûr, c'est dans son intérêt que tu l'ignores, elle aura du mal à suivre le cours de la journée, alors facilite-lui la tâche.

Je ne répondis pas et m'en allai. J'avais reçu beaucoup trop d'informations, il fallait que je fasse le tri et le point sur chacune d'entre elles. Mon frère était mort, Eden savait surement qui l'avait tué, ses parents également, mais ils cherchaient absolument à ce qu'elle ne se souvienne de rien. Je ne savais pas comment Samuel était impliqué, mais tout était lié, ma famille, celle d'Eden, de Matthew et sûrement d'autres personnes, peut être même tout Sherwood.

J'étais rentré abattu, ma mère m'avait donné une gifle monumentale avant de m'ignorer tout le weekend, restant dans la chambre de Jonas pendant deux jours de suite sans sortir. Je n'avais pas prévu d'aller au lycée, mais je ne supportais pas l'ambiance à la maison, je ne pouvais pas et il fallait que je voie si Eden allait revenir. Je n'avais pas cherché à la voir, ni à la contacter, j'avais besoin de souffler juste un jour, parce que j'allais finir par imploser.

Lorsque j'arrivai au lycée, je me pris un tsunami de compassion et de pitié que j'ignorai ouvertement. Même les gars de l'équipe de natation m'avaient laissé tranquille. Je me sentais suivi depuis que j'avais mis un pied dans le lycée, mais à chaque fois que je me retournais, il n'y avait personne. N'en pouvant plus d'être submergé par tout le monde, je me réfugiai dans la bibliothèque à la pause déjeuner.

— Silas, je n'ai pas beaucoup de temps, il faut que tu m'écoutes !

Eden s'installa à ma table, le regard vitreux, et le front perlant de sueur.

— Eden ?

— Arrête de... Il ne faut pas que tu m'app... Ne dis pas mon prénom Silas, il ne faut pas... Tu...

— Eh... Calme-toi Eddy, rien ne...

— Arrête ! se plaignit-elle en se tenant la tête. S'il te plait, arrête... Il faut que je te dise certaines choses et tu vas me détester après ça, je le sais et je ne veux pas parce que je t'aime. Je t'aime Silas, je suis amoureuse de toi, mais on ne peut pas être ensemble, on ne peut pas...

— Pourquoi ? Je t'aime aussi, j'ai besoin de toi Eden, on s'est fait une promesse, tu as promis, tu te...

Je ne terminai pas ma phrase, elle regarda autour d'elle comme si elle était en danger, elle courut jusqu'à la fenêtre de la bibliothèque et sauta.

Eden Moore venait de se jeter du premier étage et je restai assis en regardant la fenêtre ouverte, sous le choc, incapable de bouger. Elle n'avait pas tenu sa promesse, elle n'avait pas tenu notre promesse...

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