Elle déambula dans les rues, un peu perdue. Itachi savait qu'elle était là, alors allait-il quitter Ame ? Et où se trouvait exactement l'Akatsuki ? Pouvait-elle l'infiltrer sans se faire repérer par Itachi ? Combien de temps disposait-elle avant que les habitants d'Ame remarquent qu'elle n'était pas d'ici ? La bague la protégerait-elle des questions embarrassantes ou attirerait-elle les regards ? Diana était tellement absorbée par ses pensées et ses doutes qu'elle ne vit pas tout de suite qu'un homme d'une trentaine d'années lui parlait. Il agita la main devant ses yeux pour espérer avoir une réponse.

– Quoi ?

– Je disais : voulez-vous être invincible ? Imaginez, ne pas pouvoir mourir ! Avoir la force d'un dieu ! N'est-ce pas incroyable ?

– C'est vrai que je n'arrive pas y croire. Répondit-elle avec un demi-sourire.

– Alors venez voir de vos propres yeux !

– Désolée mais...

– Allons, allons ! C'est la chance de votre vie, je vous le promets !

L'homme inconnu attrapa Diana par le bras et l'obligea à marcher jusqu'à une ruelle sombre. Des chants inquiétants commencèrent à se faire entendre. La ninja prit peur. Qu'est-ce que cet homme lui voulait ? Malgré sa frayeur, elle s'empêcha de le tuer. Attirer l'attention sur elle alors qu'elle devait être discrète n'était pas bon. Ils finirent par arriver dans une sorte de place centrale, avec de chaises parfaitement alignées, et une estrade avec des rideaux de velours rouge. L'homme la fit s'asseoir et repartit. Il y avait d'autres personnes, mais la plupart des sièges étaient vides. D'autres gens vinrent, mais très peu. Un chœur vêtu de capes et de capuchons rouges chantait dans une langue inconnue. On aurait dit un chant funèbre. Soudain, les rideaux s'ouvrirent, telle la mer se séparant en deux. On eut dit un acte de magie. L'ambiance étrange y était pour quelque-chose, évidemment. Ce n'étaient que des rideaux. Un homme sans âge, aux cheveux parfaitement blancs, surgit alors sur scène. Diana ne remarqua pas sa faux impressionnante, qui brillait telle une lune sanguinaire, non, elle était fascinée par le grand manteau noir de cet homme. Il y avait des nuages brodés dessus. Rouges.

– Mesdames, Messieurs, soyez les bienvenus ! Je me nomme Hidan ! Y a-t-il quelqu'un ici qui souhaite mourir pour la grâce de Jashin ?

Silence. Que répondre à cette question si folle ?

– Personne ? Je vais choisir à votre place, alors ! Vous, là-bas ! Oui, vous ! Venez sur scène ou je vous tue !

Une jolie jeune fille s'avança en tremblant. Elle avait de longs cheveux châtains. Elle faillit tomber en montant sur l'estrade, mais Hidan la rattrapa par le poignet. Il leva ensuite sa faux et lui entailla le bras. La fille cria et appliqua sa main sur sa blessure. Hidan traça un étrange cercle, lécha sa faux et s'embrocha lui-même. Cette fois, la fille hurla comme si c'était elle qui était poignardée. Du sang s'écoula de sa bouche et de sa poitrine. Elle pleura et supplia Hidan d'arrêter cette souffrance. Il souriait. Les voix entonnèrent un autre chant, encore plus macabre que le précédent. Diana frissonna, voulue se lever pour mettre fin à cette violence, mais elle en était incapable. Une force surnaturelle la maintenait collée à sa chaise.

– Vous voyez, maintenant ? Elle est déjà presque morte ! Elle meurt ! Rit-il.

Il s'accroupit en face de sa victime. Il sortit un poignard de son long manteau, dans l'optique de l'achever. Mais à la place, il s'entailla le poignet. Il le mit devant la bouche de la pauvre fille.

– Bois, ordonna-t-il, bois si tu veux vivre !

Elle avala le sang d'Hidan. Aussitôt, son propre sang s'arrêta de couler et ses plaies se refermèrent. Ses cheveux pâlirent jusqu'à être plus blancs que la neige. Elle respirait comme après être restée trop longtemps sous l'eau. Hidan la prit dans ses bras et la souleva.

– Regardez ! La vie désertait son corps il y a peu, et par la miséricorde de Jashin, elle est revenue ! Et le mieux, c'est que désormais rien ni personne ne pourra la tuer ! Elle est immortelle ! Les jashintistes sont immortels ! Vous rêvez de la vie éternelle ? Convertissez-vous dès aujourd'hui !

Les chanteurs enlevèrent leur capuche. Leur chevelure était du blanc le plus pur. Le maigre public se mit à applaudir. Les mots d'Itachi ressurgirent alors, clairs : ''c'est dangereux ici''. Diana était dans cette ville depuis quelques minutes seulement, et elle avait déjà comprit le sens de ses paroles. Elle s'éclipsa sans bruit. Elle n'avait aucune envie de devenir jashintiste. Elle observa de loin Hidan tuer et ramener à la vie les spectateurs. Ils reçurent un long manteau à capuche et furent emmenés ailleurs pour poursuivre leur initiation. Quant à Hidan, il partit dans une autre direction. Elle décida de le suivre.