Epilogue⭐
-Et donc, pour continuer, vous avez devant vous ladite tombe de Merlin, elle serait selon les légendes arthuriennes le tombeau de Merlin, un ami fidèle du célèbre roi Arthur. Merlin serait enfermé dans un caverne, où il dormirait d'un sommeil éternel. Il serait invisible aux passants, par un simple maléfice qui le protégerai. Si ça se trouve, il nous observe depuis longtemps. Il va peut-être nous enfermer à notre tour. Peut-être que ses esprits tournent autour de moi...et...
Je commençais à repartir dans mes propres réflexions et en parlait en public. C'était la deuxième fois. Cath intervient.
-Merci Anne, ça sera suffisant.
Elle me prend par le bras et nous pousse dans un coin.
-Attends ! Il faut occuper les touristes.
Je me tourne vers le groupe :
-Allez-y, prenez des photos, j'arrive tout de suite. Je rappelle que le flash est interdit !
Puis, vers Cath.
-Qu'est qui t'a pris, tu veux nous faire renvoyer ? On a besoin d'argent, pour finir l'été.
-Oui, je sais bien, je n'ai pas voulu. C'est juste que...
-Que ?
-Ça m'exaspère de devoir parler aux gens pour leur dire seulement ce qu'ils ont envie d'entendre. Ce n'est pas la vérité, et tu le sais très bien. Comment tu peux garder ton sang-froid après ce que nous avons vécu il y a deux ans ?
-Je fais de mon mieux.
Je continuais à m'agacer dans le vide. Cath n'écoutait même plus. Elle fixait un arbuste. Je la regarde faire et m'apprêtes à retourner auprès du groupe pour continuer la visite.
-Anne, attends, viens voir.
J'accours. Elle fixait éperdument l'arbuste.
-Il n'y a absolument rien.
-Si, ça a bougé.
-Et alors, un lézard sans doute.
-Oui, sans doute mais moi, je reste.
-Non, viens.
-Je reste.
-Comme tu veux.
Je fais marche arrière. Cath pousse un cri. Les touristes se tournent vers nous. Madeleine, une collègue, essaye de calmer les tensions et les énervements de chacun.
-Tu peux nous remplacer quelques heures, Madeleine, on a...
Je regarde Cath.
-On a trouvé la montre en or d'Oncle Henri. On la lui ramène.
Elle hésite un peu mais reprend peu à peu une discussion nette :
-D'accord. Allez-y, je vais à la fontaine de Barenton.
Nous nous faufilons dans les ronces et ramenons au creux de notre main un petite boule de piquants grise. Une châtaigne ? Non, elle était vivante. Je m'arrête dans la clairière et dépose à terre la créature ; Elle était grise, le poils long et les yeux dorés. Elle parle ? je ne crois pas.
-Qui es-tu ?
-Tu crois vraiment qu'il va te répondre ?
-Bien sûr que oui, je parle six langues et bientôt sept. Je m'appelle Zack, mais aucune importance, tenez !
Je ris. Il était si sûr de lui dans sa manière de parler. Il n'avait pas peur. Il suivait des instructions, mais de qui ? Cath prend le parchemin à deux mains et l'ouvre. Marie regarde par-dessus son épaule ; J'écoute.
« Sa majesté, Grégoire Alaric Merlin, a l'honneur et l'immense privilège d'inviter Cath, Marie, Estéban et Anne à sa cérémonie. La cérémonie se déroulera aux montagnes embrumés où le peuple lui décernera le pouvoir et la responsabilité du royaume. Une tenue correcte sera indiquée en bas de cette invitation. Merci de bien formuler une réponse aussitôt que le parchemin vous sera remis »
-Este n'est pas là, on y va quand même ?
-Oui, bien sûr, la question est plutôt : Comment ?
Le petit personnage avait disparu sans laisser de trace.
-Une tenue adapté, je n'ai qu'un short avec moi !
-Non, regarde, ils demandent une tenue précise.
Alors que Cath touchait le bout du papier, l'instant d'après, nous étions habillés de la même manière que ce qui avait été recommandé.
- Recommence et cette fois touche « les montagnes embrumés ».
Cath s'exécute. Ça avait fonctionné. Dix-sept ans de mon existence et je n'avais jamais été au sommet d'une montagne aussi haute. Je marche et me dirige vers la foule. Ça va commencer ; je lève la tête. La foule se lève. Il fallait prendre les places de devant. Alaric était dans le fond. Il nous aperçoit et cherche à nous rejoindre.
-Mille milliard de pétales banches, vous êtes venus !
-Oui, Zack nous a apporté l'invitation.
-Parfait.
-C'est le grand jour ! félicitation !
-Oui, L'Assemblée m'a retrouvé moi et mon frère, ou ce qu'il en reste. Comme il n'était pas apte à prendre la couronne elle me revenait de droit.
-Vous êtes prêts ?
-Oui, plus ou moins.
Un silence embarrassant se fait. Je n'avais plus grand-chose à dire. Il repart se préparer, Et puis, je sursaute ;
-Alex ? Qu'est-ce que tu fais ici ?
-Vous ne savez pas ? Je viens d'être nommé messager officiel de Alaric. Plus besoin de livrer des marchandises ! A présent, je vais me spécialiser dans les papiers officiels.
-C'est génial ! nous sommes vraiment heureux pour toi !
-Il n'y a pas que moi ; venez voir ! Notre monde va changer, je le sens.
Il nous dirige vers une très longue liste de créatures ordinaire. Parmi les nombreux noms, divers et variés, je tombe sur Sam. Notre Sam, que nous connaissons, a été nommé responsable du commerce maritime. Et ce n'est pas tout. Rudy est devenu responsable des transports du Royaume. Tous ceux que nous connaissons auront un rôle bien particulier durant le règne de Alaric.
La foule augmente et la cérémonie va bientôt commencer. Je fis mes adieux à Alex et nous nous asseyons. La foule s'était séparée en deux grands troupeaux. Certains souriaient de bonheur, d'autres étaient effrayés C'est un grand jour pour ses peuples qui attendait cette nouvelle depuis plus de, eh bien, deux cents ans. Alaric prend la parole :
-Je voudrai remercier mon peuple pour m'avoir choisi. Je sais que c'est une décision difficile pour chacun. Avec ces guerres et ces conflits qui n'en finiront peut-être jamais. Mais je voudrais quand même vous dire une chose à ce propos : chacun aura sa part du gâteau. Personne ne sera oublié, je vous le garantis. Vous êtes nés pour accomplir votre destin, ne l'oubliez jamais. Chacun d'entre vous et une pièce importante du puzzle de la vie. Bien que vous ne vous entendiez pas tous, la vie a fait des différences entre les populations, des dons que certains n'ont pas acquéri. Vous m'avez fait confiance, à moi de l'être avec vous.
Ce début de cérémonie avait déclenché une masse d'applaudissements et de cris. Ils étaient des milliers à assister à cette cérémonie.
-Ensuite, pour continuer avec les remerciements, j'aimerai mettre à l'honneur quatre invités spéciaux. Cath, Marie, Anne, Estéban, Approchez !
Nous nous levons. Je fais signifier à Alaric que nous ne sommes que trois. La foule s'agite et se précipite sur nous. L'un m'agrippait déjà la manche et l'autre nous retenait avec sa ceinture.
-Relâchez-les ! Oui, ce sont des humains. Oui, ils ont enfreint des règle que mon père avait décidé des centaines d'années auparavant. Oui, vous pensez qu'ils n'ont pas leur place ici. Pour autant, même s'ils n'en ont pas pris conscience, ils m'ont aidé à leur manière. Qu'est-ce qu'ils penseraient de vous si vous parveniez à pénétrer dans leurs villages ? Déborah ? Tu t'expliqueras mieux que moi.
Une femme s'approcha et prit la parole. Elle avait les sourcils froncés et la peau mate.
-Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis la femme de mon défunt mari, Gaspard. Nous formions un beau couple, mais Gaspard avait des idées saugrenues auxquelles je ne voulais pas participer. Alors j'ai décidé de fuir.
Elle hésita et se tourna vers Alaric. Il la regarda et lui fit signe de continuer.
-Ma vie a été heureuse et prospère chez les humains. Je n'ai pas été moquée, ni insultée. Personne ne me voulait de mal. Nous jugions ces êtres, depuis trop longtemps, comme des créatures mauvaises et déloyales. Ce n'est pas mon impression. Ils m'ont accueilli alors que j'errais dans ces bois que je ne connaissais pas ; J'ai un travail, là-bas. Je suis une vendeuse de fleur dans le village d'à côté. Jusqu'ici, notre vie s'était basée sur des stéréotypes incongrues, qui n'avait jamais été concrétisés. Bien que je possède une paire de yeux de plus, les humains m'ont accueilli et ont pris des dispositions, en tant que « personne en situation de handicap » c'est comme cela qu'ils justifiaient ces quatre yeux noirs que voici. Si vous prenez mon parti, je ne vous demanderais qu'une chose. Lâchez ces enfants et laissez-leur une chance de s'intégrer dans notre grande famille. Humain ou créatures, quelle différence ? Et pour couronner le tout, je les connais ces quatre enfants.
Elle se tourne vers nous et de sa voix si attendrissante, elle nous demande :
-Les enfants, me reconnaissez-vous ?
Et comment que je la reconnaissais. C'était la fleuriste du village, qui bien souvent, discutait avec moi et me parlait de sa vie, tandis que je finissais mes devoirs sur ses tables. Je me jette sur elle. Elle me serre fort contre elle et me caresse les cheveux.
La foule s'agite. Les mouvements se dissipent. Le calme revient peu après.
-Merci !
Je sursaute. Le téléphone vibre. J'aurai dû raccrocher mais non. Cette fois, c'était Este. J'accepte son appel. Je le tiens à mon oreille et m'éloigne de la foule. Je n'entends pas grand-chose à cause du bruit.
-Anne ! Enfin, tu réponds !
-Oui, je dirais plutôt : Enfin tu m'appelles ! Tu ne m'as pas appelé une seule fois depuis deux ans. Qu'est-ce que tu imaginais ? Que j'allais te courir après ?
-Oui, j'ai fait une bêtise. J'aurai dû te dire que je déménageais. Mais, tout s'est enchainé très vite, du coup j'ai changé d'environnement, de mode de vie. T'es bien la seule personne qui peut me comprendre.
-Je ne t'en veux pas vraiment pour ça, tu aurais pu me donner de tes nouvelles. Comment j'aurai pu savoir si tu allais bien ? Mais enfin puisque tu es là, comment vas-tu ?
-Je me suis fait des amis, mon lycée est super ! j'apprends à faire du snowboard. C'est génial.
-Top !
-Et toi t'es où ?
-Tu ne me croirais pas si je te le disais.
-Si, bien sûr !
-Nous sommes à la cérémonie de Alaric. Tu te souviens ? Cette aventure ?
-Comment l'oublier ? Je n'en reviens pas ? le passage n'a donc pas été banni.
-Si justement, nous avons reçu une invitation, transmise par une créature de la forêt.
-C'est fabuleux, j'aurai aimé être là. Mais vois-tu, en parlant de ça, j'ai quelque chose à te dire.
-Du genre : « je pars à l'autre bout du monde, mais on se reverra, c'est promis » ?
-Un peu. Sauf que...
-J'en étais sûre.
-Non, attends ! Je vais faire mes études à Bordeaux ! Mes parents ont loué un appartement près de chez toi.
Alors que je m'apprêtais à quitter l'appel, je me ressaisis. Il revient.
-Tu pars quand ?
-La fin de cette semaine !
-Tu comptais me le dire quand. Je n'aurai pas répondu que t'aurais fait quoi ? Tu m'auras fait une surprise ?
-Non. Je t'aurai envoyé un message.
-Ce n'est pas suffisant. Enfin bon, tu ne pars pas en Australie c'est déjà ça.
Un cri retentit !
-Anne, Alaric t'attends !
-Je dois quitter Este. On se rappelle plus tard ?
-Oui.
-Este ?
-Oui ?
-Je t'aime.
-Moi aussi.
Je raccroche. C'est bon. Je file en direction de l'estrade où nous pûmes parler du nouveau règne de notre ami. Nos dernières paroles vibraient encore dans mes oreilles. Cette aventure n'aurait pu se finir mieux. Double appel. Je décroche, c'est maman.
-Un problème ?
Elle tremblait et sa voix avait faiblie. Elle pleurait.
-Sherlock...
-Et bien quoi ?
-Il est mort.
Je regarde instinctivement mon poignet. 00:00
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