Chapitre 15🌟
- La fille ?
Je m'appelle Anne, mais inutile de le préciser.
- Ah, je vois. On ne vous l'a pas dit.
- De quoi ?
- Les fleurs.
- Ah ? Que s'est-il passé ?
- Un champignon.
- Pardon ?
- C'est un champignon qui cause ces dégâts. Il se répand sur l'île à une vitesse que vous ne pourriez l'imaginer.
- Votre cabane dans tout ça ?
- Immunisée.
- Oh, je vois. Ce n'est pas dangereux pour vous ?
- Je suis née ainsi. Ma mère a été en contact avec ce poison. Elle contamina toute notre famille et quelques années plus tard, elle était morte.
- Et donc vous...
- Oui, un jour.
Nous entrons et constatons une petite cabane modeste avec peu de biens. Simplement deux lits et une niche.
- Le chien, il parle ?
- Quand il n'est pas timide, il parle parfois mieux que nous.
- Oh je vois. Nous lui avons fait peur ?
- J'en ai bien peur. Mais ne t'inquiètes pas, dans une heure ce sera une vraie pipelette.
- Et le cerf tortue ?
- Plus tard, c'est l'heure du déjeuner ! Vous n'avez pas faim ?
Bien sûr que nous avions faim mais je ne veux surtout pas les déranger.
Dans la cuisine :
- Il n'y a plus rien à manger ! Il faut y retourner, dit le demi- loup.
- Vous nous accompagniez ?
Où ça ? Ah je vois, à la chasse. Je n'avais jamais assisté à une chasse au gros. C'est l'occasion.
- Nous partons à la recherche d'une chèvre mage. C'est un peu têtu mais la viande est succulente.
Nous partons au milieu du bois, et sur ceux, nous piquons une tête au milieu de plantes, à l'abri des regards ! Un animal vint à passer, le présumé chèvre mage. En effet, il n'a pas l'air commode. Un regard perçant, des yeux rouges pivoines et un pli dotant noir. Sitôt vu sitôt tué. Je n'aime pas voir un animal blessé et tué mais, c'est la chaîne alimentaire. Les petits se font manger par les gros.
Le vert du sang me dégoutait et avait inondé les chairs de la bête. Je grimace mais cuit à petit feu, on aurait dit une bonne côte de bœuf. N'importe quelle viande de supermarché n'aurait pas atteint la cheville de ce met divin. Le repas fini, tous vaquent à ses occupations. Je tourne en rond dans la pièce. C'est le moment !
- Vous pourriez nous indiquer le chemin à prendre ?
- De quoi ? Ah, d'accord. Non, pas maintenant, demandez à mon collègue.
Nous nous adressons cette fois au mi-homme : même chose. Il ne restait plus que le chien. C'était notre seule possibilité. Évidemment le chien ne veut toujours pas parler. J'ai beau essayer, rien ne fonctionne. Ni l'os, ni une balle, ni un gros câlin. Et puis nous l'avons sorti et lui avons lancé un bâton, chose basique.
- Je suis tout de même un homme dans l'âme, un peu de respect.
Il parle !
- Peux-tu nous aider ?
- Je peux avoir un os ? Et des massages !
Quel têtu celui-là. Il n'en a pas voulu quand nous lui avons donné. Enfin, nous avons besoin de lui. Un chien qui parle, c'est peut-être plus intelligent qu'on ne le croit.
- Tu as tout ce qu'il te faut ? On peut y aller ?
-Mouais, pourquoi pas. Mais dans ce cas, je ne vous suivrai pas jusqu'au bout. Je suis une vrai poule mouillée.
- Et bien, soit, mais dépêchons, le plus tôt serait le mieux.
Le chien reniflait un peu partout au sol, cherchant une quelconque trace du lieu. C'est une technique assez fréquente qu'utilise particulièrement la race canine. La forêt est de plus en plus dense. Le chemin est tout tracé, il est évident qu'il mène à un lieu mis en valeur. Les maîtres de ce chien n'ont pas pensé à nos besoins, ce sont des créatures tout bonnement égoïstes. Nous ne pouvons pas leur en vouloir mais j'espère qu'ils comprendront quand ils se retrouveront seuls.
- C'est ici que nous nous séparons waf !
- bien.
- Continuez jusqu'au bout de ce chemin. Vous trouverez un château. C'est ici.
Le chien s'éloigne, nous fit ses adieux et repartit d'un pas rapide. De quoi peut-il avoir si peur ? Encore un monstre ? Nous verrons bien.
- J'aperçois derrière ces arbres une tour ! Nous y sommes presque, je dis.
- En effet. Regardez.
Sur le tournant d'après, nous constatons un magnifique et imposant château dans la pénombre. Il est tiré en pointes et le style est ni plus ni moins celui de la Renaissance.
Tranquillement, nous en arrivons au pied. La porte est scellée, cependant, munie d'un levier. La poignée grince, nous poussons la lourde porte jusqu'à pouvoir passer par l'entrebâillement. Le vent soufflait à vive allure et personnifiait des ombres afin qu'elle nous porte jusqu'à la première salle.
Nous l'activons et entrons à l'aveugle dans un couloir. Celui-ci amène à une autre porte qui mène à une autre. Ce château est un véritable labyrinthe.
On ne s'y retrouve pas. Au bout de le troisième porte ouverte et de deux couloirs nous arrivons devant une pièce curieuse. Nous entrons. La porte se ferme automatiquement non sans un bruit métallique.
Nous nous trouvons enfermé dans une pièce couverte de miroir ! Je palpe les différents coins de la pièce. Il n'y a rien d'évident, notre reflet nous détourne de la réalité. Il doit y avoir une sortie, et qui dit sortir, dit aussi clé. Je ferme les yeux et me guide avec les mains. Au coin d'un mur, une main me frôle la taille. J'ouvre les yeux. Cath. Je passe mon chemin et tourne ainsi trois fois dans la pièce.
- Tous le monde arrive à voir les autres ? Demande Este. Commençons par le commencement.
-Oui à peu près, des reflets surtout.
- Il faut déjà trouver une porte ou un tiroir. Passez la pièce de fond en combles.
Je tente d'actionner n'importe quel recoin de la pièce. Je regarde tout autour de moi et me concentre seulement sur l'intérieur de la pièce. J'essaye de résister aux impressions que tente de me donner mon cerveau. J'arrive à distinguer les quatre coins de la pièce et constate que les miroirs indiquent tous une seule et même direction. Je me regardais par mille exemplaire dans la glace.
Est-ce à cela que je ressemble quand je me pointe dans la cour du collège ? Jamais je ne m'étais regardée sous cet angle de vue. Des feuilles se cachait sous mes mèches de cheveux et mes taches de rousseur s'illuminaient à mesure que je m'approchais du décor. Certes, je n'étais pas très belle, ce qui n'empêchait pas une chevelure comme il n'y en a aucune autre.
- Anne, ce n'est pas le moment de se regarder dans le miroir ! Enfin !
Quelqu'un m'avait adressé la parole mais je n'y fis guère attention. Je me rapprochais encore et encore de mon sosie. Le miroir est truqué.
Je crie :
- Les miroirs nous envoient un message ! Ils nous indiquent la direction à prendre ! Ils indiquent tous le coin, à côté de Marie.
Je fonce vers elle et palpe, touche le coin. Au bout d'un moment de patience et d'inquiétude je trouve un tiroir. Je l'ouvre et y trouve une clé doré !
- Trouvée, je m'exclame ! Cherchez la porte ! Elle est quelque part.
Une poignée, la porte doit être munie d'une poignée. Un poignée devrait ressortir, mais avec les jeux de lumières, ce n'est pas évident. Nous pourrions facilement la trouver en passant devant les murs en faisant le tour.
Effectivement, mon hypothèse était juste.
- Donnez-moi la clé, dit Este, j'ai trouvé la porte !
Je lui passe la clé et il ouvre la porte. Enfin sortis ! Un véritable cauchemar ! Je n'en pouvais plus. Devant la porte, il y avait une boule de couleur jaune. Je la prends et la garde au cas où.
- Alors ?
- Et bien quoi, oui, tu avais raison, s'exclame Este en marmonnant.
- C'est bien ce qu'il me semblait.
Nous tentons de retrouver la sortie et au lieu de cela, nous trouvons une nouvelle salle. Cette fois, il s'agit d'une bibliothèque. Elle est remplie de livres poussiéreux mais rien d'autres. De nouveau nous entrons, de nouveau la porte se referme. Au mur un message est inscrit en grosses lettres :
« Quand a été créé le manoir ? »
Il parle sans doute du château où nous nous trouvons. Quand a-t-il été créé ? Qu'est-ce que nous en savons ? Je remarque au fond une porte avec un petit clavier en bois. Quand nous aurons trouvé la réponse, il faudra sans doute y inscrire la réponse pour en sortir.
- Les livres n'ont pas de titres, s'écrie Marie. Nous n'aurons pas d'idée sur le thème de chacun. Il faut donc que chacun en feuillette une partie. Avant cela, trions-les. Ils ont tous une couleur : du bleu, du rouge, du jaune ou du vert. Ils sont peut-être déjà triés en fonction du sujet.
- Je récupère les verts, m'exclamai-je
- Moi les bleus, répondit Cath
- Les rouges sont pour moi, finit Marie.
- Dans ce cas, je prends les jaunes, dit Este.
En ligne, nous les triions tous. Les étagères ne sont pas immenses, nous faisons vite. Et pourtant, trouver une information aussi minime mettra une éternité à être trouvé. Chacun en a environ une vingtaine à lire.
- Alors on se met à la lecture ?
Pas besoin de nous le dire deux fois, je me mets à feuilleter le premier. Il s'agit d'un herbier sur les plantes non-comestibles. Rien de très cohérent par rapport à la question. J'y jette un coup d'œil rapide et passe au suivant. J'ai choisi les verts, voyons ce que ça va donner.
Le suivant est un conte de sorcières. On ne sait jamais, regardons. Rien, il n'y a rien à ce sujet. Par contre, qu'est-ce que j'en apprenais des choses.
-Alors, vous vous en sortez ? Demande Cath.
- Rien de très cohérent par rapport au sujet.
- Oui c'est pareil.
- Mais attendez, je suis tombé sur l'autobiographie d'un grand homme.
- Continue.
- « Il vivait sur une île à l'abri du monde qui l'entourait. Il pensait un jour retrouver la tranquillité et le calme de la nature, mais se suicida quelques années plus tard, par manque de compagnie et de chagrins d'amours perdus. Il finira sa vie en construisant un magnifique manoir. C'est son neveu qui prendra la relève »
- C'est tout ?
- C'était la dernière page !
- Et il n'y a pas un deuxième tome ?
- Non, j'ai tout fouillé.
On avait tous terminés. Il n'en restait plus un seul.
- On peut essayer « neveu » ?
- On n'a rien à perdre, vas-y.
Marie se relève et pars à l'autre bout de la pièce. Elle tape le mot choisi.
- Ce n'est pas le bon.
- Rien de plus évident, cherchons encore.
- Aïe !
- Tout va bien ?
- Oui, c'est juste que j'ai buté sur quelque chose.
- Oh.
- Non, attendez, c'est un livre !
En réalité, il y en avait deux : l'un sur les champignons et l'autre sur la construction du manoir. C'était évidemment le second qu'il nous fallait. Nous n'avons pas eu de mal à trouver l'information. Aussi, je prends la main et écrit la réponse sur le clavier. Ceci fait, la porte s'ouvre et dégage une fumée verdâtre. Une deuxième boule de couleur violette se présente devant nous. Avions-nous terminé ?
- Jamais deux sans trois. Quoiqu'il en soit, cherchez la sortie.
Au bout d'un dernier couloir, nous trouvons un casier à code ! Il faut y insérer trois boules. Nous n'en avons que deux, il nous faut trouver la dernière. C'est en faisant le tour du château vide que nous trouvons la porte de la troisième épreuve. Pour cette fois, nous avons affaire à un salon de coiffure. Des flacons sont posés un peu partout. Une voix enregistrée intervient à la vue de curieux invités :
« Tictac, le temps avance, trouvez la bonne fiole, promis il n'y aura pas de violence. »
- Ouvrir quoi ?
J'étais réellement en train de me battre avec une bande son. C'est comme parler à une tomate avant de se faire mixer pour la soupe.
- « Tictac, le temps avance, trouvez la bonne fiole, promis il n'y aura pas de violence »
- On peut sortir ?
- Non justement, il faut trouver une fiole puissante et capable d'ouvrir la porte.
« Pour apprendre », « invulnérable », « fantastique », il y en a des milliers, et encore, il y en a certains, on se demande d'où ils sortent. Il faut trouver une fiasque qui permettrai l'ouverture d'un cadenas : il y a des milliers de possibilités, il faut toutes les tester.
Je commence par « destructeur », un nom qui n'annonce rien de bon pour cette bonne vieille porte. C'est un liquide couleur sang. A l'ouverture un nuage s'éparpille dans l'air et flétrit tout sur son passage. L'étiquette indique qu'il résiste pendant cinq bonnes minutes. Il faut dire que cinq minutes dans une immense salle à éviter un nuage, c'est complexe. Finalement celui-ci s'évapore par la serrure. Nous continuons. Les dégâts ne s'améliorent pas.
Après le « ferrailleur », « l'éclat de verre », « le propulseur », le « tueur », le « canalisateur », et quelques centaines d'autres produits-calamités, j'avais la tête qui bourdonnait, du sang qui coulait à flot de mon nez, les pieds en sueur.
- On ne peut pas continuer comme ça. Si ça se trouve, la prochaine m'offrira des oreilles vertes et jaunes.
Je garde mon calme, même si mes membres commençaient à me démanger ;
- Il en reste combien ?
- Une dizaine !
- Et il faut tous les tester ?
- Pas le choix ! Aucun n'est susceptible de ne pas aider.
- Vous êtes sûrs ? Il y en un qui s'appelle « brûlures »
- Tente l'affaire. Une goutte suffira sur le cadenas.
La goutte est en fait un liquide très acide et provoque des dégradations importantes sur les bouts du cadenas. En effet, les paris sont rongés.
C'est le suivant qui améliora les choses : « brisure » Je l'injecte dans la serrure. Le cadenas se brise en deux. Nous avons réussi la dernière épreuve ! Le sourire jusqu'aux oreilles, nous insérons les deux boules et celles que nous venions de gagner. Le casier s'ouvre. A l'intérieur, nous trouvons le tube à essai avec, le sang de cerf-tortue.
Mes démangeaisons s'arrêtent immédiatement. Mon nez se forme de nouveau à l'origine et je n'ai plus mal à la tête. Une chose de moins car je n'aurais pas tenu une seconde de plus.
Ceci étant, nous retournons à la cabane.
- Nous sommes de retour !
Personne ne répond. Le chien s'avance vers nous et jappe à mes pieds. Il se frotte à ma jambe et entame la discussion.
-Déjà ? Certains ont pris des mois à revenir. Vous avez bien fait les miroirs, les fioles et les livres ? Dit le chien
- Que...comment as-tu... ?
- J'étais le chien d'humains ! Quand ils sont partis j'ai rencontré ces messieurs en montrant le demi loup et le demi homme. En réalité, je m'appelle « Sherlock » comme dans le film. Mes maitres ne voulaient pas m'abandonner mais ils ont été obligés de le faire.
- Pourquoi ?
-La mémoire de chiens est très courte, particulièrement la mienne. Je suis désolé.
Il soupire.
Le demi loup et le demi homme arrivent. Ils viennent de finir leur sieste.
- Où étiez-vous passés ? Dit le loup.
- Là où vous étiez censés nous emmener.
Il se vexe. Rien de très surprenant.
- On repart ! Au revoir !
Ils ne nous écoutent plus.
- Une seconde, jeunes gens.
Je me retourne. Sherlock.
- Je viens avec vous, pardi. Ces deux nigauds m'auront oublié demain de toute façon.
- A ce point-là ?
Il acquiesce de la tête.
- S'il vous plaît !!
- Viens !
Nous étions quatre et nous repartons à quatre et demi. Au bord de l'eau, je retrouve notre bateau en ruine. Bateau ou tas de bois mort.
- Nous pouvons le rafistoler facilement.
- Et qu'est-ce que t'y connais ? T'es un chien.
- Non, un chien qui apprend vite.
- Ah, tes maître.
- Et oui !
En suivant les conseils du chien, nous avions finis en moins de deux. Il attendait, perché sur son rocher.
- On embarque. Cath, prend le chien.
- Sherlock, s'il vous plait.
- Comme tu veux, mais on t'embarque.
L'eau était agitée mais restait stable. Nous progressions rapidement.
- Bah, alors, la mer ce n'est pas ton fort, Sherlock !
- Je suis un chien, pas un poisson.
- Et alors ?
- Vous avez déjà vu un chien nager ?
- Oui, comme il y a les chiens-policiers, les chiens de maîtres-nageurs, les chiens de service, les chiens...
- C'est bon, j'ai compris. Je vais m'allonger.
Nous arrivons. Je pose pied à terre.
- L'entrée est au fond d'un lac, on peut y accéder en barque puis en plongée avec bouteille, vous voyez un lac vous, demande Este ?
- Mmh, oui là !!! Dit Marie en pointant du doigt un immense lac plus loin.
Pas le temps d'attendre, nous avons du travail. Je fonce en direction du lac. Sur la rive, deux barques sont posées sur le sable avec du matériel de plongée, prêts à être utilisé. Il n'y a rien de plus simple.
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