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7 - Un plan d'attaque (1/2)

Dès que Perrine sauta du train à crémaillère, elle s'élança en courant vers les hirondelles, l'unique édifice dans la rue bordée d'arbres sur sa gauche et de la cuvette de Nébelisse sur sa droite. Que le soleil brille, que les nuages déversent leur eau, que le ciel souffle ou que la neige tombe, la joie enflait son cœur à la vue de l'imposante façade blanche.

Les hirondelles, centre de conception des aérostats, incluait une école qui couvrait tous les métiers, dont celui de pilote.

Perrine avait puisé dans ses gains au tripot de la colline aux nantis pour payer le ticket d'entrée, montant exorbitant quand on n'appartenait pas à la bonne société.

La charge royale est encore plus élevée, sans oublier l'achat de mon aérocab, son entretien et les taxes. Mes visites chez le sieur Morisot ne sont pas près de s'arrêter.

Toutefois, Perrine avait décidé de modifier son déguisement. Elle ne désirait tomber sur aucun des deux patrons, et ne comptait pas sur une victoire potentielle chez Honoré Fidulas pour alourdir son pactole de pièces sonnantes et trébuchantes. Quant à la requête des souverains, qui pourraient lui apporter plus d'argent, si ce n'était une position plus sûre pour son futur, elle ne s'y abaisserait pas.

Son cher papa resterait dans son coin, où que se situât ce coin, et elle ne croiserait pas son chemin. Ni ne le prierait ni ne le supplierait de lui donner la clé d'accès aux steamglas.

S'ils existent !

Perrine ne se souvenait que des bribes dans son enfance, des murmures excités quand son père bavardait avec sa mère sur une découverte capable d'améliorer la vie du peuple. Rien de tangible.

Elle avait pris la bonne décision, rechercher une paille dans une botte de foin s'avérerait plus facile qu'une poignée de steamglas.

Alors, une quantité suffisante pour Nébelisse, n'en parlons pas !

La cuvette sembla l'appeler, et Perrine se tourna vers elle. Le brouillard grisâtre quasi perpétuel s'étendait tels les moutons d'une mer houleuse sous les rayons du soleil. Sa densité donnait l'impression qu'on pouvait marcher dessus. En dessous, des enfants, des femmes, des hommes ne réchauffaient jamais leur os, hormis les rares jours de purification quand le vent s'engouffrait par la brèche du même nom.

Leurs yeux tristes ou résignés se rappelèrent à Perrine. Elle en croisait dans chaque rue dès qu'elle franchissait la barrière de pollution, ou quand elle voyageait de sa maison sur le plateau des artisans au sud jusqu'au quartier des parchemins, au nord-est.

Un étau de culpabilité serra sa gorge.

Perrine aurait aimé aider ces pauvres hères, les tirer de leur condition, ramener une étincelle dans les regards éteints, mais elle ne croyait pas à la découverte de son père. Le couple royal se fondait sur des rumeurs... et leur intérêt personnel, à cent lieues de celui du peuple.

Leur blabla menteur, je le reconnais, je le pratique aux parties de tarot. S'ils avaient voulu améliorer la vie de leurs sujets, ils auraient agi depuis longtemps.

Rien ne disait que les souverains investiraient pour la population.

Rien ne disait si le poids sur les épaules de ces malheureux s'allégerait.

Par conséquent, Perrine ne tremperait pas son pain dans les œufs royaux à la coque.

Elle tourna le dos à la cuvette et s'engagea dans l'allée qui conduisait à l'école les hirondeaux, écrit en grandes lettres noires au-dessus de l'imposante entrée latérale du bâtiment. De vastes vitraux sur toute la façade représentaient des aérostats colorés à différentes époques. Certains déployaient des ailes, aux formes parfois extravagantes, et un petit ballon ; d'autres exposaient une immense enveloppe rigide et un minuscule habitacle en comparaison.

Quand Perrine marcha sous l'arche, le son de ses bottines sur les dalles résonna contre les murs de pierre. Un son qu'elle aimait. Il la coupait des vicissitudes de sa vie quotidienne.

Après une vingtaine de mètres, elle déboucha sur la plateforme où sa formation se concentrerait. Ses yeux convergèrent vers les six aérocabs, alignés contre le quai d'embarquement. Ils ressemblaient à des lucioles à côté des deux dirigeables, mais Perrine dédaignait ces derniers. Seules des compagnies touristiques ou commerciales chez les bourgeois en possédaient, et ils signifiaient obéir à un donneur d'ordre, à des ingénieurs, à des clients.

Les aérocabs, eux, lui apporteraient la liberté. Elle s'imaginait déjà remplir le cylindre à charbon, vérifier l'état du moteur et de son brûleur, tester l'hélice de propulsion et le gouvernail, envoyer un jet d'air chaud et écouter la moindre fuite dans l'enveloppe semi-rigide...

— Quel emblème abordera ton ballon ? entendit-elle soudain au milieu de son rêve éveillé.

Perrine cligna des paupières. Qui avait osé le rompre ?

— Une rose mauve sur fond émeraude... barré d'une croix noire, railla une seconde voix, hélas trop connue.

Elle respira un bon coup avant de se retourner et d'affronter Essam Devildiur. Lorsque Melinah avait posé la question sur le droit des nobles à accéder au métier de pilote, Perrine avait soupiré. Agacée.

La réponse se trouvait sous ses yeux !

Découvrir son nom dans la liste des anciens élèves, affichée sur un tableau dans le couloir principal, avait été un choc. Tous acceptaient d'épauler l'école, quand celle-ci les sollicitait. Ils partageaient l'expérience de leurs débuts ou donnaient un coup de main aux cours pratiques avec leur propre aérocab.

Perrine s'était arrangée pour ne pas croiser le chemin d'Essam Devildiur, ce qui lui avait permis de ne pas le contredire dans l'atelier au sujet de leurs retrouvailles.

— Mademoiselle Beauciel, vous m'aviez caché votre désir de devenir une des nôtres. Ne niez pas, votre tenue d'élève vous trahit, au demeurant plus appropriée que votre robe d'ouvrière.

Chaque pilote étudiant arborait un habit bleu ciel avec un bébé hirondelle, l'hirondeau, en écusson sur la poitrine gauche et sur la manche droite. Pour les femmes, une jupe-pantalon ample facilitait leurs mouvements. Lorsque Perrine obtiendrait son diplôme, elle se promènerait dans l'école avec la même tenue, couleur indigo. L'achat de sa charge l'autoriserait en plus à disposer d'un emblème.

— À quelle occasion l'aurais-je fait ? riposta-t-elle. Nous nous rencontrons pour la première fois depuis le collège.

— Votre mémoire deviendrait-elle défaillante ? Ce n'est pas un bon point pour vos études.

— Je crois plutôt qu'elle sélectionne le plus important, et jette le reste aux rebuts. Veuillez m'excuser, monsieur, mais mon cours m'attend.

Une révérence irrespectueuse, et Perrine s'éloigna à grands pas, tout en écoutant l'échange d'Essam avec son ami.

— Elle t'a bien soufflée, pouffait ce dernier.

— Que veux-tu, les bonnes manières se perdent dans le bas peuple.

— Le bas peuple ? Comment trouverait-elle l'argent à ses études et pour s'acheter une charge royale ?

— Grâce à son oncle et sa tante, et leurs revenus du marquisat. Mais assez parlé d'elle et rejoignons les professeurs, une longue journée nous attend.

Si tu connaissais la vérité, tu tomberais de ta chaise !

Croiser le chemin d'Essam Devildiur l'avait en fin de compte amusée. Perrine se surprit à marcher d'un pas dansant, tandis qu'elle gagnait sa classe au premier étage.

Le silence qui régnait parmi les élèves, huit hommes et deux femmes, elle inclut, refroidit son humeur. Aucun ne se parlerait, chacun œuvrerait pour soi-même, l'entraide n'existait pas : les charges royales des pilotes étaient distribuées au compte-gouttes.

Ça se comprend, un ciel empli de machines volantes mettrait tout le monde en danger.

Les étudiants préféraient donc s'orienter vers la conception, la construction, la maintenance ou le contrôle des appareils, avec un avenir plus certain dans le centre juste à côté.

À peine Perrine s'était-elle assise au fond de la classe, que la directrice de l'école entrait. Les élèves se jetèrent des coups d'œil surpris. Les cours avaient débuté depuis un mois et se termineraient dans cinq à six, avec un concours final, dont le classement indiquerait la priorité pour l'achat d'une charge royale. Ils avaient eu droit à un discours de bienvenue à leur arrivée, et rien ne justifiait une telle visite aujourd'hui.

Sauf un évènement particulier.

Je n'aime pas ce genre d'imprévu, se renfrogna Perrine.

La directrice, une femme d'origine asiatique, resta debout devant le grand tableau noir, toussota et effectua son annonce :

— Le ministère des Transports m'a transmis de nouvelles consignes hier soir, concernant la charge royale des pilotes d'aérocabs. Vous concernant.

— Aucune ne sera attribuée cette année ou l'année prochaine ? interrogea un étudiant d'un ton inquiet.

Un pâle sourire étira les lèvres de leur interlocutrice, qui ne s'offusquait pas de l'interruption.

Encore plus grave, en déduisit Perrine.

— Non, deux seront allouées comme prévu, peut-être trois.

Un nuage de soupirs se propagea dans la salle, vingt à trente pour cent de chance de décrocher le Graal n'angoissaient personne, mais la directrice modifia d'un coup la donne.

— Le ministère exige que tout élève paye la moitié de la charge au début de sa scolarité, à commencer par vous. Sa décision se base sur un constat : certains dans les mieux classés prennent trop de temps avant de décliner leur droit et bloquent l'accès aux suivants, inutilement. Si vous ne pouvez pas avancer la somme, vous serez autorisés à revenir l'année prochaine ou plus tard. Je suis désolée.

Des protestations s'élevèrent au sein des étudiants aux finances limitées, ils espéraient décrocher un crédit avec leur classement au concours final. En revanche, les élèves aux familles aisées affichaient une satisfaction écœurante.

Vos Majestés, voilà donc votre rétorsion pour mon refus !

Ce changement brutal dans la politique de l'école provenait en réalité du couple royal, Perrine en mettrait la main au feu. Son oncle et sa tante ne lui avaient-ils pas avoué leur situation durant cette étrange entrevue ? Des nuages noirs assombrissaient aussi son horizon : ses gains chez Le lynx des aérocabs ne suffisaient pas.

Et les rapaces financiers ne prêteront pas un denier à une famille déchue.

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