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6 - Nouvelles règles (2/3)

Le train à crémaillère l'emporta jusqu'au quartier des faucons. Plus la machine grimpait, plus le nombre de nobles augmentait sur les plateaux, dotés de magasins huppés, et dans les wagons. Leur bavardage incessant hérissait Rouquin, qui exprimait son mécontentement par des miaulements. Arthus le caressait pour le calmer et le faire taire : les jeunes à proximité voudraient le voir, ou pire jouer avec lui, sans qu'il puisse les en interdire en raison de son rang inférieur.

L'arrivée au terminus le soulagea, et il descendit en dernier. Hommes en haut de forme, femmes aux ombrelles déployées, et enfants joyeux s'éparpillaient dans les hippomobiles, sagement alignées sur la place. Chacun des véhicules recevait l'ombre bienfaitrice d'un arbre, et les effluves des parterres fleuris dissimulaient ceux des déjections animales, collectées dans des sacs.

« Le parfum en surface, le purin en dessous ; les aristos dans toute leur splendeur ! », aimait railler Perrine.

— Ta langue pendue finira par te perdre, marmonna Arthus avant de rejoindre le funiculaire.

Il le déposa un kilomètre plus haut, sur la plateforme des aérocabs. Comme toutes celles de Nébelisse, elle consistait en une impasse arrondie avec une dizaine de quais « se jetant » dans le vide. Des barrières en forme d'arceau, impossible à escalader, assuraient la sécurité des voyageurs. L'art nouveau les avait transformées en liane piquetée de fleurs et de feuilles, et le laiton scintillait le jour aux rayons du soleil, la nuit à la lumière des réverbères. Les lampadaires se dressaient fièrement à l'entrée de chaque ponton et le faucon sculpté à son extrémité semblait étendre sa protection sur la plateforme.

Les planches en bois du premier quai craquèrent sous les chaussures d'Arthus quand il s'engagea dessus. Son aérocab, dont l'enveloppe ronde semi-rigide arborait un dragon rouge et jaune sur un fond bleu, était déjà parqué. Et prêt à repartir. Le brûleur au-dessus des sièges passagers envoyait une belle flamme dans l'imposant « ballon », tandis que l'hélice de propulsion à l'arrière tournait au ralenti. Si des amarres ne bloquaient pas l'engin volant, ce dernier s'élancerait dans le ciel limpide.

Une jeune femme d'origine asiatique, en robe pantalon indigo et écharpe blanche, sauta sur le ponton. Malgré les goggles qui enserraient ses cheveux noirs mi-longs, une mèche rebelle dansait devant ses yeux.

— Arthus Beauciel ?

Un bruit de course sur les planches du quai l'empêcha de répondre, puis une voix ordonna :

— Pilote, emmenez-moi immédiatement au quartier des parchemins.

Arthus se tourna vers l'importun : un homme corpulent à la barbe bien taillée et aux rides marquées. La chaîne autour de son haut de forme le classait parmi les bourgeois, des verres ronds cerclés de laiton. Un fabricant de lunettes a priori.

— Je suis désolée, monsieur, mais j'ai déjà un client, répliqua la pilote avec calme. N'hésitez pas à commander un aérocab au poste, vous serez vite...

— C'est urgent, je double le prix de ce garçon !

Si elle cède, je n'arriverai jamais à l'heure au ministère.

La jeune femme ne céda pas. Quoique deux têtes de moins que le bourgeois, elle rappela la devise du centre les hirondelles.

— Un pilote d'aérocab décide qui il transporte, pour quel montant.

— Vous seriez bien la première à refuser ma proposition !

— Je ne me prononcerai pas pour mes collègues, et je ne changerai pas d'avis.

Mauvaise réponse, essayons d'arranger les choses.

— Vous avez indiqué le quartier des parchemins, je m'y rends aussi. Pourquoi ne pas y aller ensemble ?

Lorsqu'une paire d'yeux le déshabilla de la tête au pied, Arthus déglutit. Elle nota les renforts à ses coudes et la sacoche à sa ceinture.

— Un artisan ?

Le rictus accentuait le ton dédaigneux et tout ce que l'importun pensait de son statut, à peine au-dessus des ouvriers. Le sang bouillonna dans les veines d'Arthus. Son interlocuteur, lui, avait déjà tourné le dos et s'adressait à la pilote.

— Si je monte de force, que ferez-vous ?

Le bourgeois joignait le geste à la parole, la jeune femme reculait vers l'aérocab.

— Je vous obligerai à en sortir, grogna Arthus.

C'est moi qui viens de parler ?

Visiblement, car la pilote et l'importun le fixaient, ébahis, puis le second éclata de rire.

— Un gringalet comme toi ? Je voudrais voir cela.

Les jambes d'Arthus se transformèrent en coton. Si le concours ne représentait pas son avenir, il aurait abandonné sa place sans hésiter. Comment allait-il se dépêtrer de la situation ? Un miaulement lui remémora la présence de Rouquin... la solution à son problème.

— Moi non, mais lui oui.

Arthus souleva le panier du couvercle et son chat automate sortit une tête avant de cracher.

— C'est tout ce que tu as trouvé ? Pilote, on a assez perdu de temps, détache les amarres.

— Rouquin, un avertissement !

La longue queue du félin s'étira tel un cobra et une détonation sec retentit, suivie d'un cri de stupeur. Le haut de forme s'était envolé, touché par une balle de Rouquin.

— Le second coup vous blessera.

Quoi ?

La pilote avait parlé. Comment osait-elle douter de son invention ? Puis Arthus réalisa son erreur : la jeune femme pointait un vrai pistolet vers le bourgeois. L'homme à la barbe bien taillée grommela, mais n'insista pas et repartit avec son chapeau entre les mains.

Arthus glissa Rouquin dans son panier et s'excusa, sans lever la tête.

— Je... je... ne voulais... Il va vous créer des problèmes ?

— Non, les hirondelles répondent de nous, sauf si nous manquons à notre devoir, le rassura-t-elle. C'est le seul moyen d'éviter ce genre d'abus. Montez maintenant.

Arthus s'installa dans l'aérocab, en velours rouge, et tira sur lui l'épaisse couverture mise à disposition des voyageurs. La pilote détacha les deux amarres. Alors que l'engin s'écartait de la plateforme, elle sauta dans son siège à l'avant et s'attacha. Même si Perrine lui avait expliqué en détail comment s'effectuait la conduite, Arthus en restait bouche bée. La moindre erreur signifiait une mort certaine dans le vide.

Une secousse l'arracha à sa contemplation : la jeune femme avait enclenché le moteur à charbon. Le pot d'échappement à l'arrière pétarada un coup et l'aérocab s'éleva. Dès qu'il prit ensuite sa vitesse de croisière, le bruit sourd dans le dos d'Arthus descendit dans des décibels acceptables.

Sous ses pieds, le brouillard grisâtre à une vingtaine de mètres donnait une impression de glisser dans du coton, et évitait d'avoir le vertige. La chaîne de montagnes autour de Nébelisse contrastait avec ses nuances de vert, qui servaient d'écrin aux manoirs des nobles sur sa droite et aux maisons bourgeoises à gauche. Cependant, le ciel le captiva davantage : des aérocabs circulaient en tous sens et à différentes hauteurs. Arthus les compara à des lanternes japonaises aux formes arrondies, aux couleurs infinies.

Magnifique !

Il comprenait maintenant le rêve de Perrine, là où le pilote oubliait qu'il s'agissait d'un travail, comme pour lui-même avec les automates dès qu'ils s'animaient. Arthus enregistrait dans sa mémoire chaque image de ce voyage, qui ne dura que trente minutes grâce au vent maritime de la mer d'Oustrand.

La machine volante accosta en douceur le ponton au quartier des parchemins et Arthus attendit le signal de la jeune femme pour descendre. Lorsqu'il glissa une main dans sa veste pour attraper sa bourse, elle leva la sienne.

— Gardez votre argent, je vous offre le vol. J'avais oublié mon arme dans l'aérocab, tant ce genre de situation n'arrive pas, une grave erreur de ma part. Votre courage m'a évité des ennuis. C'est ma manière de vous remercier.

Mon concours m'a guidé, une raison très égoïste, en vrai.

Arthus ne contredit donc pas la pilote, gêné, et la salua en soulevant son canotier, avant de la quitter. À peine atteignait-il le bout du quai, qu'elle lui cria :

— Demandez Jia Whang la prochaine fois, je me débrouillerai pour prendre la course... et vous aurez droit à un prix réduit !

Il se figea deux secondes de trop. Quand il se retourna, l'aérocab s'envolait dans le ciel, tandis que les flammes du brûleur éclairaient le beau dragon rouge et orange sur l'enveloppe.

Je n'aurai pas besoin d'un vol avant plusieurs mois.

Celui qui le ramènerait à la maison était déjà réservé. Le modifier impliquerait une pénalité, et Arthus ne souhaitait pas profiter de l'offre généreuse : les pilotes achetaient souvent leur charge à crédit, qu'ils remboursaient sur plusieurs années.

Bonne chance à vous, Jia Whang.


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