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25 - Machinations (3/3)

Perrine abattit sa dernière carte de l'ultime partie, avec soupir d'aise. Elle avait perdu volontairement perdu, sa garde simple à regret, puis s'était assuré de ne pas gêner Honoré Fidulas dans sa course à la victoire. Discrètement. Maîtriser son goût de la compétition s'avérait compliqué, et exigeait de ravaler sa fierté chaque seconde. Un leitmotiv tournait en boucle sous son crâne pour se motiver.

Un danger menace Mella, et peut-être Art !

Elle en était convaincue, la souveraine n'aurait pas agi ainsi ni transmis ce message sans raison. Ses espions avaient dû la renseigner juste avant cette soirée, car Vincent Morisot n'était pas au courant.

L'assemblée applaudit le président lorsque le score final fut inscrit au tableau. La reine lui devait un demi-mois de salaire moyen, le patron du Lynx des aérocabs un, et Perrine... cinq !

— Mon cher Vincent, vous allez devoir mettre la main à la pâte, clama Fidulas. Votre protégé n'a pas fait long feu. Ou souhaitez-vous prendre votre revanche, Terry ?

Une proposition alléchante, mais Perrine hésitait. Si la souveraine ne se trompait pas, elle devait aider sa fratrie. Dans le cas contraire, elle manquait son but de retenir l'omnipotent bourgeois le plus longtemps possible dans la salle.

Pourquoi ne pas ménager le chou et la chèvre ? Et monsieur Morisot n'a pas assez payé son rejet !

— Je n'oserais abuser de mon mentor, répliqua-t-elle, d'un ton humble. Qu'en pense l'assemblée ?

Plusieurs voix approuvèrent dans un ensemble parfait, et Honoré Fidulas déclara avec emphase, une main tendue :

— Mon cher Vincent, vous ne pouvez vous soustraire à la décision générale.

— Loin de moi cette idée, mais j'espère que mon protégé se montrera moins impressionné pour le plaisir de tous.

Son sourire en coin et son regard perçant s'adressaient à Perrine, elle ne le dupait pas. Alors qu'ils s'observaient, les paupières plissées, la reine se leva et ouvrit son éventail d'un bruit sec. Tout le monde l'imita aussitôt.

— Cette partie m'a éreintée, je laisse ma place à un autre joueur, si vous me le permettez, monsieur Fidulas.

— Bien entendu, madame.

La souveraine entrouvrait une porte, par laquelle Perrine se rua.

— Pourrions-nous profiter d'une heure de repos ? La soirée ne fait que commencer, et votre buffet me semble somptueux.

Des spectateurs avaient apporté des assiettes garnies de saumon, petits fours crémeux, ou mignardises colorées. Les parfums lourds des invités couvraient malheureusement les effluves appétissants. Pourtant, son ventre gronda.

— J'entends votre souhait, se moqua Honoré Fidulas. Battre un adversaire affamé serait indigne, nourrissez-vous tout votre saoul et retrouvons-nous ici dans une heure. Vincent, les bons comptes font les bons amis, venez.

Cette fois, le patron du Lynx des aérocabs afficha une brève moue de contrariété. Ses yeux se plantèrent dans ceux de Perrine. Il avait saisi l'avertissement de la reine et lui intimait de l'attendre, de ne pas prendre de risque inutile. Elle posa une paume sur son estomac, mais il ne se départit pas de son attitude méfiante. Il hésitait sur la conduite à tenir. Quand l'invitation répétée du président de CarboIndus l'obligea à le suivre, sa canne contre les dalles sembla exprimer sa contrariété.

Bon débarras ! Je ne veux pas plus de vous dans mes pattes que vous.

La honte, plus que la colère, la guidait. Elle se blâmait tant de s'être jeté au cou de Vincent Morisot que le savoir au bout du monde la réjouirait.

Le bureau de Fidulas me suffira. À mon tour de partir.

Un brouhaha, composé de chaises traînées sur le carrelage, de commentaires sur la partie, et de rires, emplissait la pièce. Les spectateurs ne s'intéressaient pas au petit bourgeois insignifiant que l'omnipotent président avait écrasé comme une mouche. Ils pariaient déjà sur son échec pour la revanche, tandis qu'ils se pressaient de se garnir l'estomac au buffet.

Perrine, elle, se faufila dans la masse de cette société superficielle et franchit la baie vitrée. Elle ne possédait pas d'autre piste, si jamais ils avaient besoin de son aide. Au moins, le jardin lui était aussi familier que Rouquin. Même après autant d'années, sa mémoire lui servait « la carte » des raccourcis et des chemins les plus isolés ou les plus sombres.

Son oreille analysait les sons : le crissement du sable sous ses pieds, le hululement d'une chouette, le bruissement d'un fourré... et des brindilles qui se brisaient.

Qui se brisent ?

Quelqu'un la suivait. Le patron du Lynx des aérocabs ? Possible. Il connaissait son caractère et avait dû expédier le paiement avec Honoré Fidulas. Comment s'en assurer ?

Facile, Perry, puisque c'est ton protecteur.

— Vincent ? Je commençais à m'impatienter, il nous faut parler de stratégie pour vaincre ce cher Fidulas. Vous réalisez, si je devenais la risée de tout Nébelisse ? Pourquoi n'utiliserions-nous pas un code pour communiquer sur nos cartes ?

Perrine se retourna. Une silhouette sombre se découpait sur le ciel étoilé, plus corpulente que celle du jeune homme. Son rythme cardiaque s'accéléra, sous la poussée d'adrénaline, mais elle s'avança. Les sens aux aguets.

Un froissement d'habits dans son dos lui fit déclencher ses dagues, les sbires de CarboIndus l'attaquaient une nouvelle fois en traître. Perrine s'écarta au bord du sentier.

Varier un peu les plaisirs, messieurs.

Comme si le ou les agresseurs avaient compris leur échec, ils s'approchèrent sans plus se dissimuler. Puis un coup de feu retentit. Tiré en l'air. La première silhouette martela :

— Nous sommes trois contre un, trois hommes armés de pistolets contre un avec des dagues. Tu n'as aucune chance.

— La lâcheté ne vous étouffe guère. Avant de manger les pissenlits par la racine, puis-je connaître le nom de votre patron ?

— Il t'en réserve la surprise. Tes dagues, et ton masque !

L'homme lui tendait une paume ouverte. Avec un soupir à moitié agacé à moitié inquiet, Perrine obéit. Un de ses assaillants lui ligota les mains dans le dos, puis enfila une cagoule sur la tête.

Dans quel piège, était-elle tombée ?

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