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24 - L'alerte royale (2/3)

— Garde sans réussie ! clama Honoré Fidulas.

Perrine en convint, le président de CarboIndus venait de rafler rois et dames avec ses trois plis finals. Elle n'avait pas non plus besoin de lire le tableau, sur lequel crissait la craie du serviteur chargé de tenir à jour les comptes.

Après six parties, elle perdait. Bonne dernière des quatre joueurs autour de la table.

— Vous semblez moins en veine qu'au Lynx des aérocabs, se moqua son hôte, tandis qu'il lissait sa moustache blonde. Je vous trouve même... comment dire... moins doué.

— Que voulez-vous, l'ombre me réussit mieux que la lumière ! Tant de jolies têtes m'impressionnent.

Et sans cervelles !

Perrine limitait les provocations au strict minimum, juste de quoi ne pas se faire humilier. Mais plus elle regardait Honoré Fidulas, plus elle rêvait d'en découdre avec lui. Des visages blafards, des yeux ternes, des silhouettes décharnées flottaient entre elle et l'homme, à la peau vibrante de santé.

— Se mouvoir dans la bonne société requiert tout un art ! railla-t-il.

— En tant que président de la plus grande entreprise de Nébelisse, vous êtes certainement dans toutes les bouches si désireuses de vanter les qualités d'autrui.

Une allusion au goût prononcé à cette société à verser son fiel sur les uns et les autres. Les lèvres de Vincent Morisot esquissèrent un sourire en coin, celles d'Honoré Fidulas se pincèrent et quelques rires circulèrent parmi les spectateurs, assis dans la salle.

Une remarque du joueur surprise suffit à ramener dans les rangs les dissipés :

— Poursuivons, poursuivons, messieurs ! Vos bavardages m'indisposent.

Personne n'oserait contredire la femme à l'imposant masque en forme de papillon, gardien des multiples et minuscules colorés sur la robe de soie.

La reine !

Tout le monde le savait, tout le monde prétendait ne pas le savoir. Les souverains aimaient s'intégrer dans les soirées masquées quand il y en avait une. La bonne société en organisait, chacun se démenait avec l'espoir que le couple daignerait les honorer. Une simple visite signifiait des rumeurs positives et feutrées, la participation des compliments de vive voix et de nouveaux « amis ». Et si l'heureux hasard autorisait une discussion royale, les invitations étaient assurées pour de nombreux mois... jusqu'à la prochaine fête.

Même si les souverains jouaient avec la noblesse ou la bourgeoisie, ils ne négligeaient pas leur sécurité. Des gardes se glissaient incognito au milieu des convives et du personnel.

Tout ça n'arrange pas mes affaires !

Non, elle arrangeait celle d'Honoré Fidulas. La reine se trompait souvent, donnait des figures par erreur, ou gérait mal ses parties... en faveur du président de CarboIndus.

À ce rythme, la manche se terminerait bien avant que Melinah et Arthus volent les carnets. Son adversaire avait encore cinq cents points pour y arriver, soit quatre gardes d'affilée ou quelques pousses.

Pourquoi joue-t-elle contre moi ?

Tandis que la souveraine distribuait les cartes trois par trois d'un geste élégant, Perrine se tourna vers Vincent Morisot. Il lui rendit un regard impassible. La présence de la reine et d'Honoré Fidulas ne lui autorisait pas une autre attitude. Son jeu restait neutre, il appliquait les règles à la lettre, aidait son équipe comme il se devait. De temps à autre, il prenait, mais sur des petits contrats.

Les souvenirs de Perrine filèrent dans la salle clandestine, et son obéissance aux souverains. Aurait-il évolué ? Si elle lui avait dit la vérité sur sa double identité, si elle lui avait donné sa confiance, seraient-ils plus proches ? Le mot la fit rougir sous son masque, mais elle se le reprocha.

Non, c'est un espion. Il se fond dans le paysage, pour la faveur royale, me trahirait à la moindre occasion.

Convaincue de son bon choix, Perrine revint à ses cartes, qu'elle souleva à l'abri des regards des spectateurs. Douze atouts, l'excuse, le vingt et un, trois rois, deux dames, et une longueur à cœur. Enfin, la chance tournait.

— Garde sans, annonça-t-elle sans attendre.

Alors que des murmures se faufilèrent dans l'assemblée, Honoré Fidulas grimaça. L'omnipotent président de CarboIndus aimait les défis, prendre des risques, à condition de vaincre ses adversaires. Son coup d'œil au tableau le prouvait. Même si Perrine gagnait, elle demeurait loin de remporter la guerre.

Je ne commettrai pas une telle bêtise, vous retarder me suffit. Et puis, nous avons un public à combler.

La partie démarra sur les chapeaux de roue. Cette fois, la reine pouvait aider leur hôte dans le respect des règles.

— Mon cher Honoré, que pensez-vous des fiançailles de Oreste Decalx ?

Perrine tressaillit : que venait faire dans la discussion le prétendant éconduit de Melinah ? En quoi cela concernait-il le président ? Lui-même s'en étonna.

— J'en ai entendu parler, mais les unions dans la noblesse m'importent peu.

— Vraiment ? Je croyais que vous aviez un lien quelconque, on a dû mal me renseigner. Ô j'ai failli vous donner mes points, Terry, à force de raconter des bêtises.

La reine ne raconte jamais de bêtises !

D'ailleurs, elle la fixait sous ses paupières, lui transmettait un message. Un danger. Le rythme cardiaque de Perrine s'emballa, tandis qu'un puzzle s'assemblait au-dessus de sa tête en une sinistre peinture. La souveraine accélérait son échec, car elle voulait qu'elle alerte Melinah. Le vol des pièces s'immobilisa, il restait un trou énorme.

Pourquoi Mella serait-elle en danger ?

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