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21 - Espoir et désespoir (3/3)

Melinah entra dans le pavillon de musique du domaine royal, une salle isolée dans l'imposant parc à l'anglaise. Un lieu enchanteur avec ses murs décorés de multiples instruments, de chérubins en marbre, de guirlandes colorées. Un lieu qui la laissait indifférente. Toute son attention se concentrait sur le couple à l'œuvre : le souverain au piano, la souveraine au chant. Ils jouaient un des airs de La belle Hélène, habillés en toge grecque, avec un talent certain. La cour ne les applaudissait pas lors des spectacles par hypocrisie.

— Nous sommes fins prêts pour ce soir, mon cher, lança la reine, après la dernière note.

— Nous resplendirons comme toujours.

« La modestie ne les étouffe pas », raillerait Perrine.

Sa sœur n'avait pas tort sur tout ce qui concernait la noblesse, mais leur place se trouvait chez elle.

— Qu'en pensez-vous, mademoiselle Debeauciel ? enchaîna le souverain.

— Voyons, cette enfant a d'autres préoccupations en tête, mon cher. Sinon, elle n'aurait pas insisté pour une audience en privé. Vous avez plus de chance que votre benjamine, puisque vous appartenez à nouveau à la haute société.

— Quoique nos rendez-vous dans la salle clandestine aient du charme. Vincent Morisot et elle nous ont régalés d'un beau combat.

— Nous en organiserons d'autres, comme les gladiateurs à l'époque romaine. C'est un divertissement parfait quand on lance la mode antique.

Si on revenait à nos moutons, je n'en peux plus.

Elle avait attendu deux heures le bon vouloir royal dans une pièce à côté sans fenêtre, sans chaise. Sans bouger. Il ne fallait pas avertir les rares spectateurs de sa présence, jusqu'à ce qu'un serviteur l'autorise à rejoindre les souverains.

Des milliers de fourmis remontaient le long de ses jambes, ses muscles contractés du dos la brûlaient. Et pour arranger le tout, elle mourait de soif. Sur un guéridon, un plateau avec plusieurs verres et une carafe de jus de fruits la narguait.

— Pardonnez-nous, mademoiselle Debeauciel, nous papotons et manquons à nos devoirs. Vous souhaitiez nous rencontrer ?

Melinah oublia son inconfort aussitôt et se lança, avec prudence :

— Je vous remercie, Vos Majestés, de me recevoir. La demande de fiançailles du vicomte Decalx fut une merveilleuse surprise...

— Ce lâcher de papillons, une première, la coupa le roi.

— Nous avons adoré, mon cher, n'est-ce pas, mademoiselle Debeauciel ?

— Tout à fait, mais j'aimerais exprimer mon étonnement.

— Votre étonnement ? Ne tournez pas autour du pot, mon enfant. Personne ne nous écoute, nous y gagnerions des minutes précieuses sur notre emploi du temps chargé.

Une allusion sur sa requête en urgence qui lui valait une faveur exceptionnelle.

Tant pis, tu n'as plus le choix !

— Monsieur Morisot vous a transmis notre message, nous avons tous les trois accepté les nouvelles conditions en récompense de notre mission. Perrine et Arthus ne sont pas intéressés pour réintégrer la bonne société. Quant à moi, je... je...

— Vous reveniez dans la haute noblesse, récupériez votre titre et le comté. Nous l'avons reconnu officiellement, sauf erreur, objecta la souveraine.

— Sans obligation de mariage.

Melinah avait murmuré l'accord, la tête baissée.

— En fait, Vincent Morisot n'a pas eu le temps de nous informer de votre décision, nous avions pris sur nous d'améliorer votre récompense. Nous estimons que le comté doit retrouver son statut.

— Et monsieur Decalx nous a surpris à la chasse, se désola le roi. Il nous a assuré que vous le vouliez tous les deux, le mouchoir l'a confirmé ensuite.

— Je ne l'ai pas lancé, je me préoccupais de la bourgeoise en mauvaise position. J'aurais aimé plus de temps.

Ses hôtes affichèrent la même face contrite. Puis le souverain souffla :

— Malheureusement, mon enfant, rompre ces fiançailles humilierait le vicomte et il ne le mérite pas. Ne pourriez-vous au moins attendre un an, et vous viendriez ensemble déclarer votre annulation. Personne ne vous le reprocherait.

Sauf Daphné.

Quand elle s'était rendue chez les peintres, Adélaïde l'avait accueillie avec tristesse : sa nièce refusait de lui parler, et ne lui parlerait plus. Même si rien n'avait débouché de ce début de relation, une chose lui apparaissait clairement. Une union avec Oreste ne la comblerait pas.

Son âme s'en doutait, elle l'avait ignorée.

Son cœur le savait, elle l'avait étouffé.

Que faire ?

Son regard dévia du couple royal vers la porte du pavillon. Quitter la salle de musique lui semblait le plus simple, ses pieds avançaient déjà vers elle.

Oreste t'a trompée, tu ne lui dois rien, se révolta son esprit.

Elle n'avait pas lancé son mouchoir, ni même la baronne Depikok. Celle-ci s'était offusquée à sa question, et Melinah la croyait.

Il m'a trompée, je ne lui dois rien.

— Ces fiançailles ne partent pas du bon pied, Vos Majestés, nous avons été bernés, vous comme moi. Attendre un an de plus ne modifiera pas le résultat. Je n'épouserai pas Oreste Decalx.

Sa voix qui tremblotait au début assena la dernière phrase. Melinah se redressa et planta ses yeux dans ceux des souverains tour à tour. Le couple s'entretint quelques secondes, puis le roi formula :

— Quoique nous reconnaissions les torts du vicomte, nous ne pouvons pas l'humilier ainsi. L'annulation de vos fiançailles révoque votre réintégration. Le désirez-vous, mon enfant ?

Un couteau imaginaire s'enfonça dans le cœur de Melinah. Tout ce qu'elle avait espéré se consumait en un claquement de doigts, tour de magie d'un magicien pervers, tour de magie d'un sorcier destructeur. Les sanglots grondaient peu à peu dans son ventre. Ils voulaient la noyer dans son chagrin.

Melinah se raidit, cligna les paupières pour les chasser et rétorqua avec fermeté :

— Oui, je le demande.

— Qu'il en soit ainsi, mademoiselle Beauciel, conclut la reine.

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