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18 - L'union fraternelle (2/2)

— Comment oses-tu vivre chez cet... homme ! cingla Melinah.

Les premières paroles, après leurs récits respectifs, firent lever les yeux de Perrine. Son aînée se tenait raide au bord de son fauteuil, comme si elle craignait qu'il la morde, alors que le salon aux brocarts bleu pâle, peintures impressionnistes et piano à queue invitaient à se détendre.

— Nous sommes dé-chus, Mella ! Personne ne s'intéresse à nous.

— Faux ! La noblesse nous observe depuis le pique-nique.

— Elle observe ton futur mariage avec Oreste et ta réintégration, pas la nôtre... sauf si Arthus préfère suivre cette voie.

— La trêve entre vous ne dure jamais longtemps, soupira son frère.

Il s'était installé sur un pouf, qu'il avait rapproché de leurs fauteuils dans le but de faciliter leur discussion.

— Mella, je respecte tes opinions, mais cette fois tu as tort. Vincent Morisot a sauvé Perrine, il l'aide... nous aide dans notre mission. C'est le fils d'Adélaïde et le cousin de Daphné, avec laquelle tu t'es liée d'amitié.

Quand des nuages troublèrent les iris noirs de Melinah, Perrine se retint de froncer les sourcils. Existerait-il plus qu'une amicale relation entre les deux femmes ? Elle se remémora l'attitude et les paroles de Daphné dans sa chambre. C'était elle qui avait contacté sa sœur, et son visage brillait en le lui annonçant.

Bon, je ne peux pas conclure avec ces deux indices.

Mais si elle ne se trompait pas, son aînée devait être coincée entre ses principes et une nouvelle liberté. Que choisirait-elle ? Perrine suivrait ce dilemme avec intérêt, sans hésiter à en tirer profit, pour le bien de tous les trois.

— Les souverains nous l'ont imposé, Melinah, et nous devons composer avec. D'autant que Daphné pourrait divulguer tout ce que tu lui racontes... ou préfères-tu couper les ponts ?

— Non ! Elle ne nous trahira pas, si je lui demande, ajouta sa sœur précipitamment. Je me méfie de lui, il pourrait nous écouter en ce moment.

Il ne mériterait pas le titre d'espion, sinon.

— Tant mieux, il rapportera notre décision à la souveraine sur l'enjeu de notre mission ! enchaîna Perrine. Ne souhaiterais-tu pas réintégrer la haute aristocratie, récupérer le comté Debeauciel ? Et toi, Arthus, devenir ingénieur en automates plutôt que vivre parmi la petite noblesse ? Moi, monsieur Morisot connaît déjà ma position.

Lorsqu'Arthus approuva volontiers, Melinah souffla :

— Vous... risqueriez de tout perdre, alors que je me bats depuis des années pour nous trois.

— Eh bien, ne pense justement qu'à toi, et laisse-nous décider de notre avenir nous-même.

Sa sœur se contenta de hocher la tête, mal à l'aise. Ce premier pas suffisait à Perrine, les autres viendraient par la suite... grâce à Daphné. Elle lui aurait sauté au cou si la jeune peintre entrait dans la pièce à l'instant. Maintenant, le goût de Vincent Morisot pour l'impressionnisme s'expliquait.

Ne lui donne pas ta confiance pour autant, Mella a raison sur ce point.

Quand Perrine se pencha, son frère et sa sœur l'imitèrent, et elle leur murmura :

— Où en sommes-nous dans notre mission ?

— Pour notre père, il a pu ou non se trouver sur la Bourgogne, souffla Melinah. Même si le violoniste ne l'a pas vu, il pouvait se cacher. Et le professeur Riversal le croit mort. Je pense que les souverains ne nous ont pas menti à son sujet.

— L'amie de notre ancienne gouvernante n'a pas parlé de lui et le décès de Louise ne nous permet pas de poursuivre cette piste. Je suis d'accord avec ta conclusion.

C'est mieux ainsi, nous tournerons la page sur sa trahison plus facilement.

Arthus ne contesta pas, et aborda le point principal. Les steamglas.

— Nous devons récupérer les carnets de papa, je ne savais pas qu'ils en avaient.

— Rien ne sortait de son atelier, et il préférait jouer avec nous ou nous raconter ses aventures, renchérit Melinah. Notre oncle nous a confirmé leur existence, il a dû les vendre avec les affaires de nos parents pour entretenir le comté.

— Qui pourrait s'intéresser à de tels documents ? Des scientifiques, peut-être ? Ils ne nous donneront jamais les originaux, nous devrons les voler ou les lire chez eux, si nous ne voulons pas laisser de traces.

Perrine raisonnait à voix basse : ces carnets contenaient sûrement de multiples dessins, des formules, des noms de minéraux et de plantes exotiques, peut-être les coutumes des autochtones ou des remarques personnelles.

— Non, ils l'ont vendu à un collectionneur, objecta Arthus. Honoré Fidulas, le patron de CarboIndus.

Morbleu ! faillit-elle crier.

S'en empêcher exigea un terrible effort, mais sa sœur nota son sursaut.

— Tu le connais ?

— Il joue au Lynx des aérocabs, dont Vincent Morisot est le propriétaire.

Et je suis invitée à un duel masqué.

Ce point, que Perrine avait oublié avec tous les évènements, elle ne le partagerait pas pour ne pas inquiéter sa fratrie. Cependant, il fallait les avertir sur certains dangers. Une explication proche de la vérité sortit donc de sa bouche.

— J'ai eu l'occasion de le voir à l'œuvre, un gars pas commode, entouré de sbires. Le voler ne sera pas une mince affaire.

— Mella, notre « espion » va nous servir, intervint Arthus. Je ne regrette pas sa protection, même s'il rapporte tout aux souverains, il a sauvé Perry d'une agression de faux mendiants. Le professeur Riversal est mort, assassiné. Un ennemi ne veut pas que notre mission aboutisse, nous devons rester prudents.

— Pourtant, tu comptes fouiller son bureau.

— Tu oublies que la police me soupçonne, démasquer son meurtrier clôturera définitivement mon dossier.

— Jia Wang n'a pas apporté la preuve de ton déplacement ?

— Oui, mais je préfère mettre toutes les chances de mon côté. D'autres policiers pourraient se montrer moins impartiaux, surtout si notre adversaire leur graisse la main.

Ou si Essam Devildiur s'en mêle.

Sous la pression de Melinah, qui avait questionné Arthus sur son séjour prolongé en infirmerie, son frère avait avoué la raison du passage à tabac, avant de l'avertir. Car Essam planifiait de ne pas la louper.

Je t'attends, mon gars, tu n'auras plus une petite fille sans défense en face de toi.

La suggestion de son aînée la ramena dans la discussion :

— Cet ennemi pourrait être Honoré Fidulas !

— Pourquoi ? objecta Arthus. Il détient les carnets de papa, s'intéresse donc à ses travaux. S'il apporte une nouvelle énergie propre à Nébelisse, tous les habitants l'acclameraient, et sa puissance en ressortirait grandie. Je pense plutôt à un concurrent de Fidulas.

— D'ailleurs, si les souverains nous jouaient un sale tour, nous pourrions négocier avec lui, déclara Perrine.

— Je ne les trahirai jamais ! s'insurgea Melinah.

— À toujours suivre les règles, tu t'en repentiras. Que le couple royal ou Honoré Fidulas permettent à la ville de se débarrasser du brouillard compte plus pour moi !

— Et surtout devenir pilote d'aérocab, je t'imagine retourner ta veste sans problème.

Plusieurs coups à la porte du salon empêchèrent Perrine de riposter. Le battant s'ouvrit et les yeux écarquillés de Daphné lui firent réaliser la situation. Melinah et elle-même se tenaient debout, le corps tendu, comme deux lutteurs prêts à se lancer dans un combat sans merci.

— Vos cris nous ont inquiétés, s'excusa la jeune peintre. Est-ce que tout va bien ?

Vincent Morisot les observait, le visage impassible. Perrine se fichait de son allure, le patron du Lynx des aérocabs en avait vu d'autres, moins de ses paroles.

Qu'a-t-il entendu ? Mon avis sur Honoré Fidulas ? S'il le rapporte aux souverains, que diront-ils ?

Elle avait juste émis une idée, pas une option certaine, et la réaction de son aînée l'avait poussée à enfoncer le clou. Or, le message d'Honoré Fidulas ne lui donnait aucune envie de s'allier à cet homme dangereux. Comment rattraper sa bévue sans étaler leur désunion familiale ? Ce fut Melinah qui s'en chargea, à sa grande surprise. Un sourire effaça ses traits contrariés, tandis qu'elle répliquait d'une voix calme :

— Tout va bien, Daphné. Ma sœur et moi avons tendance à exagérer nos propos quand nous discutons. N'est-ce pas, Perry ?

— Oui, oui... nous envisageons toujours toutes les possibilités avant de sélectionner la meilleure.

— Monsieur Morisot, ajouta Arthus en se levant, nous avons conclu que votre aide serait la bienvenue.

Merci, Art, de venir à notre rescousse.

— Daphné, je vais te prier de sortir, rétorqua leur hôte. Ceci est une affaire familiale que m'ont demandé de couvrir les souverains.

— Si c'est au sujet de leurs recherches sur leur père et des steamglas, je reste. Melinah et moi avons interrogé un violoniste, que ta mère avait conseillé.

Les bras croisés, la jeune peintre affichait un sourire victorieux. Les missions secrètes de son cousin ne lui étaient visiblement pas inconnues, et y participer enfin la réjouissait. En revanche, Vincent Morisot pinçait les lèvres, un regard de reproche au fond de ses yeux gris foncé. Perrine défendit sa sœur :

— Toute piste doit être exploitée, et celle donnée par le couple royal sur la disparition de notre père en fait partie.

La jeune peintre afficha un visage angélique qui déclencha un sourire amusé chez son cousin. Leur unité familiale troubla Perrine. Elle lui manquait ! Même si la fratrie suivait sa propre voix après la mission, elle espérait la retrouver un jour. Mais existait-il un pont assez solide pour traverser les failles ? Un soupir lui échappa, tandis qu'Arthus effectuait sa requête.

— Honoré Fidulas possède les carnets de notre père et nous aimerions les lire.

— Il organise une soirée masquée chez lui dimanche prochain, j'ai entendu les bourgeoises du magasin de mode en parler ! s'exclama Daphné. Avec cinéma, bal, jeu de cartes, et feu d'artifice. Tu es au courant Vincent ?

— J'ai reçu une invitation, je peux en obtenir d'autres. Vous devrez vous y rendre en couple,mademoiselle Melinah et monsieur Arthus. Je continuerai à accompagner votre sœur... et je transmettrai votre message aux souverains à la partie de chasse,demain.

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