Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

16 - Confidences d'un soir (2/2)

Fanny, la servante d'Arthus et de Perrine, débarquait tout échevelée dans le jardin. La peur déformait son visage, les efforts rougissaient ses joues : ses bras s'agitaient en tous sens, pendant que des flots incompréhensibles sortaient de sa bouche. Melinah entendait régulièrement Arthus, policiers, Rouquin. Impossible de tirer un premier fil dans ce charabia.

— Stop ! cria-t-elle. Respirer un bon coup et parler plus lentement, Fanny.

Sa demande échoua. Dès que Fanny reprenait ses explications, tout son discours s'embrouillait. Daphné, de retour dans le jardin, lui intima :

— Asseyez-vous et buvez ce verre d'eau. Ensuite, vous répondrez uniquement à nos questions. Hochez la tête si vous avez compris.

Fanny obéit et le calme revint, si on exceptait les tics nerveux dans les jambes de la servante. Melinah se lança dans les devinettes :

— Vous veniez me chercher pour Arthus. Des policiers ont surgi à l'improviste à l'atelier, vous y étiez, et ces hommes voulaient ?

— Arrêter votre frère. Un bourgeois l'accuse de tentative de meurtre pendant son inscription.

Arthus ? Il ne ferait pas de mal à une mouche.

— Quand ?

— Hier soir, il rendait visite à un expert sur la colline des diplômés.

Chez le botaniste qui accompagnait mon père, comme prévu.

— Comment Arthus aurait-il pu agresser à un bourgeois et pour quelle raison ?

— Je ne sais pas, les policiers ont emmené monsieur aussitôt au poste principal sur le plateau des parchemins.

Fanny vida un verre, respira profondément et raconta enfin la scène à l'atelier, jusqu'au sauvetage de Rouquin. Le chat automate qui ne supportait pas les étrangers se terrait certainement dans le jardinet.

— Une bonne chose, car les policiers sont revenus ce matin fouiller la maison de fond en comble. Ils m'ont mis tout un bazar.

Songer au ménage eut raison de son agitation. Fanny but à nouveau et n'attendit plus de nouvelles questions.

— Je n'ai pas pu partir avant midi pour vous alerter, mais vous étiez absente, et votre oncle et votre tante travaillaient dans leurs vignes. Alors, j'ai pensé à monsieur Oreste. Il était chez lui, heureusement. Il m'a demandé de tenter ma chance ici, pendant que lui allait au poste.

— Il a bien fait, vous avez averti Perrine ?

— Votre sœur n'est pas rentrée pour la nuit, elle m'avait informée. Sinon, je ne serai pas venue au manoir.

Perrine et tes soirées dans les clubs de jeu d'argent, c'est bien le moment !

— Merci, Fanny, pour tous vos efforts. Retournez à l'atelier, je vais voir Arthus au poste.

— C'est trop tard pour une visite de l'autre côté de la ville. Monsieur Oreste vous accompagnera demain, et vous me ramènerez monsieur Arthus. L'accuser de tentative de meurtre, faut pas avoir les cases au bon endroit !

La servante se leva sur ce reproche, effectua une petite révérence et repartit, confiante en ses capacités à résoudre le problème.

J'aimerais l'être autant que vous, Fanny.

******

Melinah franchit le seuil du manoir, le souffle court : elle avait refusé l'offre d'un peintre pour la raccompagner et avait couru entre train à crémaillère, fiacre, et maison. La nuit régnait dehors depuis une heure, environ. Elle respira profondément : expliquer à son oncle et sa tante la situation d'Arthus exigeait un calme exemplaire.

Sa cape et son canotier récupérés par un serviteur, elle jeta un coup d'œil dans le miroir du hall, où la fratrie jouait autrefois aux dames grandeur nature sur le sol noir et blanc. Les rires se répercutaient contre les murs et les colonnes. Des rires complices. Des rires de bonheur jusqu'à la trahison de leur père.

Comment nos liens se sont-ils distendus sans que nous nous en rendions compte ?

Question inutile, elle avait déjà la réponse. Perrine et Arthus lui reprochaient d'avoir alerté leur oncle au sujet de l'agression par Essam, l'ancien ami de son frère. Elle les avait suivis à contrecœur quand les harcèlements avaient commencé en se taisant, jusqu'à cet évènement trop grave à ses yeux. Les collégiens n'avaient pas été punis, bien entendu, mais leur propre retrait les avait sauvés des violences futures.

J'ai agi comme il fallait, et je le referai sans hésiter, pas uniquement par devoir. Des enfants en danger doivent être protégés !

Et l'histoire se répétait avec Arthus. Son oncle et sa tante pouvaient le tirer de ce mauvais pas, elle n'allait pas s'en priver. De toute manière, Perrine n'avait pas assuré sa tâche auprès de leur frère, à la santé fragile.

Melinah poussa la porte du salon privé, un grand sourire aux lèvres, lequel se figea d'un coup. Oreste, penché en avant, le front soucieux, racontait sa visite à poste principal.

— ... tez pas. Il va bien, ses blessures sont bénignes, et demain, nous pourrons lui parler.

Ses blessures ? s'écria Melinah.

Un cri s'éleva, et sa tante répliqua, une main sur sa poitrine généreuse :

— Mon enfant, tu m'as fait peur ! Où étais-tu donc ? Avec cette arrestation, je me suis fait un sang d'encre pour toi.

Je remplissais ma mission pour les souverains, si vous vous souvenez bien.

Seulement, elle n'allait pas mettre plus de personnes au courant, et son mensonge de la veille lui avait appris qu'il valait mieux rester au plus près de la vérité.

— Une peintre impressionniste m'a proposé une promenade en montagne pour nous rappeler le bon temps et nous exercer. C'est Daphné, la nièce d'Adélaïde Morisot. Toutes les deux nous rendaient visite avant le.... Je les ai croisées au pique-nique royal, après toutes ces années, vous vous souvenez, Oreste ? Marise m'a retrouvée chez elles, grâce à vous. Dès qu'elle m'a tout raconté, je suis rentrée aussi vite que possible. Je ne m'attendais pas à vous rencontrer ici, à cette heure tardive.

— Je suis soulagé d'entendre cela, lui déclara son oncle. Oreste désirait nous rassurer, vous inclut, avant que les rumeurs nous atteignent. Vous voulez bien répéter, mon cher ami.

Avait-il compris ses paroles tues ? Melinah en doutait, mais sa réaction tombait à propos. Son futur fiancé, qui la fixait les lèvres pincées, finit par répondre d'un ton plus froid que neutre.

— Un noble, du nom d'Essam Devildiur, a rendu visite à Arthus. Votre frère se serait mal comporté, et un gardien l'aurait puni avec l'encouragement du vicomte. Ses supérieurs l'ont mis à l'arrêt.

Bénignes, il a dit bénignes, se souvint Melinah, en serrant ses paumes l'une contre l'autre.

— Il est soigné à l'infirmerie. Malheureusement, je n'ai pas pu lui parler, puisque je ne fais pas partie de la famille, ni obtenir plus d'informations. Qui est cet Essam Devildiur ?

— Un ancien camarade du collège, qui poussait les élèves, garçons et filles, à nous harceler. Mon oncle nous a retirés aussitôt.

— Vous avez bien fait, monsieur. Je vais prendre congé, maintenant, et accompagnerai votre nièce au poste de police, comme convenu.

Melinah aurait préféré mille fois rencontrer Arthus sans Oreste, mais refuser sa proposition ne se concevait pas. Quant à son oncle ou sa tante, il valait mieux qu'ils restent en dehors de la scène pour que la noblesse ne les critique pas ou les boude. Elle conduisit Oreste dans le hall d'entrée et un serviteur lui apporta sa cape, son haut de forme et sa canne. Un autre le ramènerait sans encombre à la plateforme des aérocabs.

— Puis-je vous parler seul à seule ? lui demanda-t-il soudain.

Elle acquiesça et ils sortirent dans l'allée. Oreste l'obligea à marcher à ses côtés en silence, tandis que leurs bottines crissaient dans le gravier. Plus ils s'éloignaient, plus un étau enserra la gorge de Melinah.

C'est au sujet d'Arthus, il n'a pas tout dit à mon oncle et ma tante... pour ne pas les angoisser.

Son cœur se coupa en deux. D'un côté, elle voulait secouer Oreste et sa propension à la ménager ; de l'autre, elle voulait qu'il se taise et reparte chez lui. Car tant qu'on ne recevait pas la nouvelle, elle demeurait bonne.

Néanmoins, Melinah préféra affronter la réalité et arrêta Oreste d'une main sur son bras. Quand il se tourna vers elle, la lune auréola ses cheveux blonds, tel un ange. Un dernier espoir, qui brisa avec la sentence d'un bourreau :

— La police a retrouvé un botaniste mort dans son bureau, et soupçonne Arthus, qui l'aurait vu en dernier.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro