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14 - La bienfaitrice (2/3)

Perrine serrait son bras cassé contre sa poitrine, alors qu'elle suivait le maudit professeur de sport qui avait arrêté son combat avec Essam Konaté. Des larmes de rage plus que de souffrance roulaient sur ses joues glacées : le garçon recevrait juste un devoir en punition pour son agression avec des amis. Peu importait la crise d'asthme d'Arthus ! Peu importait sa propre blessure !

Je lui ferai déguster les vers de terre, foi de Perry.

L'image du lâche, au visage blafard, obligé d'avaler des lombrics gigotant en tous sens, lui remonta le moral. Elle essuya son nez qui coulait sur sa manche et redressa la tête. Le professeur de sport l'emmenait à l'infirmerie au milieu des élèves étonnés qui leur libéraient le passage. La petite fille déchue ne leur permettrait pas la moindre parole de travers, grâce à son regard assassin.

L'enseignant marqua une pause et se plia presque en deux pour murmurer quelque chose à un enfant.

C'est pas le moment de donner vos ordres !

Comme si son guide avait entendu sa protestation, son dos lui boucha à nouveau la vue, et leur trajet reprit. Perrine soupira d'aise quand elle atteignit l'entrée des élèves. Son calvaire touchait à sa fin.

Trop rapidement.

Le professeur grimpait l'escalier central en pierre qui séparait l'aile des garçons avec celle des filles. Or, l'infirmerie se trouvait au rez-de-chaussée, à côté du réfectoire, les deux en doublons de part et d'autre du collège. Que devait-elle faire ? Devait-elle se débrouiller seule dorénavant ?

La voix glaciale de l'enseignant mit fin à son dilemme :

— Mademoiselle Beauciel, veuillez monter !

Et mon bras ?

Elle ouvrit la bouche, puis la referma : le professeur la fixait d'un air impassible. Protester ne lui servirait à rien, il lui refusait l'accès à l'infirmerie volontairement. Toujours cette solidarité entre les hommes, quel que soit leur âge !

Après un coup d'œil vers sa planche de salut, Perrine s'en détourna et obéit. Ce bourreau ne l'abattrait pas ! Ni les élancements de sa main jusqu'à son épaule. Elle s'interdit pour autant d'accélérer son allure, dans une attitude irrespectueuse qui fut comprise. Un éclair ironique traversa les iris noirs de son guide.

Enfin, ils s'engagèrent dans le couloir de l'avant-dernier étage, réservé aux enseignants, eux aussi répartis de chaque côté suivant leur genre. Le professeur la fit entrer dans la pièce du fond. Elle donnait sur l'avant du collège, avec son parc fleuri, un cadre de qualité pour l'accueil des parents que des jardiniers entretenaient tous les jours.

— Asseyez-vous, mademoiselle Beauciel.

Perrine récupéra une chaise en bois, tandis que son interlocuteur s'installait à son bureau... et demeura mutique.

Tout ça pour ça ? Ou il veut jouer à la barbichette ? J'adore distribuer des claques.

Le proposer ne fut pas utile. Son professeur daigna tout à coup s'exprimer.

— Croyez-vous que vous gagnerez une bagarre sous la colère ?

Quoi ?

— On s'en fiche, je n'ai aucune chance face à un garçon plus vieux que moi !

— Mademoiselle Beauciel, ne laissez pas les préjugés ou les apparences vous leurrer.

— Vos apparences ont cassé mon bras, monsieur.

Perrine tentait de rappeler sa situation, en vain. L'enseignant poursuivit :

— Avez-vous entendu des arts martiaux ? Ils rééquilibrent les forces, aplanissent les inégalités, et conduisent à la victoire si on les emploie avec sagesse.

— Il n'y a pas d'écoles pour les filles, grommela Perrine avec un haussement d'épaules.

Mal lui en prit, une douleur aiguë la traversa, comme si un couteau la lacérait. Perrine retint un gémissement.

— Je pourrais vous les enseigner.

Quoi ? se répéta-t-elle.

Son langage ne variait guère, mais ce professeur maudit lui racontait des trucs impossibles. Même si les femmes avaient le droit d'apprendre à se défendre, elles s'y intéressaient peu et rares étaient les maîtres prêts à les former.

— Pourquoi, moi, et pas un garçon.

L'enseignant qui se tenait penché sur son bureau, recula dans son siège et déclara :

— Parce que vous rayonnez la persévérance, parce que vous vous battez par justice, parce que le harassement scolaire m'insupporte.

— Il vous suffirait de le dénoncer au directeur du collège.

Les paupières du professeur se fermèrent un instant, tandis qu'il murmurait :

— J'ai essayé dans un autre. On m'a renvoyé, et le garçon a subi encore plus de maltraitances. Il en est mort. Je n'ai pas grand-chose à vous proposer, sauf de vous armer contre vos bourreaux. Cela exigera une formation sur plusieurs années.

Lui aussi a souffert une trahison et une perte.

Découvrir que les enseignants, chargés de les préparer à leur avenir suivant leur statut et leur rang, éprouvaient des émotions ou vivaient des drames la rendit perplexe. Ils n'étaient pas des automates, mais des humains.

Un coup à la porte la fit tressaillir, et redresser son professeur. Il arborait à nouveau un visage impassible, tandis qu'il autorisait le visiteur à entrer. Une des infirmières pour les filles. Ses traits aimables sous ses cheveux noirs en chignon et sa toque blanche éclairaient la pièce austère avec ses lambris sombres du mur au plafond. Les étudiantes la préféraient de loin aux autres soignantes, elle avait toujours un mot gentil pour chacune.

— Bonjour, on m'a prévenu que vous souhaitiez me voir ?

— Mademoiselle Beauciel s'est blessée dans la cour de récréation des garçons, et je la réprimandais. J'exige qu'aucun élève ne lui rende visite, hormis son frère et sa sœur. Pouvez-vous l'isoler pendant ces soins ?

Les yeux des adultes s'accrochèrent, les faits réels s'échangèrent sans paroles. Visiblement, plus d'une personne tentait de limiter le harcèlement au collège, en évitant qu'on les renvoie. Perrine en était persuadée, ils reçurent toute son admiration.

Puis l'infirmière lui sourit.

— Viens avec moi mon enfant, nous essaierons de rendre ta punition moins douloureuse.

Elle se leva docilement et emboîta le pas de la jeune femme qui la protégerait des coups bas de la troupe à Essam, grâce au professeur de sport. Au moment où elle franchissait le seuil, celui-ci l'interpella :

— Mademoiselle Beauciel, réfléchissez à votre conduite, et n'hésitez pas à m'en reparler.

— J'accepte la punition, monsieur, je suis prête à apprendre.

Perrine avait laissé son cœur s'exprimer, certaine de prendre la bonne décision

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