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14 - La bienfaitrice (1/3)

— Où nous emmenez-vous dans cette carbomobile déglinguée sur ce chemin tout autant déglingué ? ronchonna Perrine. Pourquoi on n'a pas pris le tram aérien ? C'est plus confortable.

Le véhicule qu'elle partageait avec Vincent Morisot crachait de grosses fumées noires, émettait plus de bruit que la locomotive d'un train, et roulait dans des rues, aux pavés disparates. Les secousses ne la dérangeaient pas, mais lui permettaient de se montrer désagréable. Depuis la provocation de son hôte indésirable, qui l'avait prise de court, ils n'avaient pas échangé un mot. Une tension régnait. Elle la satisfaisait pleinement. Plus le patron du Lynx des aérocabs gardait ses distances, mieux elle se portait ; même si elle rêvait d'en découdre avec lui.

Patience, Perry !

Une secousse la fit sauter de son banc, elle se rattrapa au montant de la portière et détacha son regard des façades noircies par le brouillard. Dès qu'elle le posa sur Vincent Morisot, il répliqua :

— Bill et son équipe ont retrouvé une amie de votre ancienne gouvernante. Elle vit dans un des quartiers les plus pauvres au bord de l'Oustrand, nous ne devons pas attirer l'attention. Et le tram est un peu loin d'ici.

— Pour nous enfuir en cas d'agression, je suppose.

Perrine n'avait pas besoin de réponse, et n'en reçut pas. Ses doigts frottèrent instinctivement les poignets en cuir de ses dagues, qu'un serviteur lui avait apportées avec son argent pendant que Vincent Morisot se changeait. Elle était parée à toute éventualité.

Son hôte, lui, avait emporté son arme favorite, une canne, en bois grossier pour la circonstance. Quant à sa tenue, elle valait la sienne : pantalon et veste en toile avaient vécu de meilleurs jours ; un enduit marron ternissait ses cheveux et ses sourcils de neige.

L'habit lui allait comme un gant. Son « partenaire » avait autant l'habitude de se déguiser qu'elle, et s'assurait du moindre détail, jusqu'à cette odeur de graisse qu'il dégageait.

Ça t'étonne ? Il travaille pour les souverains, genre espion.

— Où avez-vous appris à vous battre ?

— C'est une longue histoire, grommela Perrine.

Elle avait tourné ostensiblement la tête vers la rue, mais Vincent Morisot ignora son message.

— Nous en avons pour une heure, ne vous gênez pas.

Mon passé ne vous concerne pas.

— Je croyais que d'autres types d'histoire vous intéressaient, susurra-t-elle.

— Je croyais que vous trouviez la voiture inconfortable ?

Perrine planta son regard dans celui de son partenaire, qu'il le soutint sans faillir. Les secousses n'existaient plus, la carbomobile n'existait plus. Leur échange silencieux et glacial reléguait tout ce qui les entourait dans les plus profonds abysses. Sa revanche clignotait à cet instant, elle s'en empara avec délectation :

— Si votre corps sert de paillasson, et que je me bouche le nez, je daignerai l'envisager. La position de l'Andromaque me convient parfaitement.

Son hôte cilla, la jugea avec hésitation, puis ses lèvres s'étirèrent peu à peu.

Il ne va pas...

Si ! Le jeune homme éclata de rire avant que sa pensée ne se termine. Perrine serra le poing, se retenant de le lui envoyer en pleine figure.

— J'ai mérité votre reproche, je n'aurais jamais dû vous parler ainsi chez moi. Ma cousine et ma tante ont apporté leur touche professionnelle, sauf pour la terrasse, mon œuvre personnelle. Et vous dormiez dans la chambre de Daphné.

À quoi jouait donc Vincent Morisot ?

Il se moque de moi, m'aide, m'insulte, me protège, je ne le comprends pas.

Le patron du Lynx des aérocabs possédait plusieurs facettes. N'avait-elle pas déjà remarqué la différence entre le club et chez lui ? Elle pouvait en compter une troisième, son obéissance aux souverains dans la salle clandestine.

À partir de maintenant, ma mémoire enregistrera chaque attitude. Une femme avertie vaut deux hommes !

— Excuses acceptées, enchaîna Perrine. Si vous recommencez, vous savez à quoi vous attendre.

— C'est noté. Me raconterez-vous comment vous avez appris à vous battre ? Non, je n'ai pas hissé le drapeau blanc dans ce but, ajouta-t-il, quand Perrine fronça les sourcils. Je suis sincère.

Aussi sincère que peut l'être un espion, monsieur Morisot.

Perrine décida de lui donner les informations, juste assez pour l'empêcher de répéter sa question maintes fois.

— À la suite d'une agression, quand j'étais enfant, un expert dans les arts martiaux et certaines armes m'a secouru au collège, puis entraîné. Il m'a enseigné à transformer mes faiblesses en force, à ne pas me reposer sur mes forces.

— Un homme sage qui a su rompre votre carapace de méfiance, le voyez-vous toujours ?

— Mazette, me voilà nommée Maître. Vous voulez devenir mon apprenti ? Les clubs de sport pour les messieurs ne vous suffisent plus ?

Un sourire en coin, et Vincent Morisot rétorqua :

— Notre combat m'a beaucoup plus, je recommencerai volontiers... d'égal à égal.

D'égal à égal. Son père tenait le même discours à sa mère, avec ses enfants, traitait les domestiques comme des humains. Pourtant, il avait abandonné tout le monde pour une femme. Ce n'était pas tant la trahison que le moyen employé, si lâche, qui avait détruit ses beaux préceptes.

Le cœur de Perrine se réfugia dans sa cage de protection, il ne souffrirait pas à nouveau d'un excès de confiance. Surtout pas avec Vincent Morisot.

Je l'ai quand même accordée à mon professeur.

Elle abandonna sa tête contre la paroi de la carbomobile, que la route en terre ne chahutait plus autant.

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