Personnages :
Yuna, faucheuse ailée.
Inconnu, un garçon.

Inconnu : J'aime bien tes ailes, on dirait un ange !

Yuna l'observe avec méfiance.

Inconnu : D'ailleurs, joyeux anniversaire ! J'ai vu sur ton profil que tu étais née le 30 décembre 2052. Bon, c'est vrai qu'il est minuit passé... Par conséquent ce n'est plus le jour de ton anniversaire... Mais quand même ! Happy birthday !!

Yuna : Merci...

Inconnu : Moi je suis né six jours après toi, le 5 janvier 2053. Donc j'aurai 15 ans moi aussi dans quelques jours. Je te rattraperai !

Yuna : D'accord...

Inconnu : Mais c'est fou, tu viens à peine de devenir une faucheuse, que tu as réussi à te servir de tes ailes, sans oublier que tu as réussi du premier coup ! Comment t'as fait ?

Yuna : Je ne sais pas.

Inconnu : Personnellement j'ai pris deux trois mois avant de ne plus tomber comme un gamin de trois ans à chaque fois que je m'élevais du sol d'un petit mètre ! J'avais l'impression que mes ailes ne m'appartenaient pas et qu'il fallait que je les dompte avant de pouvoir les utiliser. C'était aussi difficile qu'apprendre à marcher... Mais ne te moque pas ! Ce n'est pas moi qui suis un boulet, c'est toi qui es une surdouée !

Yuna se redresse péniblement pour finalement réussir à s'asseoir correctement.

Yuna : Donc toi aussi tu es un faucheur de type vent...

Inconnu, ironiquement : Non, jure ? Wow, tu deviendras détective plus tard !

Yuna : Mais j'aimerai savoir, qu'est-ce que tu fais là en fait ?

Inconnu : Oh, c'est juste Antoine qui m'a dit qu'une jeune fille en détresse m'attendait sur le bord de la Seine, et qu'elle avait besoin de ma précieuse aide. Il savait que je ne dormais pas encore, et vu que je ne suis pas un connard, il savait que je n'allais pas lui répondre que cette fille en détresse n'avait qu'à se débrouiller toute seule ! Donc je t'ai retrouvée à partir de ma montre... Et je peux dire que je ne m'attendais pas à te voir déjà encerclée par des inspecteurs ! T'as foutu quoi pour qu'ils viennent en masse comme ça ?

Yuna : Ce n'est pas moi...

Inconnu : De toute façon c'est toujours la faute des autres, n'est-ce pas ?

Yuna : Je ne mens pas ! C'est une autre faucheuse qui est à l'origine de tout ça. J'étais bien moi, assise tranquillement au chaud, avec mon amie dans le café, où je parlais, où je riais ; puis elle a débarqué d'un coup, cette faucheuse bizarre, qui a ensuite coupé la tête de tout le monde, comme si de rien n'était... Je n'étais pas au courant moi ! Je n'y suis pour rien. Je n'ai même pas eu le temps de comprendre !

Inconnu : Une faucheuse qui a coupé la tête de tout le monde... Ce ne serait pas par hasard une femme rousse, avec des cheveux ondulés, plutôt grande, en talon ou en robe, toujours avec un magnifique sourire machiavélique accroché aux lèvres, et une cape rouge ?

Yuna, surprise : Exactement... Tu la connais ?

Inconnu : Les tueurs en série sont célèbres tu sais. Celle que tu as vu prend un malin plaisir à massacrer les humains en leur coupant la tête, et elle a causé un nombre indéfinissable de victimes, d'où elle tient sa popularité. Elle se surnome Judith, et je confirme que ce n'est pas une très bonne fréquentation.

Yuna : Ah...

Yuna devient pensive.
Silence.

Yuna : Les faucheurs, est-ce qu'ils sont tous comme ça ?

Inconnu : C'est-à-dire ?

Yuna : Est-ce qu'ils tuent des gens par millier juste pour faire passer le temps ? Est-ce qu'ils sont tous aussi sadiques et fous dans leur tête ? Du moins, est-ce qu'ils savent que la vie est une chose importante et sacrée ? Dis-moi ! Je ne connais pas grand chose sur vous, les faucheurs, et j'aimerai savoir : êtes-vous humains ? Et moi, suis-je encore humaine ? Maintenant que je suis une faucheuse, suis-je donc une future tueuse en série sans cœur, hors la loi, qui se fera pourchasser par la justice ? Pourquoi ai-je été désignée faucheuse ? Pourquoi ne suis-je pas morte comme tous les autres ? Pourquoi ? Réponds-moi s'il te plaît !

Inconnu : Hey, doucement. Une question à la fois s'il te plaît ! Sinon je ne peux pas te répondre car j'oublie les questions au fur et à mesure du temps. Tu as bien vu qu'Antoine n'était pas un malade mental qui voulait raser tous les êtres humains de la Terre, si ? Faut pas se dire que c'est un salaud juste parce que c'est un faucheur ! Pourquoi ? Parce que c'est faux ! Totalement faux ! Les rumeurs sont toujours fausses ! C'est un mec tout à fait normal qui est hyper sympa, un ado comme tous les autres qui est juste mort un peu jeune. Il ne faut pas croire à tout ce que raconte Internet. Si ce n'est pas toi qui l'a vécu, tu ne pourras jamais connaître la réelle vérité. Même si en quelques sortes il n'y en a pas, puisqu'il y a autant de vérités que de points de vue... Bref en tout cas, tous les faucheurs ne sont pas des êtres monstrueux dénués de toute moralité ! La raison de notre existence n'est pas de tuer les humains ; nous avons juste comme devoir d'emmener les âmes des décédés vers l'Autre monde. Il y a une nuance ! Tu comprends ?

Pause.

Yuna : Oui je vois... Désolée.

Inconnu : Je refuse ton excuse ! Ce n'est pas à toi de t'excuser mais aux médias qui racontent n'importe quoi et aux faucheurs qui assassinent les humains à l'aide de leur pouvoir ! À cause d'eux, tous les faucheurs sont mis dans le même sac ! J'en ai marre d'entendre ces humains insulter les faucheurs alors qu'une partie d'entre eux n'a strictement rien fait ! Antoine et les autres Pures, ils ne méritent pas autant d'injures !

Yuna : D'accord, d'accord, désolée, calme-toi, j'ai compris, respire ! Inspire (elle inspire de l'air)... Puis expire (elle expire de l'air)...

L'inconnu s'arrête. Il réfléchit à tout ce qu'il vient de dire.

Inconnu : Oui... Pardon. Je me suis emballé... Je suis vraiment désolé (il change totalement d'attitude et de visage en deux secondes, puis souriant d'un air gêné) pourquoi on parle de ça déjà ?

Yuna : Euh... Je t'avais demandé pourquoi j'étais en vie alors que je suis censée être morte à l'heure qu'il est.

Inconnu : Ah ça. En fait, la raison est extrêmement simple : on te donne une dernière chance. Une chance de vivre car tu la méritais. Considère-la comme une récompense puisque tu peux vivre plus longtemps grâce à ça ! Par ailleurs, les faucheurs "méchants" avec une cape rouge, c'est-à-dire les Criminels, à la base c'est une punition qui leur été attribué pour qu'ils puissent se racheter et se repentir. Mais bon, il y en a quelques uns qui s'en fichent totalement et qui profitent de leurs pouvoirs afin de tuer des personnes en plus... Ce sont juste des imbéciles.

Yuna : Je suis d'accord...

Silence.

Inconnu : Ça va ?...

Yuna le regarde.

Yuna : Je ne sais pas...

Inconnu : Je suis là pour t'aider tu sais. J'ai pas trop eu le choix d'ailleurs...

Yuna : Oui je vois... Je... Comment dire...

Inconnu : Oui ?

Yuna : Je ne sais pas. Je suis perdue. Désolée...

Inconnu : Je connais une maison qui pourrait t'accueillir ! Elle ne se trouve pas à la porte d'à côté mais je pourrais t'y emmener. Tu as besoin de repos, et je ne vais pas te laisser dormir ici. Il fait trop froid, brrr.

Yuna : Mais je n'ai pas envie de déranger des inconnus...

Inconnu : Sois plus égoïste ! Certes, tu es une faucheuse donc tes blessures ont guéri en peu de temps. Mais je te rappelle que tu as quand même reçu une vingtaine de balle tout à l'heure ! De plus, tu as utilisé tes pouvoirs alors que tu ne t'étais jamais entraînée jadis ! Sans oublier que tu viens de mourir... Donc ne t'inquiète pas, tu as toutes les raisons de te faire aider.

Yuna : Bon... D'accord... Je veux bien recevoir ton aide.

Inconnu : Enfin !

Yuna : Merci. Merci beaucoup.

Inconnu : À votre service mademoiselle !

Yuna : Une dernière chose.

Inconnu, soupire : Quoi encore ?

Yuna : Je m'appelle Yuna. Et toi ? Tu t'appelles comment ?

Inconnu : Ravi de te rencontrer Yuna. Je m'appelle Gabin. Gabin LORENS.

Gabin lui tend la main. Yuna la serre.

Inconnu : Eh bien en route alors !

Yuna sourit. Elle se lève toute seule, un peu trop vite. Elle commence à avoir la tête qui tourne. Elle résiste et s'avance. Un pas puis deux. Mais son corps la lâche. Elle tient sa tête entre ses deux mains. Une douleur traverse son crâne. Sa vision se brouille.

Puis elle tombe.

Inconnu : Hey !

Gabin s'approche de Yuna. Celle-ci est inconsciente.

Inconnu : T'es tombée dans les vapes ? Hey !... Allô ?... Tu m'entends ?... Allô ?... Hé ho ! Je suis là !... Non mais sérieusement ?...

Yuna ne réagit pas.
Il la secoue.

Inconnu : Yuna !

Toujours rien.

Gabin s'arrête. Il soupire.
Il se redresse, avec un visage neutre.

Inconnu : Bien. Quel être fragile... La pauvre.

Pause.
Il l'observe.

Inconnu : Elle est tellement belle... J'aurais aimé avoir cette pureté. Ah, c'est étrange qu'elle me fasse si pitié ! Cela ne m'arrive pas souvent d'en ressentir (regardant sa montre)... Bref, il est de temps de se bouger un peu. Auxi, ma cape s'il te plaît.

Une cape rouge apparaît.

Gabin la met, puis porte Yuna sur son dos avant de disparaître.

À suivre...