Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

BONUS #1 (EDEN)

EDEN

(cinq mois plus tôt)

Les parents d'Anton ont raison. Ce canapé est réellement confortable. Je ne sais pas pourquoi ils ont tenu à me parler de ce canapé pendant presque une heure, mais j'avais l'impression qu'ils me récitaient exactement, avec une minutie et une éloquence dignes des avocats qu'ils sont, ce que le vendeur leur a raconté pour leur vendre de canapé-lit dernier cri. Je ne sais pas comment Anton a fait pour leur faire acheter un truc pareil, puis je me rappelle que des cuillères en argent leur sortent par le trou des fesses et qu'acheter un canapé à plus de dix milles euros reste dans leurs cordes. Et j'ai beau râler là-dessus, je suis bien content d'y avoir trouvé ma place ce soir.

Si seulement je pouvais me fondre dans ce canapé, j'aurais au moins la certitude d'avoir trouvé un endroit confortable pour crever. Pourtant, même si j'en ai envie ,j'ai cette grosse voix dans ma tête qui me rappelle que je ne veux pas être comme... Comme eux. Je ne veux pas être comme toutes ces personnes. Je dois être là pour Joly, jusqu'au bout. Je veux qu'elle puisse compter sur moi. Je l'observe alors qu'elle rigole avec des filles, plus loin. Aucun visage ne me dit rien, je n'ai envie de parler avec personne, alors je me demande comment elle fait. Est-ce qu'elle tient mieux que moi ?

Cela fait presque deux semaines que nous habitons avec Anton. Ça a été un calvaire à organiser, mais je remercie ses parents, qui, malgré toute l'aversion que je peux avoir pour les riches bourgeois comme eux, nous ont grandement aidé. Encore une fois, je ne sais quel bobard leur a raconté Anton pour qu'ils acceptent, mais ça n'a pas pris plus d'un simple coup de fil. Les papiers étaient envoyés. Tout a été signé et la justice n'a jamais posé la moindre question. Il était de toute façon hors de question que je sois séparé de ma sœur. Je ne sais pas si emménager chez Anton, et faire de moi le tuteur légal de Joly, alors que je ne suis clairement rien d'autre qu'une pauvre épave sans le sou, était une bonne idée, mais nous y voilà. Nous y voilà, dans cet appartement qui ressemble à un hôtel cinq étoiles, avec mon meilleur ami, mon frère, qui paye tout pour moi parce que je n'ai pas un centime en poche, avec cette vie que je crains de vivre, avec ce poids de la culpabilité, avec cette impression d'être un fardeau, et cette idée presque obsessive de vouloir à tout prix garder la tête en dehors de l'eau alors que je suis terriblement fatigué.

J'ai envie de fermer les yeux, mais j'ai peur de ne pas avoir la force de les rouvrir. Est-ce que c'est suffisant de vivre sa vie pour les autres ?

J'apporte mon verre à mes lèvres et goutte avec indifférence l'alcool mélangé à je ne sais quel jus de fruit acidulé. C'est comme un médicament. Dire qu'il y a trois semaines à peine, je n'aurais jamais bu une chose pareille. Étais-je un gamin naïf, ou utopique ? A l'époque, je pouvais trouver dix raisons valables de ne pas boire d'alcool, de ne pas fumer, mais maintenant, plus aucune ne me vient à l'esprit. C'est plutôt l'inverse, je peux trouver dix bonnes raisons de boire et fumer. J'apprécie même la chaleur qui envahit ma gorge et se déverse dans ma poitrine. J'apprécie l'insouciance qu'elle me donne. Ça m'aide à affronter le monde, ça m'aide à ne pas vouloir finir comme le reste des gens proches autour de moi, ça m'aide à combattre ce fléau dans mes veines.

Joly sourit, je me demande si on lui a raconté une blague ou une histoire drôle. Ce qu'elle préfère, ce sont les blagues carrambar. Quand on était petit, je me moquais d'elle, parce qu'elle ne pouvait être que terriblement naïve pour rire de ces blagues. Je me croyais plus intelligent, tout ça pour que ça ne me faisait pas rire. Peut-être que j'aurais dû apprendre à rire à cette époque, je le ferais plus facilement maintenant. Je l'envie et je lui en veux en même temps. Je l'envie parce qu'elle peut rire, maintenant, et je lui en veux pour la même raison. Suis-je trop faible pour rire maintenant, ou est-ce elle qui est sans cœur pour y arriver aussi tôt ? Peut-être est-ce parce que tout a toujours été plus simple pour Joly. Elle est plus ouverte que moi, moins timide, elle attire les foules. Et j'étais toujours derrière elle à lui faciliter la vie. Tout ce qui avait été dur pour moi, je faisais en sorte que ça ne le soit pas pour elle. Je faisais sa part des corvées de la maison, je l'aidais à voir le monde et j'étais tellement fier qu'elle y arrive.

J'ai mis du temps à me rendre compte de l'amour que je pouvais avoir pour elle, et maintenant que je suis le seul à le porter, j'ai d'autant plus envie de le chérir de toute mon âme. Je ne veux pas qu'elle se pose des questions comme moi je peux le faire. Elle n'a pas été mon seul et unique grand amour. Mais l'autre était si puissant, si inné qu'il était inscrit dans ma chair. Il était transparent et je le respirais comme l'air qui m'entoure. J'appréciais cet amour mais je voulais en vivre un autre encore plus grand, encore plus tenace et qui ne deviendrait pas une simple caresse agréable, aussi fusionnelle soit-elle. Je voulais un amour qui me frappe en plein cœur, qui s'éloigne pour qu'il soit plus violent encore lorsqu'il reviendrait. Je voulais au d'un amour qui ne soit pas gagné d'avance.

Et je pensais l'avoir trouvé. Comme une évidence. Il est apparu devant moi, et je me suis dit, c'est lui. Et c'est là que la vie m'a frappé pour la première fois afin de me rappeler à quel point rien n'est aussi simple. Elle n'a d'ailleurs pas cessé depuis, comme si elle prenait un malin plaisir à m'arracher mes espoirs un à un. Peut-être souhaite-t-elle me punir de ma naïveté, moi, le garçon qui se croyait plus intelligent que les autres et qui ne vivait qu'au travers de ses rêves. C'est sûrement une leçon qu'elle me donne, et je ne devrais pas baisser les bras, au contraire, elle me confronte aux horreurs pour que j'apprenne à y faire ça.

Je passe ma langue sur mes lèvres et profite du goût âcre de l'alcool et sucré du jus de fruit. C'est plus facile quand je me dis qu'il y a quelque chose qui m'aide à rester debout. Je parcours la pièce du regard, à la recherche d'Anton. Mais du mouvement à côté de moi me fait tourner la tête, et je remarque que quelqu'un s'assoit à côté dans le canapé. Il y a pas mal de monde à cette soirée, ça a toujours été la marque de fabrique d'Anton, mais je ne reconnais aucun visage. Je n'ai jamais reconnu un seul visage. Pourtant, j'ai souvent fait le voyage entre la Belgique et Paris pour venir voir Anton. Il n'y avait qu'un seul visage que j'avais envie de reconnaître, autant que j'appréhendais de le distinguer parmi la foule, mais ce n'est jamais arrivé.

- Salut.

Le garçon en face de moi me sourit, mais je décèle à la fois un petit air espiègle et curieux dans ses yeux. Il a posé son bras le long du dossier du fauteuil, et son autre main passe dans ses cheveux bouclés.

- Salut.

- Tu ne te souviens pas de moi ? me demande-t-il avec un petit sourire.

J'avais pour habitude d'être plutôt observateur, mais depuis que j'ai emménagé chez Anton, mon cerveau semble vouloir faire du tri dans mes souvenirs et dans ce qu'il veut bien mémoriser. Alors si son visage est censé me dire quelque chose, et que mon cerveau a décidé de l'effacer, ça ne devait pas être important.

- Je devrais ? je réponds distraitement en baissant les yeux.

Cela fait trois semaines que je ne sais plus prévoir mes humeurs. Avant, j'étais timide et rêveur, maintenant, je peux me réveiller triste et désemparé, comme je peux m'endormir le soir irritant et irritable. L'alcool m'aide parfois à avoir un côté plus enjoué, mais les habitudes ont parfois la vie dure, comme ce soir.

Le nouveau venu passe ses dents sur ses lèvres comme s'il se forçait à ne pas rire, et me dire qu'il se moque peut-être de moi ne me donne encore moins envie de le connaître.

- Tu n'es pas facile à aborder, sourit-il.

Ses lèvres s'étirent et me laissent découvrir deux belles rangées de dents. Pourquoi me sourit-il de cette façon ? Je plisse les yeux et hausse simplement les épaules. Mon verre est en équilibre sur mon genoux, mais je me rends compte qu'il tangue un peu plus au fil des minutes. Je ne me souviens plus de combien de verres j'ai bu avant celui-ci.

- Je m'appelle Danny. On s'est déjà vu à plusieurs soirées, déjà.

Ma tête part en arrière et se pose sur le dossier du canapé, ses doigts jouent avec la couture à quelques centimètres de ma joue. Je me souviens. Je me souviens de Danny, de ses cheveux bouclés, de son sourire qui aurait pu me réchauffer le cœur mais qui n'a rien fait. Et je me souviens surtout du reste. J'essaye de fermer les portes de mon cœur alors qu'un tsunami menace de ravager tout le rivage, mais comme à chaque fois, je suis tiraillé entre le bien-être que j'avais ressenti ce soir-là, comme si j'avais enfin trouvé la place dans ce monde qui m'appartenait de plein droit, et ce terrible sentiment de trahison et de ressentiment qui menace de tout faire s'écrouler à l'intérieur de moi.

Solly est entré dans ma vie, juste un soir, et il aurait pu changer beaucoup de choses. Cette dernière année de malheur n'aurait sûrement pas été différente, mais parfois, je me surprends à imaginer comment elle se serait passée pour moi si Solly avait été près de moi. Si ce sentiment de sécurité qu'il m'a apporté ne serait-ce qu'une seule heure aurait pu me permettre de surmonter ma souffrance plus facilement. Au final, tout ce qui a changé, après ma rencontre avec Solly, c'est le fait de savoir que j'aime les garçons. Mais ça n'a pas été une grande révolution. Je me pensais trop timide avant pour draguer les filles, et je me suis retrouvé trop timide par la suite pour draguer les garçons.

- Si on s'est déjà vu, pourquoi tu ne m'as pas abordé les autres fois ?

L'alcool parle pour moi, mais je tente un regard dans sa direction. Danny a la tête légèrement penchée sur le côté, comme un chien attentif, et un petit sourire étire ses lèvres. Il n'a pas l'air pressé, ou dans l'attente de quelque chose. Il a juste l'air de se trouver au bon endroit au bon moment et de vouloir en profiter.

- J'attendais d'avoir quelque chose d'intéressant à te dire, souffle-t-il en coinçant sa langue entre ses dents.

Je l'observe, et je me rends compte qu'une boule s'est formée dans ma gorge. Je n'ai pas particulièrement envie de bouger, ni de rougir, ou de prendre mes jambes à mon cou. Est-ce que cette place est la mienne ? Ou est-ce que j'ai envie qu'elle le devienne ?

- Et tu as trouvé ?

Ma voix se fait de plus en plus basse, et Danny se penche légèrement en avant. Sa main est toujours sur le dossier du canapé, à quelques centimètres de mon visage, et j'essaye d'imaginer ce que cela me ferait si ses doigts passaient dans mes cheveux.

- Oui, affirme-t-il en hochant la tête.

Son regard ne quitte pas le mien, il est presque hypnotisant. Jamais personne ne m'avait regardé comme ça, et ça me fait un bien fou. Il y a un vide en moi que j'ai besoin de combler, et ce regard, à ce moment précis, commence à remplir peu à peu cet espace creux dans ma poitrine.

- Qu'est-ce que c'est ? je murmure alors que je remarque que son regard glisse sur mes lèvres.

- Audaces fortuna juvat.

Danny se penche vers moi et les mots glissent de ses lèvres pour percuter la peau fine de mon cou. Je ne peux plus distinguer son regard derrière ses cheveux alors qu'il est penché aussi près de moi.

- C'est du latin ?

- Oui, ça veut dire la fortune sourit à ceux qui osent.

Un éclair de fierté transperce dans le ton de sa voix, et ça me fait sourire. Ça efface presque la timidité que j'ai en moi. Ça me donne envie de m'affirmer comme lui le fait. Peut-être que c'est de ça, que j'ai le plus besoin en ce moment. Pas d'une chimère, pas du fantasme d'un baiser perdu depuis presque deux ans. Ce qu'il me faut, c'est l'attention d'un être de chair, juste contre moi.

- Et tu crois avoir assez osé ?

J'aime cette sensation que me donne l'alcool, de ne plus avoir de filtre qui trie chacune de mes paroles, comme si j'avais peur qu'elles n'ébranlent mon monde entier. Je n'ai pas peur, lorsque l'alcool coule dans mes veines, ou que l'herbe que nous fumons imprègne ma peau, que mon monde s'effondre.

Danny se redresse et son regard narquois croise le mien, il est amusé et ses pupilles trahissent un désir qui me réchauffe tout entier. C'est agréable de se sentir désiré.

- Je peux faire mieux encore, assure-t-il.

Il se penche vers moi et ses lèvres effleurent à peine les miennes. Alors qu'il recule, je peux m'empêcher de hausser les sourcils.

- Quoi, c'est tout ? m'exclamé-je, presque sous le choc.

Danny a un petit sourire alors que je sens ses doigts jouer avec les pointes de mes cheveux.

- Je ne veux pas te brusquer.

Son visage se radoucit encore un peu plus, et je comprends qu'Anton lui a parlé de ma situation. Je pousse un profond soupir. Il va vraiment falloir que je rappelle à Anton d'arrêter d'être un moulin à paroles. Mes problèmes ne concernent que moi.

- Tu ne me brusques pas... soufflé-je, presque énervé.

J'apporte mon verre à mes lèvres, mais avant que je ne puisse boire réellement une gorgée, Danny l'attrape et me l'arrache littéralement des mains.

- Tant mieux, parce que j'avais bien du mal à me retenir.

Ses lèvres se posent de nouveau contre les miennes alors que sa main dans mes cheveux descend le long de mon cou et s'enfonce dans ma nuque. Ses lèvres sont chaudes et ont ce même goût âcre et acidulé que les miennes. Je le laisse mener la danse de nos langues enlacées, et je ferme les yeux. Ça se bouscule dans ma tête, et pourtant, la chose la plus importante qui me vient alors à l'esprit est qu'enfin, je ne me sens plus seul.

• • •

Hello tout le monde !

Tout d'abord, BONNE ANNÉE ! J'espère que vous avez passé de bonnes fêtes de Noël et un bon réveillon ! Je vous souhaite à tous beaucoup de bonheur et de joie en cette nouvelle année ! :)

Voilà donc un petit chapitre du point de vu de notre cher et tendre Eden ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, et surtout, si vous aimeriez en avoir d'autres de la sorte ! D'ailleurs, n'hésitez pas à me dire quelle scène vous aimeriez avoir de son point de vu, même si je pense que de meilleurs sont à prévoir ;)

Je m'excuse de l'attente pour de nouveaux chapitres ces derniers temps, mais j'étais plus dans ma nouvelle histoire, Nos Splendeurs Invisibles, qui a beaucoup avancé en peu de temps, et j'espère qu'elle vous plaît tout autant pour ceux et celles qui ont déjà commencé à la lire, et pour les autres eh bien, si vous souhaitez la découvrir, j'espère qu'elle vous plaira tout simplement !

N'hésitez pas à me suivre sur twitter ou sur facebook ou sur intasgram pour plus d'actualité ;) (les liens sont dans ma bio)

Je vous embrasse et à bientôt ;)

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro