Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

7. retranchements

Dire que j'ai envie de m'enfuir serait un euphémisme. Cette soirée est une catastrophe, et j'ai réellement envie de prendre mes jambes à mon cou. Tout aurait pu très bien se passer si je m'étais juste contenté de discuter avec Anton, et que je n'avais pas cherché plus loin. Je finis à l'exact endroit où je ne voulais pas être : seul au bar. C'est comme un coup de poignard que je me serais affligé moi-même. Regarde à quel point tu es prévisible.

Et en plus de ça, je suis trop énervé pour rentrer sereinement chez moi. Le coup de stresse qui a monté à cause de mon entrevue avec Eden m'empêche de rentrer dans mon appartement et de m'enfermer à l'intérieur. Je me vois mal me retrouver dans une cage à poule (c'est de cette façon que je vois mon minuscule appartement), et commencer à tourner en rond, ce serait d'ailleurs impossible tellement il est petit. Et le pire, c'est que je ne sais même pas ce qui m'énerve. Je crois que dans un sens, si je reste encore ici, c'est pour ressasser cette soirée encore et encore jusqu'à ce que je trouve ce qui me met hors de moi.

Aujourd'hui, je ne pense pas que l'alcool soit une solution, parce que plus j'écume mon verre, plus je me sens de mauvaise humeur. Je n'ai jamais vraiment eu l'alcool mauvais mais il semblerait qu'il y ait une première fois pour tout. Je me demande, si jamais je bois trop, est-ce que je vais finir par aller pousser une gueulante contre quelqu'un ? Je suis d'une humeur massacrante, et l'alcool a tendance à libérer, alors ce serait fort probable. Ce n'est sûrement pas la meilleure façon de se faire des amis, mais que voulez-vous, je vais finir par penser que je suis mauvais à ce jeu.

Alors que je suis là à ruminer tout seul, quelqu'un finit par me tapoter sur l'épaule, et je suis presque trop surpris pour bouger. Qui oserait venir me parler dans ce genre de circonstance ? Je me tourne lentement pour découvrir un visage qui ne m'est pas si inconnu que ça. La fille à côté de laquelle j'étais assis le jour de la réunion d'entrée. Elle s'accoude au bar, et plisse ses petits yeux clairs en me regardant.

- On était assis l'un à côté de l'autre, l'autre jour, tu te souviens ou pas ? dit-elle sur un ton sec qui me surprend.

En soit, cette fille est plutôt jolie, mais je n'avais pas remarqué le premier jour le visage dur qu'elle arbore. Ses longs cheveux que j'avais pris pour un brun foncé, ont en réalité des reflets violets, et je n'avais pas fait attention que sous sa veste en cuir, elle avait un look très prononcé. Aujourd'hui, elle porte une robe bleu ciel avec une énorme ceinture rouge à la taille. Elle ressemble à une pin-up sortant tout droit des années 70.

- Si...

Je me demande si le fait que nous soyons assis l'un à côté de l'autre à ce moment là est une assez bonne excuse pour venir me parler. Et je me rappelle que je ne devrais pas commencer à faire le difficile, étant donné qu'elle a été la seule à m'approcher de la soirée, et qu'à la base, je suis venu ici dans le but de me faire des amis.

- Moi c'est Lys.

En soit, je sais que je devrais être content que quelqu'un fasse enfin la démarche pour venir me parler, parce que de une, je n'étais pas d'humeur à le faire, et deux, j'aurais été trop timide pour le faire de toute façon. Mais, honnêtement, cette fille me fait peur. Elle me semble vraiment très rude, et la façon dont elle parle me donne l'impression d'avoir face à moi je ne sais quel lieutenant militaire. Cette fille a trop de prestance pour moi.

- Et toi ? me demande-t-elle en se tournant subitement vers moi.

Je prends alors conscience que j'avais le regard fixé sur elle et la bouche à moitié ouverte, incapable de faire un son. J'avale alors ma salive, et détourne les yeux, pris en flagrant délit. Sa confiance en elle me submerge totalement, comme une vague, pire, comme un tsunami, ça me coupe le souffle. Ce n'est pas facile de trouver des caractères qui correspondent au sien, comme il est tout autant difficile de trouver une âme qui puisse marcher aux côtés de la sienne tout en concordant parfaitement. Heureusement, j'ai trouvé cette âme avec Shelly. Nos deux âmes sont si lisses qu'elles glissent l'une sur l'autre avec grâce, et c'est si agréable que j'en oublierais mes soucis à chaque fois que je la vois. C'est sans aucun doute ce qu'on appelle l'amour, et je me sens en sécurité chaque fois que je sais que j'ai quelqu'un avec une telle âme près de moi.

Cependant, je ne sais pas vraiment ce qui se passe lorsque deux caractères qui ne sont pas fait l'un pour l'autre se percutent. Et je sais bien qu'en réalité, depuis longtemps, j'ai fait en sorte de ne jamais en faire l'expérience. J'ai évité chaque personne avec qui je pensais que mon caractère ne pourrait pas fonctionner, plus précisément, j'ai donc évité tout le monde.

Je jette un regard à la fille juste à côté de moi, elle a haussé un sourcil, signe qu'elle commence à perdre patience, alors je prends une grande inspiration.

- Moi, c'est Solly.

- C'est quoi comme prénom, ça ? dit-elle froidement avec un petit sourire en coin.

La fille a clairement un air moqueur sur le visage, mais elle garde ses yeux fixés dans les miens, comme si elle avait réellement envie d'entendre une réponse. Le problème, c'est que c'est réellement le genre de question et de comportement qui ne feraient que me pousser dans mes retranchements. J'ai l'impression de me liquéfier littéralement devant elle pendant que je sens le rouge me monter aux joues. Elle semble remarquer qu'elle me met mal à l'aise parce qu'elle éclate d'un petit rire.

- Détends-toi, Solly. Je suis venue te parler parce qu'il semblerait que nous soyons les deux excentrés de cette soirée, et le plus souvent, dans les films, les deux marginaux deviennent toujours super pote, alors j'ai tenté ma chance.

Elle parle avec tellement de franchise que je pourrais presque en devenir jaloux, et je sens monter une pointe d'admiration pour cette fille. Seulement, elle vient de pointer le doigt sur un point sensible, je suis bien un excentré dans cette soirée, et je ne suis pas le seul a l'avoir remarqué. Super. Je ne peux même pas dire qu'au moins j'ai fait des efforts, parce que ça ne ferait que m'enfoncer encore plus. J'ai fait des efforts et ça ne m'a rien apporté en retour. A croire que je suis quand même toujours aussi nul. Parfois, je panique lorsque j'essaye de penser à ce qu'il me manque pour me sentir plus à ma place dans ce monde. Du courage ? De l'humour ? Qu'est-ce qui m'empêche de me mêler aux autres depuis tout ce temps ? J'aimerais être une petite souris dans ma propre tête, et creuser dans le moindre recoin de mon cerveau pour trouver mon problème. On pense toujours se connaître, on réfléchit à soit-même et on élabore son propre caractère. On monte des scénarios, des hypothèses pour deviner pourquoi on est en arrivé là. J'ai peur des petits espaces parce qu'une fois, je suis resté coincé dans les toilettes après que le verrou se soit cassé. J'ai peur du vide parce que j'ai eu un accident sur une route de montagne et que la voiture a failli finir dans le ravin. J'aime faire plaisir aux gens parce que je suis généreux de nature. Mais en vrai, ça ne marche pas comme ça, on ne se connaît pas aussi bien, parce que notre caractère se forme sur des choses dont nous n'avons même pas conscience.

Parce que honnêtement, je ne sais pas pourquoi je suis devenu comme ça. Bien sûr, certains moments de ma vie m'ont permis de me rendre compte que j'avais changé, mais je n'en connais pas la cause parfaitement. J'ai changé, et j'ai pris conscience que certaine choses n'allaient pas dans ma vie, qu'elles ne me correspondaient plus, et j'ai cru que c'était la raison de ce changement. Mais je n'en suis pas si sûr, et j'aimerais connaître vraiment ce qui ne va plus chez moi pour pouvoir changer, m'améliorer.

- Je dois y aller, dis-je simplement en me levant.

Lys ne paraît pas plus offusquée que ça, elle reste accoudée au bar, un regard jugeur sur la foule. Je crois même qu'elle hausse les épaules.

- On se voit en cours, Solly Green, du deuxième groupe.

Je me tourne vers elle, un peu surpris, mais elle affiche un petit sourire satisfait.

- J'ai une bonne mémoire, et ton prénom n'est pas commun, explique-t-elle, me faisant même un clin d'œil.

Cette fille n'est pas normale, mais en même temps, si je pouvais n'avoir qu'un petit morceau de sa confiance en elle et de sa prestance, je serais sûrement plus heureux. Comme je ne sais pas quoi répondre, je me contente de hocher la tête et je me dirige vers la sortie. L'alcool ne me fait plus aucun effet, et, mine de rien, cette fille a calmé ma mauvaise humeur. Elle m'a ramené à ce que je suis, le mec qui ne se fâche pas et qui est trop coincé pour parler à qui que ce soit.

Lorsque j'arrive à me faufiler jusqu'à l'extérieur, l'air frais de la nuit me fait un bien fou, je me demande même pourquoi je ne suis pas parti plus tôt. Tout simplement parce que ça me fait penser une nouvelle fois que cette soirée a été un fiasco monumental et que la plupart de mes craintes se sont réalisées. Une petite voix dans ma tête me pousse à appeler Shelly ou Jonas, mais une autre, plus importante encore, me confesse de cesser de m'accrocher à eux constamment, ils n'ont peut-être pas envie d'écouter mes problèmes.

J'ai l'impression que la population à l'intérieur et à l'extérieur du bar a encore augmenté, mais je finis par m'extirper de la foule pour regagner un coin de la ruelle où il est possible de respirer l'air libre. Après réflexion, m'enfermer chez moi ne me semble pas une si mauvaise idée que ça. Je vais m'enrouler dans ma couette, et ruminer contre moi-même pendant plusieurs heures. Ou mieux encore, imaginer des scénarios où je dirais ce qu'il faut, quand il le faut. Ça me paraît une bonne idée, refaire ma vie dans ma tête et me réveiller le lendemain matin, bercé de fausses illusions.

Je laisse mes chaussures craquer sur des verres en plastiques que les gens laissent trainer n'importe où et je fourre les mains dans les poches de ma veste. Je sors mon portable rapidement, et je remarque je suis resté ici plus longtemps que je ne le pensais, si longtemps que les métros ne circulent plus. Super, il ne me reste plus qu'à trouver un bus de nuit, alors je navigue sur internet tout en marchant, cherchant l'arrêt de bus le plus proche pour en avoir un qui me permette de rentrer chez moi. Un son dans une ruelle à côté me perturbe légèrement et je ne peux m'empêcher de m'arrêter. Quelqu'un est penché contre un mur, son front posé sur le surface glaciale en béton de l'immeuble contre lequel il se tient. Il ne fait sans aucun doute que ce garçon vient de vomir, et je repense à l'ami d'Anton et Eden de tout à l'heure.

La silhouette se redresse et passe une main tremblante sur son front. Elle recule jusqu'à l'autre mur, et s'y laisse glisser, apparemment à bout de force. Si c'est encore leur ami qui est malade, il faudrait vraiment qu'il arrête de boire, ce n'est pas marrant de passer sa soirée dans une ruelle. Le garçon ramène ses jambes contre lui et les entoure de ses bras. Pendant une fraction de seconde, je me demande s'il est en train de rigoler ou de sangloter.

Je me rappelle finalement que je n'ai rien à faire là, et surtout que je n'ai pas à épier quelqu'un de cette façon, surtout s'il était malade. Peut-être que je devrais l'aider, c'est sûr, mais je ne le connais pas, et il a l'air d'avoir arrêté d'être malade. Alors, comme si de rien n'était, je reporte mon attention sur mon téléphone et reprends la marche. C'est à ce moment-là que mon cerveau me transmet une information qu'il semblait m'omettre depuis quelques secondes. Ce garçon, dans la ruelle, c'est Eden. Pourquoi mon cerveau m'aurait-il caché ça ? Pourquoi je ne le reconnais qu'une fois que je lui ai tourné le dos ? Peut-être tout simplement pour continuer ma route. Voilà, je le connais, c'est vrai, ce mec malade dans la rue, mais cela ne veut pas dire pour autant que je dois aller l'aider. Ni m'inquiéter. Ni y retourner ne serait-ce que pour lui faire la morale. Mon cerveau a sûrement voulu me protéger sur ce coup-là.

Alors pourquoi je me retrouve à faire demi-tour et me diriger vers cette ruelle ?

• • •

Que dire, ne serait-ce que le chapitre suivant risque d'être mouvementé, ahah ?

Est-ce que Solly a enfin réussi à se faire une amie ? ahah ! En tout cas, j'espère que ce chapitre vous aura plu ! Je suis désolée, je ne sais pas quand le prochain sortira, parce que je pense pas avoir internet jusqu'à mardi à partir de ce soir ! Je pourrai sûrement répondre à vos commentaires et naviguer un peu, mais pas poster :/

A bientôt !

PS : j'ai un nouveau compte, si jamais ça vous dit d'y passer faire un tour le voilà collierdemisere ;)

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro