Chapitre 9
Depuis trois jours, c'était la cohue devant Farmassium.
Les journalistes ne cessaient d'interpeller des employés pour connaître la suite de l'enquête.
En sortant du bâtiment Athéna répondit aux questions d'une journaliste qui paraissait plus calme que les autres.
- Est-ce vrai que les meurtriers ont été identifiés ?
- Apparemment oui, mais je ne me souviens plus des noms, désolée.
- A part le Premier ministre, un hommage va-t-il être fait aux victimes ?
- Oui, une cérémonie est prévue ainsi qu'une plaque commémorative, me semble-t-il.
- Pensez-vous rester après ce drame ?
- Certains de mes collègues vont démissionner, mais moi, je compte rester. Certes, il y a eu des meurtres, mais j'aime mon travail et je veux continuer à avancer et à gravir les échelons. Ca a toujours été mon rêve, de travailler à Farmassium.
- Merci, Mademoiselle Smith. C'était Kathleen Roston pour le journal Nuevas Noticias.
Lorsque la journaliste coupa la caméra Athéna demanda :
- Puis-je vous poser une question à mon tour ?
- Euh... Oui, bien sûr..., bredouilla la journaliste.
- Lorsque vous avez commencé à exercer votre métier, avez-vous eu du mal à vous faire une place parmi vos collègues masculins ?
- Je travaille dans un tout petit journal et le patron est plutôt bien, donc non, ça va. Mais, c'est sûr qu'il y a quelques inégalités.
- Vous ne comptez pas agir contre cela ?
- Je ne sais pas... J'avoue que je n'y ai jamais pensé... Mais, c'est vrai après tout. Il faudrait que cela cesse.
- Pardonnez ma question étrange, mais, votre job, l'aimez-vous ?
- Si je l'aime...
- Oui.
Il eut un silence, puis, la journaliste se tourna vers Athéna et la regarda droit dans les yeux.
- Oui. Beaucoup. Passionnément.
Elle rangea rapidement son matériel, salua Athéna et partit précipitamment.
Athéna suivit la femme des yeux tout en se disant que les journalistes étaient bien étranges et décida de rentrer à l'hôtel. Elle trouva Mary affalée à son bureau.
- Mary ? Que se passe-t-il ? s'inquiéta Athéna.
- C'est Cecily... La police l'a embarquée... Tout le monde pense que c'est elle la coupable, mais je sais que c'est faux...
Athéna poussa un soupir.
- Je vous promets que j'arrangerai ça, dit-elle.
***
Le lendemain, la jeune femme repartit pour Farmassium. Elle s'installa comme à son habitude à son bureau mais vit que ses affaires avaient disparu.
- Athéna ! l'interpella uns de ses collègues. Il paraît que tu es renvoyée aux archives. Ils ont déplacé tes affaires là-bas.
- Quoi ? Pourquoi ?
- Je ne sais pas, je...
La jeune femme bondit sur ses pieds et alla au dernier étage. Elle croisa à nouveau la secrétaire qu'elle avait surnommé « Gertrude ».
- Je veux voir le directeur.
- Il n'est pas disponible, répliqua la secrétaire sèchement.
Athéna sortit du secrétariat et se rendit dans la grande salle de réunion.
La jeune femme vit qu'il y avait toujours des hommes en costume et aux regards sévère. Le plus jeune des hommes devait être le fils du directeur qui était assis à côté de ce dernier.
- M. de Castel, j'aimerai vous parler, dit Athéna.
- Encore vous ?
- Oui, encore moi.
Agacé, le directeur se leva et sortit de la pièce.
- Qu'est-ce que vous voulez, encore ? dit-il furieusement.
- Que vous m'expliquiez pourquoi je suis en salle des archives.
- Après votre comportement inacceptable de la dernière fois, je n'allais pas rester les bras croisés. Estimez-vous heureuse que je ne vous ai pas renvoyé. Et vous devriez partir avant que je ne le fasse vraiment.
Athéna soupira et tourna les talons. Elle tenait à garder son boulot.
La salle des archives se trouvait au rez-de-chaussée. C'était une grande salle, peu lumineuse, dans laquelle des tonnes de feuilles étaient entassées.
« Moi qui croyais que tout était informatisé » pensa Athéna. Son rôle était maintenant de trier et de faire du rangement.
La jeune femme soupira et se dit qu'elle n'avait guère le choix.
Au bout de deux heures, après avoir rangé toute une pile de feuilles et de vieux dossiers poussiéreux, la jeune femme fit une petite pause. En s'asseyant entre deux piles de papiers, elle en fit tomber une.
Athéna poussa un juron et la ramassa. Soudain, un dossier attira son attention. C'était un grand cahier cuivré dans lequel des feuilles étaient rangées. Dessus, il était inscrit des lignes de chiffres. Entre ces feuilles, Athéna tomba sur de vieux articles de journaux. Les pages étaient jaunies par le temps et dégageait une odeur semblable à celle du carton.
La jeune femme les déchiffra :
« Nouveau scandale de Farmassory : trois nouveaux décès déclarés.
D'après les familles des défunts, les médicaments Farmassory les auraient tués.
Une des mères des victimes témoigne : « Mon fils était en très bonne santé. Il prenait ces médicaments comme traitement pour soigner des maux de têtes passagers. Peu de temps après, il a développé un cancer alors qu'il n'a jamais bu et qu'il n'a jamais été exposé à des produits chimiques. De plus, personne n'a le cancer dans notre famille. Je sais que ça peut paraître fou, mais il y a trop de coïncidences qui me portent à croire que le cancer est dû à ce médicament. »
« Farmassory : le célèbre médicament qui soignerait tous les genres de maladies provoquerait en fait des dérèglements sur le cerveau comme un ancien consommateur des médicament Faramssory : « J'ai toujours eu la tête sur les épaules, avec un solide mental. Un matin, alors que j'avais pris un Faramssory, je me suis mis à me taper la tête contre un mur et à hurler. J'étais étrangement triste et en colère. J'ai été interné en psychiatrie. Les médecins ne savaient pas vraiment ce que j'avais. À la sortie de l'hôpital, j'ai recommencé à prendre ces médicaments et les mêmes symptômes se sont produit. J'ai refait un séjour en psychiatrie et à ma sortie, j'ai de nouveau pris les médicaments Farmassory. Cette boucle a duré cinq ans. Puis, un jour, j'ai vraiment suspecté ces médicaments d'être la cause de ma folie. Cela fait maintenant dix ans que je ne les prend plus et tout va bien. »
Athéna crut tout d'abord que ces articles étaient faux ou qu'il s'agissait d'une plaisanterie. Mais, ce n'est qu'en fouillant dans le cahier noir qu'elle découvrit une lettre.
« Mercredi 29 juin 1949.
Monsieur de Castel,
D'après mes recherches, je viens de découvrir que les médicaments que vous avez créé comportent des molécules dangereuses pour l'Homme. Elles ne guérissent pas ; elles affaiblissent. Pire, elles tuent les humains et sont dangereuses pour l'environnement.
Je sais que la fondation de cette entreprise vous a demandé beaucoup de travail et de sacrifices, mais, pour le bien des Hommes et de la planète, je me vois dans l'obligation, Monsieur, de vous prier de cesser immédiatement la fabrication de ces médicaments.
Respectueuses salutations,
Charles Arween. »
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