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9. Harry

Comme nous en avons discuté mardi, j'ai organisé la rencontre entre Louis et ma psy. 

Elle a bien voulu le recevoir lors de notre rendez-vous le samedi suivant la réunion à AngelHope. Je n'ai pas osé téléphoner à Louis, alors nous avons communiqué par textos. Il n'a pas cherché à me joindre d'une autre manière non plus, ce qui me va très bien. Il s'est contenté de répondre à mes messages et à chaque fois très rapidement. Je crois qu'il ne plaisantait pas quand il m'a dit que je pouvais le joindre n'importe quand et qu'il serait toujours là. Je trouve ça tout de même bizarre. Je ne sais pas quelle est son histoire, mais je sens que cette thèse signifie bien plus pour lui, qu'un simple sujet d'étude.

Je dois avouer que, pour la première fois depuis longtemps, je me sens curieux.

Pour la première fois depuis longtemps, je m'intéresse à quelqu'un d'autre qu'à moi et mes problèmes.

Ça fait du bien.

J'ai envie d'en savoir plus sur ce garçon qui semble tellement à l'écoute et qui semble comprendre ce que nous vivons, que ce soit moi ou les autres personnes qui fréquentent l'association. Je me pose beaucoup de questions sur lui. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme lui en fait. Même avec Zayn qui pourtant m'a cerné en un seul regard, ce n'est pas pareil. C'est un vrai mystère que j'ai envie de résoudre.

Je suis persuadé que d'une manière ou d'une autre il est concerné par la situation. C'est d'ailleurs aussi un peu pour cela que j'ai voulu qu'il rencontre ma psy. C'est évidemment parce que je veux savoir si je peux avoir confiance en lui, mais pas uniquement. Je souhaite également savoir s'il est assez fort psychologiquement pour m'aider. Parce qu'il va lui en falloir de la force et de la volonté pour y arriver. Je ne suis pas quelqu'un de très facile. Je le sais, mais je ne suis pas certain que lui en ait vraiment conscience.

Nous nous sommes donné rendez-vous en bas de l'immeuble de ma psy. C'est lui qui me l'a proposé et ça m'a rassuré. Ma voiture, c'est mon refuge, au même titre que mon appartement. J'ai réduit au maximum mes déplacements à pied et je ne prends plus du tout les transports en commun. Cependant, avoir un passager c'est au-dessus de mes forces. Être dans un espace aussi restreint avec quelqu'un pourrait déclencher une énorme crise de panique. Être moi-même passager de quelqu'un, c'est pire, car je perds en plus la sensation de contrôle, puisque c'est un autre qui conduit.

Comme toujours, j'arrive à l'heure, mais Louis est déjà là. Il me salue d'une voix douce et se décale pour me laisser accéder à la porte. Une fois à l'intérieur, il me suit, mais se décale de nouveau de manière à ce que je puisse le voir. Il sait qu'être suivi peut-être générateur d'angoisse. Arrivés devant l'ascenseur, Louis m'indique qu'il empruntera l'appareil après moi, m'évitant ainsi une nouvelle fois de me poser mille questions.

Nous nous retrouvons de nouveau devant la porte et il me laisse gérer. Nous nous présentons à la secrétaire qui nous laisse ensuite nous installer dans la salle d'attente, vide, heureusement. Louis s'assoit en veillant à laisser deux chaises entre nous. Ici, l'espace entre elles est beaucoup moins important qu'à AngelHope et je lui souris, reconnaissant. Nous ne parlons pas, je suis trop stressé pour communiquer, préférant jouer avec mes mains, la tête baissée. Louis respecte ça et moi j'apprécie le fait qu'il le respecte.

Ma psy arrive finalement. Elle nous salue et serre la main de Louis qui se présente. Elle lui propose de la suivre, seul pour le moment. Elle m'avait prévenu, donc je ne suis pas surpris. Je sais aussi qu'ils ne vont pas parler de moi, car ils sont tous deux tenus par le secret professionnel et que je n'ai pas donné mon accord. Elle veut juste que Louis se sente à l'aise d'aborder certains sujets s'il le souhaite. Il se retourne vers moi et semble chercher mon approbation. Je hoche la tête et il me sourit avant de suivre la jeune femme.

C'est au bout d'un bon quart d'heure qu'on vient me chercher. J'ai tenté de me calmer, de relativiser. Même si j'ai donné mon accord mardi, voir Louis ici avec mon médecin concrétise les choses et ça me fait un peu peur. Pourquoi ? Je ne le sais pas vraiment. Ça fait partie des nombreuses choses qui ont changé dans ma vie. Je me stresse pour rien et le moindre changement est source d'angoisses terribles. Je me lève donc en soufflant un peu et entre dans le bureau où Louis nous attend. Il lève aussitôt la tête vers moi et me sourit. Sourire que je lui rends difficilement, mais ça ne semble pas le heurter.

Je perds un peu la notion du temps. Je ne participe pas beaucoup et pour être honnête, je n'écoute pas vraiment ou du moins d'une oreille distraite. Louis est assis dans le fauteuil à côté du mien, face à ma psychologue, mais à bonne distance de moi tout de même. Ils discutent beaucoup, passionnés par leur échange et moi je les regarde en silence, envieux de leur aisance à discuter. J'étais comme ça aussi, avant, et ça me manque, parfois. Ils parlent donc. Une nouvelle fois, pas de moi, mais de lui. De ses études, de son choix de travailler sur cette pathologie ce qui, apparemment, n'est pas commun. Comme promis, aucune information sur moi n'est transmise.

Il ne pose aucune question sur mon cas et elle ne fait aucune allusion et de ça, je leur en suis reconnaissant. Malgré tout, je sens que Louis ne dit pas tout sur lui, qu'il reste sur la réserve et qu'il livre juste ce qu'il faut pour avoir l'aval de la professionnelle qui s'occupe de moi depuis plus d'un an maintenant. Chose qu'il aura indiscutablement, vu l'ambiance qui règne dans le bureau. C'est léger, détendu et à vrai dire, je me sens un peu comme un intrus avec le poids qui pèse en permanence sur mes épaules.

Ils se sont tout de suite très bien entendus. Ils semblent être sur la même longueur d'onde, bavardant sur diverses pathologies avec engouement, parlant de leurs parcours respectifs, échangeant même des souvenirs, me laissant ainsi libre de les observer tout mon soûl et de laisser mon imagination divaguer comme bon me semble.

Ce que je fais souvent maintenant, comme une deuxième peau.

Dans ma tête, je suis libre, je vis normalement. Ce n'est que dans la réalité que les barrières se dressent et m'entravent. Ce n'est que dans la réalité que je suis irrémédiablement brisé. Dans ma tête, je suis encore celui d'avant. J'attends juste le moment où mes deux moi pourront de nouveau fusionner. Si tant est que cela arrive un jour.

Je triture mes doigts en analysant le profil de Louis. C'est un beau garçon. Il a un visage fin, des yeux incroyablement bleus, une barbe de trois jours qui lui va plutôt bien. Une mèche tombe sur ses yeux. Oui, vraiment, il est beau. À l'instar de Zayn, il aurait pu me plaire... avant.

— Harry ?

La voix de ma psy me sort de mes pensées et mon regard tombe dans celui, bleu, de louis qui a tourné la tête vers moi.

— Heu... oui ?

— Nous avons fini. Est-ce que je peux vous voir seul à seul avant que vous partiez ?

— Hum... oui, bien sûr.

Louis se lève alors et tend la main vers la femme face à lui. Ils se donnent une poignée de main franche, puis Louis se tourne de nouveau vers moi.

— Je t'attends dans la salle d'attente, si tu veux bien, me propose-t-il d'une voix hésitante.

— OK.

— Très bien.

Il me sourit doucement.

A tout de suite Harry.

Je lui rends son sourire et le laisse quitter le bureau, me tournant vers ma psychologue qui me regarde attentivement.

— Hum... alors... vous pensez quoi de lui ? je demande, le cœur battant.

— Est-ce si important pour vous ? Vous lui avez déjà dit oui, il me semble.

— Vous pensez que c'est... quelqu'un de sérieux ? je m'enquiers en éludant sa question.

— Oui, très, me rassure-t-elle aussitôt. Il est directement concerné par le sujet. Je ne sais pas comment, mais il l'est.

— Oh... il est... a été...

— Non. Pas lui, mais quelqu'un qui lui est proche. Cependant, il ne semble pas vouloir en parler. Je n'ai pas cherché à en savoir plus.

— Oh. D'accord, je réponds sans grand entrain.

— Vous êtes déçu ?

— Heu... non... pourquoi ?

— Je crois que vous attendiez quelque chose de cette entrevue. Quelque chose que je ne vous donne pas.

Elle me regarde avec un sourire que je ne lui connais pas. Je fronce les sourcils.

— Je... je ne comprends pas.

— Vous comprendrez... plus tard... m'assure-t-elle en haussant les épaules, peu encline à m'en dire plus. En tout cas, ce garçon est très investi dans son travail. Il est doté d'une grande empathie et comme je vous l'ai déjà dit, il est concerné par le sujet. Je pense que c'est une bonne chose que vous le rencontriez pour travailler sur cette thèse. Il peut vous aider et vous pourrez le faire également... et pas juste à terminer son papier.

— Comment ça ?

— Je pense que vous pouvez avoir un impact positif sur lui et les raisons qui le font s'intéresser à l'haptophobie et donc, à vous. Pour être plus claire, il sera autant un psy pour vous que vous pour lui.

— Mais... je ne suis pas psy, moi. Je suis... malade. C'est moi qui ai besoin d'être soigné.

Là, je tombe des nues. Je ne comprends rien à ce qu'elle me dit.

— Harry... cela s'appelle l'entraide. Ce garçon est à vif. Pas autant que vous et certainement pas pour les mêmes raisons.

Je me braque aussitôt et me replie un peu sur moi-même, mais elle continue sans s'en préoccuper plus.

Il a encore besoin d'aide et c'est en vous qu'il la trouvera. Vous n'avez pas conscience de ce que vous pouvez apporter aux autres. Oui, en effet, vous êtes malade, mais vous êtes également plein de ressources et doté d'un réel don pour comprendre les autres. Vous n'aurez pas grand-chose à faire. Vos échanges vous mèneront là où vous devez aller, l'un et l'autre, naturellement. Rendez-vous compte du chemin parcouru depuis que vous avez mis les pieds dans cette association, depuis que vous avez rencontré Louis. Vous ne faites qu'avancer. Il est temps de passer à l'étape suivante, non ?

— Qui est ?

— L'acceptation.

*

Je sors du bureau et referme la porte derrière moi. Je suis complètement bouleversé.

Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me dise que moi aussi j'avais le pouvoir d'aider quelqu'un, surtout dans mon état. Je ne pensais pas avoir encore cette possibilité, d'être assez fort pour ça, mais elle m'a assuré le contraire et ça me dépasse. Je ne pensais pas non plus que Louis pouvait avoir autant besoin de moi. Ou peut-être que si, mais je ne voulais pas l'admettre. C'est peut-être pour cette raison que j'ai eu envie ne serait-ce que d'envisager sa proposition.

Même si je ne suis qu'au début de la longue route qui m'attend jusqu'à la guérison. Pour ça, il va falloir que je fasse un nouveau pas et pas des moindres. Un pas qui va sans doute me coûter, mais qui est essentiel. Un pas qui va m'approcher un peu plus de la lumière qui se trouve au bout du tunnel.

Accepter.

Je me dirige vers la salle d'attente et y retrouve Louis qui est assis sur l'une des chaises capitonnées qui nous ont accueillis tout à l'heure. Il regarde vers la fenêtre, mais a l'air complètement ailleurs, comme déconnecté. Il ne m'a pas entendu arriver alors je me racle la gorge, n'osant pas interrompre ses pensées en parlant. Il tourne doucement son visage vers moi et un sourire se dessine sur ses lèvres.

— Alors ? Verdict ?

— Eh bien, elle a l'air plutôt confiante... mais... j'ai une question.

— Oui ?

Il penche la tête sur le côté, attendant que je me décide à parler.

— Est-ce que tu me diras un jour pourquoi tu es si impliqué dans tout ça ?

— Est-ce que j'ai réellement besoin d'une raison pour l'être ? contre-t-il aussitôt avant de se pincer les lèvres.

Là, je fronce les sourcils.

— Tu avais dit que tu serais honnête, je lui réponds plutôt froidement.

— Oui. Désolé... lâche-t-il dans un soupir. Je te le dirai, sans doute. Et toi ?

— Je ne sais pas... non... je ne pense pas.

— D'accord. Je ne te forcerai à rien.

Un silence s'installe entre nous. Un silence lourd, mais il y a quelque chose d'étrange. Je n'ai aucune envie que cet entretien prenne fin. Pour la première fois depuis longtemps, j'ai envie de discuter et c'est avec lui que j'ai envie de le faire. Ni avec ma mère, ni avec Zayn, ni avec quelqu'un d'autre. Alors, je m'approche doucement d'une des chaises et m'installe dessus sous le regard étonné de Louis. Une seule chaise nous sépare cette fois, mais je crois que j'aurais été capable de m'asseoir juste à côté de lui. Tout ça est tellement bizarre.

Inattendu.

— Tu veux bien qu'on reste pour discuter un peu ? je demande timidement en reportant mon regard sur lui.

— On ne va pas déranger ta psy ? s'inquiète-t-il aussitôt en regardant vers la porte d'entrée.

— Visiblement, elle n'attend personne, j'objecte en haussant les épaules.

— Ça me va. Tu veux que j'aille chercher des trucs à boire ?

— Non, ça va.

— D'accord. Tu as envie de me dire quelque chose en particulier ?

— En fait... je pensais que tu aurais des questions.

— Tu me prends de court, avoue-t-il en riant doucement, un peu gêné. Je veux dire... je ne m'attendais pas à ça, alors... je suis un peu perdu. Tu te sens comment là ?

— Bien... et mal. Bizarre en fait. Mais je me sens en sécurité.

— C'est rare ?

— Oui. C'est très rare.

Il attend quelques secondes, assimilant mes mots, puis enchaîne.

— J'ai réfléchi à quelque chose à propos de nos entrevues.

Je relève la tête vers lui et hausse les sourcils dans un questionnement muet.

Niall est d'accord pour que nous occupions les locaux de l'association après les réunions, mais... j'ai pensé que tu serais peut-être fatigué après ces réunions, alors j'ai vu avec lui si on pouvait venir à d'autres moments au cas où tu en ressentirais le besoin.

— Oh...

— Ça sera toujours sur ta demande et à un moment où nous ne serons pas seuls. Niall est présent dans les locaux tous les après-midi, sauf le dimanche bien entendu. Ça nous laisse pas mal de possibilités.

Il sort une feuille pliée de sa poche et la dépose avec des gestes mesurés sur la chaise entre nous.

— Il s'agit de mon emploi du temps, explique-t-il tandis que je la récupère et que je la déplie pour prendre connaissance de ce qu'il y a dedans. Je pourrais t'en fournir un tous les mois, car il est amené à changer. Tu as mon numéro, n'hésites pas à m'envoyer un message.

— D'accord. Ça me semble bien.

— Je peux te dire quelque chose ?

— Heu... oui, bien sûr.

— Tu ne butes plus sur les mots.

Il sourit à pleines dents en me disant ça et en effet je le réalise. Je n'ai quasiment pas bégayé de toute notre conversation. Alors, naturellement, je lui rends son sourire. Un vrai sourire, celui qui fait ressortir mes fossettes, ce qui est devenu plutôt rare depuis ces deux dernières années. Il le remarque, car il y jette un œil avant de détourner le regard, comme toujours, pour ne pas me gêner. Je lui en suis reconnaissant, car ce simple geste me prouve qu'il me comprend, qu'il est honnête dans sa démarche.

Nous continuons à parler un peu, sans plan précis, juste de comment nous envisageons cette collaboration dans laquelle nous nous lançons. Il n'a pas encore vraiment réfléchi à la forme, mais il m'explique son but et j'adhère totalement. Nous passons sous silence le vrai but de tout ça, le fait que nous voulons nous aider réciproquement. Sans doute par pudeur, mais ce n'est pas très important. Car nous en avons conscience tous les deux et c'est là l'essentiel.

Louis est vraiment quelqu'un de bien, je le sentais, mais j'en ai maintenant la confirmation. Je ne comprends pas pourquoi, mais je me sens proche de lui. C'est un peu le même schéma que celui que j'ai vécu avec Zayn. Une rencontre qui change beaucoup de choses sans que nous sachions vraiment pourquoi. Mais cette fois, il y a un je ne sais quoi de différent que je ne peux expliquer, mais ça ne me fait pas peur. Pour une fois.

Je me rends compte que j'attends énormément de tout ça.

J'espère juste ne pas être déçu.

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Coucou tout le monde, 👋

Voici un nouveau chapitre du point de vue d'Harry 😊😊

Notre bouclé avance, avance, il est sur la bonne voie. 😍😍 Louis rencontre sa psy qui ont l'air de bien s'entendre. 👍 Harry voulait savoir certaines choses, mais c'est encore trop tôt ! 😏😏

Il réalise aussi que même malade, il peut tout de même aider les autres et il commence à sortir de sa coquille, à s'intéresser à autre chose que son mal être. Je suis fière de lui 👍👍😍

Comme toujours, j'espère que ce chapitre vous a plu. Je vous embrasse fort. 😘😘

A bientôt 👋

💙💚

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