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91. Un vol (réécriture)


En traversant l'agence pour rejoindre les salles de cours, je remarque tout de suite un changement d'ambiance. Je ne sais pas si c'est mon imagination ou la réalité, mais j'ai la sensation que les lieux sont vidés, et que les rares personnes que je croise me suivent des yeux et chuchotent sur mon passage.

Prise d'un sentiment irrationnel d'insécurité, je presse le pas. Plus vite j'aurai rejoint Rémi, plus vite je pourrai retourner aux dortoirs, faire ma valise et me casser d'ici.

Pour atteindre l'amphithéâtre, je longe la salle de danse. Je ralentis instinctivement, espionnant du coin de l'œil ce qui se trouve à l'intérieur. Je reconnais le chanteur Tah et son boysband, en présence de plusieurs adultes et d'Ajeong. La jolie brune les accompagne au piano.

Progressivement, tous les regards convergent dans ma direction, d'abord un ou deux, qui se figent, comme s'ils avaient vu un fantôme ; puis les autres, alertés par le changement d'attitude des premiers. Cette fois, je ne peux pas mettre cela sur le compte de mon imagination ; il y a vraiment quelque chose qui cloche.

La musique s'arrête alors que je croise le regard d'Ajeong, devenue immobile. Quelquefois, les expressions des visages vous font comprendre tout de suite que rien ne sera plus jamais comme avant. Je voulais juste passer devant cette salle et poursuivre mon chemin jusqu'à l'amphithéâtre, mais la façon dont Ajeong me dévisage est si incompréhensible que je stoppe net. La jeune femme quitte précipitamment le siège derrière le clavier du piano et se dirige vers moi.

J'hésite un instant à la fuir, mais n'est-il pas déjà trop tard ?

— Suivez-moi ! dit-elle en parvenant dans le couloir.

Elle m'attrape le bras et m'entraine plus loin, à l'écart de la salle de danse et des regards consternés.

« Qu'est-ce qu'elle fait là ? » interroge l'un d'entre eux au moment où nous nous éloignons.

Je laisse l'enseignante me jeter derrière la première porte venue et je me retrouve face à face avec des balais, des seaux et des produits d'entretien. L'odeur me saisit à la gorge et je pince aussitôt mes narines. Mes yeux se ferment, pur réflexe défensif.

Ce n'est même pas une odeur de soude. Ce n'est même pas une odeur de soude.

Ajeong referme la porte, ce qui nous plonge dans l'obscurité. J'entends sa respiration forte tandis qu'elle tâtonne entre les étagères, à la recherche de l'interrupteur. Quand la lumière reparait, je n'ai pas encore osé reprendre ma respiration. J'observe craintivement les bidons qui nous entourent, comme s'ils pouvaient s'ouvrir seuls et nous projeter dessus leur contenu corrosif.

Les yeux ronds d'Ajeong me contemplent toujours avec la même sidération. Je ne comprends pas ce qui se passe. Je voudrais sortir de ce local qui me met si mal à l'aise, mais les bras de la jeune femme me saisissent et elle chuchote :

— Tout le monde pense que vous vous êtes échappée ! Qu'est-ce que vous faites ici, Gardin ?

Ma main plaquée sur mon nez m'empêche de parler. Il faut pourtant que je réagisse. Je me force à inspirer. Ça sent un peu, mais je vais pouvoir faire avec. Je halète quelques secondes pendant que mon enseignante attend impatiemment.

— Mademoiselle Gardin ?

— Excusez-moi, articulé-je, reprenant un peu de contenance. M'échapper ! Moi ? Pourquoi ?

— Vous ne pouvez pas rester ici.

— Mais je dois... je dois voir Rémi.

— Rémi, répète-t-elle estomaquée. Vous n'êtes vraiment au courant de rien ! Rémi n'est pas ici.

Tout d'un coup, j'oublie les bouteilles de javel, les bidons de poudre et les émanations aigres qui se mélangent à un parfum artificiel de lavande. Qu'est-ce qu'elle...

— Mme Gardin. C'est très grave. Vous n'êtes vraiment au courant de rien ? J'étais sûre que vous étiez derrière tout ça.

— Je ne comprends rien à ce que vous dites. Je ne sais pas de quoi vous parlez. Où est Rémi ?

— Ça, je n'en sais rien, et je ne vous conseille pas d'essayer de le découvrir. Ils ont l'air de penser qu'il est derrière tout ça. Mais moi, je pensais que c'était vous, m'avoue-t-elle penchée sur moi. Mais ne vous en faites pas, quand ils m'ont interrogée, je ne leur ai rien dit !

J'inspecte la porte du local. Peut-on nous entendre à travers cette paroi ?

— Qui ? Qui vous a interrogée ?

— Tout le monde a été interrogé ! Ils ont interrogé tout le monde. Les enseignants, les trainees et les Idols. Les jeunes sont effrayés, maintenant. Il y en a qui ont téléphoné à leurs parents en pleurant. Mr Han leur a fait peur. Il semblait vraiment contrarié.

— Mr Han est ici ? m'étranglé-je.

Un long frisson me parcourt. Non pas lui ! Pas maintenant. Je veux juste parler à Rémi et rentrer chez moi.

— Oui. Il n'a pas encore trouvé ce qu'il cherche, alors personne ne peut sortir pour l'instant. Vous avez pu entrer, mais personne ne peut sortir de la Pak tant qu'ils ne l'auront pas retrouvé.

— Retrouvé quoi ?

— Je ne suis pas sûre. Ce matin, il y a eu un vol. Quelque chose qui appartient à la Pak, à X Park, je crois...

Je la vois regarder à son tour la porte, comme si elle avait peur de voir quelqu'un surgir.

— X Park a appelé Monsieur Han en renfort. Vous comprenez ? C'est pour retrouver ce qui a été volé... et quand ils tiendront leur voleur...

Je retire les mains qui me bouchent les narines. Je fixe ses yeux, très maquillés, comme la plupart des Coréennes. Dans ses pupilles, je lis une forme de terreur que je n'avais jamais vue auparavant. Ses doigts, toujours refermés sur mes bras entrent dans mes chairs. J'ai mal, et pourtant, je ne proteste pas.

— Qu'est-ce qui a été volé ?

Ajeong me dévisage avec encore plus de consternation.

— Vraiment, vous ne savez pas ?

Je confirme en secouant vivement la tête de droite à gauche.

— Je n'étais pas là, ce matin. Je n'ai rien volé du tout. Je ne sais pas de quoi vous parlez. Je ne sais pas...

La jeune femme me lâche enfin, et ses yeux descendent et remontent le long de mon corps. J'ai l'impression qu'elle me fouille.

— Il n'est pas dans votre sac à dos ? demande-t-elle en fronçant les sourcils.

— Non, je vous jure que ce n'est pas moi. Pourquoi est-ce que je serais revenue à la Pak si j'étais la voleuse ?

Ses lèvres se pincent. Apparemment, je marque un point.

— Le problème, avoue-t-elle. C'est qu'il y a de quoi douter. Avec toutes ces questions que vous m'avez posées... Si X Park ou monsieur Han apprennent ce que vous m'avez demandé... ils penseront que c'est vous la voleuse.

Une sensation glaçante m'étreint, comme si je venais d'atterrir au centre d'un blizzard.

— J'espère pour vous que vous n'avez pas posé ces questions à d'autres personnes qu'à moi ? N'est-ce pas, Gardin ? Vous n'avez pas posé des questions concernant Minsuk à d'autres personnes, n'est-ce pas ?

Je plonge mes yeux dans les siens, la terreur s'y trouve toujours, et cette fois, je sais qu'elle se reflète dans mes propres iris. Comme un retour de flamme, je me souviens de la méfiance de X Park et de Gong lorsqu'ils m'avaient surprise derrière la porte de leur bureau, à la suite de leur dispute. Je me souviens comment, plus tard, j'avais osé questionner Hanseng. Et ensuite, quelqu'un avait-il pu me voir trainer à côté des vestiaires, au Burning Sun ? M'avait-on vue sur les caméras de sécurité, en train de fouiller les appartements d'Ajeong ?

Quand je repense à tout cela, je me demande comment j'ai pu être aussi courageuse, et aussi stupide.

— Je... non. Je n'ai rien demandé à personne d'autre.

Ma voix n'est pas bien convaincante. Ajeong fronce encore les sourcils.

— Gardin, écoutez. Vous ne pouvez pas rester ici. Je crois que si monsieur Han vous trouve, il ne se montrera pas aussi gentil avec vous qu'il ne l'a été avec les autres trainees.

Je repense à la première conversation que j'avais eue avec Minhok, à propos du Sosie. Une image d'yeux crevés surgit dans mon esprit, pire que dans un film gore. J'ai envie de vomir. Et, cette fois, ce n'est pas à cause des produits d'entretien.

— Mais, je ne peux pas sortir... vous venez de dire que les sorties étaient condamnées !

Ajeong plonge sa main dans sa poche et en ressort une carte d'accès, en tout point semblable à celle que je possède déjà.

— Prenez-la. Je vous la donne. Vous pouvez encore sortir avec cette carte en passant par les garages, au -2. J'ai les autorisations pour y accéder. Il vaut mieux que vous partiez tout de suite. Quittez la Pak ! Quittez la Corée ! Retournez en France et faites-vous oublier. Ne revenez jamais en Corée, sauf si vous êtes capable de rendre ce qui a été volé à X Park.

Je regarde la carte qu'elle m'a offerte et la range, sans oser lui révéler que j'en possède déjà un exemplaire. Soudain, elle accroche à nouveau ses mains sur mes bras, je sursaute.

— Vous allez partir !

— Je... J'étais venue pour voir Rémi...

Elle fronce les sourcils.

— Vous ne comprenez pas ? J'ignore pourquoi, mais Mr Han à l'air de penser que votre ami a quelque chose à voir avec ce vol. Je ne l'ai pas vu depuis que cette affaire a débuté. Il n'est pas en cours.

Je ne sais plus quoi penser. Rémi a-t-il volé quelque chose à la Pak ? Pourquoi le soupçonne-t-on ? Est-ce que c'est à cause de moi ? Je suis soupçonnée, et comme tout le monde nous a vus nous disputer, hier...

Soudain, une révélation me fond dessus : et s'il était vraiment le coupable !

— Vous pensez qu'il s'est enfui avec ce qu'il a volé ?

Elle prend un air désolé.

— J'espère qu'il s'est enfui.

Sur ce, elle se retourne et met une main sur la poignée, prête à me faire sortir du local.

— Attendez ! dis-je. Vous savez... vous savez ce qui a été volé ?

L'enseignante ne se retourne pas, elle chuchote tandis que sa main tourne lentement la poignée.

— Allons... vous savez très bien ce qui a été volé. Je suis sûre que vous avez deviné.

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