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59. Dans les vestiaires (réécriture)


Je longe le mur à tâtons, aussi vite que possible, recroquevillée. Je cherche une cachette désespérément. Impossible dans cette obscurité. Comment se cacher quand on ne voit rien ?

La porte s'ouvre et la lumière s'allume, me mettant totalement à découvert. Morte de trouille, je tourne la tête et je le vois : Rémi.

— Jeanne, qu'est-ce que... ?

Il était là ? Je ne l'avais pas vu, trop obnubilée par le Sosie. Le soulagement de le découvrir lui plutôt qu'un autre... je me précipite sur lui. Ça me rassure tellement qu'il soit là. Je le serre contre moi, tandis qu'il pose une main sur mon dos.

— Cette manie de vous jeter dans mes bras, plaisante-t-il.

Un peu gênée de ma propre réaction, je le lâche et m'excuse. Nous sommes bien dans des vestiaires, une grande pièce, encombrée de longues tringles où pendent des manteaux, avec au fond, des sacs disposés sur des étagères. Dans un coin, sur une grande table surmontée d'une nappe bleue, des paniers contiennent les cartes numérotées qu'on nous a distribuées en échange de nos affaires.

— Vous pouvez me dire ce que vous faites là ? Si l'objectif était de...

Je ne le laisse pas finir sa phrase, ma main s'applique sur sa bouche pour le faire taire, tandis que je tends l'oreille. Quelqu'un approche.

J'éteins la lumière et j'entraine Rémi avec moi sous la table. Une seconde plus tard, la porte des vestiaires s'ouvre et la pièce s'éclaire. Je remarque que la nappe ne descend pas jusqu'au sol, il manque une dizaine de centimètres. Je prie pour que cela ne nous trahisse pas.

Rémi me questionne du regard. Je mets un doigt sur les lèvres. Pitié, ne me trahis pas. Nous nous serrons l'un contre l'autre dans notre minuscule cachette. Ma tête se rapproche de sa clavicule. Tout autour de nous, la lumière se diffuse au travers de la toile bleutée. J'ai l'impression de me trouver sous une toile de tente, au camping. Je retiens difficilement mon souffle.

— Il demande 4 000 000 de wons.

Tout doucement, je quitte le torse de Rémi et me baisse. J'aperçois les pieds de deux individus. Je frissonne en reconnaissant les mollets squelettiques, revêtus de noir, du Sosie. L'autre personne porte la tenue de travail d'un employé du Burning Sun. C'est lui qui vient de parler. M. Han lui répond :

— Il exagère. Propose-lui 1 800 000, c'est la même chose que l'année dernière et c'est largement suffisant pour un mec comme lui.

C'est la première fois que j'entends sa voix. Plus aigüe que je ne l'aurais imaginée ; elle siffle légèrement, très peu d'émotion y transparait.

— S'il n'est pas content, rappelle-lui que X Park est mon ami et que je connais très bien son prix habituel.

Le Sosie marche beaucoup en parlant. Il part d'abord dans la direction opposée à la table, suivi de près par son subordonné. Puis, soudain, il change de cap. Il se rapproche de nous, tout en continuant sa conversation.

— On fait comme d'habitude, 1 800 000 et une bonne soirée.

Je me redresse pour me plaquer à nouveau contre le mur, dans le coin, collée à Rémi. Bien qu'il ne comprenne rien au but du jeu, il accepte les règles de ce cache-cache improvisé, silencieusement et sans bouger. Je me ratatine, éloigne mes jambes le plus possible de la nappe trop courte. J'ose à peine respirer. Les pieds du mafieux parviennent au niveau de la table, aux frontières de notre cachette. À tout moment, j'ai peur qu'il se baisse et qu'il regarde sous la table.

Minhok m'avait pourtant prévenu de me tenir éloignée de ce type. Et moi, qu'est-ce que j'ai fait ? Je lui ai fourni la meilleure occasion de me prendre la main dans le sac. Avec Rémi en plus, qui n'a rien fait du tout. Merde !

Pourquoi me suis-je cachée sous la table ? J'ai paniqué. Le plan de départ était très bien. J'aurais dû prétendre que je cherchais les toilettes...

— C'est notre dernière offre. Transmets-lui ça !

— D'accord, patron.

Ouf, les pieds s'éloignent. Ils se dirigent vers la sortie. Lorsque la porte claque, nous nous retrouvons de nouveau plongés dans l'obscurité.

Je respire de nouveau, pose une main sur mon cœur ; il tambourine comme un fou. Je suis exténuée. J'ai eu tellement peur.

— Ça va, Jeanne ?

Je sursaute. Dans la panique, je me suis cramponnée à Rémi. Mes mains tiennent sa veste fortement. Peu à peu, je me rends compte de cette proximité, du noir, de nos corps si près l'un de l'autre.

— Je... oui, ça va.

Je me redresse, quitte ses bras pour m'assoir à ses côtés, dos appuyé contre le mur. Je peux sentir son épaule contre la mienne.

— Pourquoi nous nous sommes cachés ? Vous cherchiez quoi dans ces vestiaires, Jeanne ?

Il y a un peu de taquinerie dans sa voix, comme toujours. Je sens que la situation l'amuse. Il ne comprend pas la gravité de la situation. Pour lui, nous sommes seulement en train de faire des bêtises, comme des adolescents qui entreraient en pleine nuit dans une villa privée, afin de profiter en douce de la piscine. Dans sa tête, nous risquons probablement d'être sermonnés par un manager, privés de dessert, ou, au pire, virés avant la fin de notre période d'essai. Il ne sait pas. Et après tout, c'est mieux ainsi.

À quatre pattes, je sors de notre cachette et m'en vais chercher à tâtons l'interrupteur. La lumière revient au moment où Rémi se jette sur moi par-derrière. Je crie.

Aussitôt, je mets une main sur ma bouche, effrayée à l'idée d'avoir fait trop de bruit. J'ai eu la trouille de ma vie et Rémi ne trouve rien de mieux que me tendre des embuscades. Il veut ma mort ! Je lui chuchote :

— Rémi ! Ne joue pas à ça, s'il te plait.

— Très bien ! Très bien ! Mais votre attitude est vraiment... vraiment très mystérieuse, ce soir. Je ne cesse de me poser des questions. De plus en plus fascinant... ça m'intrigue, ça m'intrigue beaucoup.

Il dit cela en se rapprochant de moi. Plus je recule, plus il se rapproche. Rapidement, mon dos rencontre la porte. Tout sourire, ses yeux me scrutent avec un sans gêne plein d'appétit et de curiosité.

— Chut ! Fais moins de bruit. Je... je cherche...

Bon sang, l'alcool ne m'aide pas à rassembler mes esprits pour trouver une explication logique.

— Je cherche la carte d'Ajeong.

Je lui ai dit la vérité. Tant pis si je n'ai pas eu le temps de me demander si c'était une bonne idée. J'espère ne pas le regretter plus tard. Mais qui sait, à deux on trouvera sûrement plus vite.

— Quoi ? Quel genre de carte ?

— Celle pour les portes à la Pak, la carte qui sert de clé.

— Pourquoi Ajeong ?

— Cherche. On est pressé.

Je ne vais pas lui expliquer toute l'histoire. La raison pour laquelle la clé d'Ajeong m'intéresse autant est toute simple. Quand il a disparu, Minsuk vivait dans les locaux de la Pak. Maintenant qu'il n'y vit plus, la chambre a été rendue à son ancienne propriétaire : Ajeong. Si Minsuk a caché son journal intime quelque part, il se trouve peut-être dans cette chambre.

— Le manteau d'Ajeong est un grand manteau. De la fausse fourrure. Noir.

— Je vois, précise Rémi en commençant à chercher sur les penderies. Mais ça ne va pas être simple... il y a plein de manteaux de ce genre.

— Il faut faire vite.

J'essaie de m'activer, de fouiller les poches efficacement, mais j'ai toujours la tête qui tourne et du mal à marcher droit.

Des enzymes ! Vraiment, je lui en foutrais des enzymes ! Il ne m'a raconté que des bêtises.

Mes doigts trouvent parfois des cartes dans les manteaux. Je les sors et vérifie les noms.

— Eh ! Regarde qui j'ai trouvé.

Je lève les yeux et vois Rémi qui me montre la carte personnelle de son manager, Gong.

— Pas mal, hein ? dit-il en clignant un œil et en glissant sa trouvaille dans sa propre poche.

— Rémi ?

— Quoi ? Vous allez me dénoncer ?

J'en reste muette. Je ne pensais pas qu'il était comme ça... je le prenais pour quelqu'un de très raisonnable, respectueux des règles dictées par l'entreprise, cette grande famille à laquelle nous appartenons. Apparemment, je me suis trompée à son sujet.

— Jackpot ! crie-t-il, dans une version en sourdine.

En trois enjambées, je suis sur lui. Il tient dans la main la carte d'Ajeong. Je m'approche pour la saisir, quand il retire son bras, espiègle.

— Hé !

— Non, Jeanne, avant je veux savoir.

— Savoir quoi ?

— C'était pour moi que vous vous êtes faite belle, tout à l'heure, pendant le cours de danse ? C'était pour moi, n'est-ce pas ?

Je détourne furtivement les yeux, repense à la façon dont il m'a serrée dans les bras, sous la table.

— C'était pour toi, avoué-je.

Il sourit, baisse le bras, alors, ma main s'insinue dans la sienne pour y reprendre la carte, doucement. Tout en m'exécutant, je le regarde droit dans les yeux. Pour une fois, il n'a pas de lentilles. Ses iris nus sont d'un noir absolu. Et cette forme en amande ! Un vers de Paul Eluard s'impose à moi : « La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur. »

— Je vous plais, alors ? murmure-t-il.

— Ça se pourrait bien.

Je récupère toujours la carte d'Ajeong. Nos doigts se touchent, l'un et l'autre, nous en profitons.

— Alors, qu'attendons-nous ?

Je laisse à peine le temps à Rémi d'achever sa phrase, j'écrase mes lèvres contre les siennes. Il répond vigoureusement, refermant ses mains sur moi. Mon dos. Mes épaules. Mes cheveux. Il me parcourt comme je le parcoure. Et nos bouches s'entrouvrent, nos langues se rencontrent. Un feu d'artifice explose dans mon ventre.

Je ferme les yeux et je me laisse totalement envahir par le désir. Nous ne pouvons plus nous arrêter. Et nous serions demeurés très longtemps ventousés l'un à l'autre, si la porte ne s'était pas ouverte.

Nous nous arrêtons, confus. À l'entrée, une hôtesse nous dévisage avec mécontentement.

— Sortez ! C'est pas vrai ! Allez faire ça dans les chiottes, comme tout le monde !

Pour elle, la scène est limpide. Elle ne nous soupçonne pas une seconde d'être des voleurs. Elle vient de surprendre de simples amants en recherche d'intimité.

De simples amants.

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