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109 - Hall des départs (réécriture)


Le hall de l'aéroport d'Incheon n'a pas changé depuis la dernière fois où j'y suis passée. Cela n'a rien de vraiment étonnant car ça fait seulement trois mois. Pourtant, je m'attendais à autre chose. Comme si, après tout ce que j'ai vécu en Corée du Sud, mon point d'arrivée ne pouvait pas être le même que mon point de départ... comme si je cherchais dans le décor la preuve que quelque chose d'important a bien eu lieu, la preuve d'un progrès.

Il faut croire que ce n'est pas parce que quelque chose a changé pour moi que tout a été bouleversé. Mon passage ici ne fera que peu de vagues...

Je lève les yeux vers l'écran lumineux qui affichent les zones pour l'enregistrement des bagages. Pour l'instant, le prochain départ pour Paris n'est toujours pas renseigné. Je croise les jambes et me replonge dans la lecture du journal. Je tourne quelques pages et frissonne en découvrant un article portant le titre : « Rebondissement dans l'affaire Song Minsuk : Le PDG de Pak Entertainment retrouvé mort à son domicile. »

J'ai peut-être pensé trop vite : finalement, il y a quelques vagues qui ont atteint le monde du Entertainment par ma faute. Je commence ma lecture :


« Personne ne sait jusqu'où ira l'affaire Pak Entertainment. Depuis les révélations publiées par le journal en ligne Newsweb-Korea, l'agence Pak Entertainment est secouée par un scandale sans précédent dans le milieu de la K-pop. Un nouveau rebondissement tragique a eu lieu cette nuit lorsqu'une employée de maison de M. Park Yongnam (plus connu sous le pseudonyme X Park) a alerté les secours après avoir retrouvé le corps sans vie de son employeur.

« D'après le témoignage de l'employée de maison, X Park se trouvait dans son bain lorsqu'elle est arrivée sur place. Elle s'est aussitôt inquiétée. « J'ai trouvé étrange qu'il prenne un bain si tard. Ce n'est pas dans ses habitudes. Je suis entrée dans la pièce parce qu'il ne répondait pas à mes cris. »

La brigade criminelle chargée de l'affaire est immédiatement arrivée sur place. Les premiers éléments de l'enquête suggèrent une mort par noyade ou par surdose de médicaments. En effet, une boite de somnifères, entièrement vidée, aurait été retrouvée sur le sol de la salle de bain. L'autopsie pourra déterminer si X Park a effectivement consommé des somnifères avant d'entrer dans son bain.

Cette macabre découverte fait suite à une série d'évènements concernant l'entreprise Pak Entertainment dont X Park était le PDG.

Rappelons brièvement les faits :

Lundi, nos confrères de Newsweb-Korea publient une édition spéciale concernant des faits qui se sont déroulés en 2014. Bien que relativement datées, ces révélations ont eu un écho très important en raison d'un nom en particulier, celui d'une ancienne star de K-pop, le dénommé Song Minsuk. Ce jeune rappeur était l'auteur et l'interprète, entre autres, du célèbre tube Crazy Love. Alors qu'on lui promettait un grand avenir de musicien, le rappeur s'est suicidé en sautant du haut du pont de Mapo, alors qu'il était seulement âgé de 24 ans. Un drame qui a choqué de nombreux fans, en Corée et à travers le monde. À l'époque, personne n'avait été capable d'expliquer un tel geste.

L'édition spéciale de Newsweb-Korea revient sur cette fin tragique et l'éclaire sous un jour totalement nouveau. Plusieurs extraits du journal intime de la star y sont rendus publiques et accusent directement X Park et son entreprise. On y apprend toutes sortes d'abus, et également que l'agence tentait de dissimuler ses factures au chanteur et qu'elle faisait pression sur lui dans ce sens. Des relevés de comptes de Pak Entertainment, en provenance d'une source anonyme, achevaient d'accuser l'entreprise de détournement de fonds.

Mardi, le siège de l'entreprise a été pris d'assaut par des manifestants, anciens fans de Song Minsuk ou simples citoyens indignés, ils réclamaient la démission de X Park et que « Pak Entertainment rende l'argent volé ». Rapidement, de nombreux employés et trainees de l'agence ont rejoint les rangs des contestataires. Beaucoup se désolidarisent de l'entreprise et souhaitent rompre leur contrat. Selon eux, ces derniers sont rendus invalides par les dernières révélations. À ce jour, plus des deux tiers des effectifs de Pak Entertainment auraient déjà quitter le siège. »


En effet, songé-je, et Nanae a été parmi les premiers trainees à fuir l'agence. J'ai réussi à l'avoir au téléphone, juste après la publication de l'article. Elle n'en revenait pas.

« Depuis le début, tu étais là pour trouver ce journal, m'a-t-elle dit.

— Oui. Depuis le début je cherchais la vérité sur la mort de Minsuk.

— C'est incroyable. Ce qu'ils ont fait... C'est dégueulasse. »

Ensuite, elle m'a promis de ne parler à personne de mon implication dans l'affaire.

Je lui ai aussi demandé ce qu'elle comptait faire après tout ça, elle m'a répondu qu'elle continuerait probablement de passer des castings. Cette sombre histoire n'avait donc pas suffi à la dégouter de cet étrange milieu ! Je me suis juré intérieurement de prendre régulièrement de ses nouvelles. Elle s'engageait dans une voie difficile. J'ai même eu envie de lui conseiller de faire autre chose de sa vie, mais qui suis-je pour orienter les autres vers des choix responsables ?

Je me replonge dans la lecture de l'article :


« Jeudi, le trésor public coréen annonce que l'entreprise fait l'objet d'une enquête pour fraude fiscale et détournement d'argent.

Enfin, la nuit de jeudi à vendredi, X Park est retrouvé mort à son domicile.

La thèse du suicide semble la piste privilégiée par la police, même si plusieurs observateurs parlent déjà d'assassinat. Plus personne n'ignore que le PDG entretenait des relations avec des membres de la Kangpae. Est-il possible que les anciens amis de X Park se soient retournés contre lui de peur qu'il ne révèle trop de choses aux enquêteurs ? Il faudra attendre les conclusions de le brigade criminelle pour se faire une idée plus précise de ces évènements. »


Je soupire. Suicide spontané ou suicide assisté ? Même moi, je ne serais pas capable d'avoir un avis sur la question.

Je remarque au passage que l'article ne fait pas le lien entre la fusillade de vendredi dernier et l'affaire Song Minsuk... Pour eux, l'affaire commence au moment de la publication du très long article de Minhok. Nous avons pris notre temps pour sélectionner les passages du journal que nous allions dévoiler. Pratiquement toute la fin a été publiée : de l'épisode du bowling, dans lequel le patron de Minsuk lui demande de ne pas déclarer sa montre, jusqu'à la scène où il est intimidé pas des gangsters. En revanche, nous n'avons pas divulgué les dernières pages détaillant le plan d'évaporation.

Nous avons ajouté au dossier les photographies de la représentation forcée au Korean World Festival, quand les bandages sur les poignets de Minsuk sont parfaitement visibles, puis les copies des relevés de compte fourni par maître Kim. Pak Entertainment ne pourra pas se relever de telles accusations, accompagnées de preuves aussi solides. J'espère que l'exemple servira de leçon aux autres entreprises qui utilisent les mêmes méthodes.

Une fois ce travail fait, je me suis demandé ce que je devais faire de mon côté. J'aurais pu réaliser des copies de ces dernières pages moi aussi et les envoyer à mon psy, à Meudon ; ou peut-être à Soumaya ; ou même à Rémi, à qui j'avais juré de prouver ma théorie.

Mais je ne l'ai pas fait. Je n'ai plus besoin de ça. J'ai découvert quelque chose ici, en Corée du Sud, quelque chose d'autre. J'ai grandi. Je suis très heureuse que Minsuk soit vivant, parce que je pense qu'il mérite de l'être, tout simplement, mais je n'ai plus besoin de prouver à qui que ce soit que j'ai eu raison. Je me fiche qu'on pense qu'il s'est suicidé. Pour moi, le suicide n'est plus le sommet de tous les vices, je n'ai plus besoin de cette excuse pour faire la paix avec le souvenir de mes parents.

L'aéroport d'Incheon n'a pas changé, la preuve de ce que j'ai vécu n'est pas là dehors, elle est avec moi, je l'emporterais où que j'aille.

J'achève à peine cette réflexion que la lettre C s'allume sur l'écran d'affichage en face de la destination : Paris. Je me redresse et me tourne vers une personne qui va bientôt pouvoir embarquer.

— Rémi, la zone d'embarquement est enfin affichée. On peut y aller.

Le franco-coréen se réveille, il s'était assoupi sur son siège. La nuit a été courte.

Nous nous dirigeons vers la zone C pour l'enregistrement des bagages. Rémi étiquette ces trois valises et les dépose sur le tapis avec mon aide.

— Bon sang, elle pèse un cheval mort ! dis-je. Tu as dû payer un supplément bagage énorme ?!

Il rit.

— J'ai fait un emprunt à la banque...

— Tu as vraiment besoin de tout ça ?

— Je ne sais même pas si je vais revenir en Corée, alors oui.

Les bagages s'éloignent et disparaissent derrière les volets de caoutchouc noir, avalés par l'aéroport.

— Tu ne m'as pas dit pourquoi tu allais aux États-Unis, me questionne Rémi tandis que nous quittons la zone d'enregistrement.

— Je vais voir une amie du lycée, une franco-britannique, improvisé-je.

Je n'ai pas tout expliqué à Rémi. Il ne sait pas que le journal qu'il a volé, celui pour lequel il a risqué sa vie, était en réalité un faux. Il ignore tout de l'incroyable secret que nous a révélé le Bulbizarre de Minsuk.

Je n'oublierai jamais le visage de Minhok quand il est revenu nous voir après avoir lu le journal de son frère. Il ressemblait à l'un de ces survivant sortant des décombres après une explosion, agars et couverts de poussière. Comme eux, ses yeux étaient totalement vides, ces pas lents et mal assurés. Hyejin s'est aussitôt levé pour lui venir en aide. Elle lui a demandé ce qui n'allait pas, mais Minhok n'a pas paru nous entendre. Dans ses mains tremblantes, il tenait toujours le journal. Ce n'est qu'une fois assis et à peu près remis de ses émotions qu'il a été capable de nous expliquer qu'il venait d'apprendre que Minsuk était encore en vie.

Encore en vie. J'ai également eu besoin de m'asseoir. Minhok n'a pas arrêté de pester contre sa propre bêtise, incapable de se pardonner d'avoir perdu. Il s'en voulait aussi de ne pas savoir où avait fui Minsuk.

— Moi, je sais dans quelle ville il se trouve, ai-je dit.

Ils n'ont pas voulu me croire.

— Minsuk fait référence à une interview. En 2013, je crois que c'était en mai 2013, il a fait une interview, on lui a posé une question classique, que l'on pose souvent aux stars, vous ne voyez pas ? Cette question : « Si vous pouviez vous réincarner à n'importe quelle époque, n'importe où et en n'importe qui ? Qu'est-ce que vous souhaiteriez ? ».

— Et toi, tu te souviens de la réponse ?

— Évidemment ! Minsuk a dit qu'il voudrait bien renaître à notre époque, dans la peau d'un homme noir, à Boston, pour jouer de la musique là-bas.

Voilà pourquoi je m'embarque à présent pour Boston au lieu de Paris. Je vais aider Minhok à retrouver notre ami commun. Il a fallu que j'insiste un moment pour qu'il accepte ma présence auprès de lui. Heureusement, Hyejin a plaidé ma cause, rappelant qu'il n'en serait jamais arrivé là sans mon aide, et qu'un homme vertueux n'est jamais isolé, il a de nombreux amis animés des mêmes sentiments que lui.(note de bas de page)

— Une amie franco-britannique ? insiste Rémi.

— Oui, elle s'appelle Marie-Louise.

— Elle est jolie ?

Je lui donne un coup de coude et décide de changer de sujet :

— Et toi, tu ne m'as pas dit comment tu avais fait pour voler le journal intime à Gong ?

La diversion est grossière et je pense que Rémi ne s'y fait pas prendre, mais, bon joueur, il étanche ma curiosité.

— Ça n'a pas était très compliqué, commence-t-il avec un ton exagérément las. J'ai demandé à un pote de me prêter son téléphone, sur lequel j'ai installé une application espionne.

— Tu sais faire ça toi ?

— Tous les mecs qui ont des petites amies doivent savoir faire ça...

— T'as pas intérêt...

— Qui te dit que ce n'est pas déjà fait ?

Je me retiens de vérifier immédiatement le contenu de mon téléphone et lui fait signe de poursuivre. La file d'attente se réduit lentement, à un rythme régulier qui rassure les voyageurs.

— Ensuite, j'ai glissé le téléphone dans la poche du manager sans qu'il ne s'en rende compte. J'ai pensé que ce serait la partie la plus délicate de mon plan, mais il a retiré sa veste. J'ai donc pu glisser le téléphone dans la poche intérieure sans difficulté. Ensuite, j'ai discuté avec lui. J'ai été direct et je lui ai raconté que tu cherchais depuis plusieurs semaines à mettre la main sur l'ancien journal intime de Song Minsuk.

— Tu m'as trahi !

Il se met à rire.

— Ça n'a rien à voir ! Ne me dis pas que tu n'as jamais entendu parler des agents doubles, Jeanne ? Tu vois ce qu'est un agent double quand même ?

— Évidemment. Mais c'est quand même de la trahison.

— Si tu le dis... En tout cas, le manager Gong a été soudain très intéressé, il m'a demandé de développé. J'ai alors menti, j'ai prétendu que tu avais déjà le journal avec toi, que tu l'avais trouvé. Il a prétendu que c'était ridicule, moi j'ai haussé les épaules. Quinze minutes plus tard, il a demandé à un autre manager de le remplacer et il a quitté les dortoirs. Je savais qu'il allait vérifier... vérifier si le journal était toujours à sa place. Le GPS du téléphone que j'avais planqué sur lui m'a appris qu'il s'était rendu directement dans les vestiaires des hommes. Il n'est pas allé plus loin que ça. Il est revenu cinq minutes plus tard, parfaitement détendu, comme quelqu'un à qui vient de prendre une bonne aspirine.

— Le journal était dans les vestiaires ?

— Oui, dans le casier de Gong. Comme les nôtres, il était verrouillé par un code. J'ai d'abord essayé sa date de naissance...

— Tu connais sa date de naissance !

— J'ai regardé sur Facebook. Mais ce n'était pas ça. J'ai donc essayé 0000, puis 1234. Et c'était 1234 !

— Non !

— Si. Le casier s'est ouvert et le journal était là. Tu vois... ça a était un jeu d'enfant.

— Gong comptait beaucoup trop sur le fait que personne n'était au courant pour ce journal, dis-je comme si je pensais à haute voix. Il n'a pas été méfiant.

Rémi acquiesce pendant que nous progressons encore de deux pas. Bientôt, les passagers qui ne possèdent pas de carte d'embarquement ne pourront pas continuer. Rémi se rapproche de moi. Je culpabilise en constatant qu'il a toujours des ombres jaunies sous ses yeux et à l'arc de sa mâchoire. Il a passé un séjour de trois jours à l'hôpital pour soigner un pneumothorax.

Je n'ai pas eu le courage de demander la liste exhaustive de toutes ses blessures, mais je sais que plusieurs côtes ont été cassé, ainsi que le nez, trois de ses dents ont été déchaussées, et de nombreuses contusions tavèlent son corps tout entier... Rémi ne se plaint presque jamais de ses blessures, qu'elles soient physiques ou psychologiques. Il se permet seulement quelques plaisanteries en regrettant son visage parfait.

Je me sens responsable de ce qui lui est arrivé. J'ai joué avec le feu et c'est lui qui s'est brûlé avec.

— Tu me rejoindras rapidement à Paris ? me demande-t-il.

— Évidemment, c'est promis. Je te rejoins par un vol direct Boston-Paris, dans une semaine.

Un petit sourire égaie sa mine contrariée.

— Une semaine... hum, ça sera long, mais je ferai avec...

Il m'attrape à la taille pour me forcer à approcher et mieux me voler un baiser d'au revoir.


Citation de Confucius

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