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100. Tous rassemblés (réécriture)


Nous nous sommes précipités en direction du bruit. J'ai suivi Hyejin qui m'a conduit directement au garage, par le fond. Les lieux empestent la peinture fraîche et l'odeur âcre des produits chimiques que je déteste tant.

Nous faisons maintenant face à une voiture qui avance droit sur nous, en contrejour. Malgré mon éblouissement, je reconnais la Renault blanche de Minhok. À son bord, à la place passager, un homme est enfoncé dans son siège, le front baignant de sueur, tout recroquevillé sur lui-même. J'ouvre grand la bouche en reconnaissant le manager Gong. À côté de lui, Minhok s'est retranché derrière un masque d'impassibilité.

Les pneus crissent et le craquement du frein à main s'élève.

— Minhok ! s'exclame Hyejin, au moment où son mari descend sans un regard pour elle. Qui est-ce ? Qu'est-ce que tu fais ?

Minhok fait claquer sa portière, le bruit me fait faire un pas en arrière.

— C'est le manager qui encadrait Minsuk, à l'époque. Je l'ai ramené ici pour qu'il me dise ce qui est vraiment arrivé à mon frère. Je pense qu'il a été assassiné et que ce type sait tout.

Les lèvres de Hyejin tremblent.

— Minsuk...

— Ce connard et d'autres me l'ont pris, Hyejin ! Ils m'ont pris Minsuk ! Lui, il était là quand ça s'est produit. Il sait tout !

L'émotion lui fait hausser la voix et la femme enceinte ne sait plus quoi lui répondre. Ils se dévisagent quelques secondes avant que Minhok ne se dirige vers l'entrée du garage pour fermer la grande porte coulissante. Dans un grincement, la lumière naturelle disparait et mes yeux mettent du temps à s'adapter à la luminosité faiblarde des néons artificiels. Lorsque je discerne à nouveau quelque chose, je vois Gong en train de s'extraire de l'habitacle. Silhouette maladroite, prostrée, séparée de moi par la largeur de la voiture.

— Toi ! Tu bouges pas ! hurle Minhok.

Hyejin pousse un cri à son tour lorsque son mari sort son arme pour menacer Gong. Celui qui est braqué lève aussitôt les mains en l'air et se tient parfaitement immobile. Moi-même, je n'ose pas bouger.

— Minhok. Non ! supplie Hyejin.

Mais l'homme n'abaisse pas son arme, au contraire, il s'approche lentement de Gong, le tenant toujours en respect.

— Je suis désolé, chérie. Je suis désolé. Mais je suis incapable de faire autrement. Je n'y arriverai pas. Tu le sais aussi bien que moi... Je ne m'en sort pas ! Je dois savoir ce qui est arrivé à mon frère, connaitre toute la vérité.

Maintenant, Gong et Minhok ne sont plus qu'à un mètre l'un de l'autre. Le manager rentre la tête dans ses épaules, son corps entier tremble.

— Mets tes mains sur la voiture ! À plat sur le toit.

Gong s'exécute docilement. Dans cette position, il ressemble à un chauffard arrêté par la police.

— Je raconterai au monde entier ce que vous avez fait. Je raconterai quelle bande de fils de pute vous êtes ! Mais d'abord, tu vas me dire ce que vous avez fait du corps.

Le canon de l'arme de Minhok s'appuie sans pitié sur le front du manager. Aussitôt, il ferme les yeux et sanglote. Un frisson d'effroi me parcourt. J'ai peur que Minhok fasse cette connerie, aille au bout, et qu'il explose la tête de ce type. Je ne le porte pas dans mon cœur, loin de là, mais je me surprends à prier pour que Minhok ne tire pas.

— Minhok, non, répète Hyejin. Je t'en supplie, reste calme.

— Parle ! ordonne-t-il sans faire attention à sa femme.

— Je... je n'ai jamais voulu la mort de Minsuk, moi. Je n'ai jamais voulu ça. Je l'aimais bien... je l'aimais bien. Comment est-ce que vous pouvez croire que je l'ai tué ? Nous étions très proches. Nous avons créé des liens. Vous vous rendez compte que j'ai passé... trois... trois ans à ses côtés, tous les jours. Nous étions toujours ensemble, inséparables.

Un éclair de rage passe dans les yeux de Minhok. Il augmente la pression de son arme sur le front de sa cible en criant :

— Tais-toi ! Tais-toi ! Tu n'as pas le droit de dire que tu étais proche de lui. Tu n'as pas le droit. Tu n'as passé que trois ans avec lui. Moi, j'ai passé toute mon enfance avec mon twin. Le mot « inséparables » tu ne sais même pas ce que ça veut dire. Quand on était petit, Minsuk pleurait quand on nous séparait. Il pleurait.

Gong serre les dents, alors que Minhok agrippe sa veste dans le dos pour le maintenir et qu'il enfonce de plus en plus son arme contre sa tempe. Les yeux clos, il doit voir sa vie défiler derrière ses paupières.

— Ce que vous m'avez pris quand vous l'avez tué, c'est toute ma vie. Vous m'avez volé toute ma vie !

Il appuie toujours plus fermement le canon contre la peau épaisse, qui prend une couleur rouge cochenille et j'ai l'impression qu'elle ne va pas tarder à saigner. De longues secondes s'écoulent, d'interminables secondes. Il va tirer ! Il va le faire ! Il va perdre son sang-froid et achever ce traitre qui prétend avoir apprécié son frère.

— Minhok, chuchote Hyejin qui ne parvient plus à retenir ses larmes. Minhok, ne fait pas ça.

— Parle, Gong. Dis-moi où est le corps ou je tire !

— Je vous répète que le corps de Minsuk n'a pas été retrouvé. Je vous jure, je vous jure qu'il n'a pas été assassiné.

— Pourquoi est-ce que je te croirais ?

— Tout était dans le journal. Comme je vous l'ai dit, tout était dans le journal. C'était ma seule preuve...

— Tu crois vraiment que tu vas t'en tirer comme ça ? Avec une preuve imaginaire qu'on t'a – comme par hasard – volée il y a quelques heures... Tu me prends vraiment pour un...

— ... c'est moi qui ai le journal ! coupé-je. C'est moi qui l'ai.

J'ai crié très fort. Les yeux de tout le monde se tournent vers moi. Gong a même rouvert les siens et semble découvrir ma présence.

— Bien sûr... s'exclame-t-il, avec tant d'enthousiasme qu'il se redresse. Mais bien sûr ! C'est elle qui m'a volé. C'est elle ! Je l'ai vu tourner autour de mes affaires. Elle se mêlait tout le temps de ce qui ne la regardait pas. Elle est sûrement de mèche avec l'autre. C'est elle qui l'a, c'est elle...

Il lève un doigt dans ma direction, alors Minhok le plaque sans ménagement contre le toit de la voiture.

— C'est la vérité, dis-je en un souffle. J'ai bien le journal.

— Et il est là ?

J'acquiesce tout en m'agitant pour fouiller dans mon sac à dos, duquel j'extrais le cahier à la couverture jaune. Lorsque Minhok pose les yeux dessus, ses yeux se troublent.

— C'est lui. C'est vraiment lui ! chuchote-t-il. Vous l'avez trouvé.

Il regarde le cahier et je devine parfaitement ce qu'il ressent. Dans ces pages, il y a toutes les réponses à ses questions, tous les secrets de Minsuk, les manigances de la Pak, la vérité sur les circonstances de sa mort. Gong ricane, à bout de nerfs.

— Il est là ! Il est là. Lisez-le et vous verrez. Vous allez voir... je n'y suis pour rien.

— Tais-toi, crache Minhok. Jeanne, donne-moi ce carnet.

Il tend son bras vers moi, par-dessus le toit de sa voiture. J'enferme le journal contre moi, contre ma poitrine.

— Je ne peux pas vous le donner.

Il m'observe sans comprendre.

— Ce journal est à moi, s'insurge-t-il.

— Je sais. Mais je ne peux pas vous le donner. Je voudrais bien, mais je ne peux pas.

— Mais pourquoi ?

— Le gang de Han Jeongtaek sait que je l'ai et si je ne le leur rends pas, dans une demi-heure, au pont de Mapo, là où ils m'ont donné rendez-vous, ils vont tuer Rémi.

— Qui est Rémi ?

— C'est un trainee. Un ami à moi. Ils ont dit qu'ils le tueraient.

Ma voix tremble. Ils ont dit qu'ils le tueraient. Minhok grimace, secoue la tête de droite à gauche, comme on le fait parfois quand une pensée désagréable nous traverse.

— Mais il est à moi.

Sa pupille se déplace vers l'arme dans son poing. S'il décide de prendre le journal, je ne pourrai pas l'en empêcher.

Il finit par baisser la tête et je devine qu'il ne me le prendra pas. Une grande déception se lit sur son visage. Je le comprends. Moi aussi je suis frustrée. Je tiens dans mes mains le journal intime de Minsuk et je suis contrainte de le rendre avant d'avoir pu découvrir les secrets qu'il renferme.

— Je n'aurai même pas le temps de le lire, regrette-t-il. En une demi-heure... avec la route...

— Mais vous pouvez lire la fin, intervient Gong. Vous verrez qu'il s'est suicidé et que je ne vous mens pas.

Ces paroles me font l'effet d'un coup de poignard dans le dos. Je ne m'attendais pas du tout à ça. Gong maintient la version du suicide. C'est impossible ! C'est un meurtre.

— Lisez la fin, insiste le manager complètement redressé, les mains décollées de la voiture. Vous verrez.

Minhok grogne et agite son arme sous le nez de Gong, l'homme reprend aussitôt sa posture de soumission et se tait.

— Jeanne, m'interpelle Minhok avec un calme retrouvé. Vous allez lire à haute voix les vingt dernières pages du journal, OK. Maintenant.

Je ne me le fais pas dire deux fois. Je commence par tourner les pages du journal, cherchant le moment où les mots s'interrompent, puis, je compte à rebours la vingtaine de pages que me demande Minhok. J'essaie de faire vite. Le temps presse. Je n'oublie pas que Rémi m'attend.

— C'est inutile de remonter si loin, dit soudain Gong, la voix étrangement fébrile. Les dix dernières pages seront suffisantes.

J'échange un regard avec Minhok. Il semble penser comme moi : l'insistance de Gong est louche.

— Les vingt dernières pages, s'il vous plait, Jeanne.

J'opine gravement. À côté de moi, Hyejin, épuisée, se déplace vers les marches devant la porte d'entrée et s'y assoie. Mon cœur bat à cent à l'heure dans ma cage thoracique. Tout le monde attend que je prononce les premiers mots. Je m'éclaircis la gorge et je débute la lecture.

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