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3. Fouilles

Je coiffai mes intrépides cheveux roux et enfilai ma robe noire. Mi-longue et au col bateau, cette robe me semblait parfaite pour ce qui allait arriver. Comme pour toute personne morte, les funérailles se finissaient par la crémation. Cela prenait « moins de place », bien que la densité de la population ait fortement diminué en très peu de temps. Aujourd'hui était le jour où ma mère devait partir à tout jamais loin de nous : ma soeur, mon père — qui ne se réveillerait que par le plus grand des hasards — et moi.

Je me sentais observée. Rien de plus normal pourrait-on me dire, mais ce n'était pas quelque chose dont j'avais l'habitude. J'étais de nature timide et réservée. Debout à pleurer avec comme seul soutien ma soeur, j'écoutais la cérémonie de manière absente. Une idée puissante prit place dans ma tête. Notre fragment. Regarde notre fragment, mon coeur. J'ouvris grand les yeux. Ça me paraissait évident désormais. Si je voulais comprendre ce que ma mère disait, je n'avais qu'à aller regarder dans leur bout d'appartement.

Je n'aurais jamais dû partir en plein milieu de la cérémonie mais je ne pouvais pas laisser cette idée s'échapper de moi. Et puis, ce serait aussi un bon moyen pour arrêter de me sentir épier.

J'avais prétexté un mal de tête. Oui, j'aurais pu trouver mieux. Un horrible mal de tête combiné à la fatigue et la tristesse du moment : ça semblait probable. Je marchai dans les rues de Ville Nouvelle, remontant en direction de mon fragment. Quelques mètres avant de me confronter à la porte du bâtiment, je me retournai, persuadée d'être suivie. Personne à l'horizon. Le vent balayait les branchages qui longeaient les rues. Je repris alors ma route, restant sur mes gardes.

J'avais décidé de ne pas suivre l'idée de simplement rentrer chez moi. Je devais continuer mes recherches pour comprendre ce que ma mère m'avait annoncé juste avant son dernier souffle. Je ne repris surtout pas le même chemin que la veille. Un raccourci était bien et secret que s'il restait discret. Or en étant suivie, il m'était difficile de le garder caché et confidentiel. J'empruntai un autre chemin, tout aussi peu emprunté. La route était plus longue pour y arriver mais le résultat en valait le coup

J'entrai dans l'appartement que je partageais anciennement avec mes parents. Mes études m'avaient poussée à changer de fragment. J'avais néanmoins gardé le numéro d'appartement de mes parents (qui s'étaient ajoutés à mon numéro de fragment). Ils étaient au numéro 7-26, tandis que moi, en zone 4 (zone étudiante) arborant le numéro 4‐7-26. J'entrepris alors l'idée de fouiller l'intérieur de l'habitat en commençant par le salon. Les murs me paraissaient avoir rétréci. J'avais sûrement grandi depuis la dernière fois. La décoration n'avait pas changé. C'était toujours le même canapé gris que chaque famille de Ville Nouvelle possédait. J'ouvris les premiers tiroirs du buffet. Après plus de cinq minutes de recherches intenses, je me demandai ce que je devais trouver. Un papier ? Une lettre ? Un mot ? Une vidéo ? Il y avait tant de possibilités !

Je retournai tout. Les meubles, les objets, les coussins, les tapis. Tiens, parlons-en des tapis. Déjà que les murs étaient ternes, les tapis n'apportaient rien à la pièce si ce n'est de la poussière et des acariens. Et puis la couleur ! Ils étaient gris ! De tout façon, quel meuble de cette appartement n'était pas gris ? A mettre trop de paillettes dans nos vies, nous avons fini par nous brûler les ailes et nos rétines. Depuis, les maisons pauvres ou de classes moyens n'arboraient que des couleurs faibles et sans vie.

Mais si ma mère ne voulait pas que la société le sache, elle l'aurait sûrement caché à un endroit que seul elle et moi connaissions. Le seul bémol était le fait que les appartements familiaux étaient pensés pour être collectifs. Il n'y avait jamais un seul espace où l'on pouvait être seul (hormis les toilettes peut-être?). Je me mis à analyser l'appartement en fonction de ce que j'avais appris. La chambre n'était pas un lieu où on pouvait cacher quelque chose. C'était un endroit bien trop évident. La salle de bain cela restait à voir. Il n'y avait pas beaucoup d'endroit pour stocker quelque chose. Le salon avait déjà été retourné de fond en comble et la cuisine... Pouvait-on vraiment parler de cuisine ?

Bref, avant de reprendre mes recherches intenses dans toute la maison, ignorant encore de toute part le support qui contenait le message caché, j'écrivis deux-trois mots sur un papier pris à la volée dans la chambre de mes parents. Je ne savais pas pourquoi j'avais fait ça, mais l'intuition m'avait fait inscrire une phrase signée par ma mère et cacher sous une pile de vêtement dans l'armoire principale. C'est alors qu'une phrase s'imposa dans mon esprit, comme si l'on m'avait forcé à y repenser.

Vert et argent vont de pair comme ton coeur et mon coeur.

J'avais été bien naïve de ne pas y penser plus tôt. Les carreaux de la salle de bain avaient été refait il n'y a guère longtemps. Il me suffisait de détacher le deuxième carreau argent sur la droite de la douche après avoir tapé le sixième carreau vert à gauche du lavabo. J'allais pour faire ce que ma mémoire venait de me rappeler quand la porte d'entrée fut ouverte brusquement.

Je sortis immédiatement de la salle de bain pour me retrouver au centre de la chambre, assise sur le sol. Je pris un coussin entre mes mains et me mis à le serrer du plus fort que je pouvais.

— Mademoiselle Leroy ? Que faites-vous ici ? demanda une blonde aux yeux bleus et au tailleur des plus parfaits.

Une des quatre sous-dirigeantes de la société. C'était bien ma chance aujourd'hui.

— Vous savez pourtant que, d'après la loi n°425.156 alinéa 5 du paragraphe 32, vous n'avez pas le droit de retourner dans le fragment de vos parents si les dirigeants de ce monde ne vous accordent pas cette permission.

Je fis ce que je maitrisai de mieux en mieux ces temps-ci : mentir.

— J'avais besoin de retrouver un bout de ma famille. J'ai encore du mal à assimiler le fait que ma mère est... partie.

Ce fut à ce moment précis que mes larmes commencèrent à couler le long de mes joues. Un parfait mélange de mensonge et de vérité qui s'échappait de mes yeux sous la forme de cascade.

— Je passe pour une fois outre cette infraction envers notre société. Mais que je ne vous y reprenne pas.

Je me levai du sol sur lequel j'étais assise. Je remis mes chaussures à mes pieds. La relique que ma mère m'avait laissée devait attendre.

— Je vais informer mon chauffeur que nous vous ramenons chez vous.

Super...

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