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2. Souvenirs.

Je remontai les couloirs sombres de mon fragment d'appartement qui menaient jusqu'à ma chambre. Trois jours que ma mère nous avait quittés. Trois jours que je restais enfermée dans ma chambre, à pleurer toutes les larmes de mon corps. Trois jours à ne pas manger, à ne presque pas dormir, sauf quand la fatigue, après des heures de pleurs, finissait par me prendre. Trois jours que l'état de mon père ne s'était pas amélioré.

Nous étions retournés chacune de notre côté, dans notre fragment d'appartement, laissant libre court à nos pensées de vagabonder dans les meilleurs comme les pires de nos souvenirs. Je m'étais recroquevillée sur le fauteuil de mon entrée avant de me laisser guider machinalement vers le lit de ma chambre. J'attendis des minutes, des heures que le temps passe, qu'une nouvelle information ne me parvienne jusqu'à moi mais ce ne fût qu'échec sur échec, si bien que mes yeux se fermèrent pour laisser réapparaître ma mère devant moi.

Je ne devais avoir que six sept ans dans ce souvenir mais je me souviens encore du bonheur que j'éprouvais d'avoir une petite sœur. Ses petits doigts frêles qui s'entouraient autour de mon index sous le regard attendrit de mes parents. Elle n'avait que cinq mois à l'époque mais déjà je savais que la famille n'aurait jamais de limite dans mon cœur. Elle était ce que j'aimais, et nous étions ce qu'ils aimaient.

Alors que je serrais entre mes bras un coussin, laissant couler une énième larme le long de ma joue, trois coups se firent entendre à la porte. Je les ignorais, continuant de me morfondre sur la mort de ma mère. Mais les coups continuèrent.

Je me levai du lit dans lequel j'étais restée en boule si longtemps. Je traînai des pieds jusqu'à l'entrée de mon fragment, et, essuyant mes joues rosies par mes pleurs incessants, j'en ouvrais la porte. Relevant la tête, les yeux embrumés, je vis apparaître deux grands colosses aux habits noirs. Leur regard, masqué par de fines lunettes noires, semblait m'observer durement. Ils me montrèrent leur carte, prouvant leur appartenance au service recherche.

— Toutes nos condoléances pour votre mère, m'indiqua le premier homme en s'asseyant sur une des chaises de mon salon.

Je tentai de ravaler mes larmes. Aucune émotion ne sortait de son discours. La compassion était une chose qui devait leur être bien étrangère aux agents du gouvernement. Dans une situation telle que celle-ci, une phrase apprise au détour d'une formation ne pouvait pas être ressortie comme un poème appris par cœur en classe de primaire.

— Mais nous ne sommes pas uniquement là pour vous dire ça, renchérit le deuxième en enlevant ses lunettes.

— Nous avons quelques questions à vous poser, affirma le premier homme.

— Votre mère vous a-t-elle dit quelque chose avant de mourir ?

Ils se méfiaient de ma mère de son vivant. C'était ce que ma mère voulait m'expliquer il y a de ça quelques mois, au détour d'une rue alors qu'elle se sentait observée. Alors il faut croire qu'ils espéraient qu'elle m'ait dit quelque chose sur son lit de mort. Je ne savais pas quoi répondre à la question posée. Bien sûr qu'elle m'avait dit quelque chose mais c'était pour moi. Pas pour eux. Avaient-ils vraiment besoin de savoir que ma mère délirait lorsqu'elle m'avait parlé ?

— Je... Non. Elle ne m'a rien dit.

J'avais menti aussi facilement que je respirais l'air pur de ce monde.

— Vous en êtes certaine ? Vous n'êtes pas sans savoir que les chambres de cet hôpital sont surveillées et toute conversation est enregistrée. Nous ne tarderons donc pas à savoir si vous mentez.

Les battements de mon cœur commencèrent alors une course de vitesse. Je pris sur moi, soufflant légèrement afin de faire redescendre la tension, pour ne pas leur dire ce que ma mère m'avait indiqué. C'était d'ordre privé.

— Ce que mon collègue veut dire c'est que ce serait dommage d'être considérée comme dangereuse pour avoir omis de dire la vérité. Vous êtes absolument sûre de vos propos ?

Le statut de dangereux était un fléau pour notre société. Les personnes de ce statut n'avait guère le droit de vivre. Ils étaient traqués puis transportés loin de Ville Nouvelle, dans un lieu où personne n'irait les chercher. C'était un risque à prendre mais pour réaliser la dernière volonté de ma mère, j'étais prête.

— J'ai compris ce que vous voulez dire. Mais ma réponse reste la même. Elle ne m'a rien dit, et pourtant j'aurais voulu qu'elle dise quelque chose.

Plus la discussion avançait, plus je me sentais confiante dans mes paroles.

— Ce sera tout, dit le plus grand des deux hommes en remettant ses lunettes sur ses yeux.

Après quelques minutes, mon fragment était redevenu silencieux. Plus un son, plus une respiration ne se faisait entendre, hormis la mienne.

La nuit était revenue. Une nuit encore douloureuse où les seuls rêves que je faisais devenaient terrifiants. Toutes les nuits, toujours les mêmes cauchemars : je vois toujours ma mère sur son lit de mort. Mais plutôt que de la voir paisible, je la vois en sang, perforée à de nombreux endroits par des barres en métal. Cette nuit-là me fut plus paisible. Je la voyais, bien évidemment, pourtant elle semblait différente de d'habitude. C'était comme si la discussion que j'avais eu avec les sous-dirigeants avait eu un impact direct sur ma conscience.

Rappelle-toi, Ana... Rappelle-toi...

J'avais l'impression d'entendre ma mère, comme si elle voulait me dire quelque chose dans mon sommeil. J'avais sombré dans les bras de Morphée de manière si inhabituelle que je me sentis transportée.

Encore embrumée après mon réveil, je ne réalisais pas que j'avais toutes les clés pour comprendre ce que m'avait dit ma mère.

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