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1. MAMAN !

Je n'aurais jamais pensé courir aussi vite un jour. Les bâtiments de Ville Nouvelle défilaient sous mes yeux à une vitesse que je ne saurais traduire. Mes yeux, embrumés par mes larmes, ne cessaient de témoigner du sentiment qui m'abritait. Un seul message sur mon bracelet électronique d'information avait bousculé tous les événements de ma journée.

Je me retrouvais enfin devant un grand mur gris, parsemé de quelques ouvertures aux vitres teintées. J'avais traversé la ville de long en large pour la première fois, nos déplacements étant en général pensés pour que nous n'ayons que peu de distance à faire d'un point A à un point B. Je posais mon premier pied dans le grand hall stérilisé. Presque à bout de souffle, je me dirigeai vers l'accueil. 

— Bonjour, soufflai-je. Mes parents ont été admis ici. Ils ont été victimes d'un accident. Je souhaiterais savoir dans quelle unité ils ont été amenés.

Sans même lever la tête de ses dossiers, la secrétaire aux cheveux gris railla :

— Faites la queue, comme tout le monde.

Je regardai derrière moi. Il n'y avait personne. Pas l'ombre d'un chat sur les fauteuils, ni même devant la borne d'accueil. Je patientai quelques secondes avant de demander à nouveau :

— Monsieur et Madame Leroy. Où ont-il été mis ?

Le bracelet électronique d'information de la femme venait de biper. D'un geste, elle m'incita à m'asseoir dans un des fauteuils de la salle d'attente. Elle quitta l'accueil, et de longues minutes passèrent sans qu'elle ne revienne. Le temps s'écoulait sans que je puisse avoir de nouvelles de mes parents. L'horloge en face de moi sonnait chaque seconde d'un petit bruit à la fois insupportable et stressant. Je regardai mon poignet. Il paraissait si fin depuis que j'avais changé de bracelet. À nos dix-neuf ans, nous participons à une cérémonie qui vise à changer notre statut. Nous passons de l'âge enfant à l'âge adulte en portant un bracelet plus sensible et plus performant que ceux de l'enfance. Au cours de cette soirée, nous apprenons aussi à quel domaine nous serons affiliés lors de nos études et de notre futur travail.

Cela faisait une trentaine de minutes que je n'avais pas eu de nouvelles de la part de la secrétaire. Elle était revenue, d'un pas nonchalant, un café à la main. Elle discutait par son microphone et riait à gorge déployée lorsqu'elle en avait l'occasion. Je bouillonnais intérieurement. Le mélange de certaines émotions dans mon corps avait la fâcheuse tendance à être la cause d'une forte montée de rage envers les autres et moi-même.

Alors que la vieille femme avait le nez replongé dans des magazines, je me dirigeai, le plus discrètement possible, vers d'autres services de cet hôpital. Mes études d'analyses me permettaient de réfléchir plus rapidement que la moyenne sur des situations. Ainsi, je me dirigeai immédiatement vers les soins intensifs. J'étais partie du principe que si la société m'avait demandé de bousculer ma journée pour passer par l'hôpital, c'était que mes parents avaient quelque chose de grave. La meilleure unité pour ce genre de problème, hormis les urgences, était celle des soins intensifs..

En moins de temps qu'il ne me fallut, j'arrivai devant le bureau de l'accueil de cette unité.

— Bonjour. Anastasia Leroy. Je viens voir mes parents.

Ayant plus de bonne volonté que la personne du hall précédent, l'homme, aux traits asiatiques m'indiqua une chambre.

— 125, à droite au bout du couloir.

Je le remerciai par un sourire dont moi seul connaissait l'existence. J'allais enfin revoir mes parents.

Je fis coulisser la lourde porte en métal. D'un pas léger, je me glissais dans la chambre. Il faisait sombre. Les rideaux étaient fermés, et seulement deux veilleuses prenaient place au-dessus du visage de mes parents. Tout était silencieux, hormis un détail, le seul qui me fit prendre conscience de la situation. Un bip incessant sonnait les battements de cœur de ma famille. Le seul son qui aurait dû me soulager de les savoir toujours en vie mais qui, au contraire de mes pensées, m'apeurait bien plus. Je ne voulais pas les perdre.

Des tuyaux reliaient mes parents à des machines qui contrôlaient absolument tout dans leur corps. On pouvait entendre le son émis par le masque à oxygène, régulant l'apport dans les poumons de mon père. Les poches transparentes alimentaient ma mère par un tube qui avait percé son bras frêle et paraissant sans vie.

Je pris les mains de mon père dans les miennes. Il avait toujours été là pour moi. Aujourd'hui, je me devais d'être là pour lui. Il m'avait toujours aidé à me relever après une chute. Il m'avait toujours soutenu, même dans les moments les plus difficiles de mon enfance, de mon adolescence. Je me souvenais encore des courses-poursuites que nous faisions dans notre appartement. Je riais quand je courais et lui, faisait semblant de ne pas pouvoir me rattraper, jusqu'au moment où il me prenait dans ses bras pour me faire voler dans les airs. Des instants magiques. Je voulais qu'il continue de me faire rêver comme il l'avait toujours fait.

Sans me décoller du bras de mon père affaibli, je me tournai vers ma mère. Son visage était pâle comme la mort, et dans un ultime combat contre elle-même, elle réussit à ouvrir les yeux. Immédiatement, je lâchai mon père et me focalisai sur ma mère. Son regard sembla vide. Alors que d'ordinaire elle s'agitait à droite, à gauche pour régler n'importe quel conflit, ma mère paraissait avoir perdu toute l'énergie qui la caractérisait.

— Maman, chuchotai-je dans l'espoir qu'elle m'entende.

— Ana... commença-t-elle à bout de souffle.

— Je suis là, maman. Je suis là. Je suis venue.

— Ana, ma fille...

Elle serrait ma main autant qu'elle le pouvait.

— Il faut que tu saches que...

Elle souffla de nombreuses fois avec difficultés, tandis que je prenais de ma seule main de libre de quoi l'oxygéner.

— La vie que tu as connue, que l'on t'a apprise n'est pas celle qui existe vraiment...

— Comment ça ?

— Le passé n'est pas tel qu'on te l'as enseigné. Le présent n'est pas tel qu'on te le fais voir. Le futur n'est pas tel que tu l'imagines.

Ma mère devait sûrement commencer à délirer. La société nous a toujours aidés à voir juste, elle nous a permis de savoir des des choses que personne n'aurait jamais suspecté. Comme si ma mère lisait dans mes pensées, elle m'annonça :

— Va voir tes grands-parents. Ils t'expliqueront.

Bien que ce soit particulièrement difficile, pour ne pas dire impossible, je voulais suivre ce que me disait ma mère. Si je dois bien croire une personne, c'est bien elle. De mon enfance, je retiendrais toujours ma mère. Il n'y avait personne de plus juste et bienveillant qu'elle.

— Promet moi quelque chose...

— Tout ce que tu veux maman, annonçai-je alors que les larmes me montaient aux yeux.

— Promet moi de vivre ta vie comme tu le souhaites.

— Je te le promets.

Ma mère lâcha ma main, si brusquement que je ne compris pas tout de suite ce qui se passait. Les machines entreprirent alors un son continu. La ligne qui se dessinait sur l'écran s'aplatissait chaque microseconde, jusqu'à devenir bien lisse.

— MAMAN !

Entraînée par les médecins à l'extérieur de la chambre, je fondis en larme sur le sol du couloir.

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