XXXI . Chapitre Trente - et - unième
J'ouvre les yeux avec difficulté. Il fait noir. A quel moment me suis-je endormie ? Suis-je réellement en train de dormir, ou alors est-ce un rêve éveillé, que je peux faire, parfois, en fermant les yeux.
Me voilà revenue dans cet Univers obscur. Face à moi, Lya, habillée d'une robe pourpre, a fermé les yeux. Elle ne dit rien. Je m'avance. Elle recule.
« - Est-ce qu'il y a un problème ? »
Je demande, surprise de sa réaction.
« - Rien d'assez important pour que tu y portes attention. »
Elle secoue imperceptiblement la tête et lève ses beaux yeux vers moi.
« - Veux-tu parler de quelque chose en particulier ? »
Me demande cette femme si élégante. Je réfléchis. Une question me brûle les lèvres. Mais puis-je la poser ?
« - Lya... Qui est ma... ma mère ? »
Elle secoue la tête.
« - Une femme faible qui a aimé un homme qui ne le méritait pas. »
Je baisse les yeux.
« - Ma mère était faible... »
Je relève vivement la tête, un sourire victorieux sur les lèvres.
« - Eh bien ! Je ne suis pas comme elle ! Moi, j'ai mon équipe, mes amis. Ils veillent sur moi et avec eux, je suis invincible ! »
Elle s'approche de moi et pose ses mains sur mes épaules.
« - Et si l'un d'eux te trahit ? »
Je recule vivement.
« - Jamais ça n'arrivera. »
Soudain, une secousse se fait ressentir. Lya se tourne d'un bond.
« - Je suis désolée, tu dois te partir... Mais n'oublie pas, je suis toujours là. Ne perd jamais confiance en eux, en tes amis. C'est moi qui aie tord. »
Sur ce, je suis entraînée vers la lumière et mes yeux s'ouvre sur le monde extérieur.
Quel rêve étrange...
« - Leyla... »
Je soupire et, me rendant compte que la voix venait de tout près de mon oreille, je me lève d'un bond. Claire est étendue près de moi.
« - Je me demande ce qu'il y a de si palpitant à s'endormir dans l'herbe... Moi je trouve que c'est inconfortable. »
Je lui lance un regard noir et m'étend de nouveau en prenant sa tête et en la collant contre mon ventre. Elle se laisse prendre au jeu en riant et se couche confortablement, mon ventre comme oreiller. Pensive, je perds mes mains dans ses cheveux et caresse plusieurs fois ses oreilles douce comme de la soie. Un ronronnement s'échappe de ses lèvres et je continue à jouer avec ses cheveux.
« -Alors, c'est agréable, n'est-ce pas ? »
Elle regarde le ciel et me sourit chaleureusement.
« - C'est vrai que c'est... relaxant. »
Je me laisse bercer par la brise, quand l'arrivée des douces couleurs du crépuscule me rappellent que nous ferions mieux de rentrer.
« - Allez, debout. »
Je murmure à Claire. Elle se relève et s'étire. Je fais de même. Nous rentrons en parlant de tout et de rien.
Arrivée devant la maisonnette, nous cessons nos discussion et passons la porte en silence. La maison est comme... Inannimée.
« - Ils sont où les autres ? »
Je demande. Clairehausse les épaules et murmure un "Va savoir". Je m'installe confortablement sur le canapé et elle se colle à moi.
Le temps passe, et, lorsque le soleil est presque invisible derrière l'horizon, tous les autres débarquent avec des courses plein les bras. Je leur souris.
« - Vous êtes allé en ville ? »
Je demande, bien que ce soit logique.
« - Oui ! On a acheté des tonnes de trucs ! Lou engouffre sa main dans l'un des sacs. Et... Du vin ! »
Elle sort une bouteille, puis une deuxième, puis une troisième.
« - Tu veux nous saouler ? »
Je demande, abasourdie.
« - Exactement ! On joue à la bouteille (sans mauvais jeu de mot) ce soir ! »
Je soupire et lui jette un regard noir. Claire se lève d'un bond.
« - T'as quel âge Leyla !? »
Je suis sur le point de répondre 16, mais je me rend compte que quelques mois ce sont écoulés depuis ma maison en feu.
« - On est le combien ? »
Je demande.
« - Le 14 septembre ! »
Je souris. C'était mon anniversaire il y a une semaine.
« - 17 ans. Je suis née le 7. »
Claire hurle et me prend dans ses bras.
« - On a pas fêté ton anniversaire ! »
Mes oreilles Claire... Je te supplie d'épargner mes pauvres oreilles...
« - C'est pas grave tu sais, j'ai jamais fêté mon anniversaire. On le fera l'année prochaine. »
Elle me lâche et se met à bouder.
« - Parfait, tout le monde a l'âge légal ! »
Je me lève d'un bond.
« - L'âge légal pour quoi ? »
Boire, c'est 16 ans...
« - Bah pour jouer à la bouteille. Parce qu'il peut y avoir des gages très... hard ! »
Je rougis comme une tomate. C'est moi ou Lou est en train de nous montrer la facette perverse de sa personnalité ?
« - Je joue pas, bande de tarés ! »
Je me rassois et boude, les joues toujours flambées.
« - Oh non ! Joue avec nous ! Je te promet que je te protège des vilains garçons ! »
Alors que Claire essaie de me faire un câlin, deux bras m'attrapent par la taille et me soulèvent au-dessus du canapé.
« - Pas question ! C'est le chevalier qui doit protéger le princesse ! »
Sur ce, Willow me fait pivoter pour me porter comme une princesse. Il fait une grimace à Claire qui essaie de me rattraper et s'enfuit. Je me débat et alors, Lyn et Lou arrivent en renfort. Elles se jettent sur mon "chevalier - agresseur" mais il les esquive. Je réussis à échapper à sa prise et cours me réfugier derrière le canapé. Nathan est assis à table et bois une gorgée de limode en regardant notre cirque.
« - Pourquoi tu t'es enfuie ! J'ai battu tous tes ennemis ! »
J'attrape un coussin et lui jette dessus.
« - Vous êtes tous tarés ! »
Les têtes se relèvent. Mince, je viens de me faire des ennemis.
« - J'ai rien dis ! »
J'éclate de rire et m'enfuis dans la maison. Finalement, c'est Lyn qui m'attrape. Je me débats, mais Claire arrive et se met à me chatouiller pendant que Willow tient mes mains et que Lou me cloue les pieds au sol. Je ris et les supplies d'arrêter, mais ils continuent.
« - Ok, ok ! Vous êtes pas tarés ! »
Ils me lâchent et nous rions tous ensemble. Sérieusement, on doit avoir l'air de grands gamins.
Je me demande à quel point va dégénérer le jeu de la bouteille...
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