Enfin, nous sommes arrivés devant notre petite maisonnette de bois. Ca faisait un moment déjà... Toute la journée, nous avons chevauché, et je suis restée silencieuse comme une tombe. Lou m'a donné d'autres vêtements que cette affreuse robe blanche et maintenant, je suis bien au chaud, emmitoufflée dans une tenue de cuir. Claire me fait doucement entrer dans notre chez nou. Je ne vois plus que quelques détails flous et les larmes qui coulent encore ne m'aide pas. Je n'en peux plus, il faut vraiment que je m'étende quelque part. Lou et Lyn m'aident à monter les esclaiers et en quelques minutes, je me retrouve étendue sur un lit confortable. Je m'endors sans demander mon reste, apaisée par la présence chaleureuse de deux personnes sur qui je peux compter.

Je ne rêve pas cette nuit-là. Personne ne veut me parler ? Ou alors personne ne le peut ? Peut-être sont-ils déçu de ce que j'ai fait... Je m'en fiche. J'ai agi en faisant ce que je croyais juste. Bien que... je n'ai pas réellement eu concsience de ce que j'ai fait à ce moment-là. Je me demande pendant un instant ce que j'aurais pu faire d'autre, mais je suis bien vite apaisée. Ma respiration se calme et je sombre dans un sommeil réparateur, une présence familière veillant à mes côtés.

J'ouvre les yeux avec difficulté, me demandant si je veux réellement me lever. Je ne suis plus fatiguée, mais j'ai peur de la réaction de mes amis en apprenant que je me suis « laissée capturée par les Rebelles », en quelque sorte... Ils vont m'en vouloir et ne me feront plus confiance... Mais je...
Je contemple le plafond. Tout ce qui m'entoure, je le connais, et cela me procure une sensation de sérénité incroyable. Que pourrait-il m'arriver ici ? Maintenant que ma vue est de nouveau claire, je peux jeter un coup d'oeil sur mes mains écorchées et légèrement brûlées. Avec résignation, je pousse un soupir et essaie de me relever. Cela ne me procure aucune douleur. Je tourne la tête vers là où devrait se trouver la fenêtre, mais mon regard se plante dans celui onyx d'une personne que je connais execptionnellement bien.

« - Bon matin, Belle au Bois Dormant ! »

Mes yeux se remplissent de larmes. Je suis tellement contente de le voir. Il est assis sur une petite chaise juste à côté de mon lit. Il a veillé sur moi ? Il semble si réel, comme avant. Ses cheveux noirs légèrement cajolés par la brise s'échappant de la fenêtre ouverte, ses grands yeux noirs, sa carrure musclée et forte, son sourire chaleureux, tout ce qui m'est tant familier. Je pose mes pieds par terre sans le lacher du regard, incertaine. Et si ce n'était pas vrai ? Comme pour m'assurer qu'il est véritablement là, je pose ma main droite sur son épaule, dans un geste tendre et faible. Je vois passer de l'étonnement dans ses yeux, bien vite remplacé par de la joie. Et alors, sûre qu'il est là, devant moi, je l'enlace, laissant échapper quelques sanglots.

« - Willow.. ! »

Je sens ses bras m'entourer et me serrer fort contre lui. Je n'ai pas envie de le lâcher.

« - Ne nous refait plus jamais ça... »

Sa voix... Elle m'est familière et étrangère à la fois. J'adore sa voix. Elle est chaude, rassurante et chaleureuse. Je me blottis encore un peu plus contre lui, laissant les larmes couler tranquillement.

« - Je te le promet... »

Je lui dis, en murmurant. Je m'aggripe à son T-Shirt, comme à une bouée de sauvetage. Il est là, il est là... Je relève les yeux vers son visage. Son sourire s'étend et il passe l'une de ses mains sous mon menton, le relevant légèrement, pour que je l'affronte, yeux dans les yeux.

« -Maintenant, c'est fini. Tu as montré au Rebelles qu'il ne pouvaient rien contre toi. Ils vont nous laisser tranquille. »

Je repense à tout ce qui s'est passé jusqu'ici et les larmes redoublent. tout ce qu'il leur est arrivé... Les blessures, les peines.. Tout est à cause de moi ! Je serre les poings, je n'ose plus le regarder. Lentement, sans grande conviction, je me sépare de lui et m'assois sur le lit.

« - Je suis désolée... »

Il me lance un regard interrogateur.

« - Pourquoi serais-tu désolée ? »

Je prends ma tête entre mes mains, comme pour essayer de clarifier mes pensées.

« - Tout ce qui vous est arrivés... C'est de ma faute... Je vous ai fait du mal sans le vouloir. Si j'étais restée tranquillement aux mains des Rebelles, ils ne vous seraient jamais arrivé tout cela ! »

Je n'ose pas lever les yeux, mais je finis par prendre mon courage à deux mains et je plante mon regard dans le sien. Il semble vexé par mes paroles et me toise, dur, froid. Sans un mot, il se lève et s'éloigne vers la porte.

« - Alors tu regrettes de nous avoir rencontré ? »

Je secoue la tête. Non, pas du tout ! Je ne veux pas qu'il croit ça, mais je leur ai fait trop de mal. Ils me sont restés fidèle alors que leur vie devenait certainement un cauchemar. Mieux vaut qu'il pense ça. Ainsi, ce sera plus facile pour moi, comme pour eux, au moment des adieux. Je baisse la tête et ne le retiens pas. Il sort en trombe et me laisse seule. Comme j'aurais toujours du l'être.

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J'ai passée toute la matinée dans ma chambre, réflechissant à mes actes. A ce que j'aurais du faire. Ce que je n'aurais jamais du faire. Finalement, je me lève d'un pas chancelant et me dirige vers la porte. Le couloir est vide. J'ai l'impression d'être brisée de l'intérieure. J'ai l'impression de tous les avoir trahis. D'avoir abusés d'eux. Je me sens coupable. Mais qu'ai-je donc fait au monde pour que tout me retombe dessus ? J'ai l'impression d'être constamment malheureuse. Les quelques moments de complicités que nous avons eu sont maintenant enfoui dans le brouillard noir de ma trahison. J'ai mal dans ma poitrine et j'ai envie de tomber par terre. De leur demander pardon, de hurler pour qu'ils excusent mon comportement horrible. Mais il est mieux que je reste de marbre. J'arrive dans la cuisine et tous les regards se posent sur moi. Nathan est assis lui aussi. Je suis contente qu'il ait échappé aux Rebelles. Apparemment, Willow doit leur avoir relaté notre conversation, vu les regards qu'ils me lancent. Ils n'ont pas l'air de me détester, on dirait qu'ils sont désolés. Qu'ils regrettent quelque chose. Je n'ose pas les affronter. Je me sens trop coupable. Je ne m'assois pas, je reste plantée là. Je suis chez eux. Mais ils ne me chassent pas. Pourquoi ne le font-ils pas ? Je lève légèrement les yeux et croise le regard de Nathan. Il me sourit avec bienveillance. Il me dit que ce n'est pas de ma faute, que je n'ai pas à m'en vouloir. Mais c'est faux. TOUT est de ma faute. Je ne mérite par qu'ils me regardent ainsi, qu'ils me pardonnent aussi facilement ! J'avance vers la porte. Leur vie sera bien plus calme sans moi. Je suis un danger ambulant. Toutes les personnes m'ayant rencontrée ont eu mal. Je dois sortir d'ici, sortir de leur vie. M'assurer que plus rien ne leur arrive. D'un pas décidé, je me dirige vers la porte. Au moment de l'ouvrir, je relève la tête vers eux. Affrontant enfin leur regard. Peut-être seront-ils tristes de mon départ ? Peu importe. Tant qu'ils sont en sécurité !

« - Au revoir, restez en vie ! »

Sur ce , je franchis la porte et pars vers la forêt. Il est grand temps que j'affronte ceux qui font de ma vie un enfer. Et aujourd'hui, en leur honneur, je suis plus forte que jamais !

« On se reverra »

Au loin, je peux entendre les pleurs de Claire. J'en ai le coeur brisé. Qui recollera les morceaux ?