Désormais il aurait le break relativement récent et en très bon état de sa tante.

-Et que pense Casanova de te savoir héritier ?, demanda Kuchel d'un ton acide.

(Livai) Ne l'appelle pas comme ça, maman ! Il est très heureux pour moi.

(Kuchel) Permet-moi d'en douter, mon chéri. Les hommes comme lui aiment tirer les ficelles. La dernière chose dont il a envie est de te voir financièrement indépendant.

(Livai) Je ne comprends pas pourquoi tu t'entêtes à tenir des propos aussi affreux sur lui. Que t'a-t-il fait ?

(Kuchel) C'est ce qu'il te fait à toi qui me dérange.

(Livai) Et que me fait-il de si terrible selon toi ? Dita vivait avec son mari avant de l'épouser ; et Gunther était un tombeur avant de rencontrer Petra. On dirait que tu n'as pas les mêmes standards pour mes frères et pour moi. Peut-être parce que tu les aimes plus que tu ne m'aimes !

-Ce n'est pas vrai !, se récria Kuchel, choquée.

(Livai) Si, maman, ça a toujours été vrai. J'ai eu beau être gentil, rien de ce que je faisais n'était assez bien. Je n'ai jamais pu égales les frères. Je n'étais pas aussi brillant qu'eux en classe ou en sport.

Il avait la beauté pour elle, mais sa mère lui avait rarement fait de compliments dessus. Pourtant, Livai ressemblait beaucoup à Kuchel jeune. Celle-ci était peut-être jalouse de son physique et de sa jeunesse. Car, même si elle avait vieilli avec grâce, elle ne pouvait pas rivaliser avec son propre fils, plus jeune qu'elle de 30 ans. Quoi qu'il en soit, Livai ne voulait pas que ses relations avec sa mère soient pollués par d'aussi mesquins considérations. Ils n'avaient pas à être aussi méchants.

-Je suis désolée que tu le ressens ainsi, Livai, dit sa mère avec raideur, mais tu as tort : je n'ai toujours souhaité que ton bonheur.

(Livai) Alors tu as une drôle de façon de le montrer, répliqua-t-il sèchement. Tu ferais bien de partir chez le coiffeur. Je m'en voudrais de te mettre en retard pour un rendez-vous si important. Au revoir.

Retenant ses larmes, Livai tourna les talons et descendit l'allée, serrant les clés si fort dans sa mains qu'elles s'enfoncèrent douloureusement dans sa paume. Eren était au téléphone quand il monta dans la voiture.

-D'accord. On sera là-bas à l'heure. Merci Erwin.

-Où serons-nous à l'heure ?, demanda Livai.

(Eren) Dans la maison de ta tante ; aux environs de 14 heures.
Je me suis arrangés pour qu'un des meilleurs agents immobiliers de la région nous y retrouve.

Livai fut un peu irrité par cette initiative mais garda le silence.

-Il y a un problème ?, finit par demander Eren.

-Non, soupira Livai.

(Eren) Je croyais que tu voulais vendre.

(Livai) Oui, mais c'est juste...

(Eren) Juste quoi ?

(Livai) Je ne sais pas, Eren.

(Eren) Ta mère a dit quelque chose qui t'a dérangé.

Livai éclata de rire.

(Livai) Ma mère dit toujours quelque chose qui me dérange.

(Eren) De quoi s'agit-il cette fois ? C'est à notre sujet ?

(Livai) Entre autres. Écoute, je n'ai pas vraiment envie de parler maintenant. Démarre s'il te plaît.