-C'est un bel endroit, commenta Eren comme ils traversaient le pont à arches, avec à droite l'estuaire et à gauche un stade bordé de palmiers.

(Livai) Oui.

(Eren) Tu veux t'arrêter quelque part pour déjeuner ?

Livai regarda sa montre : à peine plus de 13 heures. Il n'avait pas faim. Le chagrin lui coupait toujours l'appétit.

(Livai) Je préférerais aller directement chez Rico si ça ne te dérange pas. Tu te souviens de la route ?

-Il faut suivre la côte jusqu'au rond-point d'Eren, tourner à droite, puis prendre la route du lac à gauche. La maison de ta tante est un peu plus loin sur la droite.

(Livai) Tu as une bonne mémoire pour quelqu'un qui n'y est allé qu'une fois.

(Eren) J'ai une mémoire photographique.

Cette remarque surprit Livai. Eren parlait rarement de lui-même. En 10 mois, ils n'avaient jamais eu une conversation vraiment personnel : Eren avait toujours adroitement détourné toutes les questions concernant sa famille ou sa vie passée.

(Livai) Ton père aussi avait une mémoire photographique ?

(Eren) Non, je tiens cela de ma mère. C'était une actrice.
Mon père disait qu'il lui suffisait de lire un script une fois pour s'en souvenir mot pour mot. Je n'ai aucune raison de ne pas le croire vu que j'ai hérité du même talent. Ça facilite les choses quand on révise un examen, crois-moi !

(Livai) J'imagine que tu étais brillant en classe.

(Eren) Oui, admit-t-il, j'étais toujours dans les premiers.

(Livai) Je n'étais pas très bon, soupira-t-il. C'est pour cela que j'ai abandonné à 16 ans.

(Eren) Être bon en classe n'est pas tout ce qui compte. J'ai vu des gens brillants dans leurs études mais peu dégourdis et sans le moindre bon sens. Tu es un garçon doué et intelligent, qui j'en suis sûr pourrait réussir dans de nombreux domaines.
Tu es aussi extrêmement sociable, et c'est inestimable. Les gens t'aiment. Tu as raison, tu pourrais t'occuper du B&B de ta tante.